Billet invité.
UNE BELLE BALLADE DANS LA NEIGE D’IQALUIT
Un G7 Finance s’est réuni cette fin de semaine dans le grand Nord canadien, à Iqaluit, et il a fallu que ce soit encore un spectacle. Son côté informel abondamment mis en scène pour mieux lui donner de l’importance et l’opposer aux G20, qui bénéficient désormais seuls de l’apparat des grands messes, mais qui se sont trop vite succédés et dont la formule est déjà usée. L’absence de communiqué final masquant celle d’un consensus, à propos d’un ordre du jour si chargé que l’on se dit qu’il a été à peine feuilleté. Chacun étant venu avec sa vision politique nationale de ce qu’il convient de faire, afin de solutionner des problèmes qui sont eux financiers et internationaux. Reconnaissant que les approches se doivent d’être communes pour être efficaces, et en conséquence s’efforçant de mettre en avant que les choses progressent en ce sens, sans avoir cependant rien de tangible à annoncer pour que cela soit crédible. La route est encore longue à parcourir, même en traîneau à neige et sous la fourrure…
Dans la logique de cette situation, les réunions plénières ont été réduites au profit de rencontres bilatérales, chacun essayant de convaincre l’autre du bien fondé de son approche. Nous en sommes donc restés aux préliminaires. Ce G7 Finance, en prélude au prochain G20 de Toronto, aura au moins démontré une chose : les problèmes sont identifiés, les solutions ne le sont pas.
A propos de la dette publique, présentée par le FMI en entrée de la réunion comme le plus important problème de l’année (optimiste !), le G7 a botté en touche, personne n’ayant de solution opérationnelle et avouable. Affirmant par la voix de Jim Flaherty, le ministre des finances canadiens qui présidait la réunion, que les Européens devaient régler entre eux le problème de la Grèce. Ce qui revient à pointer du doigt les 300 milliards de dollars de dette des Grecs, ainsi que les 8.000 milliards celles des Européens, pour ignorer les 22 mille milliards de celle des Etats-Unis et du Japon (le Canada étant il est vrai le mieux loti). Jean-Claude Trichet, président de la BCE, et les représentants des pays Européens membres du G7 (Allemagne, Royaume-Uni, France et Italie), continuant d’offrir pour tout viatique à leurs collègues grecs l’expression de leur confiance dans le fait qu’ils arriveront tous seuls à venir bout de la crise en cours. Dans quel état ? cela n’a pas été précisé.
Pendant ce temps-là, la campagne menée à propos de la faiblesse de la zone euro continue de battre son plein. Publiquement alimentée par les euro-sceptiques de toujours, des anglo-saxons pour ne pas les nommer, aiguillonnée en sous-main par la spéculation financière des mégabanques et de leurs faux-nez les hedge funds. Donnant l’occasion aux commentateurs éclairés d’approfondir le mystère et d’effectuer un magistral contre-sens, en expliquant les causes par leurs effets. En s’appuyant sur la hausse des CDS, ces contrats assurances, pour expliquer l’évolution du marché obligataire et ses tensions, alors que celle-ci résulte très clairement de jeux spéculatifs. Car on s’assure contre la baisse des obligations (leur taux montant), en sachant que cela va être le cas, la hausse du coût des contrats d’assurance le précipitant alors que l’on en est à l’origine. Après cela, on parle de panique des marchés et l’on oublie les petits calculs de gros sous de ses principaux acteurs.
Le défaut de la Grèce, pas plus que celui du Portugal ou de l’Espagne, n’est pas en effet l’hypothèse la plus probable. Par contre, la montée de la spéculation, à laquelle il est laissé libre cours par les gouvernements européens et la BCE, est du pain béni pour ceux qui, ne pouvant plus jouer sur le marché des devises en raison de l’existence de l’euro, ont trouvé un terrain de chasse de remplacement avec les CDS et leurs sous-jacents : les dettes souveraines. Pour en savoir plus, on attend désormais la grande messe des chefs d’Etat de jeudi prochain, à Bruxelles, convoquée par le nouveau président de l’Union européenne dont c’est l’intronisation, Herman Van Rompuy. Le G7 Finance canadien semble avoir montré qu’il n’était pas favorable à une intervention du FMI, pour aider les Grecs.
Ce qui est le plus ressorti, à l’occasion de la conférence de presse finale du G7 où seul Jim Flaherty s’est exprimé, c’est que les efforts publics de relance de l’économie allaient continuer. Mais rien n’a été dit sur le comment, laissé à l’appréciation de chacun. Pas plus qu’il n’a été fait état des discussions qu’ont eu ensemble les représentants de la Fed, de la BCE et de la BoE (avec sans doute ceux de la Bank of Japan) sur le corollaire : le retrait progressif des mesures de soutien aux banques. Dès que les banques centrales discutent des questions importantes, le blackout s’impose.
Les différents ministres ont été plus prolixes avec la centaine de journalistes qui s’étaient déplacés (aucun blogger n’a été recensé parmi eux), à propos des mesures qui ont jailli de tous côtés à propos des banques : taxes en tout genre, restrictions d’activités, rédaction de testament (living will), etc… La cacophonie à ce sujet ne semblant pas encore prête de se calmer, chacun privilégiant son approche et ne voulant pas en démordre. Les Allemands invitant les participants du G7 à une conférence à Berlin à ce propos, cherchant à créer les conditions pour que soit ultérieurement adoptée sous leurs auspices une motion de synthèse. Tout au plus a-t-on noté, à Iqaluit cette fin de semaine, une tendance à lier deux problématiques qui étaient encore distinctes : celle d’une éventuelle taxation des banques et celle du renforcement de leurs fonds propres.
Ceci va dans le sens des mégabanques, qui font valoir qu’elles vont devoir régler l’addition de ces deux mesures et souhaitent que les curseurs soient réglés en conséquence, afin de la diminuer : si l’on force la dose d’un côté, qu’elle soit diminuée de l’autre. La préférence allant à l’affichage politique d’une taxe (sur laquelle l’on pourra toujours revenir plus tard), en contrepartie de laquelle l’effort demandé par le Comité de Bâle à propos du renforcement de leurs fonds propres serait réduit. Avec sur ce dernier chapitre et à la clé l’acceptation d’une solution qui continue de tenir la corde, la possibilité d’émettre des obligations contingentes convertibles, ce qui diminuerait d’autant la nécessité d’augmenter leurs fonds propres.
Le même argument est ressorti pour le justifier ce package-deal: » si vous nous demandez trop d’efforts, cela se fera au détriment de notre participation à la relance de l’économie ! » argumentent les financiers. Cette menace s’appuyant sur une situation que l’on a jusqu’à maintenant peu évoqué, mais qui va progressivement l’être de plus en plus. Il s’agit de celle du marché de la titrisation, qui est complètement à plat, uniquement soutenu aux Etats-Unis par les pouvoirs publics – soit par la Fed, soit par Fannie et Freddie, dont l’avenir est incertain et sombre. Ces derniers jouant le rôle d’une bad bank inavouée, où le ménage devra bien être fait un jour ou l’autre par les pouvoirs publics. A noter que les dettes de ces deux organismes ne sont pas comptabilisés dans la dette publique américaine, ce qui est confortable pour le moment mais ne peut être définitif.
