Billet invité.
La BCE n’a pas fait tomber le couperet, laissant aux dirigeants politiques le soin de trouver une issue, mais laquelle ? Ne pouvant plus espérer l’annulation du référendum grec, les créanciers peuvent-ils favoriser la victoire du « oui » afin que leurs exigences soient acceptées sans avoir à assumer un déni de démocratie ? C’est la porte de sortie que l’équipe de Syriza a laissé ouverte, laissant à Angela Merkel le soin de la franchir, comme l’a encore rappelé Yanis Varoufakis.
Les plus hautes autorités européennes disposent du bâton et de la carotte, de la menace de la foudre tombant sur les Grecs et de la formulation d’une nouvelle offre qui donnerait à Syriza l’opportunité d’appeler à changer de consigne de vote, comme Yanis Varoufakis l’a aussi évoqué… Il y aura de quoi discuter à l’Eurogroupe d’aujourd’hui, qui se réunira le siège de la Grèce vide, faute qu’elle soit invitée. Une autre option serait de continuer à jouer la chute du gouvernement actuel, mais elle bute sur l’absence d’une solution de remplacement, avec comme seule pauvre issue la constitution d’un gouvernement de « techniciens ». Celle-ci conduirait nécessairement à la convocation d’élections à plus ou moins brève échéance, ouvrant la porte à une période de grande incertitude, une nouvelle victoire de Syriza n’étant pas à exclure…
Les Grecs sont décidément coriaces ! Dans l’immédiat, ils ne pourront pas éviter de prendre des mesures de protection de leurs banques, la BCE ayant plafonné les liquidités d’urgence et les retraits ayant fait un bond avec l’annonce du référendum.