Bilet invité.
COUP D’AVANCE JAPONAIS DANS LA REGULATION
Il est souvent difficile, étudiant longuement dans le détail tous ces mécanismes financiers et leurs effets, de ne pas faire une pause afin de se poser de temps en temps un peu naïvement la question : « Mais quand va-t-on se décider à arrêter ce jeu de massacre ? ». Pour replonger derechef dans ses savantes découvertes, ne sachant ni qui pourrait le décider, ni par quel moyen il y parviendrait.
Car tout concourt à ce qu’il s’amplifie, ce massacre. Les bulles en train de gonfler (dont celle des matières premières, à laquelle on ne prend pas assez garde, dont la montée en puissance vient d’être dénoncée par ThyssenKrupp, le leader Allemand de l’acier). Le carry trade, qui survalorise relativement les devises des pays émergents et pénalise lourdement leurs exportations, les déséquilibrant. L’achat par les banques des obligations d’Etat, grâce aux liquidités à taux presque zéro des banques centrales, avec l’espoir qui sera exaucé que leurs taux montent, en raison des déficits croissants causés par leur propre renflouement ainsi que par les plans de relance de l’économie en crise (dont elles portent la responsabilité).
On n’en finirait pas, car la liste ne s’arrête pas là ! Le capitalisme financier continue d’imposer les conséquences de son dérèglement majeur, ce dérapage sans fin qu’il ne parvient toujours pas à contrôler, cherchant à se redresser avec tous les leviers à sa disposition, à trouver une prise qui continue à lui faire défaut. On en vient même à se demander s’il ne s’installe pas dans le provisoire, s’il n’est pas en train de muter pour s’adapter à ce qu’il a lui-même créé. Tout en redoutant qu’il ne soit en train de susciter, à vitesse accélérée, de nouveaux dérèglements annonciateurs d’une catastrophe annoncée. Nous serions entrés dans une nouvelle période du capitalisme, profondément instable. Craignant qu’elle soit marquée par une crise sociale étendue, dont on ne voit encore que les prémices, car elle est également en train de s’installer à demeure.
On en vient à se dire que cette addition-là est trop lourde à régler et qu’il faudra en venir, tôt ou tard, à des mesures bien plus drastiques que celles qui sont actuellement péniblement négociées sous la fade dénomination de régulation financière. Et à chercher les indices qui le montrent déjà.
Ce qui se passe au Japon, où la FSA (l’autorité régulatrice) vient d’annoncer de nouvelles dispositions dans ce domaine, nettement plus radicales que celles qui sont actuellement discutées aux Etats-Unis ou en Europe, montre peut-être le chemin qui va devoir y être également suivi. Des deux côtés de l’Atlantique, nous en sommes encore au débat d’idées, sous l’impulsion de francs-tireurs minoritaires issus des milieux de la finance ou apparentés. De l’autre côté du Pacifique, le temps presse trop et l’on doit passer à l’acte.
Ce pays – la seconde puissance économique mondiale – subit depuis plus d’une décennie les méfaits de la trappe à liquidité dans laquelle il a sombré, dont il ne parvient pas à sortir. D’une certaine manière, il continue de connaître un sort proche de celui dans lequel nous sommes entrés en Europe ou aux Etats-Unis, pour probablement une toute aussi longue période, une perspective qui se confirme de plus en plus. Entre la déflation japonaise et la croissance anémique que nous connaissons, le fossé n’est pas large, tout est une question de définition.
Comme le Japon a une grande longueur d’avance dans la crise, il s’en donne également une dans le domaine de la régulation, selon les moyens à sa disposition, afin d’essayer au moins de ne pas l’approfondir, et de la contrôler au mieux. C’est en tout cas ce que l’on croît pouvoir observer, en attendant les résultats.
Basiquement, le FSA a l’intention de renforcer son contrôle sur deux marchés essentiels, celui des produits dérivés et des obligations d’Etat, en imposant pour les transactions des uns et des autres l’utilisation obligatoire et systématique de chambres de compensations, avec pour objectif de maîtriser un risque de contrepartie, devenu affolant. Tout en continuant à prohiber toutes les ventes à découvert. C’est un début, dans lequel les régulateurs américains et européens sont encore très loin de s’engager, et cela ne pourrait ne pas en rester là au Japon.
