Billet invité.
Faute de sortir du cadre, le FMI préconise de tout faire à la fois, comme le Fonds nous y a accoutumé depuis un certain temps : poursuivre le désendettement, mais en ralentissant son rythme, et investir dans les infrastructures (énergie et transport). On est prié de décrypter ce nouveau modèle. Ayant constaté que la croissance économique des pays émergents sur laquelle il était tant compté pour tirer celle des pays développés fait défaut, une nouvelle formule magique est proposée.
Cette vision reposait sur l’idée sommaire qu’il faut toujours une région ou un pays pour tirer les autres. Une autre lui a succédé, exprimant la crainte que la faible croissance à venir ne s’auto-alimente par les effets d’une prophétie auto-réalisatrice. C’est celle que Christine Lagarde délivre dorénavant. On reste toujours à la surface et à l’évocation de mystérieux enchaînements, sans poser de diagnostic sur un fond qui vous échappe.
En guise de remède, un terme énigmatique qui lui va bien a donc été trouvé, celui de « policy mix ». Il qualifie une politique destinée à l’Europe qui prétend créer une dynamique de croissance pour sortir du piège. Après avoir eu une totale foi dans les formules mathématiques, les économistes affligeants en feraient-ils autant avec des formules chimiques ? Complexe à jouer à souhait, la partie repose sur trois jambes, combinant la politique monétaire de la BCE à des contraintes budgétaires assouplies et à la mise en œuvre de réformes structurelles. Les désaccords sur les proportions à respecter entre eux rendent infernale sa mise au point. Le modèle reste indéchiffrable, succédant à un autre exhumé par défaut : celui d’une politique de l’offre déjà défunte. Que reste-t-il alors, constatant que la demande n’est pas au rendez-vous, et pour cause ? L’investissement ! ce deuxième pilier de la croissance et dernière station avant le désert, mais est-ce plus crédible que les plans précédents ? La Commission est déjà suspectée de recycler des crédits existants pour faire illusion.
Il se commet toujours une erreur de diagnostic quelque part. Au départ, la crise était de liquidité pour escamoter l’insolvabilité bancaire. La variante européenne est considérée comme un phénomène conjoncturel, et non structurel (une fois des rigidités supprimées), ce qui se concrétise par l’adoption d’une politique pro-cyclique. Une discipline budgétaire de fer a été adoptée sous la forme d’un Pacte fiscal bizarrement dénommé « de stabilité et de croissance » qui aboutit à son contraire et a tout du pacte avec le diable.
Acculés, les gouvernements français et italien tentent aujourd’hui de trouver une sortie. Le premier parle de ralentir le rythme de réduction du déficit et de la dette, ce qui revient à mettre en accord la loi avec les faits, l’autre de revoir la méthodologie de calcul du déficit structurel, pour aboutir au même résultat. Associées à l’achat de titres ABS par la BCE – qui joue pourtant petit – toutes ces options suscitent un véritable haut le cœur chez des autorités allemandes instaurées en tribunal permanent. Le prochain sommet européen s’approche, convoqué pour les 23 et 24 octobre prochains…
Connus dans le jargon communautaire sous l’appellation de « two-pack » et de « six-pack » (carton de six bouteilles), des paquets législatifs surveillent et encadrent sévèrement les gouvernements européens. Un cadre rigoureux a été construit avec beaucoup d’application dont il n’est pas possible de s’évader, tout du moins sur le papier. Mais, dans la pratique, c’est une autre affaire ! Le débat est aujourd’hui focalisé sur le respect du seuil maximum de 3% de déficit budgétaire, mais il va bientôt s’élargir à celui d’une autre règle devant entrer en application en 2015 et qui gouverne la réduction du montant d’une dette continuant effrontément à croître. Il restait possible, à force de restrictions budgétaires et avec les conséquences récessives que l’on voit, de réduire le déficit annuel, mais comment réduire l’endettement si les recettes fiscales provenant de la croissance n’y contribuent pas ? Les projections les plus optimistes montrent que c’est mission impossible, notamment dans le cas de l’Italie qui en a déjà pris acte.
Mais la recherche d’une normalisation introuvable n’est pas propre à l’Europe, si l’on examine la politique des banques centrales. La BCE est à la recherche d’une marche-avant en agissant sur le levier des Asset-Backed Securities et accroître à nouveau la taille de son bilan, mais la Fed n’est pas mieux lotie en tentant de passer la marche arrière. Non seulement son bilan a atteint la respectable dimension de 4.500 milliards de dollars – contre 900 milliards avant la crise – mais les dépôts des banques au titre de réserves se montent à 2.700 milliards de dollars.