La question qui se pose quant à la titrisation est en effet cruciale : va-t-il ou non être possible de relancer ce marché, très durement touché par la crise majeure de confiance à son égard des investisseurs, qui ont perdu beaucoup de plumes sur celui-ci et ne s’en sont pas encore remis ? Une tentative est à l’étude, menée par la FDIC, qui repose sur une garantie que cet organisme donnerait, afin de favoriser le redémarrage de la titrisation. Encore une intervention publique ! Mais il est déjà soulevé, non sans inquiétude, que le soutien de l’Etat n’est pas éternel, quel que soit sa forme, et que la question de savoir si la titrisation pourra un jour voler à nouveau de ses propres ailes reste entière.
L’enjeu est la possibilité – ou non – de relancer la machine à faire des dettes, condition de celle de la consommation et donc de la croissance. Car, sinon, il faudra se résoudre à une baisse de ces deux dernières pour une longue période, et à une accélération du basculement économique mondial en faveur des pays émergents. On est loin, encore, d’avoir trouvé comment réparer ce mécanisme brisé, afin que ce cercle donné pour vertueux puisse être rebouclé. Bien plus que la lutte contre le déséquilibre mondial (global imbalance) – dont on comprend qu’elle est largement vaine, en tout cas à court et moyen terme – la relance de la titrisation est LE sujet qui compte. Le G7 Finance a commencé à l’aborder, attendons la suite. L’espoir qui est porté en elle reflète une dure vérité : les gouvernements et les financiers n’ont pas de plan B, ils n’ont comme autre perspective que de tenter de refaire fonctionner la machine comme avant. La refondation du capitalisme est oubliée, à peine a-t-elle été formulée.
Après la sortie dans la neige, un banquet communautaire de viande de phoque crue était prévu à Iqaluit. La liste de ceux qui en ont rejoint la table n’a pas été communiquée.
François, tout ça me demoralise.
Est ce à reconnaitre que les politiques ont capitulé face aux banques ou que, pire encore, qu’ils sont depassés et ne comprennent pas ce qui se passe ?
bonjour,
les banques sont elles-mêmes dépassées par les évènements dans des domaines où elles sont censées être des spécialistes, alors les politiques qui ne sont spécialistes de rien à part de rhétorique …
Il y a des deux, mais tous ne sont pas nécessairement atteints !
les politiques n’ont ni capitulé ni ne sont dépassé : ils sont les représnetants des banques et des spéculateurs.
simplement parce que depuis 30 ans les politiques ( de droite comme de gauche ) ont déconstruit ( et continuent dans cette voie ) tout ce qui ne va pas dans le sens d’une libéralisation totale.
ensuite , vous verrez que cette crise va être le prétexte pour détruire ce qu’il reste de solidarité et de vivre en commun. ( cf La strtégie du choc de Noami Klein )
Ils se rendent compte qu’ils sont dans une impasse, mais il ne veulent pas faire marche arrière pour prendre la bifurcation.
C’est avant tout un problème politique : admettre qu’il faudrait faire une autre politique, plus favorable aux travailleurs, et donc moins favorable aux banques et aux gros entrepreneurs et investisseurs qui emploient l’argent à mauvais escient, serait couper la branche sur laquelle ils sont assis. Il faudra donc arriver aux dernières extrémités pour que les choses bougent … ou bien qu’ils se rendent comptent qu’ils auraient encore plus à perdre en ne faisant pas ce qui s’impose pour sauver une situation qui risquerait de tout engloutir, eux y compris. Et puis il faut aussi compter sur les « renégats » ceux qui parmi les privilégiés changent de camp, par conviction ou simple opportunisme. Enfin, bien entendu, n’oublions pas le peuple, et ses éventuels appels du pied électoraux, voire extra-parlementaires.
L’espoir c’est que pendant que règne l’inertie se crée mécaniquement un espace dans lequel s’engouffrent et prospèrent les idées alternatives, et ce parfois avec une célérité assez impressionnante quand on observe par exemple comment ce blog de Paul Jorion, à l’origine destiné à quelques amis, devient une sorte de contre-pouvoir intellectuel, qui rassemble et font se dialoguer tous ceux qui sont convaincus que les analyses et recettes habituelles proposées par les partis traditionnels doivent être dépassées.
Le pouvoir politique et financier est encore dans les mêmes mains, mais les jours de la doxa économique sont comptés. Les tenants de l’orthodoxie sont sur la défensive, ils n’ont plus rien à dire. Leur survie politique dépendra de plus en plus de leur capacité d’adoption des idées auxquelles ils étaient jusqu’ici hostiles. Et gardons en mémoire l’image du vase brisé
The Last Days of Lehman (vidéo 1h en Américain)
Arrêtons les bla bla.
C’est un système nouveau à mettre en place.
Avec de véritable représentant du peuple, au service du bien commun c’est à dire du plus grand nombre, il sera possible de reprendre le bon chemin (santé, éducation, véritable démocratie, aide aux pays et aux peuples en difficulté sans esprit de pillage et de domination…).
Des alliances nouvelles sont à mettre en place, une culture de la solidarité à élaborer.
Les outils bancaires doivent être accaparé par la collectivité (avec une indemnisation représentant leur valeur actuelle c’est à dire rien).
Mais avant faut-il que la misère s’installe pour beaucoup et que l’explosion sociale fasse d’autres dégâts que ceux causés par les nantis planétaires qui savent si bien nous abreuver de mots et autres conseils aussi éclairés avant la crise que maintenant.
Amitiés à tous (ceux du blog…)
Si vous pouvez suivre une conversation en américain – non sous-titrée, ne ratez pas ça.
The Last Days of Lehman
Belle tragicomédie, beau drame.
Même si je n’ai pas tout saisi des dialogues soignés et sans doute instructifs,
c’est quand même beau à voir, un banquier qui rompt.
En tout cas, bien content de voir que M. Paulson ne bégaie plus.
Viande de phoque…
« En terrine ou servie saignante, la viande issue du Golfe du Saint-Laurent est appréciée pour sa chair dépourvue de graisse mais riche en fer et en oméga 3. Traditionnellement mangée crue par les Amérindiens et les Inuits, préparée à la bourguignonne ou braisée par les familles de chasseurs de l’est du Canada, elle s’installe dans les assiettes des restaurants branchés de la province francophone »
Parenthèse gastronomique:il faut manger pour vivre.
J’espère que Brigitte Bardot ne nous lit pas.
Salut Piotr.
Tu m’incites à parler foc. Génois est une association de malfaiteurs dont ils auraient pu se passer.
Je continues dans le même schéma avec Yunus. La rime est riche.