Une des particularités du système financier japonais est en effet de particulièrement fonctionner sur lui-même, en vase clos, ce qui a abouti au fil des ans à la construction d’un très fragile échafaudage, à force d’opérations croisées qui s’apparentent, par leurs dangers potentiels, aux méfaits de la consanguinité. Les banques japonaises sont aussi les principaux acheteurs des obligations de l’Etat, grâce aux liquidités prêtées par la Bank of Japan. Leurs structures de bilan, la composition de leurs fonds propres ainsi que leurs ratios de solvabilité en font les plus mauvais élèves de la classe mondiale. Tout ceci en dépit du fait qu’elles ont été peu concernées et touchées par la crise des subprimes, leur faiblesse résultant de cette dernière décennie de crise financière et économique permanente (de cette trappe à liquidités qui veut que celles-ci sont continuellement comme avalées sans redescendre dans l’économie et en favoriser le redémarrage).
Il a été beaucoup parlé de la crise de 29, ou bien encore du New Deal, à la recherche des causes et des solutions à la crise actuelle. Sans trop solliciter l’histoire, car cet exercice à ses limites, la finance et l’économie ayant depuis lors tellement changé, il va devenir de plus en plus éclairant de suivre de près l’actualité japonaise, trop délaissée. D’observer la politique que va mener, dans des conditions très difficiles, le nouveau gouvernement japonais dans tous les domaines: financier, économique et social. Sans en attendre des miracles, mais en nous demandant si ce qui s’y passe n’est pas prémonitoire de ce que nous allons rencontrer. Ce ne serait pas le pire de ce qui pourrait survenir, si la régulation financière y prenait un train d’avance.
Dans le chapitre « Crisis? What Crisis? »
« Courtiers et investisseurs misent sur les actifs risqués en 2010 »
http://fr.finance.yahoo.com/actualites/courtiers-et-investisseurs-misent-sur-les-actifs-risqus-en2010-reuters_molt-b23695df9c8f.html?x=0
Plus lucide (ce qui n’est pas difficile):
« Que feront l’or, les actions et le dollar durant la prochaine étape de la crise ? » par Bill Bonner
http://www.la-chronique-agora.com/articles/20091218-2370.html
Et « Le monde contre Goldman Sachs ! » par Michel Santi
http://www.gestionsuisse.com/ArticleDetail.asp?id=640
Le système japonais serait donc différent car fonctionnant plus en vase clos.
Probable vu leur situation de crise des années 90 qui ont vu toute la zone Asie se faire attaquer dans cette joyeuse guerre économique.
Cela signifierait-il que les banquiers us et européens bernent allègrement les pouvoirs politiques en ressortant systématiquement l’argument de perte de pouvoir concurrentiel si des règles trop strictes leur étaient imposées…???
Je laisse chacun apprécier le pouvoir commercial de ces structures d’utilité publiques…
« Quiconque défait le noeud au timon du char du roi Midas deviendra le maître de l’Asie. »
Mais comment libérer le char de l’état empêtré dans autant de liens accumulés ?
Toutes les théories et les tentatives ne faisaient qu’aggraver le probléme,
hélas, toujours plus emmêlé, indiscernable et resserré.
C’en était devenu une de ces vieilles histoires abandonnée au seul destin de vieillir.
Devant ce char ne s’agglutinaient plus que des fumistes et des désespérés.
Un très jeune général est passé par là.
Il n’a pu le défaire, il a tranché … et s’est emparé de l’asie.
Alexandre devenait le Grand.
Le dos au mur, les gouvernements agissent parfois bien au-delà de ce qu’ils sont prêts à faire au départ.
Les américains ont ainsi nationalisé des banques, les britanniques également ! Le gouvernement allemand s’y est aussi résolu, puis s’est engagé dans la création de bad banks (sans être suivi par ceux qu’il cherchait à sauver).
Aujourd’hui, ce même gouvernement réfléchit à la constitution d’un fonds destiné à les soutenir en cas de crise. Il serait financé par les banques elles-mêmes (sans le concours de l’Etat, comme l’avait suggéré le PDG de la Deutsche Bank). Plusieurs milliards d’euros pourraient y être affectés annuellement.
« Ce ne serait pas le pire de ce qui pourrait survenir, si la régulation financière y prenait un train d’avance. »
revoir la fin de l’empire romain en 455 et des brouettes ,l’empire s’est brisé car plus personne du simple esclave au sénateur ne voulait être solidaire .
l’empire a du transformer par des tours de passe-passes des travailleurs non romains en citoyens pour augmenter son assiete fiscale et recruter de nouveaux soldats .
l’inédit actuellement est que l’empire transforme ses esclaves salariés en auto-entrepreneurs et pays pauvres en soustraitants de transnationales : au lieu de controler des éléments sociaux il les financiarise !il les abstracte :
que l’individu ,le groupe d’individus soient gérés de façon comptable n’est pas nouveau ,ce qui est nouveau c’est la capacité scientifique de calculer de façon élémentaire grâce à l’écologie les besoins de chacuns et de maximiser par des techinques commerciales invincibles les profits !
l’individu est incapable de lutter contre cela ,il est comme le canasson qui bouffe toute sa paille pendant l’hiver et qui choppe le gros ventre !
seul l’intégrisme religieux semble hélas lutter contre l’ultracapitalisme ,une dictature contre une autre …
contre le néant de l’argent ,le néant des dieux « la même croyance en une croissance interne infinie » ,pff …
l’intellect humain est vraiment limité !