Le temps n’est plus où Ben Bernanke réalisait des tests d’assèchement du marché de ses liquidités par des opérations de reverse repoen laissant entendre que des opérations en grand allaient suivre. La Fed de Janet Yellen finit de stopper les nouveaux achats de titres et cherche à ne pas renouveler progressivement ceux des titres arrivant à maturité. Cela prendra une décennie, a-t-elle averti. Elle étudie aussi l’augmentation du taux d’intérêt qu’elle verse aux banques au titre de leur réserves mises en dépôt, afin de les retenir, et elle essaye d’influer sur le taux du marché interbancaire, pour le réanimer, car l’encéphalogramme de celui-ci est plat depuis que les banques peuvent se financer auprès de la Fed à un taux proche de zéro. Enfin, elle va aussi agir auprès des fonds monétaires en rémunérant leurs prises de pension à court terme. Elle espère ainsi pouvoir demander plus tard, bien plus tard, « m’en suis-je bien sorti ? » en parlant de sa propre politique…
Aux États-Unis, au Japon et en Europe, la même question est posée dans des contextes différents : « comment sortir du piège dans lequel nous sommes tombés ? « . Il a fallu longtemps pour simplement commencer à le reconnaître en Europe, sans qu’aucune réponse ne soit toujours apportée. Combien de temps va-t-il falloir pour y parvenir ? par quels nouveaux épisodes allons-nous devoir passer entretemps ? Le risque est que la BCE, si elle s’y décide, fasse durer l’épreuve, à moins que la digue ne cède quelque part, là où elle n’y peut rien.
les banques vont donc cesser d’émettre des obligations pour leur compte en Europe en utilisant le seul service de la BCE, se financer auprès d’elle, quasi sans frais. C’est bien cela ?
C’est du Faust cette affaire…
notre cri sera : vive la Digue !
Le problème n’est plus que ces jean-foutre soient contraints de négocier le Grand tournant. Le problème est que le Grand tournant va s’imposer à tous, avec, contre ou sans eux.
Le problème, c’est que la Grande Austérité ils nous l’imposent, à nous, tout de suite, et qu’eux continuent de se gaver comme des porcs (pardon pour ces pauvres suidés, qui ne méritent pas ça).
Mr Leclerc, vous n’êtes qu’un athée promis aux flammes éternelles !
Le capitalisme fonctionne, c’est même une loi de la Nature (sinon pourquoi les radios infligeraient-elles les cours de la bourse aux pauvres, juste avant la météo ?).
Allons ressaisissez-vous, il est encore temps ! Si nos économies ne parviennent pas à marcher sur l’eau comme le veut la religion capitaliste, ça n’est pas parce que la religion est fausse, mais parce que les peuples (ces gueux !) n’y croient pas suffisamment fort.
Une bonne guerre pourrait faire repartir le grand bazar pour un tour, et d’ailleurs ils font des efforts pour ça en Ukraine. Il y a toujours une solution.
C’était bon les coups d’avant ! La guerre est devenue trop dévastatrice menée à grande échelle et elle se manifeste désormais sur de nouveaux terrains, tout aussi stratégiques… Mais s’il est cherché un dérivatif, regardez plutôt du côté de la société du spectacle…
C’est bien possible, mais si vous faites référence au « cinéma » que nous offrent nos élites, cela risque de finir par se voir, même aux yeux des plus endoctrinés.
Y’aura t’il un immense éclat de rire, comme au spectacle, puis tout le monde s’embrasse?
Bonjour,
J. Attali et M. Rocard, notamment, se sont élevés devant l’absurdité des provocations de l’Union européenne vis-à-vis de « l’annexion » de la Crimée ; mais leurs voix ont été immédiatement recouvertes par le déferlement d’une propagande cherchant à construire de toute pièce une nouvelle guerre froide. Si Poutine est effectivement un système mafieux en voie de consolidation, la classe « politico médiatique » occidentale, à la solde de l’Otan et de la Chambre de commerce des Etats-unis, vient d’instituer à Kiev, (pour mieux la contrôler selon leurs intérêts, une mafia d’oligarques appuyés de groupes nazis dont le développement est au stade de massacres effectifs (cf. le site courageux de Olivier Berruyer).
Après la lecture de Jacques de Saint Victor, l’histoire peut être relue partout,depuis l’ancien régime, comme une succession de luttes entre groupes économiques déviants.Au stade actuel,la défense de la démocratie par l’Occident et des valeurs traditionnelles par Poutine, masquent en s’épaulant, comme au bon vieux temps de Guy Debord, le renforcement interne deux styles de domination.
Morlie, même avec 4 grammes dans chaque poche, ton Debord ne serait pas allé jusqu’à gratifier le site de l’actuaire poutinien Berruyer d’un adjectif comme « courageux ».