Les riches, les puissants et leurs amis (donc, l’oligarchie) mènent la danse et ne jouent que pour eux… jusqu’à ce que le peuple en a marre.
Le blabla n’a jamais mené à rien.
Sur les blogs, on refait le monde.
Eux le font, avec… enfin surtout sans nous!
A paris, le cinéma « l’Action Christine » projette actuellement « Le Suspect » un film tourné en 1944 par Robert Siodmak.
Le personnage principal, homme pacifique et débonnaire, s’affronte, au cours de l’intrigue, à un aristocrate cynique.
Celui-ci tente de le faire chanter et, pour justifier une ignominie qu’il revendique, a une remarque saisissante d’actualité:
« Les doux ont hérité de la Terre, nous, nous avons hérité des doux »
En mangeant des omégas, ils devraient gagner en intelligence, enfin, il parait…
peut on connaitre avec exactitude le montant total de la dette publique américaine en pourcentage par rapport à leur PIB.
j ‘ai lu que la maison blanche estime leur déficit à 64 ou 67 % du PIB
or je sais que la somme totale des dettes du peuple américain dans son ensemble dépasse les 50000 milliards de $ soit presque 400 % du PIB américain.
dans ce cas la dette grecque fait office de rigolade
Jean-Pierre Jouyet, le président de l’Autorité des marchés financiers (AMF), vient de donner la mesure de la crise européenne actuelle en mettant sur l’antenne de Radio France Internationale (RFI) les points sur les « i ».
Il a d’abord mis en garde contre le danger de « faire le jeu » des « hegde funds spéculatifs anglo-saxons » par des déclarations désordonnées renforçant l’inquiétude sur la situation de la Grèce, remarquant « ce n’est certainement pas aux autorités publiques de faire leur jeu en en rajoutant ».
Il a ensuite estimé que si les Européens n’étaient pas capables d’agir de manière ordonnée, il fallait alors faire appel au FMI.
Les plus grandes banques étaient en Australie , les ministres au Canada , mais la Grèce , le Portugal et l’Espagne sont restés en Méditerranée. Sur l’autre rive les banques proposent de plus en plus de nouveaux produits sans intérêt , halal , conformes à la charia , guidés par la Banque Islamique de Développement présente dans 56 pays …
Pourquoi le prochain G 20 n’irait-il pas chercher des idées dans ce grand club de la Méditerranée et observer l’émergence de solutions différentes ? Seraient-ils devenus comme les rats de Pavlov prisonniers de leurs réflexes et de leurs cages ?
« Il a ensuite estimé que si les Européens n’étaient pas capables d’agir de manière ordonnée, il fallait alors faire appel au FMI. »
Si quelqu’un, ici, n’a pas encore compris que l’argent était plus important que l’humain, soit la vie, personne ne pourra jamais le comprendre.
Pour Wiki « la finance islamique est en accord avec le droit musulman, est basée sur deux principes : l’interdiction de l’intérêt, aussi appelé usure et la responsabilité sociale de l’investissement. Elle lie plus étroitement la rentabilité financière d’un investissement avec les résultats du projet concret associé. L’islam interdit les transactions tant civiles que commerciales faisant recours à l’intérêt (ribâ), à la spéculation (gharar) ou au hasard (massir). La finance islamique se chiffre à 700 milliards de dollars sur le marché mondial ».
On n’est pas très loin de l’interdiction des paris …
si on n’est pas musulman ça pose problème ? ou bien faut se convertir pour en profiter ?
Le problème n’est pas être musulman ou ne pas être musulman… le problème est que la finance musulmane n’utilise pas les trucs de magicien pour construire des leviers financiers dont ne se prive pas le banquier anglo-saxon. Je n’en suis pas sur, mais a part l’intérêt, la spéculation et le hasard, je crois qu’ils n’usent surtout pas le ex-nihilo pour lequel le taux de réserve fractionnaire était une limite auto-imposée que ces sacrés anglo-saxons ont réussi à casser en inventant la titrisation pour y mettre après autant de hypothèques subprime ninja que possible.
On ne peut être compétitif en bicyclette tant que les autres auront libre accès au transport motorisé.
Le grand problème est comment interdire le transport motorisé… et comment mettre de la pression sur ceux qui n’en feront qu’a leur gré.
Une contrainte qui n’est pas la même pour tous… est un handicap pour ceux qui n’y peuvent échapper, et c’est dur de se l’autoimposer. C’est le même problème avec le contrôle du climat.
La seule solution qui n’inclut pas tout le monde… n’est possible que sur un territoire qui prends des mesures protectionnistes vis-à-vis de ceux qui n’acceptent pas les règles nécessaires pour compenser l’handicap autoimposé.
Alors, tous ces politiciens et tous ces banquiers savent très bien ou on en est…
oui, le credit social – défendu par Louis Even, catholique canadien – rappelle aussi ce qui devrait être évident: interdire les intérêts, et mettre la monnaie – et donc les investissements – au service de la collectivité, pas d’intérêts particuliers.
Que l’on se convertisse,à l’Islam ou au catholicisme, dans ce cas, c’est pareil, regarder la passion de l’argent-monnaie comme un piège « diabolique ». C’est plus facile à dire quand on en a, c’est vrai: mais c’est le début d’une conversion, même si elle n’est « que » humaniste. Ne pas confondre le signe et la chose, la monnaie et la vraie richesse, celle qui est produite et consommée par les hommes.
B.L.
Beat Kappeler est un économiste suisse.
Beat Kappeler explique que l’euro n’est pas une zone monétaire optimale. Il explique que, dès sa naissance, l’euro était destiné à éclater.
Lisez cet article très intéressant :
« L’échec prévisible de l’euro. »
Le Temps.ch
L’article est peut-être intéressant. Beat Kappeler est surtout un petit soldat du libéralisme, version helvète, qui disait 2 semaines avant le sauvetage de l’UBS par la Confédération que les banques se portaient à merveille, qu’elles n’avaient aucun problème, qu’il était ridicule de vouloir leur porter secours. Il pourrait facilement rejoindre un groupe connu en France : les éditocrates.
Voici le titre et le chapeau d’un autre de ses articles intéressants (archives, il faut s’identifier):
Igor, je suis d’accord avec vous.
Bon.
Maintenant, que pensez-vous de l’article lui-même ? (« L’échec prévisible de l’euro »)
Que pensez-vous du fond de cet article ?
Mes excuses, BA
J’apprécie généralement les informations que vous apportez sur ce blog. J’avoue que lorsqu’un texte de Kappeler commence par « Je vous l’avais bien dit. », j’ai de la peine à lire la suite, et donc le fond… C’est aussi pour cela que j’ai commencé mon petit commentaire avec « l’article est peut-être intéressant »…
Ce n’est donc pas contre vous que je réagissait, mais je suis allergique à Kappeler, et je réagis de manière épidermique.
