Billet invité.
À ses homologues qui jouent la victoire du « oui » en multipliant les pressions, espérant ainsi relancer les négociations, Wolfgang Schäuble vient de couper l’herbe sous le pied. « Les Grecs peuvent faire une demande d’ouverture des négociations, mais celles-ci auront lieu « sur une base complètement nouvelle et dans un contexte dégradé ».
Le Bundestag entrant en vacances, le gouvernement allemand n’aura pas de mandat de négociation, et le processus « va prendre un moment ». Les négociations seront « très difficiles » a encore précisé le ministre des finances, qui a réussi a imposer sa ligne à une Angela Merkel silencieuse. Le gouvernement allemand a choisi la sortie de la Grèce de l’euro, les électeurs grecs en seront pour leurs votes et les dirigeants européens n’ont d’autre choix que d’obtempérer. La nouvelle gouvernance de l’Europe est en bonne voie.
Saisissant la perche qui lui a été tendue par le FMI, Alexis Tsipras a réclamé à la télévision grecque une décote de 30 % de la dette et s’aligne sur la période de grâce de 20 ans, que le FMI estime indispensable. Il a regretté que la préconisation du FMI ne lui ait jamais été proposée. Jeroen Dijsselbloem n’a rien trouvé de mieux à dire que d’affirmer « obsolètes » les données du FMI. Après l’ère du déni, voici venue celle du mensonge.
Il va aussi être difficile de recoller les morceaux, côté créanciers.