Cher Raspoutine, « vous me l’avez déjà dit ». Mais n’est-ce pas courageux que de tenir ainsi la ligne devant l’ensemble des medias atlantistes, France culture, Médiapart, le Monde, Libération etc. ?
La troisième guerre mondiale est déjà commencée, elle s’appelle « guerre sans fin contre le terrorisme ». Ce n’est en fait que la guerre que mènent les puissances occidentales parvenues les premières au sommet de la montagne du développement capitaliste, pour ne pas s’en faire déloger par les puissances qui escaladent cette même montagne, afin d’accéder à ce même sommet : les BRICs pour ne pas les nommer, et surtout la Chine. Quant à la Russie, délogée du sommet à la fin de la guerre froide, elle veut retrouver une place sur ce sommet.
Problème, au sommet il n’y a pas de place pour tout le monde, d’où la guerre. D’autant plus que ce sommet c’est le pic des ressources fossiles, et que pour le pétrole on y est !
Mais ces ressources sont finies, les anciens riches, comme les nouveaux, devront redescendre un jour vers la plaine, contraints et forcés par la raréfaction de dites ressources. La guerre pour accéder ou rester le plus longtemps possible sur ce sommet temporaire, ou le plus haut possible sur la pente y menant, n’est donc pas prête de s’apaiser.
C’est une autre façon de dire que notre mode de développement, n’est pas généralisable à l’ensemble de l’humanité, et que forcément cela crée des conflits, en plus de détruire notre environnement.
@Macarel
Ce que visiblement vous n’entrez pas dans votre équation, c’est que la guerre même est une source d’épuisement….
Par conséquent ce n’est pas tant l’épuisement des ressources qui posent problème mais la guerre même pour les accaparer…
Autrement dit le coût le plus extravagant c’est la guerre et pas notre mode de vie !
Réfléchissez et arrêter d’induire en erreur les lecteurs en discourant sur le « pic » des ressources pétrolière car c’est faux !
Si le pétrole devait manquer alors cela fait longtemps qu’il cesserait de baisser comme actuellement ! Je vous rappelle qu’il est passé de 120 $ à 90$ actuellement !
Et que ce prix bas s’il persiste va être à l’origine de l’éclatement de nombreuses bulles (notamment le gaz de schiste US qui n’est plus rentable en dessous de 90$) du aux sur investissements quant il était à 120 $.
Donc c’est le trop de pétrole qui menace l’économie et surement pas la pénurie !
Votre raisonnement ne tient pas….
@lois-économiques
Le pic du pétrole, est plutôt un plateau, nous allons rester sur ce plateau pendant un certain temps. Je suis d’accord que toute la difficulté c’est de savoir combien va durer cette période de temps (vu qu’il est habituel dans les milieux pétroliers de garder un certain flou sur l’état réel des réserves). Mais un fait est certain, nous devrons tous descendre de ce plateau tôt ou tard.
Evidemment, aujourd’hui où la production journalière de pétrole n’a jamais été si grande au niveau mondial (en aggravant les dégâts à l’environnement, par l’exploitation des gaz de schistes par exemple), il semble surréaliste de parler de pénurie d’or noir. Mais il serait imprudent de penser que parce que dans les années 70, certains ont dit qu’il ne restait que 40 ans de pétrole, et que ça ne s’est pas passé, que la décroissance de la production de cette ressource ne se produira jamais. Et c’est pour cela qu’il est urgent de réorienter notre économie, notre mode de développement vers une moindre consommation d’énergie, et vers des sources d’énergies alternatives. De le faire tant qu’il y a encore assez de pétrole pour que cela se fasse « en douceur ».
Les « lois » économiques, ne doivent jamais faire oublier qu’il y a des lois physiques, et qu’au final ce sont ces dernières qui prévaudront.
@Macarel
Vous écrivez :
C’est malheureusement impossible en période de guerre.
Celui qui le fait aura dès lors un désavantage concurrentiel rédhibitoire et perdra des parts de marché rendant impossible le financement de la transition.
On en revient à ma première remarque, en guerre économique il n’y a pas de marge manœuvre.
Comprenez bien : ce qui nous ruine c’est le « tous contre tous » pas notre « train de vie » qui pour les 90% est plutôt en baisse (ce qui explique d’ailleurs une partie de la sur production actuel de pétrole).
La solution c’est l’arrêt du conflit, autrement un renversement complet et total des dogmes actuels qui justifient une compétition du tous contre tous.
Mais l’arrêt du conflit ne peut se faire que par épuisement des belligérants ou révolte du peuple refusant de continuer le sacrifice. C’est exactement ce qui c’est passé en 14/18 où le peuple allemand c’est révolté imposant un cessez le feu.