La Farce Copenhague
Auj. à 08:43
2° ou 1.5° 0.5° de différence et sur quelle base le calcul ??? Parce là aussi toutes les variantes comme pour les chiffres du chômage sont possibles.
Quel programme !!! Taxer mais pas réduire le gaspillage pour ne pas nuire à la croissance c’est à dire au commerce à tout va de produits pour la plupart inutiles qui n’apportent satisfaction que l’espace d’un instant.
Avec Copenhague, j’ai l’impression que plus l’humanité possède de technologie plus elle en devient stupide comme si elle se perdait dans les détails pour ne pas voir l’essentiel.
Je suis persuadée que si les philosophes des lumières pouvaient donner leur avis sur nos sociétés actuelles, ils seraient stupéfait de tant de bêtises eux qui pensaient que la science serait au service du progrès pour le bien de l’humanité…
Liervol, vous semblez avoir presque raison…
Mais il faut bien « occuper » le peuple, comme à l’époque des jeux du cirque.
Ainsi, pourquoi croyez-vous que la religion catholique ait voulu garder si longtemps le pouvoir sur l’écriture..???
Et toutes les religions font de même. Elles récupèrent dans leur intérêt. C’est tout.
L’histoire n’est qu’un éternel recommencement.
En passant, petite remarque acerbe sur le Rubik’s cube :
Le rubik’s cube est comme les échecs, une question de savoir. Et non d’intelligence. Prouvé par le fait qu’un ordinateur gagne aux échecs…
Pour les connaisseurs de Go, je pense que mon commentaire (et non post) sera transparent.
l’asie régule ,la france recule:
des subprimes « àlafrançaise »:
http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/12/19/de-nouvelles-obligations-par-isabelle-ehrhart_1283124_3234.html
« ..Cette loi les autorisera, si elle est votée en l’état, à mettre plus de prêts cautionnés pour sécuriser leurs obligations. Aujourd’hui, la limite est fixée à 35 % pour ces prêts, qui représentent pourtant plus de 70 % des crédits immobiliers accordés en France. .. »
J’ai discuté au printemps dernier avec un professeur d’économie et lorsque je lui ai demandé pourquoi on ne révélait pas de montant total des actifs toxiques détenus par les banques, il m’a répondu que lorsque l’on prédit le pire en économie, il y a un risque pour que cela détériore la confiance des investisseurs et des ménages et que la chute ne s’accélère.
Cependant, même si les banques détiennent encore des montagnes d’actifs toxiques, on peut prédire sans trop de chances de se tromper qu’elles ne s’effondreront pas (malgré les nouvelles dépréciations d’actifs à venir, notamment dans le domaine de l’immobilier commercial). La raison, comme vous venez de le rappeler, est qu’elles sont abreuvées de liquidités par les banques centrales. Le schéma qui en découle est pour moi la chose la plus aberrante qui m’ait été donnée de voir: Les banques centrales qui sont théoriquement au service des citoyens prêtent à très bas taux à une entité privé qui financent alors la dette des états. Ainsi, le privé prospère et l’état et ses citoyens s’appauvrissent !
Donc ma question est donc la suivante : pourquoi les partis de gauche ne réagissent-ils pas et n’exploitent-ils pas ces données à des fins électoralistes maintenant que l’effondrement bancaire semble écarté?
Votre schéma est exact ! Le mécanisme que vous décrivez est assimilable à une subvention publique du système bancaire. Que font les autorités de Bruxelles ?
Les banques remplissent une mission d’intermédiation d’un type nouveau, elles prêtent aux Etats grâce aux fonds dispensés par les banques centrales. Ce qui est tout à fait différent du schéma selon lequel les mêmes banques centrales prêtent directement aux Etats, ce qui comme chacun sait n’est pas bien.
Il en faut, aux banques, du génie acheté avec des bonus, pour gagner de l’agent dans ces conditions !
Les citoyens croient encore que la Loi (celle votée par leurs représentants) s’applique à la Finance.
