Billet invité.
L’exemple doit venir d’en haut, et les dirigeants espagnols n’y faillissent pas. Il n’y a que du beau linge impliqué dans le nouveau scandale qui secoue la société espagnole, dont un ancien directeur général du FMI, Rodrigo Rato. Précédemment ministre de l’économie et pilier du Partido Popular de Mariano Rajoy dont il avait failli prendre la place, il est présentement conseiller de plusieurs grandes entreprises.
Avec quatre vingt-six personnalités du monde politique et syndical et des milieux d’affaires, membres des conseils d’administration des caisses d’épargne espagnoles – les Cajas – Rodrigo Rato a été pris la main dans le pot à confiture pour avoir bénéficié de l’octroi de cartes de crédit émises par ces dernières. Tous les ont utilisées pour des achats personnels à discrétion, et sans bourse délier : voyages, hôtels et restaurants, bijoux et oeuvres d’art… Dans certains cas, cela a été jusqu’à des retraits de liquide, pour des montants atteignant des centaines de milliers d’euros.
Des inculpations pour infraction au droit des sociétés et détournement de fonds par l’Audience nationale, la juridiction en charge des affaires financières, sont attendues. Mais les révélations ne sont pas toutes finies, d’autres Cajas susceptibles d’avoir suivi l’exemple et distribué le même type de largesses. Devant le Congrès, Mariano Rajoy a affirmé que le gouvernement allait être inflexible.
Vous avez dit corruption ? vous avez dit oligarchie…
Bonjour François
Ah! ça ira, ça ira, ça ira! ……
Cordialement.
Hello !
Vivement le retour de Maximilien Marie Isidore et de Louis Antoine Léon!
Incroyable !…
Effectivement… « à la Lanterne », ils risquent de finir!
Il a fallu que je cherche pour connaître ce que vous vouliez dire par la Lanterne, étant loin d’être historien.
Je suppose que c’est ceci que j’ignorais
http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i
Il n’y a aucune honte à reconnaître son ignorance, merci à la magie du web qui permet de se renseigner en temps réel.
Ceci dit, je ne vois pas en quoi il faudrait punir ces hommes pour avoir commis un soi disant crime, j’estime que remuer cette affaire n’est qu’une tempête dans un verre d’eau…de lait.
Rassurez vous, je ne suis pas non plus historien, je ne faisais que citer, à la suite du 1er intervenant ( « Ah ça ira, ça ira… » ), les paroles suivantes de la « carmagnole » entonnée par les sans culottes à l’intention des Aristocrates, et que « les sans- quenotte » pourraient bien reprendre à leur compte si cela continue ainsi en Espagne ou ailleurs…
Quand y a d’la gêne, y a pas de plaisir.
Nous on a eu un président qui donne a sa femme une carte de crédit de l’Élysée, mais ça a fait un petit plouf, tout le monde s’en fout je crois….
Si les oligarques étaient des gens satisfaits de leurs situations, et fiers de leurs positions, agiraient-ils ainsi? Ils ne sont pas heureux ces gens, et je ne les plains pas, ces misérables voleurs de cagettes de pommes. Qu’ils aillent en prison (ô Maximilien reviens!), ils ne sont même pas récupérables pour la société, il faut s’en prémunir. Tous pourris? Tous obnubilés par le fric. C’est vraiment très laid quand ça déborde
Mais non bande de terroristes, vous voyez le bien partout il n’y a qu’ici que c’est mal vue!
De toute façon les icebergs fondent, on verra bien que c’est le Titanic qui sort de l’eau.
L’écume du lait …
Il suffit juste de souffler sur cette écume pour éviter que le lait ne déborde de trop, sans même parfois être contraint de réduire le feu de l’ébullition du monde (capitalistique).
On ‘pendra’ Rato à la lanterne médiatique.
Et puis on passera à autre chose.
NB : qu’on ne vienne pas me dire que ceci n’est pas un problème structurel (‘quatre vingt-six personnalités du monde politique et syndical et des milieux d’affaires’). Les banquiers véreux et politiciens du même nom ne sont pas seuls à diriger des organisations, qui relèvent par ailleurs en l’occurence bien de « L’économie SOciale et SOlidaire » (‘SO’, en ‘capital’ bien sûr, por favor).