Donc vos intentions (louables dans monde raisonnable et rationnel) de faire cela « en douceur » » sont inapplicables.
Préparez plutôt de faire cela dans « la douleur ».
@ lois-économiques
Vous dites : « Si le pétrole devait manquer alors cela fait longtemps qu’il cesserait de baisser comme actuellement ! Je vous rappelle qu’il est passé de 120 $ à 90$ actuellement ! »
Permettez que le géologue se marre !
Et lisez, par exemple, les liens ci-dessous :
http://petrole.blog.lemonde.fr/2014/06/11/petrole-hormis-les-non-conventionnels-americains-la-production-mondiale-a-baisse-en-2013/
http://petrole.blog.lemonde.fr/2014/07/18/la-production-de-brut-en-repli-a-partir-de-2015-annonce-le-kremlin/
et pis aussi le blog suivant :
http://www.avenir-sans-petrole.org/
et en particulier l’extrait suivant qui annonce qu’en 2037 l’Arabie Saoudite n’exportera plus de brut mais en importera !???! Si, bien sur, à cette date, elle arrive à en acheter sur le très Saint Marché ; à défaut d’en trouver dans des gisements que les stupides géologues Cassandres n’auront pas su ni pu découvrir.
http://www.avenir-sans-petrole.org/article-l-arabie-saoudite-dans-la-tourmente-120333548.html
Toutes ces lectures vous éclaireront peut-être sur la finitude du Monde ; en tout cas elles vous changeront de la télé, de la radio et de la presse « traditionaliste » et « croissanciste ».
Au dessus des « lois » économiques, dictées par des gens pragmatiques sans foi ni lois et omnipotents par l’argent qu’ils accaparent, il y a les LOIS de la Physique qui ne peuvent être changées et qui s’imposent à tous.
Vous ne seriez pas un peu troll sur les bords, des lois ? Pardon, des fois ?
@ lois-economiques
La guerre économique ravage tout, mais est aussi le moteur de notre économie.
La question est de savoir par quoi remplacer ce moteur, qui avait au moins 2 qualités:
– satisfaire nos instincts primitifs et universels.(se battre)
– ultra simple à mettre en oeuvre, puisqu’il fonctionne tout seul.
@ écodouble
lois-économiques dit surtout que notre économie et notre société seront ravagés avant qu’il n’y ait plus de pétrole.
Autrement dit il reste encore suffisamment de pétrole pour mener à son terme notre oeuvre d’auto-destruction…
Ou encore autrement dit, si le pétrole venait à manquer, nous ne pourrions poursuivre la guerre économique.
Nous serions alors obligés d’organiser l’économie autrement, mais pourquoi serait ce forcément pire que de continuer la guerre?
Venant de ceux qui profitent de la guerre économique, on comprend qu’ils veulent nous persuader que « il n’y a pas d’alternative ».
Pour eux il n’y a pas d’alternative! mais pour le peuple, il y a évidement d’autres solutions!
Les « bonnes guerres », c’est comme les réparations de bagnoles. Quand les bagnoles sont vraiment trop vieilles, les « réparations » ne font rien redémarrer du tout.
Ya plus qu’a prendre ses cliques et ses claques. Surtout ces dernières..
Ce qui serait bien, c’est de partir de l’idée que la mégamachine est définitivement cassée. Pas de s’arrêter à cette constatation, et se délecter de ce que l’on a pu comprendre, en tournant et retournant ses arguments. Ca ressemble à une sorte de revanche, comme si le fait d’avoir toujours été marginal dans le système, de ne pas avoir été reconnu, suffisait.
Le temps perdu depuis les premières constatations sur ce blog est considérable, à vouloir que ceux qui ont le pouvoir de la réparer le fassent de telle ou telle manière, et de les voir se rétamer en rigolant dans des solutions qui n’en sont pas. On ne fait que s’occuper d’elle. Or il faut s’en débarrasser vraiment. Ne pas déléguer l’étude de sa morbidité à d’autres, quand les générations futures ne pourront que la vivre à leurs dépends. Je trouve personnellement irresponsable de faire croire aux gens qu’elle pourrait redémarrer. Pas seulement idiot ou pervers.
Si le Grand Tournant s’impose à nous tous, c’est un miracle non? Pourquoi ne pas décider de notre liberté? Dès maintenant, faire sans. Pour l’instant, peu se mettent (ou sont) en situation réelle. Ils sont encore considérés comme des pestiférés. Qu’ils soient obligés ou non de vivre simplement, ce sont des précurseurs. Mais même sur internet on continue de suivre ceux qui ont peur. En suivant le blog, j’ai fini par me remettre à les écouter alors que leur discours sont sans intérêt. J’ai du mal à comprendre cet acharnement. Peut-être est-ce de la part de Mr Jorion et de ses amis une façon de s’introduire lentement mais sûrement dans la critique radicale ?!?