Les citoyens de base de la zone euro ont-ils le droit de savoir qu’ils doivent payer un intérêt de 3,1% en Allemagne à 6,6% par an en Grèce (doublement du capital emprunté tous les 10 ans) alors que les oligarques des banques privées peuvent emprunter grâce à leurs impôts et aux dispositions du TCE bis Barroso Sarkozy à un taux subventionné par eux de 0,5% (doublement du capital emprunté tous les 140 ans)et alors même que ces banques privées ont le quasi monopole de la création monétaire? Ces banques nous préparent-elles la prochaine crise spéculative?
Info site du Monde7-02: « Les malheurs de la Grèce contaminent les autres maillons faibles de la zone, le Portugal et l’Espagne en tête, qui voient leurs conditions de financement se détériorer. Le coût de l’assurance contre un défaut (CDS) des dettes souveraines grecque, espagnole et portugaise a atteint un niveau record. Et Athènes doit toujours emprunter à dix ans au taux de 6,6 %, contre 3,1 % pour les Bunds allemands de même échéance. »[…]
La réflexion de J.Sapir est sur ce point intéressante.
http://jaidulouperunepisode.org/009_Sapir_toutes%20les%20..
Extrait « La Banque Centrale Européenne ne prévoit pas de prêter aux Etats. Et on a aujourd’hui cette chose absolument inouïe que, quand vous vous appelez la République française, vous devez payer environ 3,4, 3,5%, mais si vous vous appelez BNP Paribas, vous allez payer 0,5 %. Et donc là il y a quelque chose qui est proprement scandaleux! Le fait que la BCE n’ait pas aligné les taux auxquels les Etats peuvent emprunter sur les taux auxquels elles prêtent aux banques, c’est aujourd’hui scandaleux ![…]
Jacques Sapir
(Problème de lien). Un tout bon Jacques Sapir. Il y a une telle quantité de tout bons, qu’on se dit que les choses commenceront peut-être çà bouger le jour où tous les tout bons se feront enfermer dans une pièce avec interdiction d’en sortir avant d’être tombés d’accord entr’eux. 😀
[…]Ceci va dans le sens des mégabanques, qui font valoir qu’elles vont devoir régler l’addition de ces deux mesures et souhaitent que les curseurs soient réglés en conséquence, afin de la diminuer : si l’on force la dose d’un côté, qu’elle soit diminuée de l’autre. La préférence allant à l’affichage politique d’une taxe (sur laquelle l’on pourra toujours revenir plus tard), en contrepartie de laquelle l’effort demandé par le Comité de Bâle à propos du renforcement de leurs fonds propres serait réduit. Avec sur ce dernier chapitre et à la clé l’acceptation d’une solution qui continue de tenir la corde, la possibilité d’émettre des obligations contingentes convertibles, ce qui diminuerait d’autant la nécessité d’augmenter leurs fonds propres.
Le même argument est ressorti pour le justifier ce package-deal: » si vous nous demandez trop d’efforts, cela se fera au détriment de notre participation à la relance de l’économie ! » argumentent les financiers.[…]
Magnifique !!! Chantage, menaces, racket… on atteint des sommets là !!!
Et encore…
Le meilleur est à venir…
Bientôt, ils n’auront plus de comptes à rendre…
Après les Fous de Dieu, les Fous de La Croissance !!!
De la croyance à la croissance il n’ y a que ss…. ok elle est facile celle-là :-p
Dans le cas des grecs, je me permets de vous renvoyer à cet article trouvé via zerohedge :
The Run On Greece Is Here: Investors Pull Out €10 Billion From The Troubled Country; Crisis Escalation Approaches
zerohedge, 07/02/2010
http://www.zerohedge.com/article/run-greece-here-investors-pull-out-%E2%82%AC10-billion-troubled-country-crisis-escalation-here?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+zerohedge%2Ffeed+%28zero+hedge+-+on+a+long+enough+timeline%2C+the+survival+rate+for+everyone+drops+to+zero%29
« The Guardian reports that investors have pulled a stunning €8-10 billion since the Greek crisis commenced in earnest last November. »
« People are moving funds either because they don’t trust our banking system, want to avoid what they fear will be taxes on deposits or are simply anxious about the future of our economy. »
« While a fifth of the population lives beneath the poverty line, some 20% of Greeks are believed to earn more than €100,000 annually – even if, according to income tax records, 90% declare salaries of less than €30,000 a year. »
Fraude fiscale généralisée. L’État n’est même pas capable de percevoir l’impôt. 20% de la population touche officieusement plus de 100 000€ par an et seulement 15 000 grecs déclarent toucher plus de 100 000€
oO
Devant vos yeux ébahis, la fin logique du système : la destruction sociale de tout un pays qui rase gratis à coups de déficits et qui refuse de taxer les riches.
Et honnêtement, quoi que vous en disiez, je peux comprendre que les autres pays n’aient pas envie de payer la facture à la place des riches de cet État failli.
Quels que soient les torts de la Grèce, non seulement sa déroute aurait des conséquences insondables, mais de plus, je ne vois pas au nom de quoi on aurait sauvé le secteur financier sans broncher (il est transparent lui, il ne ment jamais lui ?) et qu’on ne pourrait pas le faire pour un pays et surtout ses habitants. Ce serait de plus un nouveau signal d’impunité en direction des marchés. S’il y a des comptes à régler avec les grecs, ils seront réglés mais l’urgence, c’est de faire courber l’échine à la finance et à ceux qui la soutiennent, par n’importe quel moyen ! Je crois que beaucoup n’ont encore pas conscience du chaos qui nous attend si on laisse le système continuer sur sa lancée…
Pour finir et parce que j’ai posté d’autres messages sur le sujet de la décentralisation notamment, je pose une petite question : ceux qui aujourd’hui disent qu’il n’est pas question de payer pour la Grèce, le diront ils aussi au sein de notre pays, au sujet de telle ou telle région en difficulté ? J’ai beau être un noniste des plus têtus, l’Union est aujourd’hui plus que jamais notre assurance vie. Les différents pays membres devront finir par n’en faire plus qu’un. Reste à savoir comment on y arrive. Certainement pas avec les institutions actuelles et notamment les traités dont les orientations économiques ne sont pas pour rien dans la situation actuelle…Certainement pas non plus en prônant la décentralisation comme sinécure (pourquoi payer pour le Limousin, pour la Corse ou les antilles, n’est ce pas ?)
J’ai lu ce matin la bio du 1er ministre grec , Georges Papandréou, dans le Monde du 5/12, remarquable.
Avec un homme pareil aux commandes, si la bio est fidèle, je ne vois pas pourquoi on s’inquiéterait, il est des pays pour lesquels on pourrait être plus dubitatifs et le mot est faible.
Son papa, Andréas, était déjà un homme remarquable : enseignant d’éco à Berkeley, puis en Suède et au Canada.
Georges, sportif aguerri, « est revenu d’exil avec des idées nouvelles, drôle de zèbre, mélange de « libéral » à l’américaine et de social démocrate suédois défenseur des libertés individuelles, de l’Etat-providence, de l’environnement, du progrès technique ».