Les banquiers obtiennent même la non application des lois que leurs propres lobbies à Bruxelles ont parfois fait voter….
La démocratie est un fantôme.
Je pense pour répondre à votre question :
1/parce que la plupart des gens ignorent ce que vous et moi savons et ne demandent pas à le savoir malheureusement. Ils ne veulent pas d’inquiétudes, donc ils font la politique de l’Autruche.
2/parce que les partis de gauche ont utilisé les mêmes instruments financiers durant leurs passages au pouvoir et que remettre en cause tout cela est infiniment compliqué de plus l’effondrement n’est pas écarté il est à mon sens différé par l’argent mis à disposition qui n’a rien réglé en fait mais seulement déplacé le problème pour plus tard en espérant qu’avant la croissance serait au rendez vous pour que la supercherie n’apparaisse pas au grand jour.
3/ parce que les partis de gauche comme les autres sont incompétents et ne maîtrisent pas plus le sujet que les autres….
En principe, si tout se passe mal, les peuples seront obligés de reprendre leur destin en main.
Contraints et forcés, bien sûr. Car vouloir sauver sa peau oblige à vouloir vivre. Soit, éviter toute initiative jusqu’au moment où l’on ne peut plus faire autrement. Les politiques l’ont bien compris.
Mais…
Nous n’en sommes actuellement qu’à un concours de dettes général et local. Quelques petites centaines de milliers de milliards. Une paille.
Je suis pas d’accord. Pour moi ce système n’est pas tenable. En effet, les liquidités sont pas si abondantes que cela. En Europe, les taux directeur ne sont pas à 0%. Les liquidités sont de plus en plus rare dans la sphère réelle. Même si les banques centrales ont intégralement pris le relais du crédit interbancaire en 2008 et 2009, on peut facilement comprendre que si l’économie ne repart pas alors le poids de la dette deviendra tel que les obligations d’état deviendront des actifs à risque(voir actuellement la Grèce et l’Espagne)… Si ce scénario se réalise, alors les bilans des banques vont se dégrader fortement aussi. De plus, tout cet argent qui part en bonus, c’est autant d’argent qui ne va pas renforcer les fonds propre des banques. Enfin, si la masse monétaire augmente trop brutalement, on peut imaginer le désastre d’une hyperflation sur une économie zombie. Pour cela on peut se souvenir de l’allemagne après la 1ere guerre mondiale ou encore de l’argentine il y a quelques années.
Oui, mais c’est comme je l’ai exposé sur l’autre billet de François Leclerc de ce jour, les banques, japonaises tout comme ici, agissent pour le compte de de leurs déposants/épargnants.
Oui, le Japon a une grande avance dans cette affaire de trappe aux liquidités.
En fait, depuis la crise japonaise de 1991, après l’éclatement de la bulle immobilière de ce pays, les crénces dites pourries s’accumulent, pourquoi?
En fait, dans un contexte d’insolvabilité permanente des grandes banques liée au fait que les investisseurs/détenteurs des actifs étaient surtout vendeurs et que les banques ont dû racheter ces créances pour les filer ensuite à la BoJ, en accord avec les gouvernements successifs en échange de monnaie fraîche.
Autrement dit, ce qui ne valait plus rien a bien été payé avec la planche à billets depuis bientôt vingt as. J’avais déjà observé dans ces années-là que la vente des coffres forts connaissait en ce pays un développement énorme et continue jusqu’à aujourd’hui.
Car il est sensible que la préférence pour la liquidité capte les liquidités en excès, ce qui évite au Japon une hyperinflation qui connaît, au lieu de cela, un climat déflationniste qui n’en finit pas.
Cette évolution est complètement prémonitoire de ce qui se passe maintenant au niveau mondial, et, déjà, 90% de la monnaie liquide émise par les banques cenrales ne circule de ait pas du tout et se retrouve dans les coffres des particuliers et ausi des banques sans doute. Cela est une donnée fournie par par La BCE elle-même en juin 2009.
Il se passe ce que j’ai souvent avancé autour de la distinction radicale à faire entre épargne et thésaurisation.
Les sommes thésaurisée servent sans doute occasonnellement (circulent peut-être a minima?) pour opérer des coups spéculatifs, histoire de repartir à la trappe chargées des gains spéculatifs en plus!
Mais ces somms ne sont pas prêtées (épargnées à la banque), donc pas disponibles pour l’économie réelle.
Comment voulez-vous que cela change avec la monnaie aussi aisément thésaurisable que l’or en barre?