« Mr Jorion et de ses amis une façon de s’introduire lentement mais sûrement dans la critique radicale ?!? »
Je ne vous ai pas compris. Qui sont « ceux qui ont peur »?
Quelle est cette critique radicale, quand des solutions limpides et sérieuses sont proposées?
En parlant de guerre,ça va peut etre se rapprocher,ça commence a barder entre Madrid et les
catalans!
Non, je ne pense pas qu’il s’agisse d’une « guerre » à proprement parler. Un bras de fer, ça oui ! Les lignes vont-elles commencer à bouger ? Voir à ce sujet l’excellent billet de Michel Leis, qui analyse très bien les désirs contradictoires que ce genre d’initiatives cachent.
Quand vont t’ ils se rendre compte que la politique d’offre nous mène tout droit à la catastrophe ?
C’est une politique de demande qu il nous faut et c »est possible . Bien sur on nous dit que c’est impossible car les états sont surendettés , que le Keynésianisme c’est dépassé alors que sa pensée a été dévoyé ( je parle sous le contrôle de Mr Jorion ).
Oui c’est possible en faisant en sorte que toutes personnes ou entreprises imposables paient les impôts qu ‘elles devraient payer , qu’elles ne puissent profiter de niches fiscales ou
d ‘optimisations scandaleuses . Bref stopper cette accumulation de richesses dévastatrice.
Que l ‘état puisse s’endetter oui ,mais pour faire de la recherche dans les énergies renouvelables qui seront les emplois de demain.
Oui il y a des solutions comme commencer par faire un haircut sur les dettes qui ne sont de toutes façons pas remboursables ayant atteint un tel niveau , comme le préconise Mr Jorion.
Oui, il y a des solutions et tant d’autres encore ,ce sont ce genre de solutions qui peuvent nous éviter de sombrer dans des exacerbations nous menant tous droit vers des conflits.
Sont t ‘ils aveuglent à ce point ?
Pire que aveugles ils sont dans le déni.
Leurs schémas de pensée, construits tout au long de leur existence généralement dorée (ce qui n’incite pas à se poser des questions… ), sont bâtis sur le dogme de la croissance soutenue par la liberté d’entreprendre et l’innovation perpétuelle, qui depuis 2 siècles a semblé se vérifier.
Ils sont incapables de retirer ces œillères car ils découvriraient le vide… Situation inenvisageable, surtout pour eux dont le métier est de guider les autres. Donc, ils s’accrochent. Jusqu’au jour ou quelque chose va s’effondrer…
Petit scénario “what if” :
Il nous est expliqué qu’aujourd’hui une mutualisation de la dette suivi d’un défaut (partiel, total, re-échelonement) est impensable du fait de la politique Allemande.
Imaginons qu’au lieu de faire sortir de l’euro les « vilains canards » ce soit l’Allemagne qui sorte de l’euro et que l’on fasse alors la mutualisation – défaut à ce moment-là.
Si on y adjoint une concertation sur une politique fiscale commune initiée par de géniaux économistes (ceux qui ont coutume d’être atterrées par ex.) pour éviter de recréer le « péché originel » de l’euro en conjonction avec une harmonisation sociale vers le haut des législations et des barrières douanières liées au minima sociaux et écologiques des pays exportant en Europe.
Si enfin, la banque centrale se voit adjoindre la mission d’assurer en sus de la lutte contre l’inflation la nécessité de maintenir l’indice de Gini constant ou de l’aligner sur celui de la Suède, alors en bonne logique l’euro s’effondre, nos importations (hors zone euro) sont désormais hors de prix et nos exportation (hors zone euro) sont hyper compétitives. Il redevient nécessaire de produire local à partir d’une énergie produite en Europe.
Par ailleurs, faute de clients (trop cher), l’Allemagne comprend (enfin) à quoi tenait sa réussite et plonge à son tour…
Agiter ce type de scénario au nez de l’Allemagne ne pourrait-il pas l’inciter à un peu plus de souplesse ?
« Imaginons qu’au lieu de faire sortir de l’euro les « vilains canards » ce soit l’Allemagne qui sorte de l’euro et que l’on fasse alors la mutualisation – défaut à ce moment-là. »
Idée déjà presque ancienne…
Ce n’est pas la Grèce qu’il faut exclure, c’est l’Allemagne !
Je n’entend pas grand chose à la Science Economique et je ne voudrais pas déranger, mais les commentaires à propos du sujet » Comment mon genre de travail à disparu » ( beaucoup plus bas)
viennent de fermer, m’empêchant de répondre à la question d’un autre intervenant, ce qui m’ennuie beaucoup.