Bref, tout pour plaire et surtout pour sortir du cadre et en prime « croit en la primauté de la politique sur le marché, préconise une société ouverte & multi-culturelle, une économie tournée sur la VA & la croissance verte ».
Avis de l’un de ses anciens collègues « sait écouter, ne fait pas l’intelligent, prend calmement des décisions audacieuses », qualités oh combien appréciables.
Cerise sur le gâteau : « se bat depuis 4 mois contre la corruption et l’Etat pléthorique »
http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/02/04/georges-papandreou-l-homme-qui-fait-trembler-l-euro_1301044_3214.html
Qui est derrière ces fonds spéculatifs? Qui a placé de l’argent dans ces fonds? Des investisseurs privés et publics? Des chefs de grandes entreprises, interlocuteurs privilégiés des Etats, des dirigeants bancaires, des assureurs, des ministres?
@ F. Leclerc :
Sur le plan volcker, qui a été présenté lors de ce G7, il semble que non content que ce plan rencontre des ‘oppositions’ démocrates au sénat (y compris du président de la commission bancaire, contrairement à ce que je croyais, du fait de son interférence d’avec le projet de réforme financière, déjà lui-même mal engagé), ce plan rencontre aussi des ‘oppositions’ internationales :
http://www.easybourse.com/bourse/actualite/us-s-geithner-japan-s-kan-to-hold-meeting-in-iqaluit-795100
« Both the Japanese and the British have expressed reservations about the Obama administration’s proposal to limit risk-taking at commercial banks. »
Sur la position de Dodd, président de la commission bancaire au sénat :
http://www.romandie.com/infos/news2/201002051852040AWP.asp
Alors que Volcker a déclaré que son plan avait besoin de la participation des régulateurs anglais pour qu’elle puisse fonctionner, Alistair Darling lui a (presque) opposé une fin de non recevoir :
http://www.reuters.com/article/idUSLDE61409520100205
Alors, que font-ils ?
ça :
« We’ve put ideas on the table. Others have put ideas on the table. I think we’re being very cooperative in leading, » the official told reporters. « We’re debating. We’ll continue the debate this weekend. »
Et ils continueront à ‘débattre’ infiniment’, tant qu’il le faudra …
Et je me dis (alors que j’en avais quand même un mince espoir) que même une loi, portée par un ancien secrétaire au trésor, républicain, monétariste, aussi ‘respecté’ que Volcker n’arrive pas à passer sur des sujets aussi ‘périphériques’ au regard des causes réelles de la crise que le trading pour compte propre ou la taille des banques ou l’absence de garantie de la FDIC pour ceux qui ne respecteraient pas cette ‘règle’, alors il n’y plus rien à espérer de rien. J’espérais même en un Executive Order d’Obama il y a peu mais je me rend compte combien ce genre d’hypothèse est aux antipodes de la réalité.
Et ce n’est pas l’absence de réaction de l’UE ou de la BCE à l’égard de la crise Grecque qui me fera dire que c’est pire aux US plus qu’en UE, bien au contraire …
M. Leclerc, je prends conscience chaque jour qu’il n’y a plus rien à faire. Aucune protestation populaire, aussi énorme soit-elle, fera modifier cette situation. Contre la guerre en Irak, des millions de personnes se sont mobilisées dans les rues en Europe et dans le monde. Rien n’y a fait. Alors contre le système financier …
Et ce qui me désespère le plus, c’est l’absence, indubitable, de possibilité de relais politiques, en France ou en Europe. Le système politique actuel ne peut pas intégrer ce genre de réflexion, pas en l’état. Et ce n’est pas Mme Lepage ou tel autre qui changeront quoique ce soit.
Mais bien uniquement la prochaine catastrophe.
Dites moi que je me trompe.
» Dites moi que je me trompe. »
j’aimerais tant pouvoir vous contredire, je pense que certaines personnes sont beaucoup plus lucides que d’autres sur la situation,
sincèrement une catastrophe ce n’est pas non ce que j’aurais souhaité aimer voir de l’homme moderne, c’est déjà bien dure
à vivre pour beaucoup de gens alors imaginez un peu si cela ………….
@Marmar
J’en tire les hypothèses suivantes : 1) les Etats sont dans une totale impuissance face à la BCE 2) la Démocratie est vaincue et la classe des possédants dirige vérit
Il est remarquable et atterrant- que pas un mot ne soit dit sur l’opacité du marché des CDS, et qu’un G7, dont la priorité était d’adresser les ‘global imbalances’ passe quasiment sous silence la régulation bancaire,le FMI semblant par ailleurs abdiqué devant le problème et son urgence-renvoyée au prochain G20 du mois d’aout et qu’il soit par ailleurs évoqué la relance de la titrisation, soit les armes les plus meutrières pour l’économie réelle.
( NYT samedi déjà, un ‘ publi-article’ Seeking a safer way to securitization )
Evidemment entre la FED (1,25 trillions ) les $2.8 Trillions et $1.9 Trillions de portefeuilles de MBS backstoppés entre Fannie and Freddie, et une perte additionelle de $782 milliards et $809 milliards de dettes pour les GSE, Bernanke et Geithner, teneurs de marché, VRPs du cancer américain, qui a détruit une bonne partie du système bancaire et l’économie européennes , porte-paroles des Etats-Unis, dont Paul Jorion disait avec grande justesse qu’ils ne s’excusent jamais, et tout prets à de nouveau tenter de nous refourguer leurs titres de créances ‘mezzanine’…les millions de ‘foreclosures’ et les trillions dépensés en Europe ne seraient vraiment que de ‘petits dommages collatéraux’…Ecoeurant
Face à cela, le quotidien EL PAIS consacre 4 pages de son édtion dominicale: « Zapatero forcé à un virage
politique pour éloigner le fantome grec « –
Un voluntazo para recuperer credito
De fait ce sommet-réunion de ministres des Finances et de directeurs de banques centrales- consacre de nouveau la domination de la finance sur la politique des Etats, évidemment sans solutions concrètes ni propositions face à l’urgence. Il serait vraiment souhaitable que la réunion de Bruxelles renverse définitivement les termes de la problématique..Qui vivra verra
On commence à en parler (AFP), des CDS …
http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/News/index.php?newsID=238871
Mais on continue à faire prévaloir que les investisseurs (ou les spéculateurs, ce qui dans l’esprit de tous fait un grand fourbi) « s’auto-inquiètent » ou « ont un comportement irrationnel » ou que « le serpent se mord la queue ».
Bref, que ces pov’ cons d’investisseurs se foutent les pétoches tous seuls alors qu’ils devraient pas, vu qu’on leur répète depuis lurette que la Grèce, c’est no soucy : rassure-toi, raymond, the dette of the grece is our dette not la tienne. Investi, respire et fume un cigare. Relax. On va causer à Bruxelles, autour d’une paëlla (pourquoi paëlla ? Non non, rien à voir avec l’Espagne, je te jure !!).
