Billet invité.
CONFUSIONS ET INDECISIONS
En peu de temps, de nombreux éléments concordants sont venus accréditer l’idée que nous sommes probablement au début d’un tournant de la crise. Sans être en mesure de comprendre où celui-ci va nous conduire. Comme si tous les discours dont nous avons jusqu’à maintenant bénéficié étaient épuisés, leurs veines taries, que le temps des pronostics de circonstance était révolu, et qu’il allait falloir passer d’une manière ou d’une autre à l’acte, mais lequel ?
On perçoit dans l’actualité qu’une réelle incertitude s’approfondit dans les milieux qualifiés de décisionnaires, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis, selon des modes et des sujets différents. A laquelle semble correspondre une non moins réelle et palpable indécision. L’heure est encore à l’énumération des multiples dangers qui nous menacent, celui des déficits publics ayant succédé à celui de l’inflation, qui n’était plus crédible, sans que l’on soit encore franchement entré dans le vif des sujets qui risquent de fâcher. Il faudrait en tirer les conséquences, mais lesquelles précisément ?
A Washington, on est étourdi par une multiplication d’initiatives qui partent un peu dans tous les sens. Venant du Congrès ou de l’administration, toutes témoignent, dans leurs genres respectifs, de la même exigence ressentie par leurs acteurs : aller à la rencontre de l’opinion publique, à défaut de résoudre l’essentiel de ce qui la préoccupe, c’est à dire le chômage. Alors que les mégabanques poursuivent sur leur brillante et impudique lancée.
On se demande d’abord, les assauts des forteresses du secret que représentent la Fed et le Secrétariat au Trésor se renouvelant, en particulier depuis la Chambre des représentants qui prépare des auditions, si celui-ci va pouvoir longtemps être tenu. Si les conditions très favorables dans lesquelles le sauvetage des établissement financiers a été opéré avec l’argent des contribuables, ainsi que leur identité, ne vont pas finalement être rendues publiques. Ouvrant la voie à d’autres éventuelles révélations.
On remarque aussi, au sein du Congrès ainsi que de l’administration et des agences fédérales, que les projets et initiatives se multiplient à tous propos, convergeant, en dépit de leurs limites, vers une même tendance au durcissement des positions à l’égard de l’industrie financière et de sa future régulation. La SEC, la FDIC et la CFTC instruisent leurs dossiers respectifs. Et l’on reparle des conséquences de l’exercice du High frequency trading, de l’utilisation renforcée de chambres de compensation pour les produits financiers négociés de gré à gré (OTC), ou de la réglementation accrue des marchés des matières premières.
On a enregistré hier que Barack Obama alimentait un contre-feu, en annonçant une taxation des mégabanques, pouvant estimer qu’il pourra difficilement répondre à ce que l’annonce de leurs résultats financiers, assortis de la distribution de mégadividendes, va susciter. Dans l’immédiat, cette mesure surenchérit par rapport aux mesures prises par les Européens à propos des bonus, et l’on a immédiatement entendu Jean-Claude Junker, président de l’Eurogroup, dubitativement s’interroger sur la manière dont une telle mesure pourrait être appliquée en Europe, sans toutefois fermer la porte, on ne sait jamais.
Parallèlement, on observe que, si les premières auditions de la commission d’enquête sur les causes de la crise financière ont été l’occasion d’un exercice d’auto-justification des représentants des mégabanques, dans lequel ils s’enferment eux-mêmes, elles ont également donné lieu à l’étalage des divergences entre la Fed et la FDIC, par Sheila Bair qui la préside. Cette dernière est candidate non avouée à la succession de Tim Geithner au secrétariat au Trésor, de plus en plus contesté pour son action en tant que président de la Fed de New York et les conditions de son sauvetage d’AIG, victime expiatoire toute trouvée si nécessaire.