J’ai donc un peu l’intention de squatter (avec modération) les commentaires de cette nouvelle contribution de Mr François Leclerc, pour m’acquitter de cette réponse et j’espère qu’il ne m’en voudra pas trop!
J’ai avant tout une remarque sur ce dernier sujet et ce malgré ma grande naïveté et le peu de connaissance dont je dispose en matière économique.
C’est ainsi que j’éprouve le plus profond respect pour le travail acharné que MrsJorion et Leclerc déploient pour trouver les remèdes à nos maux dans le domaine qui est le leur.
Mais force est de constater que de leur part aussi, alors même qu’ils oeuvrent dans une discipline qui leur est familière, on perçoit nettement leurs craintes d’ impuissance à simplement infléchir la marche des événements.
Pourtant ce blog perdure, s’étoffe, et va encore s’élargir et cela suffit à prouver que leur travail n’est pas fourni en vain.
Désormais il me paraît indispensable que d’autres talents, d’autres expériences humaines, de tous milieux, les rejoignent pour formuler et défendre rien moins qu’ un nouveau projet sociétal,
dont l’humain ne puisse jamais être exclus.
Pour cela, je pense que le débat doit s’ouvrir dans tous les domaines, non pas pour s’appitoyer sur les événements, mais pour bâtir avec les plus belle pierres du passé, et les idées d’aujourd’hui, la société plus humaine que chacun souhaite participer à fonder.
Il serait bon de ne pas laisser les bonnes volontés les plus en vue s’égosiller dans le désert…
Je suis prêt pour ma part à contribuer à l’effort général que constituerait une telle entreprise, dans les domaines de réflexion que je maîtrise le moins mal et en contact avec mes semblables, même ceux plus doués que moi.
Je n’en dirais pas plus dans un premier temps pour voir si mon optique principale rencontre un écho favorable « en haut lieu » et parmi les fidèles du blog.
Pour ce qui est de ma réponse à « Ancestral », et par l’intermédiaire d’un autre internaute, qui me l’a fait connaître, j’espère que ce qui précède pourra être pris comme une petite avance en compensation de certains de ses espoirs déçus. Mais j’imagine que son appel au secours réclame des réponse plus urgentes et plus concrètes.
Ne connaissant pas grand chose au monde salarié, et qui plus est au monde des fonctionnaires, je ne sais si mon avis lui sera d’une quelconque utilité.
Mais j’ai cru comprendre à travers le message d’ ‘Ancestral », qu’il remplit une tâche sociale dans un établissement carcéral, et j’imagine aisément qu’il peut y avoir souvent des occasions d’y émousser son optimisme…
Toutefois à la lecture de son message, on sens bien que l’aide qu’il tente d’apporter à ses semblables dans son travail quotidien, ne suffit plus à son propre équilibre du fait des nouveaux obstacles qui nuisent à l’efficacité de ses efforts.
Et c’est maintenant lui qui a besoin d’aide.
Je pense que personne n’est capable de supporter longtemps toute la misère du monde; et la misère carcérale est si profonde, qu’il n’est pas étonnant de voir les « Serviteurs de l’Etat » en proie au désespoir.
Je crains qu’ « Ancestral » soit à l’aube de prendre une inquiétante décision, et j’ invite chacun à lui témoigner son soutient , ce que j’essaie de faire moi-même par ce billet.
Il est certainement insupportable d’attendre ainsi la délocalisation de son service, surtout si cette délocalisation semble inéluctable et les discours syndicaux sont un bien maigre consolation.
N’y a-il pas moyen de demander une mutation? D’intégrer ou même de créer une structure extérieure indépendante qui fera ce travail délocalisé que l’administration appelle de ses voeux.
Il y a forcément une solution pour faire valoir son savoir faire, d’autres internautes auront sans doute de meilleures idées que moi… Je l’espère sincèrement.
S’il y avait une solution, il n’y aurait pas des millions de miséreux, en France.
Vous voyez bien qu’il ne suffit pas d’espérer sincèrement. Et s’il n’y a pas de solution dans CE système, alors que voila au moins 40 ans que l’on en cherche, sans trouver l’ombre d’une piste sérieuse, peut être faut il envisager de reconsidérer CE système.
Et si l’on accepte de le remettre en question, les pistes sérieuses deviennent nombreuses…
Pourquoi refusez vous cette option ?
Je propose que François LECLERC se fasse inviter chez CALVI pour déniaiser le quatuor de radoteur qui en appelle (à perdre haleine) à l’Austérité depuis sept ans. Le temps ne fait rien à l’affaire…
Oui bon sang, virez-moi tout ça !
1- Ils ne seront pas déniaisés. Les zélateurs de la religion féroce sont insensibles à tout argument qui ferait vaciller leurs croyances. C’est d’ailleurs la raison de leur longue inamovibilité.
