Billet invité.
On ne pouvait mieux engager le G20 finances de Sydney : Joe Hockey, le ministre australien du gouvernement conservateur, a exprimé le fond de sa pensée en déclarant la veille de son ouverture qu’il fallait dissiper toutes les régulations, car elles font obstacle à une allocation des ressources efficientes !
Sur un sujet qui suscite des réactions – les conséquences du tapering de la Fed sur les pays émergents – Pierre Moscovici a reconnu du bout des lèvres que cela « mérite d’être suivi avec attention, mais ce n’est pas une situation de crise ». Les États-Unis, le Royaume-Uni et le FMI ne les ont-ils pas appelés ces derniers jours à « mettre de l’ordre » chez eux ?
Une fois le temps de l’admonestation des victimes passé, le G20 va se pencher sur son principal sujet de préoccupation : faut-il ou non inscrire dans le communiqué final des objectifs de croissance précis ? Une prochaine réunion pourra peut-être donner le mode d’emploi, mais sans attendre Pierre Moscovici a fait part d’une solution limpide : « une coordination des politiques peut apporter un gain de croissance de 2% en 5 ans » …
Afin de prévenir la critique de faire cavalier seul, Jacob Lew, le secrétaire d’État au Trésor, avait adressé mardi dernier une lettre à ses collègues. Estimant que la croissance mondiale était « inégale et bien inférieure à son potentiel », il y exprimait sa certitude que « le renforcement de la croissance aux États-Unis bénéficie à l’économie mondiale dans son ensemble (…) et qu’une graduelle normalisation des politiques (monétaires) sera accompagnée par la croissance ».
Les banquiers centraux, qui assistent au G20 et dont les politiques vont dans tous les sens, ne se sont pas encore fait entendre.