Enfin, mais la liste s’allonge de jour en jour, on apprend que le président de la Fed, Ben Bernanke, est lui aussi sur la défensive : il cherche à convaincre les membres du Congrès, en leur adressant une longue défense et illustration de son institution, en 12 feuillets, de la nécessité de confier à celle-ci la responsabilité centrale de la future régulation financière. Alors qu’il se refuse avec obstination à leur accorder un droit d’information sur ses décisions, que ces mêmes congressistes réclament.
A l’arrivée, tout ceci crée une incontestable confusion. Comme si le contrôle politique de la situation échappait un peu des mains de ceux qui l’ont exercé durant tout ce début de mandat présidentiel, avec une insuffisance de résultats qu’ils doivent maintenant payer. Une confusion qui accroît la possibilité que de nouveaux développements puissent intervenir. Contribuant à ce que s’amplifie au sommet du pouvoir la dynamique qui s’est engagée, les contradictions s’accentuant. Venant rompre l’ordonnancement déjà fragile et en permanence improvisé du très dispendieux édifice de sauvetage de la finance, le dénudant dangereusement. Risquant de remettre au passage en cause les compromis qui ont présidé à l’adoption d’une loi de régulation financière par la Chambre des représentants, en attendant la version sur laquelle va plancher le Sénat.
Ce n’est qu’une tendance, qui demande à être confirmée, et que l’on enregistre principalement aux Etats-Unis. Elle est très assourdie dans une Europe plus fortement marquée par l’omerta.
La situation est-elle plus claire en Europe ? Il serait d’autant plus osé de l’affirmer que cette dernière est plus que jamais à la traîne des Etats-Unis, qui restent maîtres du jeu pour la suite des événements, et dont les décisions sont attendues dans le domaine de la régulation financière, faute d’avancement consistant en Europe. Car il est acquis que les Américains vont imprimer une marque déterminante à ce qui sera finalement décidé.
Faute de définir une stratégie, l’Union européenne est traditionnellement à la recherche de son dispositif institutionnel. Ramassé en une phrase, le compromis trouvé sous les auspices de la présidence espagnole se formule ainsi : une « Stratégie 2020 », à élaborer, sera pilotée par les chefs d’Etat, en étroite collaboration avec la Commission de Bruxelles et la présidence du Conseil. Pendant ce temps, le Parlement européen procède, en vue de les agréer, aux auditions des futurs Commissaires européens, ne donnant pas, à quelques exceptions près, la plus flatteuse des images de cet exécutif. Quant à la « Stratégie 2020 », elle rappelle fâcheusement, par sa formulation, la « Stratégie de Lisbonne » adoptée en 2000 et qui a été un échec retentissant, faute d’objectifs contraignants. La présidence Espagnole a bien cherché à définir un cadre pourvu de mesures coercitives, mais celles-ci ont du être laissées immédiatement sur le bord du chemin, les Allemands ne voulant pas entrer dans la logique d’un quelconque pilotage économique européen qu’elles induisaient.
Devant mettre la main à la pâte, les ministres des finances de l’Union européenne, qui vont se réunir lundi prochain à Bruxelles, vont avoir l’occasion de se demander s’ils n’ont pas un peu joué avec le feu avec la Grèce, dont le gouvernement devait fournir vendredi soir son « programme de stabilité et de croissance ». Car le Portugal pourrait très prochainement être aussi sur la sellette, avant que d’autres candidats ne le rejoignent. Et que l’on est donc passé, en l’espace de quinze jours, d’une sévère admonestation d’un gouvernement de la zone euro, en vue de lui faire prendre des mesures destinées à faire école en Europe, à une interrogation générale sur l’avenir de cette même zone. Le test va au-delà des intentions de ses auteurs et les déborde. Ce qui a amené Jean-Claude Trichet, président de la BCE, à s’emporter lors d’une conférence de presse, et à déclarer « Je ne commente pas des hypothèses absurdes », interrogé sur la possibilité d’une sortie ou d’une éjection de la Grèce ou d’un autre pays de la zone euro. Pour leur part, les marchés ont apporté sans attendre une toute autre réponse, en attribuant aux obligations d’Etat grecques à 10 ans un rendement supérieur à 6% (le Bund Allemand est à 3,3%).