2- On peut souhaiter pour M.r LECLERC d’autres horizons que d’intervenir auprès d’inconnus apparemment hostiles…
parce que: 3- Qui est ce « Calvi » ? Je ne le connais pas, n’ai pas les moyens matériels de le connaître et, selon le fond de votre propos, je dois m’en féliciter…
La BCE est dos au mur, elle tire ses dernières cartouches. Elle dit qu’elle ne peut pas tout, il faut que les gouvernements stimulent leur économies nationales pour obtenir un peu de croissance. On se croit sur un marché du 17e siécle, où les guérisseurs proposaient leur perlimpimpim.
En réalité, personne n’a de remède contre l’endettement qui progresse dans le monde entier. Même si la France réalisera ses plans d’austérité, de faire des économies drastiques, l’endettement continuera à grimper de manière dynamique. Ceci est dû à différents facteurs. La mondialisation économique et ses effets déstructurants y sont pour beaucoup.
Oui polaire
Encore ce soir nous avons entendu des énormités comme le fait de revenir au Franc par exemple ferait exploser la dette ce qui est faux. Mr Sapir ne cesse de le dire et de le prouver mais il évident que si on invite en permanence des personnes qui ont les mêmes avis sur à peu prés tous on ne risque pas de faire évoluer les débats.
Pour apporter une toute petite contribution au débat je vous propose un petit modèle de compréhension du monde tel qu’il est:
http://www.lacrisedesannees2010.com/2014/10/pour-bien-comprendre-le-monde-d-aujourd-hui.html
Pour commencer, j’aimerais bien savoir qui se cache derrière (ou devant) la photo en haut à droite… J’ai cherché et je n’ai pas trouvé.
L’anonymat, j’aime pas trop ça. A moins qu’il s’agisse d’un collectif… Mais dans ce cas, lequel? Rassemblé autour de quoi?
Pour ce qui est du monde tel qu’il est, il me semble bien que le blog de Paul Jorion (ah! celui-là on sait qui c’est! 😉 ) n’a pas trop grand chose à envier à quoi que ce soit d’autre… Mais toute contribution est bienvenue, bien sûr!
Reconsidérer le « Système »? Sans aucun doute…
Il y effectivement des tas de gens qui se sont penchés la dessus, et depuis bien plus de 40 ans, et y compris au zinc autour d’un verre!
Est-ce à cela que vous réduisez ce forum? C’est bien vous qui vouliez de l’espoir pour « Ancestral »?
Désolé, cette denrée là, si ça continue comme çà, il va falloir la fabriquer soi même artisanalement.
Alors oui, je suis d’accord pour continuer à le faire, mais à plusieurs, très vite et à l’échelle industrielle!
En êtes vous?
Effectivement. Tout comme quantité de gens se sont penchés sur les moyens d’aller sur la Lune…
Jusqu’au jour ou on a décidé d’y mettre des moyens en rapport avec l’ambition de l’objectif, et ça a marché.
Or le système économique n’a jamais été pensé, mais bricolé (voir le TCE !)
Alors qu’il s’agit là d’un objectif autrement essentiel que celui de marcher sur la Lune.
Seriez vous donc d’accord pour définir un système économique, qui prenne en compte les réalités de 2014, (et non celles de 1814…) en y mettant les moyens nécessaires?
Vous semblez dire oui, sur la fin de votre dernier post, mais c’est en contradiction avec le reste de vos propos.
Et pourquoi ce blog ne pourrait il en être un lieu de réflexion?
@TORPEDO 7 octobre 2014 à 08:53
Pourquoi ne pas vous suivre dans cette reconsidération ? Cela suppose que chacun commence à dire comment il voit et explique la marche du système actuel, tel qu’il l’imagine en faisant apparaître les limites auxquelles se heurte son évolution.
Cela suppose que chaque reconsidérant se livre à une analyse fonctionnelle de la marche du monde vivant (le système) auquel notre espèce appartient et quelles sont les difficultés à surmonter pour assurer son évolution, sa transformation et sa perpétuation. Nous sommes peut-être à un grand tournant comme il y en a eu lorsqu’ il y a 40 000 ans, Homo néanderthalis s’est vu supplanté par Homo sapiens sapiens sans que l’on sache encore comment et pourquoi.
http://www2.cnrs.fr/presse/communique/1488.htm
Ce qui me frappe, à la lecture de ce fil de commentaires, c’est que finalement peu de gens interviennent, peu de gens trouvent quelque chose à dire !… Ça ne m’étonne pas du tout : moi-même, qu’est-ce que je pourrais encore dire de plus sur ce sujet que ce qui a déjà été dit maintes et maintes fois, ne fût-ce que sur la période de trois ans depuis que je fréquente personnellement ce blog ?