En clair, on évite soigneusement de dire, très clairement : les investisseurs ont foutu la zone sur la Grèce INTENTIONNELLEMENT, d’une manière fort rationnelle, afin de maximiser leur ROI (retour sur investissement et non le rétablissement de la monarchie), en s’empochant avec les fumeux CDS, ces sal….ies de produits dérivés basés sur les fluctuations des prix, toute la mise de la soit-disante panique qu’ils ont bel et bien généré.
Genre : je fous le feu à un bout et je retrouve à la sortie, avec les guns qui vont bien (et que j’aurais acheté, pas cher, chez le leader price d’à côté, la BCE).
Mais si on dis, on dis aussi que tout ça, c’est franchement dégueulasse. Et là, ce serait plutôt la panique chez les politiques, à qui on viendrait poser des questions pour lesquelles ils n’auraient pas (toutes) les réponses. Et ça, faut éviter la panique de ce genre … C’est mauvais pour le bizz.
Puisque c’est évident, puisque de plus en plus de gens le disent (même Paul lorsqu’il s’énerve devant ce faux-cul de Woerth), puisque cela a été la solution mise en place par les démocrates états-uniens sous Roosevelt, puisque l’argent ne dégouline pas des riches vers les pauvres mais va pourrir dans les marais de la spéculation, la seule bonne manière pour les Etats de combler leurs déficits publics est de remettre en place la progressivité de l’impôt.
Pour les Français de ce blog (et pourquoi pas les autres), je suggère donc de soutenir la pétition qui demande de retrouver un différentiel non obscène entre les travailleurs et l’espèce protégée des nababs du CAC40:
Après on s’attaquera aux revenus du capital cachés dans les paradis fiscaux et aux fortunes amassées depuis des lustres, c’est promis…
Je n’ai pas signé la pétition. Pourquoi ? Parce que le salaire n’est pas le problème. La très haute noblesse pourrait très bien ne pas avoir de « salaire » du tout, que ça ne changerait strictement rien à rien. Le salaire, c’est pour les petits. C »est la fortune personnelle qu’il faut plafonner, par impôt confiscatoire. Tout le reste n’est que détails qui en découleraient automatiquement, comme, par exemple, la nationalisation de tout ce qui est collectif par destination.
M. Allais propose depuis 30 ans un impôt sur le capital, capital « déclaratif », y compris la propriété principale. Cela devrait plaire à l’ami Betov, pour ne pas faire la chasse qu’aux salaires.
B.L.
PS. Le capital « déclaratif » signifie que si je déclare que ma maison vaut 500000 euros – je dois payer 2% dessus chaque année – et si quelqu’un pense que je ments, et qu’elle vaut par exemple 600000 euros, je suis obligé de la vendre à un prix intermédiaire, par exemple 550 000 euros, ou changer ma déclaration. Plus transparent, tu meurs.
Pour les paradis fiscaux, c’est évidemment autre chose. Mais déjà, pouvoir taxer tous les signes extérieurs de richesse, c’est pas mal.
@ Charles :
La réunion de Bruxelles ne servira qu’à se réunir …
Car il faut bien prendre conscience de deux choses.
1. Les banques mentent, fraudent et volent. Et quand elles se font prendre la main dans le sac, elles s’arrangent avec les régulateurs pour payer une aumone. Il faut qu’un juge, un tant soit peu ‘indépendant’ (‘denrée’ qui devient de plus en plus rare ces derniers temps en France), casse un accord pour que la somme augmente. Et même avec un procès au cul, la banque dira (en l’occurrence, Bank Of America) : mais la SEC était d’accord !! Imparable. Car toute chose entrant en contact avec les banques deviennent corrompues (cf. Merrill Lynch).
2. Les banques, mêmes les plus mauvaises et les plus déficitaires, doivent distribuer des bonus pharamineux. Dans le cas inverse, ce ne serait plus des banques mais de simples entreprises (faisant des bénéfices, réinvestissant dans l’entreprise). Par ailleurs, il est clair qu le Trésor veille à ce qu’un ‘accord’ ne vienne pas perturber le maintien au sein de ces mêmes banques les si nécessaires salariés qui ont si bien contribué à réaliser ce déficit énorme (raisonnement tautologique inversé).
En conclusion :
Bien qu’elles ne volent, mentent, corrompt, les banques feront ce qu’elles voudront car telle est leur bon plaisir et que les ‘régulateurs’ (‘associés’ devrait-on dire) publics leur assure leur plein et entier soutien pour faire ce qu’elles font et qu’elles font bien et consciencieusement : voler, mentir, corrompre.
Selon G. Orwell : ‘Dans la ferme des animaux, tous étaient égaux. Mais certains l’étaient plus que d’autres’.
Et pendant ce temps là, on oublie les bruits de bottes au moyen-orient car ça craint veugrah là-bas, de plus en plus :
http://www.debka.com/article/8591/
J’ai oublié le lien sur RBS et ses bonus :
http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE6160FM20100207
Voilà que le dollar remonte…Serait-ce la fin de la boucle. L’effondrement de la grosse bulle, la fausse défaite, le fric du monde entier à la rescousse et finalement le retour du gros César sur son trône ? Il y a de quoi avoir pour le moins les yeux bien ébahis.
Lundi 8 février 2010 :
La Bourse de Tokyo a achevé la séance de lundi en baisse de – 1,05 %, l’indice Nikkei terminant sous le seuil des 10.000 points pour la première fois en deux mois, toujours minée par les craintes concernant les dettes de plusieurs pays européens.
Boursorama
Notre problème reste le dollar. Tant qu’il sera la monnaie dominante on ne regardera pas les déficits US comme les autres.
Et bien évidement le jeu ne sera pas égal.
Les USA ne sont pas dans une meilleure situation que la GRECE, mais ils ont la monnaie de réserve ce qui change tout.
La valeur d’une monnaie s’apprécie par rapport à l’endettement de l’Etat et à son PIB.
Nous savons que depuis des années le PIB, des états unis est truqué, la croissance Us c’est uniquement du crédit du crédit avec des emprunteurs qui sont insolvables en majorité. Si on hôte ces derniers à la base de croissance américaine, qu’en est il vraiment du PIB ?
Et dans ce cas là, en quoi devenons nous crusifier la GRECE sur les mêmes critères : déficit et PIB ?
le pib de la grece : 222.800 millions dollars US (2005)
le pib des Hauts de Seine : 90 milliards d’euros (et surement moins maintenant avec les nouveaux administrateurs de l’epad)
Cirque polaire lamentable qui n’indique qu’une chose pour ceux qui gardaient encore quelque espoir de changement ou prise de conscience significative: nous sommes encore dans le même paradigme économique et tous les efforts fébriles des Politiques portent sur la réparation de la même « machine à faire des dettes ». Tout cela pour pouvoir continuer à alimenter la cupidité des marchés. Combien de crises financières, de kracks faudra t’il pour comprendre? Combien de millions de chômeurs faudra t’il pour comprendre? Combien de milliards de pauvres faudra t’il pour comprendre? Alors qu’une crise c’est déjà une de trop; alors qu’un chômeur c’est déjà un scandale, alors qu’un pauvre c’est déjà une insulte à l’Homme…
En attendant, mettons donc « l’Homme révolté » au Panthéon!