Le Japon a même expériementé des « bons de consommation », même « fondants » par moment, mais ces expériences n’avaient pas été menées assez loin, semble-t-il, et hormis un soulagement très temporaire pour les plus pauvres des japonais, cela n’a guère fonctionné, ces bons ne faisaient que transiter sans se maintenir en circulation, faute de détermination politique suffisante.
Il reste que les déficits publics japonais, refinancés avec des taux proches de zéro, sont sans doute prémonitoires de ce qui s’annonce pour ici.
Tant que la barque de l’Etat peut être chargée pour « protéger les épargnants, clé de la « confiance », ce petit jeu continuera, mais, si le Japon est plutôt créancier vis-à-vis du reste du monde, il n’en est pas de même, comme nous le savons, des Etats-Unis qui sont, en fait les « emprunteurs en dernier ressort » du monde et les créances détenus sur les USA sont la contrepartie de cela.
Une faillite publique japonaise serait alors avant tout un problème du Japon, car il y a au Japon même l’équivalent en créances de ce que le gouvernement doit, et même beaucoup plus, mais ce n’est certainement pas le cas aux USA, compte tenu de leur déficits commerciaux colossaux accumulés depuis bientôt 50 ans.
La faillite américaine n’est évitée que parce que les créanciers des USA redoutent, dans ce cas, que leurs créances seraient perdues en même temps que la faillite déclarée du débiteur du monde (les USA).
Alors, on continue…
A ce propos, j’ai souvent essayé de me demander ce que cela a pour conséquence:
Le dollar devient ainsi une devise « pourrie », proche d’une monnaie « fondante », car tout le monde est parfaitement « forcé » de l’utiliser tout en étant pressé de ne pas trop le « stocker », car on ne sait jamais dans ce contexte incertain quant à l’avenir de la solvabilité américaine.
Quand la Chine achète des terres agricoles un peu partout avec ses avoirs en dollars, cela ressemble, en dehors des préoccupations alimentaires pour les chinois, aussi à une façon de filer cette monnaie virtuellement « pourrie » à d’autres, les roitelets d’Afrique par exemple.
Et ceux-là vont stocker les BT et/ou les dollars dans leurs coffres et vivent accessoirement dans l’opulence, car ce qui est aux africains est, en fait, accaparé par la clique dirigeante, en collusion avec les puissances coloniales, anciennes et nouvelles, telle la Chine.
D’une certaine façon, le dollar vaut évidemment, en tant que monnaie, encore infiniement plus que les monnaies du tiers monde, et n’assistons nous pas, plus que jamais dans le passé, à une « dollarisation » du monde via la Chine, ce qui donne, néanmoins, au pays émetteur des dollars, les USA, le dernier mot. Et les USA ne s’en privent pas.
Pour combien de temps le reste du monde continuer-t-il ainsi à subventionner les USA?
On ne sait pas, et malgré cela, cela ne met le citoyen américain moyen aucunement à l’abri de grandes difficultés, seul le petit groupe de riches en profite toujours davantage avec la seule évolution que certains accapareurs devenus riches dans le reste du monde rejoignent ce club sélect néoféodal américain.
C’est sans doute cela, la mondiaisation!
Cela ne changerait qu’avec une VRAIE monnaie fondante, bien foutue et bien conçue, s’entend!
Une question de profane – vous voudrez bien m’en excuser : la création d’une monnaie fondante me parait dans l’état actuel des rapports de force de la ‘toekomstmuziek’ [une petite musique d’un futur lointain]; mais quid du remplacement du Dollar par une véritable monnaie de réserve et de change internationale, comme le réclama vainement Keynes à Bretton Wood? Cela me semble un peu plus relever du possible, et mettrait d’un coup fin à l’obligation du ROW [Rest Of the World, comme disent les Yankees] d’accumuler leurs excédents en Dollar, et donc de subventionner sans fin l’économie de consommation Américaine. C’est quand même bien ce vice de conception du système de Bretton Wood, au delà-même de la fin de la convertibilité Dollar/Or, qui est l’origine profonde, englobante, de la crise actuelle, non?
La monnaie fondante est une idée géniale. A tout point de vue. Mais elle oblige à une non-accumulation de capital (et donc de pouvoir) que je n’ai jamais vu dans l’Histoire.
Là, au niveau mondial, il me semble plus judicieux d’étudier ce que va entraîner comme changement d’ « équilibre » la chute de l’empire étatsunien avec la montée en puissance des BRIC et de l’accord SUCRE de l’Amérique du Sud qui pourrait devenir contagieux.
In gold, we trust.
Machiavel semble me montrer toute la noirceur dont le monde peut être capable lorsque l’on parle de « confiance »…
« Confiance », servilité, initiative récupéré, puissants, bas peuple manipulé,…
Tout est là.