L’agence de notation Moody’s a cette semaine apporté sa contribution significative aux tensions qui se manifestent sur le marché de la dette souveraine européenne en prévenant que 2010 pourrait s’avérer être « une année difficile » en ce qui concerne les notes d’endettement des Etats européens. Elle estimait par ailleurs que la Grèce et le Portugal risquaient « une mort lente » économique si ces deux pays ne prenaient pas de mesures efficaces pour surmonter la situation de leurs finances publiques.
Dans ces conditions, les gouvernements européens devraient cesser de débattre du meilleur dispositif institutionnel de l’Union européenne, son leadership et inspirateur étant de toute évidence dans les mains des agences de notation, guides de la volonté des marchés (c’est à dire des investisseurs qui les font). Il ne reste plus aux gouvernements qu’à la mettre en musique, une fois qu’ils s’y seront résolus. C’est là que la confusion règne et que l’indécision s’installe. Il sera toujours temps de rappeler, plus tard, au Commissaire européen pour le marché intérieur et les services financiers, Michel Barnier, ses déclarations devant le Parlement européen. Il a en effet assuré vouloir donner « une dimension humaine et sociale aux politiques du marché intérieur », précisant qu’il n’entendait pas associer son nom et son action à ce qui serait susceptible de « provoquer des régressions sociales ».
Il serait temps qu’ils se décident à faire quelque chose.
Le film dure, dure ….. j’ai plus de pop corn
Ah si l’absurde pouvait advenir et que l’on en finisse avec le supermarché européen !
Quelle Chine, Quelle Europe, Quels Etats Unis, Quels Emergents
Il y a une grande erreur qui est commise dans ce blog lors des discussions. On dit:
la chine, l’europe, les usa, les émergents, ça ne va pas du tout.
En chine il y a : les dirigeants, les patrons, les cadres sups, la mafia, les employés, les chômeurs, les pauvres, les exclus du système etc … idem pour Europe les émergents et les usa.
Alors les consensus et stratégies ne sont pas à chercher entre les blocs nationaux (horizontalement), mais plutôt entre les classes sociales (verticalement).
La mondialisation a fait que la lutte des classes est mondialisée. Les dirigeants des différents pays sont dans une classe. ils défendent les intérêts de leur classe, idem pour les autres classes.
Le problème ou l’astuce (cela dépend comment on se place) est qu’il n’existe aucun moyen de solidarité entre une même classe des différents blocs (usa, europe, chine, émergents).
on a affaire à un grand DIVISER POUR REGNER planétaire (horizontalement) !!! pour cacher en fait le vrai problème qui est entre les classes (vertical)
A qui cela profite ? au roi. mais le roi existe et détient le pouvoir par le moyen que ses sujets rêvent de devenir roi un jour.
Alors le roi et le sujet sont bien une seule et même chose: la convoitise et l’attachement au biens matériels. l’argent comme un but (gagner plus) au lieu de l’argent comme moyen d’échange (être utiles les uns aux autres).
La crise est en chacun de nous, auront nous le courage de le reconnaitre ?
Lecture indispensable, et relecture autant.
C’est ce dernier point qu’analyse ici Jean Claude Werrebrouck. Après un rappel des précédents historiques et de l’invention des outils modernes de la souveraineté monétaire puis de leur abandon dans la période récente, il explore les scénarios de sortie de crise. Devant l’ampleur de la faillite provoquée par le système privé dérégulé de création monétaire travaillant au profit de la rente, outre la poursuite des interventions des banques centrales, les Etats seront conduits – volens nolens – à se « réarmer », estime-t-il.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2950
@ Francis Lambert
Oui, mais l’arme ultime, après l’effondrement du monétaire, ce sera l’accès à l’eau et à la terre. Ce qui est déjà prévu, par l’achat des terres agricoles en Afrique et la domination du Tibet duquel prennent leurs sources les grands fleuves de l’asie.