On a par ailleurs vite étouffé (et oublié) le véritable scandale de la viande de cheval, répandu parmi nos si belles et compétitives coopératives agro-alimentaires françaises, pour ‘raison d’Etat’ [et puisqu’on vous dit que de toute façon il n’y avait pas de risques sanitaires, enfin !!] : l’agro-alimentaire, faut pas trop y toucher, c’est nos emplois (locaux et solidaires), coco …
Ce ne sont que quelques piécettes, Monseigneur.
A ce stade, le mot oligarchie n’est pas le bon terme.
Il convient de parler d’Aristocratie dévoyée, comme aux pires moments les veilles de drames nationaux.
Nous avons le même spectacle ici avec 42 M€ dépensés pour 22 autorisés lors d’une campagne présidentielle récente. Doublé d’un sentiment que cet argent devait être disponible et dépensé « pour la cause » en forçant la main aux courtisans naïfs. Peu importe que cela fût illégal du moment que c’était pour la « bonne cause ».
C’est ce sentiment d’impunité, de totale puissance, infinie, qu’il faut combattre. Avec force.
Sous peine de provoquer « quelque chose » pour paraphraser le pauvre Attali.
En Espagne les scandales de corruption .. c’est tous les jours ! tous les partis sont impliqués jusqu’au cou! je pense – entre autres – à Jordi PUJOL ancien Président de Catalogne qui a reconnu une fraude fiscale qui a duré 34 ans !! L’Espagne n’a jamais fait le procès du franquisme .. y-aurait-il un lien entre cet état de fait et tous ces scandales de corruption ?
Merci François pour tous vos articles passionnants ! 😉
La politique est devenu un organe exécutif de l’économie pour ploutocrates.
Les problèmes qui s’accentuent rapidement sur la planète me rappelle une citation «Nous étions au bord du gouffre, nous avons fait un grand pas en avant…
Demain, le soleil se lèvera !
L’exemple ne viendra jamais d’en haut, dans toute l’histoire de l’évolution cela n’a jamais été le cas, les dinosaures ont été remplacés par les lémuriens beaucoup mieux adaptés.
Remplaçons l’argent comme richesse par le savoir et le tour est joué, au fait, en cherchant un peu ce n’est pas ce qui se passe par hasard?
Et comment éviterons-nous « l’aristocratie du savoir » (après celle de la terre et de l’argent) ?
En cherchant un peu ce n’est pas ce qui se passe par hasard? 😉
Attendez, quand on fait des promesses et des pirouettes pour le pouvoir, à force, on est obligé d’avoir sa part d’escroquerie, c’est le prix à payer … surtout dans un système où l’accumulation l’opulence et le profit règne en maîtres, comprenons-les …l’histoire jugera ces paumés .
Chic, ils vont pouvoir continuer à se remplir les poches quelques années avant le jugement…!
A moins d’une révolte des « sans-quenotte »…
Toutes ces histoires correspondent à des comportements – apparemment plus ou moins individuels – mais qui se rattachent à des structures sociales et organisationnelles. C’est pourquoi il faut d’abord s’interroger, comme peut le faire un sociologue, sur le fonctionnement d’ensemble du monde. Cf.
http://www.lacrisedesannees2010.com/2014/10/pour-bien-comprendre-le-monde-d-aujourd-hui.html
Le scandale des cartes « black » fait ressortir un problème de la crimiinalité économique moderne: c’est relativement facile de s’attaquer aux individus et très difficile de s’attaquer aux operations et pratiques collectives frauduleuses ou semi-légales mais très nocives. Les cartes « black » c’est 15 millions d’euros, mais elles sont attachées a des individus bien identifiés. La même CajaMadrid (Bankia à ce moment là) a floué des petits investisseurs et même de petits deposants avec sa sortie à bourse et son emission d’actions préferentielles. Là on parle de milliards. En plus des gens qui avaient souscrit un prêt hypothecaire et qui ont ete expulsés de chez eux mais malgré tout continuent à devoir de l’argent à Bankia. Tout ça s’est soldé par 22 millards de « sauvetage », la plupart fourni par le fonds européen MES et qui ont provoqué un terrible trou dans la dette publique espagnole. L’état est le proprietaire de Bankia maintenant, mais il n’y a pas eu de réduction des dettes des particuliers, les expusions continuent et l’argent rendu suite à l’escroquerie des préferentielles n’est même pas arrivé à 50%. Les affaires judiciaires s’enlisent.
L’affaire des cartes est la seule possibilité de punir assez vite ce groupe de voleurs en col blanc, mais toutes les autres pratiques, beaucoup plus dangereuses, restent en vigeur, et pas seulement dans les secteur financier espagnol.