Bien vu, c’est possible que ce serait une bonne idée
Quant à la « toekomsmuziek », « Zukunftsmusik » en allemand, je sais bien que vous pourriez avoir raison, d’autant que, hélàs, je sais bien, cette question n’est guère thématisée au niveau académique.
Mes efforts doivent, je l’espère, contribuer à ce que ce soit théamtisé!
Car je sais, autant qu’il est possible de savaoir que cette question est bien centrale!
Oui, le système de Bretton Woods n’est pas très bon, je le pense aussi, et les propositions de keynes auraient été meilleures que ce qui a effectivement été fait.
« nous ne voulons pas le savoir, car alors il sera trop tard » secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria
AFP le 20/12/2009 à 10:42 Le Japon croûle sous une dette monstrueuse :
une des dettes les plus élevées du monde, emprunte plus qu’il ne gagne et refuse d’envisager de nouvelles sources de revenus: ce qui, pour un particulier, mènerait à la saisie et l’interdiction bancaire n’attire à l’Etat japonais que des sermons vite oubliés.
Alors que la situation budgétaire de la Grèce, du Mexique ou de Dubaï agitent ces dernières semaines les marchés mondiaux, le Japon, malgré des finances publiques dans un état tout aussi désastreux sur le papier, ne semble inquiéter ni les investisseurs, ni les agences de notation. (…)
« Si nous étions le Botswana, on verrait immédiatement que nous prenons l’eau. Mais le Japon est comme le Titanic: notre économie est tellement grosse que personne ne s’aperçoit que nous coulons », déplore Noriko Hama, économiste à la Doshisha Business School de Kyoto.
N’importe où ailleurs, pareille situation budgétaire « mènerait droit à une annulation forcée de la dette ou même à l’instauration d’un Etat fasciste », poursuit-elle. Mais pas au Japon, dont la dette continue de jouir du troisième ou quatrième meilleur score possible chez les agences de notation.
« Le montant de la dette, en soi, ne dit pas tout concernant les qualités du Japon en tant que débiteur », justifie James McCormack, analyste chez Fitch.
« Des taux d’intérêt très bas permettent à l’Etat de contracter une dette exceptionnellement lourde, tout en déboursant des intérêts identiques à ceux que doivent payer d’autres pays dont l’endettement est moindre », explique-t-il.
M. McCormack met également en avant « l’énorme stock d’épargne » des Japonais, dans lequel le gouvernement a encore bien de la marge pour puiser.
Autre facteur positif: la dette nippone est, à plus de 93%, détenue par des investisseurs japonais. Dans un pays en proie à une déflation record et où la Bourse a chuté de près de 75% en 20 ans, des bons du Trésor au rendement de l’ordre de 1,3% continuent d’offrir un taux d’intérêt réel intéressant.
Cette quasi-absence de dette en devises rend improbable un scénario de crise du type Mexique ou Argentine. « Il est toujours possible de monétiser une dette en monnaie locale », rappelle Hervé Lievore, stratège chez AXA.
La monétisation consiste à faire tourner la planche à billets pour acheter les nouveaux bons du Trésor. Une pratique dangereuse, génératrice d’hyperinflation et que la Banque du Japon a exclue, mais qui, en dernier recours, reste toujours préférable à la faillite de l’Etat.
« Le seul rayon de soleil, dans cet affreux problème de la dette, est qu’elle est entièrement détenue à l’intérieur du pays et donc beaucoup plus gérable », notait le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria, de passage fin novembre au Japon.
« La question est: quand cela va-t-il commencer à inquiéter les marchés? Eh bien, nous ne voulons pas le savoir, car alors il sera trop tard ».
Peut on imaginer un scenario futuriste avec l annulation des dettes à l’echelle mondiale?Tout ceci n est qu un mauvais reve …les etats unis plus grande puissance militaire et economique actuelle sont ruinées…la 2me (japon) ruinée,la chine?,et tout les autres derrières ruinées Allemagne,France,Russie,Angletterre,etc etc….Le système parait parfois comme une grosse illusion …En « néophite » je me pose cette question:Que se passerait si les Etats unis ne voulait pas ou plus remboursés leur dette?le système c est eux…
Le tiers-monde au prix du Ritz: à méditer cette histoire d’Eurostar, incapable de rouler avec un peu de neige. Il en va de même pour les Thalys, rarement à l’heure depuis des mois.