La solution est pourtant très simple, le roi et le sujet sont bien une seule et même chose: la convoitise et l’attachement au biens matériels. l’argent comme un but (gagner plus) au lieu de l’argent comme moyen d’échange (être utiles les uns aux autres).
La crise est en chacun de nous, auront nous le courage de le reconnaitre ?
excellent ! je suis absolument d’accord avec cette analyse !
les dirigeants financiers, institutionnels et leurs servants-les pouvoirs publics- intimement convaincus de l’encephalogramme plat de la population et des contre pouvoirs, restent persuadés qu’il leur suffit désormais de bien gérer leur politique de communication et d’image auprès de leurs opinions publiques, pour leur imposer ,sans aucun risque pour eux, les politiques de regression économique , financière et sociale au moment qu’ils jugeront opportun : en serions nous,pauvres contribuables -citoyens d’occident, au stade de la sidération,état mental qui a paralysé, soumis et fait disparaitre les civilisations d’amerique du sud lors de la conquête de leur continent par les espagnols?
Vous êtes bien pessimiste au sujet des « pauvres contribuables » que nous sommes. Attendez un peu les montées des impôts et les mesures de régression sociale pour voir la réaction dans la rue. Si les politiques ne disent pas la vérité sur la crise c’est qu’ils redoutent les réactions du « peuple ». Et le vrai danger de cette crise, le jour où elle touchera au portefeuille de tout le monde, ça sera la montée des extrêmes aux élections partout, avec des conséquences redoutables (on voit déjà en Espagne, dans les queues de chômeurs, des réactions violentes contre les immigrés). Si vous croyez que « les gens » vont payer pendant des années les dettes de l’oligarchie financière sans bouger, c’est que vous connaissez mal l’histoire du XXe siècle.
À propos de l’Espagne:
« Le cas Espagnol
Plus mauvais chiffre en 10 ans, l’indice du chômage espagnol de Décembre dernier a grimpé à 19.3% (base annualisée) enregistrant des niveaux deux fois plus élevés que la moyenne Européenne dans un contexte extrêmement pénible où le chômage des jeunes atteint un record de 40% (contre 25% il y a une année). »
Michel Santi
http://www.gestionsuisse.com/HorsSujet.asp?id=214
Pablo. Surtout, dépêchons-nous d’attendre.
Des poudrières sont en formation ailleurs dans le monde.
Il sera toujours temps de nationaliser ici pour raisons impérieuses ailleurs.
« Keynes est un mythe … ou un cauchemar! »
http://www.gestionsuisse.com/ArticleDetail.asp?id=648
Un lecteur attentif de « L’argent, mode d’emploi », apparemment.
« L’inflation à la rescousse?
Des études récentes d’un ami analyste ont démontré qu’un taux d’inflation de 6% aux Etats-Unis permettrait de réduire de 20% leur ratio dettes / P.I.B. »
http://www.gestionsuisse.com/HorsSujet.asp?id=213
« A Washington, les plans de relance sauvent-ils les bons emplois ?
[…] la Maison Blanche a déclaré tout de go, d’un air tout à fait sérieux, qu’elle avait sauvé deux millions d’emplois. Pas mal, non ? Plus de sept millions d’emplois ont disparu à ce jour aux Etats-Unis suite à la crise. Le total aurait été de plus de neuf millions, sans les autorités.
Voyons voir, 700 milliards de dollars de dépenses de relance… hé, ça fait 350 000 $ par emploi. Et n’oublions pas que chaque dollar de déficit fait partie des « dépenses de relance ». A ce rythme, chaque emploi coûte environ 800 000 $. Sans parler des mesures prises par la Fed : qu’en est-il des garanties de prêts et des rachats d’actifs toxiques… des relances du secteur automobile, d’AIG, des banques, des prêteurs hypothécaires, de Fannie et Freddie, etc. ? C’est de la relance, là aussi, non ? Le total atteindrait les 13 000 milliards de dollars, mettant le coût à 65 millions pour chaque emploi sauvé.