@Zébu Je partage votre pessimisme. Ce qui est souligné par les commentateurs et dirigeants politiques des Etats concernés face aux attaques sur l´Eurozone, c´est le manque de crédibilité politique, jusqu´au FT ce matin.
clear-words-needed-this-week-from-eu-leaders-on-greek-crisis . Hors ce processus d´incapacitation de la gouvernance européenne est à l’ oeuvre depuis la réélection de Sieur
Barroso et les manoeuvres autour des nominations de H.Van Rompuy et Mme Catherine Ashton. Meme le monde non-européen peine à croire le président de la BCE, banque des banques… Maintenant l’ UE est prise à son propre piège, acculée. Verrons nous jeudi une manifestation d’ une volonté politique commune ?
J’ignorais que la route vers la relance de la titrisation avait été rouverte par la FDIC-évidemment autre teneur de marché, aussi je me permets d’indiquer cette analyse d’Yves Smith: « Les ennuis de la titrisation des banques ne font que commencer »
Banks securitization woes only beginning
LE MAI 1968 dont les médias n’ont pas voulu parler Par Morgan sportes.
Soyons sérieux : le véritable anar, en mai 1968, ça n’était pas Cohn-Bendit, c’était le général de Gaulle. Il était seul, entouré d’ennemis. A 78 ans, ce vieil anticonformiste a livré ses dernières batailles, tiré ses dernières cartouches. C’était Roland à Ronceveau ! Dien bien phu !… « La seule chose que les Américains ne lui ont jamais pardonné, m’a dit Pierre Messmer peu avant sa mort, ça n’est pas sa sortie de la défense intégrée de l’OTAN (où Sarkozy veut nous faire reentrer), ni son fameux discours de Pnom-Penh dénonçant la guerre au Vietnam, mais c’est sa remise en cause du « privilège exorbitant du dollar ». Monnaie de réserve mondiale, encore liée à l’or à l’époque, du moins symboliquement, le dollar permettait aux USA de vivre à crédit sur le dos du monde en faisant marcher à tour de bras la planche à billets (ça continue aujourd’hui en mille fois pire !)… De Gaulle, Che Guevara de la finance (et autrement dangereux qu’un Che Guevara puisqu’il dirigeait une nation puissante munie de l’arme atomique) a envoyé la marine nationale aux Etats-unis, acte hautement symbolique, pour remporter « son or » en échange de billets verts, monnaie de singe dont il ne voulait plus. Là, il visait juste, il visait où ça fait mal. Et il a essayé d’entrainer avec lui, dans cette aventure (se débarrasser des dollars-papier), l’Afrique du sud, les pays arabes, la Russie, la Chine… Les stocks d’or US fondaient. La presse d’outre-atlantique poussait des hauts cris, dénonçant « Gaullefinger » ! Par ailleurs, il tentait de construire une Europe « indépendante des deux blocs » qui inclurait des pays de l’est (en plein mai 68, il rendait visite en ce sens en Roumanie à Ceaucescu). Dans le même esprit il avait élaboré une défense « tous azimuts », ses missiles nucléaires devant être tournés vers l’est mais aussi vers l’ouest (le général Ailleret, metteur en œuvre de cette politique, mourrait opportunément dans un accident d’avion en mars 68, à la veille du fameux mois de mai).Qui sait, disait de Gaulle pour justifier cette politique, qui gouvernera les Etats-unis et la Russie dans quelques décennies. En sus des Américains, de Gaulle avait à dos leurs suiveurs atlantistes, de Mitterrand à Lecanuet, sans compter Jean-Jacques Servan-Schreiber qui, en plein mois de mai, dénonçait « la dictature intellectuelle du Général qui avait tout gelé en France ». Et cela dans un magazine américain : « Life » qui par ailleurs voyait dans l’Elysée un nid d’espions du KGB. Aux USA une campagne de presse antigaulliste d’une violence et d’un bêtise inouïes battait son plein… Participaient encore à cette curée, le ban et l’arrière ban du vichysme et de l’OAS : « mai » c’était l’occasion de régler son compte à l’homme de la France libre et au décolonisateur de l’Algérie. Sans compter les milieux d’affaire : « De Gaulle a pour opposants les mêmes gens, haute finance et classe moyenne, qui firent tomber le gouvernement Blum dans les années trente en spéculant contre le franc et en plaçant leur argent à l’étranger (écrit Hannah Arendt dans une lettre à Mary Mc Carty fin 68). Le tout non pas en réaction aux émeutes étudiantes, mais aux idées grandioses de de Gaulle sur la PARTICIPATION des travailleurs dans les entreprises »… Autre crime impardonnable du vieux baroudeur en effet. Tandis que les pavés volaient, les stocks d’or français s’envolaient. La guerre contre le dollar, ourdie par de Gaulle se retournait en offensive spéculative contre le franc… Le paradoxe du gauchisme, __et sa vérité farcesque__ c’est que prétendant abattre la société bourgeoise, il avait derrière lui tous les notables, tous les nantis qui rêvaient d’abattre la statue du Commandeur gaullienne (car la France est le seul pays où le mouvement mondial de mai a pris un tour directement politique : renverser un gouvernement). Des « situationnistes » m’ont raconté que, lors de l’occupation de la Sorbonne, des gens « louches », manifestement de l’OAS, leur avaient proposé des armes. Au cours d’une manif, un ancien mao se rappelle que, pris dans la foule, au premier rang, des mains invisibles, par derrière, distribuaient par centaines barres de fer et manches de pioches. Provocateurs ? Qui avait intérêt à mettre de l’huile sur le feu ? Ce dont le sympathique et, dans une certaine mesure, naïf Cohn-Bendit ne se vante pas, c’est que depuis mars 68, il était suivi pas à pas par Paris-Match et RTL, entre autres, qui l’ont transformé en « star révolutionnaire ». Reportage-photos sur Cohn-Bendit dans sa cuisine, se préparant un café ; ou faisant joujou avec les enfants de son frère ; ou bien, comble de l’ironie, cliché en double-page le montrant en blouson, portant une valise de « bolchevique errant », devant la porte de Brandebourg, avec en légende : « ET MAINTENANT IL PART PRECHER L’ANARCHIE DANS TOUTE L’EUROPE ». Cela, je le dis bien, dans Match, feuille de choux « gauchiste » s’il en est !!! C’est dans la voiture de Match, une ID 19, que Cohn-Bendit a quitté la France au milieu de mai 68, c’est dans la voiture de Match qu’il y est entré à nouveau : ses cheveux roux teints en noir. De la commedia dell’arte ! A qui appartenait Match à l’époque (et en partie RTL) : à Jean Prouvost qui, en sa personne, résume un bonne part de tout ce que de Gaulle comptait d’ennemis : le notable, le nanti, le grand industriel, le sympathisant vichyste (frappé d’indignité nationale en 45). Prouvost figure comme rédacteur en chef de Match, début juin 68, ayant purgé son équipe : grand-patron-journaliste et supervisant donc directement le contenu du journal !