Il faudrait que…
Mais quand vont-ils se réveiller ?…
Comment infléchir les choses ?…
Etc, etc.
On tourne en rond dans un labyrinthe, on s’y cogne la tête aux murs… La démocratie « représentative » fait de nous des otages. Le Grand Méchant Réseau nous surveille, prêt à étouffer la moindre velléité de révolte (dans le sang s’il le faut)…
Une seule question revient, lancinante : comment allons-nous sortir de cette merde ?
La seule piste que je vois, c’est la multiplicité des actions locales qui tournent le dos à ce système. Comme dirait Pierre Rabhi : « tant que je fais mon jardin, je n’achète rien aux multinationales ».
Je pense que vous savez très bien que pour sortir du marasme dans lequel se trouvent de nombreuses personnes, elles doivent aller chercher très loin à l’intérieur d’elle-même quelque maigre ressource. Avoir un rêve c’est une chose, pouvoir le retranscrire en est un autre. Là, où, précisément les mots et les concepts sont réduits à un état de la langue en miettes et donc une parole très difficilement exprimable, pour ne pas dire innommable, pour ne pas dire illisible.
Cet obscur noyau du désir rend la plupart d’entre-nous muet. C’est, il me semble, un point de vue sur l’énorme conflit intérieur du être ou ne pas être.
À proprement parler cela serait une déambulation dans le labyrinthe de la pensée à des années lumière du je consomme et je ferme ma gueule.
Pour les plus courageux, le travail sur la forme ne fait que commencer : ici et maintenant il s’agit d’inventer, d’imaginer un autre monde vivable, et non de servir la soupe aux marchands.
Comme dirait Pierre Rabhi : « tant que je fais mon jardin, je n’achète rien aux multinationales ».
Quand on voit le développement des jardilands et autres, je doute …Mieux encore, un marché en pleine expansion pour les multinationales, .
Et puis quoi ? se sentir coupable de ne pas avoir de jardin ?
Je compte plus sur la technologie que sur le compost pour la survie de l’espèce, avec tout le respect que j’ai pour le compost !
@ rienderien
Vous n’avez pas compris Pierre Rabhi :
agriculture + nos connaissances actuelles = Permaculture ( jardins autosuffisants, foisonnants et réparateurs.)
(Les jardilands n’aiment guère la permaculture.)
Si vous préférez 2-3 pilules plutôt qu’un pot au feu, bonne chance, moi le choix est fait… et il vous en restera. ^.^
Nous allons pouvoir seulement espérer sortir de ce merdier, quand il se sera effondré.
Tant qu’il est « tenu », il est impossible de lutter contre tant le rapport de force est déséquilibré (tout comme le peuple d’URSS a du attendre).
On ne peut que réfléchir, tenter de faire évoluer les esprits (ce à quoi se consacre Paul Jorion, qui est de plus en plus entendu et écouté dans les médias, et de nombreux autres sites/blogs), en attendant que…
Plus on sera entendu, plus le moment venu on peut espérer faire évoluer les choses.
Pierre Rabhi s’est mis plus ou moins en marge du système, ce qui peut être un bon exercice de survie en période trouble, et un laboratoire agro écologique, mais certainement pas une solution.
D’ailleurs il est bien obligé de faire appel au systèmes de santé, de sécurité sociale, de communications, etc… Il est donc loin de l’autonomie.
@Dominique
Il ne s’agit bien sûr pas de tenter l’autarcie – démarche éminemment égocentrique, très très éloignée des intentions de Pierre Rabhi – mais d’apprendre à, précisément, vivre ensemble autrement.
Derrière chacun des exemples que vous citez – « systèmes de santé, de sécurité sociale, de communications, etc… » – je peux donner plusieurs exemples de mécanismes qui permettent aux « riches » de s’enrichir au détriment des « pauvres »… C’est bien sûr à cela que nous nous attaquons, et Pierre Rabhi, comme d’autres pionniers, nous en donne des pistes très praticables !
Oui, certainement. Par ailleurs l’oeuvre de Pierre Rabhi est très positive sur des aspects que je ne critique pas.
Je voulais seulement souligner qu’il est impossible (y compris pour Pierre Rabhi) de se passer de certains outils sophistiqués et très performants, nécessitant d’importants capitaux, indispensables à nos systèmes de santé, de communication, et autres… sauf à se rendre la vie parfois très difficile.
(Capitaux actuellement détenus par des vampires qui les utilisent d’abord pour sucer le sang des autres, je suis bien d’accord.)
Il faudrait relier toutes les actions locales, dans une cause (non intéressée) juste : Sortir de cette merde. ( l’utopiste 🙂 )