Bien entendu, tout ça n’est que rodomontades… âneries… et sornettes. »
Bill Bonner
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100115-2422.html
Mort de rire, comme disent les jeunes : le LEAP, dont les trés européistes membres ne sont habituellement pas avares d’analyses souvent judicieuses sur la situation et sa possible évolution, nous sort ce mois ci un communiqué plutôt surréaliste sur l’avenir des monnaies face à l’or pour… la décennie à venir !
http://www.europe2020.org/spip.php?article629&lang=fr
Je crois qu’on peut les comprendre : au moment ou la navigation à vue ne dépasse pas les trois à six mois, autant parler pour 10 ans sur un sujet réellement capital 😀 Ce communiqué du LEAP est aussi remarquablement court. Les tenants du système, même légèrement critiques, ne savent vraiment plus par quel bout prendre les choses. Eux aussi attendent peut être de voir comment va tourner le vent, entre les actuels maitres du monde et les peuples apparemment paralysés.
Amusant…
J’écrivais il y a peu que le LEAP était un peu trop silencieux…
Maintenant, ils noient le poisson. Ce qui revient au même.
@ Yvan
« Le ralentissement actuel de la vitesse d’effondrement de l’économie mondiale qui « crée » les « bonnes nouvelles » , n’a été rendue possible que par l’immense effort de soutien financier public mondial des douze derniers mois. Mais le « temps gagné » grâce à l’argent des contribuables du monde entier aurait dû être consacré à la remise à plat du système monétaire international puisqu’il est au cœur de la crise systémique actuelle. Pourtant, en-dehors de considérations cosmétiques et d’immenses cadeaux faits aux banques américaines et européennes, rien de sérieux n’a été entrepris et, pour l’avenir, le chacun pour soi s’impose désormais.
[…]
La dérive du système économique, financier et monétaire global s’accélère, sa faiblesse atteint des niveaux inégalés dans l’histoire moderne, qui le rend désormais susceptible de rupture au moindre choc important : financier, géopolitique ou même naturel. Le plongeon vertigineux des Etats dans des déficits publics incontrôlables (puisque les gouvernements sentent que sans leurs plans de soutien public, les économies mondiales vont repartir illico dans leur chute brutale) crée une situation littéralement explosive, avec à la clé une formidable hausse des prélèvements fiscaux du Japon à l’Europe en passant par les Etats-Unis. S’il y a une reprise en vue, c’est bien celle des hausses d’impôts.
[…]
Pour représenter la crise aujourd’hui, voici l’analogie qui s’est imposée à nos chercheurs : une balle en caoutchouc rebondissant de marche en marche dans un escalier. Si elle semble remonter à chaque marche par effet rebond (donnant un moment l’impression que sa chute s’est arrêtée), c’est pour tomber encore plus bas à la marche suivante, pour effectuer une « reprise » de sa chute. »
http://www.leap2020.eu/Les-Etats-pieges-dans-un-soutien-financier-sans-fin-a-une-economie-mondiale-moribonde_a4148.html
Vous appelez ça « noyer le poisson »?
Personnellement, moi, il est hors de question que je paie pour les riches!
Je suis allé à la banque pour demander un prêt de quelques mois pour problème de trésorerie,
On m’a accordé une autorisation de découvert à 16%.
Dans le même temps, la banque obtenait 5 milliards de la BCE à 0.5%, pour aider les entreprises.
J’entends que maintenant que les financiers ont refilé leurs dettes au peuple et encaissé l’argent frais des banques centrales, ils peuvent investir et s’enrichir plus massivement dans une économie qu’ils ont ruiné (expres?). Facile de faire de l’argent avec celui volé aux autres.