L’apparence de l’éfficacité, des gens pressés, sans solution de rechange, et dans les deux cas, la privatisation totale des compagnies qui fait qu’il est impossible à quiconque de prendre des décisions simples, comme faire apporter de la nourriture aux passagers ou les acheminer par des bus de remplacement (qu’on sache, il y a bien un tunnel pour les voitures, outre celui qu’emprunte le train !!).
il n’y a pas de tunnel pour les voitures. elles empruntent le train elles-aussi.
Ceci dit, la question des Thalys et autres Eurostars bloqués par la neige est valide.
L’initiative et la véritable intelligence me semblent toutes deux bannies de ce monde comme si la technique s’imposait naturellement pour les remplacer et que nous n’en avions plus besoin tel des robots à ne suivre que les instructions déjà portées … C’est effarant et je le constate tous les jours…
Je recopie l’article concernant la FDIC dans Wikipedia :
« Le Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) est une agence fédérale américaine dont la principale responsabilité est de garantir les dépôts bancaires faits aux États-Unis, jusqu’à concurrence de 200 000 dollars en 2009. »
Quand une banque fait faillite, la FDIC rembourse à chaque client le montant de ses dépôts.
Problème : aux Etats-Unis, les banques sont de plus en plus nombreuses à faire faillite.
Conséquence : la FDIC a voté un budget 2010 en augmentation de 55 % par rapport à 2009.
La FDIC se prépare à subir une année 2010 encore plus catastrophique concernant le nombre de banques en faillite.
La FDIC a même prévu d’embaucher 1 643 collaborateurs supplémentaires en 2010.
En clair : la FDIC se prépare d’ores et déjà à la deuxième crise financière.
« Le nouveau budget garantit que nous soyons bien préparés pour traiter un nombre encore supérieur de fermetures bancaires l’année prochaine, si cela devait être nécessaire, et de fournir un suivi pour un nombre accru d’institutions en difficulté. »
« Le budget opérationnel va s’accroître de plus de 1,4 milliards (55 %) par rapport à 2009, principalement en raison du cycle de faillites bancaires. »
« Le comité a également approuvé l’accroissement du nombre de collaborateurs en 2010 qui atteindront le chiffre de 8 653 à la place des 7 010 que comptait la FDIC en 2009. La quasi totalité de ces employés seront embauchés sur une base temporaire. Ils seront engagés principalement pour aider à la fermeture de banques; d’assurer le suivi relatif à la gestion et à la vente des actifs des banques fermées « .
http://faillitesbancairesusa.over-blog.com/article-suivi-hebdomadaire-des-faillites-semaine-du-vendredi-18-decembre-2009-41467347.html
Faut arrêter avec la ruine des états.
Faut arrêter avec les journaleux bas de gamme qui prédisent toutes les semaines la faillite de tel ou tel pays.
Les états ne font pas faillite ce ne sont pas des entreprises.
Franchement comment voulez-vous qu’un état fasse faillite ?
D’ailleurs même en Afrique Noire aucun état n’a jamais fait faillite.
Les états fixe eux mêmes le montant de leurs dépenses et peuvent récolter de nouveaux impôts.
Ce qui ni le cas des particuliers ni des entreprises.
Pour qu’un état fasse faillite il faudrait que la force de coercition, l’armée la police la justice, n’arrivent pas à récolter des impôts. C’est peut-être le cas de la Somalie et cela a faillit être le cas sous la Russie de Elstsine.
Le danger d’un état c’est la fragmentation la féodalisation, la Somalie, lorsque des tribus sont plus puissantes que l’état central,l’anarchie, pas la faillite.
En Islande aussi, ils pensaient cela.
Les états tombent en faillite, les marchés jamais … à la limite un marché se ferme ou disparait comme ses transactions.
La faillite d’un état n’est pas une opération binaire comme un interrupteur.
Un état rentre en faillite, il s’y installe progressivement comme un cancer métastase alors même que le fumeur jouit ingénument. Les dépenses de l’état dépassent sa capacité de récupération, puis son PIB, le différentiel du taux d’accroissement de sa charge d’intérêt avec celui de la chute de son PIB explose litéralement, il n’obtient plus de prêts, il ne peut plus financer ses services régaliens, la violence monte au rythme de la misère … la perte de contrôle se généralise … à la Somalienne. Le piratage C’EST la faillite d’état, dépassée autant qu’un coma.
L’histoire regorge de faillites d’états autant que d’empires et même de civilisations entières.
Généralement les huissiers y sont des armées, la mort est son chèquier.
La faillite d’un état est payée, et repayée par sa population dans des soufrances souvent épouvantables.
L’état peut alors lever tous les impôts du monde, imprimer des millions de tonne de billet … en vain.