… Non sans ironique finesse politique, Cohn-Bendit lançait, en plein 68 : « En fait on roule pour Mitterrand ». Pour l’atlantisme ? Les manipes, il les a senties lui aussi. En juin 68 Cohn-Bendit déclare à Hervé Bourges : « Il semble que la CIA se soit intéressée à nous ces derniers temps : certains journaux et associations américaines, filiales et intermédiaires de la CIA, nous ont proposé des sommes importantes ; inutile de vous dire l’accueil que nous leur avons fait… »(1). Les sentiments de la CIA à l’égard de de Gaulle, nous les connaissons grâce à un rapport de Richard Helms au président Johnson du 30 mai 1968 dénonçant dans le général un dictateur qui ne pourra se maintenir au pouvoir qu’en versant des fleuves de sang (2). Les gaullistes, me direz-vous, ont gagné les législatives de juin 1968. Certes. Mais de Gaulle les a perdues. Il a perdu sa guerre : « Notre monnaie était profondément atteinte, écrirait Georges Pompidou. Nos réserves avaient fondu comme neige au soleil…La France du général de Gaulle était ramenée à ses vraies dimensions et on ne s’en réjouissait pas moins. Finie la guerre au dollar. Finies les leçons données aux grands de ce monde. Fini notre leadership en Europe occidentale. Telle était la réaction mondiale et, si je ne le montrais guère, j’éprouvais de tout cela une immense tristesse »(3). Mai 68 ça n’est pas que cela sans doute. Mais c’est AUSSI cela…
Notes : 1-Farkas, Jean Pierre : 1968, le Pavé,Phonurgia nova éditions,1998. 2-Jauvert, Vincent : L’Amérique contre de gaulle, Seuil, 2000. 3- Pompidou, Georges : Pour rétablir une vérité, Plon 1982.
CI-APRES UN LIEN OU DANIEL COHN-BENDIT SE DECLARE :
Voir en ligne: http://www.youtube.com/watch ?v=GI5MQ-SKYCA.
http://www.morgansportes.com/breve.php3?id_breve=47&var_recherche=de+gaulle
J’ai toujours pensé que l’histoire n’avais pas toujours suivi son cours normal, comme le cours du ruisseau dans la rivière, c’est peut-être en cela que nous courrons tout droit à la catastrophe des hommes les plus riches et les plus influents de nos sociétés modernes.
Sur la délocalisation industrielle (en partant du cas de la raffinerie de Dunkerque) et ses éventuels remèdes.
On vient de me signaler un article d’obédience fort libérale. Les faits sont exacts, la conclusion me semble discutable.
L’auteur du billet en appelle à une liberté plus grande des entrepreneurs, sous prétexte que le code du travail es trop coercitif. Il est vrai qu’il est très complexe, et peut être incompréhensible, mais pour moi, l’essentiel n’est pas là.
C’est le système des crédits aux entreprises qu’il faut revoir entièrement, quitte à aller vers une nationalisation plus ou moins avouée, sinon des banques, au moins de la monnaie, tout en établissant une protection sociale à nos frontières, du type TVA sociale.
Tout cela pour dire qu’avec différentes grilles de lecture, on peut arriver à des décisions fort différentes, à partir des mêmes faits.
Je me crois pourtant libéral, mais un libéralisme sans contraintes, sans transparences, sans règles claires et nettes pour tous, sans sanctions impitoyables pour ceux qui bravent ces interdictions – les plus riches devant montrer l’exemple – n’a pas de sens, ni éthique, ni social, ni même économique.
Bonne lecture critique, B.L.
Je cite quand même le début de l’article:
TOCQUEVILLE MAGAZINE
LE FLASH
(A diffuser largement)
LUNDI 8 FEVRIER 2010
LA RAFFINERIE DE DUNKERQUE
L’histoire désolante de la fermeture de la raffinerie de Dunkerque
appartenant au groupe Total illustre bien comment les pouvoirs publics depuis
des décennies chassent véritablement en meute les industries du territoire
national. Certes le groupe Total diffère la date de la fermeture mais
personne n’est dupe sur la signification provisoire de ce décalage.
Rappelons d’abord qu’il est pas question simplement de supprimer la raffinerie
de Dunkerque mais que la plupart des analystes prévoient que les raffineries
vont toutes plus ou moins disparaître. Cela se produit dans un contexte de
sous-emploi des raffineries dans le monde entier ; en Europe il est prévu
l’arrêt de 15 d’entre elles. L’industrie du raffinage n’est pas différente
des autres industries, comme l’automobile par exemple qui également souffre
d’un sous-emploi général dans tous les pays sauf exception.
La fermeture éventuelle des raffineries en France n’est qu’un aspect du
désastre industriel que nous connaissons depuis des années. Il n’est pas
possible de compter le nombre des industries qui ont disparu plus ou moins:
textile, sidérurgie, informatique et bien d’autres encore dont nous n’avons
même plus la mémoire.
Si la France est devenue un cimetière industriel ce n’est pas du tout par
hasard mais par suite de la politique des gouvernements successifs de toutes
couleurs apparentes qui ont réellement chassé les industries comme si
c’était des ennemies.
Cette opération destructrice est particulièrement grave à cause de la
nature particulière des activités industrielles. Celles-ci offrent
l’avantage d’une très grande diversité des métiers, à la différence des
autres activités comme les activités de services. Elles ouvrent en
conséquence beaucoup de perspectives à une foule de créateurs ou de
salariés et aussi à des sous-traitants eux-mêmes porteurs de divers
métiers.
Il n’est pas possible que quelqu’un de raisonnable se satisfasse de la
perspective de voir la Chine ou d’autres pays devenir fabricants de la
plupart des objets de nos de notre vie quotidienne.
« Il n’est pas possible que quelqu’un de raisonnable se satisfasse de la
perspective de voir la Chine ou d’autres pays devenir fabricants de la
plupart des objets de nos de notre vie quotidienne. »
Et après ce sont les formations à ces métiers qui vont disparaître et comme l’orthographe aujourd’hui, après ne plus savoir écrire, les générations qui viennent ne seront plus rien faire : ni avoir les bases, ni avoir l’idée créatrice par absence de base.
En fait dans la science fiction, ils se sont trompés, pas besoin d’une explosion atomique pour avoir un no man’s land.
déjà moi je commence : je voulais écrire sauront à la place de seront, à moins que ce soit un lapsus, ne seront plus rien, les générations qui viennent ne seront plus que l’ombre des précédentes.