J’entendais hier qu’en France, on allait assimiler évasion fiscale avec fraude fiscale, histoire de bien égorger la classe moyenne et pauvre au profit des riches et des puissants qui ont toutes les latitudes pour tout planquer en silence.
Ce monde est de plus en plus écœurant et cela ne serait que justice qu’il sombre.
Fiorentino qu’on ne peut pourtant pas taxer de communisme fait un peu le même constat, les banques font vraiment n’importe quoi. Courage !
http://www.dailymotion.com/video/xbv7ox_rmc-marc-fiorentino-le-krach-qui-se_news
Excusez-moi, PresqueAgité, mais les banques ne font jamais n’importe quoi.
Elles font du court terme en vampirisant le système.
C’est tout ce qu’on leur demande.
Certes, même le court terme leur semble assez… catastrophique, ces temps-ci. Mais bon, on va pas s’apitoyer, non plus.
@une logique institutionnelle
Bonjour,
Je préfère ce genre d’articles aux sempiternelles descriptions sur la( prétendue) collusion entre les banquiers et les politiques. Ce que vous décrivez est tout autre et étroitement similaire des deux côtés de l’Atlantique . C’est une logique institutionnelle : elle signifie que la crise a atteint la stabilité du mode de régulation politique qui s’était mis en place (ou tendait à se mettre en place depuis 82). Il est donc naturel que les institutions se mettent en branle, selon les codes classiques. Aux US qui sont un étéa cela passe d’abord par les commissions d’enquête, puis le débat .. et ce débat dira si l’on peut trouver une solution technique ce qui serait un rapiéçage ( une solution technique est une solution qui ne déstabilise pas les équilibres politiques et notamment l’alliance tradictionnelle des démocrates et du big business).
Ou alors si l’on sera obligé d’en passer par une solution d’ordre politique voire même institutionnelle : cela se verra si les grands partis se divisent fortement.
Souhaitons pour répondre à un post que les choses se passent le plus lentement possible, car les américains ont peu de références pour un tel débat : d’autant qu’il touche à leurs valeurs fondamentales. Il est donc très possible que le débat soit détourné, l’objet de démagogies considérables . En tout cas , je les vois partis pour des années et des années
Quant à l’Europe, on peut être plus optimiste : le débat insitutionnel y est très avancé puisqu’on en est à discuter du niveau acceptable de souveraineté ( cf le discours de Merkel) . La question est celle de l’Euro : soit l’euro tient le choc (ce que pensent la majorité); auquel cas la crise produira sans doute une volonté plus forte d’intégration politique (et lEurope sortira renforcée). Soit l’euro échoue (ce qu’à Dieu ne plaise) et l’Europe paiera au travers d’un déclin historique.
Monsieur Roche.
D’après un sondage qui paraissait crédible : 60 % des Américains sont maintenant convaincus que la Chine est la première puissance économique mondiale.
Et cela peut les pousser encore un peu plus à adopter les idées d’extrême-droite des tea-party…
Pour l’Euro, je pense que nous n’avons pas trop à nous en faire :
– il intéresse les Chinois car ils ont envie de vendre (il y a 1 mois, un port grec a été racheté par un groupe chinois) à un continent encore bien riche.
– un changement de monnaie ne pouvant se faire en ne serait-ce qu’une année, nous traverserons la crise ensemble(s). Pour le meilleur comme le pire.
bonjour,
vous concluez votre article sur Mr Barnier, c’est à juste raison il me semble que la seule lueure d’espoir à ne pas perdre de vue en ce moment est située dans la main de cet homme, espéront qu’il saura faire respecter le « bien public » (une sorte de morale) face aux interêts trés particuliers du groupe des CEM ( capitaliste-entrepreneur-marchand).
