Billet invité.
Les divisions se poursuivent au sein du camp des créanciers et atteignent le gouvernement allemand. Fort de sa popularité, Wolfgang Schäuble vient de se lancer dans un chantage à la démission vis à vis d’Angela Merkel. Avec comme enjeu les positions dures qu’il défend dans le cadre de la reprise avec le gouvernement grec des négociations du troisième programme financier.
Les désaccords s’additionnent après l’intervention de Mario Draghi en faveur d’un allégement de la dette grecque qui a suivi celle du FMI. Un rapport de l’Institut International de la finance (IIF) a suivi, selon lequel « Le programme devrait accorder beaucoup plus d’attention à des mesures de soutien de la croissance et pas seulement chercher à atteindre un excédent primaire à n’importe quel prix ». Le principal lobby des mégabanques mondiales est placé pour en parler, ayant eu la haute main sur la restructuration de la dette grecque de 2012.
Christine Lagarde a expliqué hier que l’accord trouvé lors du sommet de dimanche dernier est « le début d’une aventure », et annoncé que « il va falloir descendre dans les chiffres (…) ça ne va pas être un chemin de roses ». Les créanciers sont placés devant un délicat problème : comment rendre crédible un programme dont le cadre général est reconnu ne pas l’être, taillé dans le feu de l’action pour éviter à tout prix la sortie de la Grèce de l’euro ? Pour ceux qui sont convaincus que le bébé est condamné, la tentation est par contre forte d’exiger l’impossible pour en finir. Optimiste, la directrice générale du FMI a néanmoins estimé que quatre semaines seront nécessaires pour adopter le nouveau plan.
La tragédie n’est pour une fois pas en trois actes.