Billet invité.
« De grands pas ont été accomplis, nous sommes près d’un accord » a déclaré aujourd’hui Alexis Tsipras. La rédaction d’une ébauche d’accord portant sur l’excédent budgétaire, une réforme de la TVA et sur une révision du système de la retraite, est selon lui entamée, sans coupes dans les salaires et les retraites a-t-il précisé. Plus surprenant, il comporterait également selon Euclid Tsakalotos, l’un des principaux négociateurs grecs, des solutions à long terme pour alléger la dette et pour favoriser la croissance. Les négociateurs grecs savent jouer au billard !
Cherchant à obtenir des Américains qu’ils fassent pression sur le FMI, présenté comme le principal obstacle à un accord, Yanis Varoufakis avait hier sur CNN demandé aux créanciers de la Grèce de se mettre d’accord, et qu’ils « fassent le dernier quart de chemin, puisque nous en avons fait déjà les trois autres quarts ». Après avoir vidé ses fonds de tiroir, le gouvernement grec vide ses poches afin de pouvoir payer la première échéance de 300 millions d’euros, le 5 juin. Mais, comme l’a déclaré Jack Lew, le secrétaire d’État au Trésor américain, « le risque d’aller d’une échéance à une autre ne fait qu’augmenter les risques d’un accident ». Il se préparait depuis Londres à rejoindre les dirigeants du G7 à Dresde, pour un sommet qui va durer de mercredi à vendredi où la Grèce sera au menu des discussions.
Olivier Blanchard, l’économiste en chef du FMI, continue de présenter la position du FMI comme « flexible » à propos de réformes qui doivent être « crédibles », sans plus de précision. Un accord doit être trouvé, précise-t-il dans Handelsblatt, sur l’évolution de l’excédent budgétaire primaire, la clé de voute de tout dispositif. Mais il n’hésite pas à annoncer simultanément que la BCE aurait les moyens de venir à bout d’une crise qui s’étendrait à d’autres pays, suite à la sortie de la Grèce de l’euro.
A 18 heures, les taux d’emprunt des pays du sud de l’Europe, Grèce compris, reculaient dans l’attente d’une confirmation d’un accord venant de Bruxelles, qui a au contraire démenti. La réunion du Groupe de Bruxelles d’aujourd’hui n’a pas commencé en raison d’une panne technique du contrôle aérien belge, l’euro working group doit se réunir demain, une réunion de l’Eurogroupe pourrait être convoquée avant la date fatidique du 5 juin.