cordialement
Je pense qu’il est intéressant d’avoir le bilan de la dette fédérale. Le post traite des évolutions du montant de la dette, de la structure de son financement par les différents types de bons du Trésor, des acheteurs nationaux et étrangers par pays et par qualité. C’est très complet. La conclusion porte sur les relations problématique entre le financement de la dette et la politique de la FED.
http://criseusa.blog.lemonde.fr/2010/01/15/la-dette-federale-montant-structure-financement-national-et-etranger-au-31-12-2009/
En parlant de « transparence »… (cela me fait penser à la célèbre réplique : « atmosphère, atmosphère… 🙂 )
http://www.slate.fr/story/15707/finance-MIF-crise-subprimes-MI6-dark-pools-risques-catastrophe-banques
« Vous avez aimé les subprimes, vous adorerez les «dark pools» »
Faire la vérité sur la finance est la tuer.
Machiavel : « On n’a pas besoin d’être transparent lorsque l’on est puissant »
De nos dirigeants :
Tous cela confirme bien que ce ne sont justement pas des « dirigeants » mais des gestionnaires peu capables (dans le sens impuissant). J’ajouterais que l’Europe ne s’est jamais remis de Margaret TATCHER et de son « I want my money back » à l’opposé d’une politique intelligente, c’est à dire pour l’intérêt bien compris des européens, où on aurait échangé de l’intégration politique et économique contre des aides financières. Il me semble en effet que le niveau efficace minimum pour une action économique (le quantum en dessous duquel elle ne peut pas avoir d’effet durable) est largement hors de porté de l’un état européen seul, laissant alors la place libre au mastodonte (pour l’instant encore au singulier) de l’économie mondiale. Est il encore temps? N’avons-nous pas définitivement laissé passer la fenêtre d’opportunité lors de l’effondrement de l’ex-URSS ?
Crise : les Etats sont devenus plus fragiles que les entreprises.
Californie, Grèce, Portugal, Jamaïque… Les Etats se sont endettés jusqu’au cou pour préserver leurs grandes entreprises. Mais aujourd’hui, la crise a tout bouleversé, et les marchés estiment désormais que les Etats sont plus fragiles que les sociétés… qu’ils viennent pourtant de sauver.
http://www.lesmotsontunsens.com/crise-les-etats-sont-devenus-plus-fragiles-que-les-entreprises-6770
Après la Californie, l’Islande, Dubaï, la Grèce, la Jamaïque, c’est bientôt le tour du Portugal ?
Quels seront les prochains pays en défaut de paiement en 2010 ?
Ce qui est intéressant, c’est que le Forum Economique Mondial de Davos a comme thème principal cette année le surendettement des Etats et la faillite des pays que l’on croyait pourtant solides.
Le Forum Economique Mondial de Davos s’inquiète de la possible faillite des pays qui étaient soi-disant des pays « riches » : c’est un signe que l’année 2010 sera une année inimaginable et imprévisible.
Les dettes publiques pourraient provoquer une nouvelle crise.
Les dettes publiques colossales, aggravées par les généreux plans de sauvetage anti-crise, pourraient être à l’origine de la prochaine crise économique si elles n’étaient pas rapidement assainies, avertit le Forum économique mondial dans un rapport publié jeudi 14 janvier.
« Bien que leur intervention se soit avérée vitale, les gouvernements doivent désormais faire en sorte de ne pas devenir la principale cause de la prochaine crise », explique le rapport annuel du Forum sur les risques globaux de 2010.
Mettant particulièrement en cause les Etats-Unis et le Royaume-Uni, qui accusent des déficits budgétaires gigantesques, le Forum estime qu’il est grand temps pour les gouvernements de mettre un terme aux mesures extraordinaires prises l’année dernière face à la crise.
