Billet invité.
Cela va très vite, Alexis Tsipras allant être nommé premier ministre cet après-midi.
À seulement deux sièges de la majorité parlementaire, Syriza avait entamé tôt ce matin une série de rencontre avec les partis susceptibles de signer un accord de gouvernement. Prenant le contre-pied des prévisions, le parti des Grecs indépendants (droite souverainiste) annonçait ensuite sa conclusion, sans donner de détails, et non To Potami comme généralement attendu. En dépit de tout ce qui les sépare, Syriza et les Grecs indépendants ont en commun leur rejet des mesures d’austérité et leur volonté d’obtenir une décote de la dette, et c’est cela qui a primé.
Les dirigeants européens se rassurent comme ils peuvent en prédisant qu’Alexis Tsipras va devoir faire des compromis, étant un pragmatique à leur image. Et, comme prévu cette fois-ci, toute réduction de la dette est par avance rejetée. Mais le sujet est désormais sur la table et la campagne pour une conférence européenne sur le sujet pourrait être relancée, afin de faire bénéficier de renforts le nouveau gouvernement grec.
Un mini-sommet réunissant le président de l’Union européenne, de la Commission, de la BCE, et le chef de file de l’Eurogroupe va devoir enregistrer aujourd’hui ce signal fort : Syriza s’est donné des bases parlementaires dures pour appuyer dans les négociations ce qu’il considère dans l’immédiat l’essentiel : mettre un terme à l’austérité et aux mémorandums de la Troïka.