Source : lemonde.fr
@ Vous oubliez une chose : les Etats ont pour eux la LOI
Ils ne l’utilisent pas parce que nos générations ont été éduquées dans l’idée que la LOI ( ou l’action de l’Etat) égale l’AUTORITARISME et s’oppose à la LIBERTE. Cette idéologie est en train de devenir la première victime de la crise (même si Libé fait de la résistance ! )
. Et cela c’est dix fois plus puissant que le capital de Morgan stanley
Cf http://www.lefigaro.fr/editos/2010/01/15/01031-20100115ARTFIG00342-les-dettesde-renault-.php
@Claude Roche
Les Etats défendent aussi des politiques spécifiques et choisissent des options conformes aux intérêts définis lors d’élections antérieures à la crise et ayant pu porter sur elle des diagnostics … (je vous laisse les qualifier) ce qui nous invite à penser qu’ils ne vont pas se presser pour sauver les matelots et comme l’écrit le Figaro vont « s’accommoder » du mieux possible pour faire en sorte que… com… com… com… en dire beaucoup, énormément… pour convaincre que la vérité est ce qui s’écoute à la télé par exemple.
C’est ce que je perçois du fonctionnement de l’Etat tel qu’il est établi en ce début d’année 2010 ici en France. Dans cette optique là vont perdurer réunions et déclarations se succédant au rythme des rencontres prévues suivant les calendriers annoncés jusqu’à ce que les gogos se réveillent de façon brutale ou formelle…
La politique menée peut changer si la droite arrive à voir une ouverture se dessiner pour les décennies futures et à y participer avec les autres acteurs. A ce jeu elle dispose d’un potentiel plus puissant que la gauche (pardon pour ces clivages abrupts) mais à droite aussi, il y aurait du travail et beaucoup de révisions à faire dans les politiques suivies jusqu’à ce jour.
« Il sera toujours temps de rappeler, plus tard, au Commissaire européen pour le marché intérieur et les services financiers, Michel Barnier, ses déclarations devant le Parlement européen. Il a en effet assuré vouloir donner « une dimension humaine et sociale aux politiques du marché intérieur », précisant qu’il n’entendait pas associer son nom et son action à ce qui serait susceptible de « provoquer des régressions sociales ». »
Travaillant en « freelance » au bout de la chaîne d’application d’une règlementation sociale européenne dont les premiers textes dates de 1969 , « il est temps de rappeler » que le mammouth aura mis dans ce cas 37 ans pour mettre en route en 2006 un outil de contrôle « moderne » qui bien sûr manifeste à peine né de nombreux symptômes d’obsolescence . D’où en décembre 2009 une nouvelle règlementation pour que la mise à jour intervienne en 2012…Cela fera 43 ans …Aujourd’hui plus personne ne comprend l’intérêt social qui était en jeu au départ et il faut le ressusciter .
Qui se souvient du Président Mansholt ? Dans 50 ans , les intentions de Mr Michel Barnier auront disparu comme les dernières neiges du Mont Blanc .
L’échelle du temps d’action et de réaction européen dans le domaine social rejoint le végétal ou la sylviculture .Les feuilles volantes des textes de lois s’empilent au rythme des automnes des sessions de nos commissions …
Crise de la dette?. Plutôt une crise systémique de la dette.
Marc Faber: « We are doomed ».
http://www.businessinsider.com/henry-blodget-marc-faber-we-are-doomed-2010-1#the-budget-deficit-is-soaringso-we-have-to-borrow-ever-more-money-to-pay-our-bills-1
« According to Faber, our annual interest costs currently amount to 12% of the government’s tax revenue. Within five years, Faber estimates, these costs will soar to 35% of tax revenue ».
Encore une fois il ne s’agit pas de l’argent des contribuables mais de celui de la Nation, du Peuple Souverain. C’est peut être une fiction, mais c’est avec cette fiction que fonctionne notre société, souvent d’ailleurs au détriment des citoyens. En recourant au référendum sur le remboursement de la dette , le président Islandais joue sur sur cette souveraineté. L’usage de l’argent de la Nation doit être décidé démocratiquement et le plus largement possible, donc pas seulement au niveau de l’exécutif et des parlementaires.