La misère au Zimbabwé montre à la nausée le coût épouvantable d’une faillite d’état.
Il n’est pas le seul … la misère EST la faillite.
Mais la misère n’existe pas…
Depuis un certain temps circule l’idée d’une annulation générale de la dette.
J’avoue ne pas bien imaginer les conséquences de cette annulation sur l’économie, les particuliers.
Quelle dette serait annulée ? La dette de l’Etat, des entreprises voire des particuliers ?
Les créanciers seraient probablement ruinés.
Merci à qui pourra m’éclairer sur cette option récurrente.
Qui est détenteur de la dette des Etats ? On trouve de tout parmi ceux qui ont choisi ce placement refuge. Ils seraient tous mis sur la paille, et cela serait un cataclysme financier ! Une très brutale et drastique remise à zéro des compteurs. Il faudrait donc mieux avoir un plan B pour le faire, et tous ensemble, ce qui n’est pas trop vraisemblable.
Merci d’avoir répondu pour moi, François.
Jeanpaulmichel : certaines nationalisations n’ont toujours pas été « digérées ». Notamment les emprunts russes.
Chose presque amusante, les anglo-saxons ont nationalisé leurs banques MAIS sans léser les « investisseurs » de celles-ci.
Chez Citigroup, par contre, les « investisseurs » doivent se sentir bien seuls… Personne ne voulant racheter les actions de cette dernière. Les « pauvres ».
« Une des particularités du système financier japonais est en effet de particulièrement fonctionner sur lui-même, en vase clos »
Heu… ? Sauf erreur, le yen était une devise de funding sur laquelle se portait bcp de carry trade. Maintenant, c’est plutôt le dollar US qui joue ce rôle, mais on peut difficilement parler de vase clos pour le système financier japonais.
« By early year 2007, it was estimated that some US$1 trillion may be staked on the yen carry trade. » – The Economist, Feb 1st 2007. Cité par wikipedia : http://en.wikipedia.org/wiki/Carry_(investment)
Il a fonctionné ainsi – et continue de le faire – parce que l’essentiel de la dette japonaise est détenue par les Japonais eux-mêmes. Que sa monnaie ait servi au carry trade, dans une vie antérieure, ne change rien à l’affaire.
À propos du Japon et du monde, on peut lire ci-dessous :
—> Daté de fin 2005, il y a 4 ans
Bulletin de LIAISON, N° 28 quatrième trimestre 2005 —————————————————————————————– de l’Assocuation pour les Droits Économiques et Démocratiques, ADED
Le zéro et l’infini
Une dette éternelle et infiniment croissante nous est imposée pour disposer de cet instrument vital qu’est la monnaie. Dans le système monétaire aberrant qui est le nôtre, sans les emprunts publics ou privés il n’y aurait pas de monnaie en circulation. Ces emprunts ont un caractère éminemment collectif puisque l’État fera payer les contribuables et les entreprises industrielles ou commerciales feront payer les consommateurs. L’argent est tout d’abord mis en circulation par le crédit bancaire et donne naissance a un puissant flux de taux d’intérêts en retour vers les banques, après seulement nous avons le droit de le gagner par notre travail. Avec nos salaires ou revenus nous gagnons en même temps le droit de verser des intérêts au système bancaire. Il est atterrant de constater que nos élites politiques et universitaires ne puissent comprendre qu’un endettement sans fin ne puisse que s’amplifier avec le temps. Il tend vers l’infini (c’est ce que confirment les statistiques) et nous conduit fatalement au crash final. Une seule condition permet d’éviter ce crash final : les taux d’intérêt doivent tendre vers zéro. Nous pouvons écrire :
I=Cxi
Avec I=total des intérêts (charge de la dette)
C=capital emprunté
i=taux d’intérêt
Pour compenser la baisse tendancielle des taux d’intérêt, la banque centrale va chercher à maximiser le produit de facteurs C(tend vers l’infini) x i(tend vers zéro) en tirant i vers le haut aussi longtemps qu’elle le pourra. La société civile étant soumise à une charge financière maximale, l’économie ne peut que sombrer d’abord dans la stagnation puis dans la récession. Autrement dit, au mieux, c’est un avenir de grisaille qui nous est promis.
Le Japon nous précède dans cette direction, son endettement est égal à 150% du PIB (65% pour la France) et les taux d’intérêts sont à zéro. En bonne logique les banques devraient être en faillite puisqu’elles sont rémunérées par les intérêts. Mais ne nous inquiétons pas pour elles parce que pour l’avoir faite, elles sont seules à connaître la règle du jeu monétaire et à la faveur de l’obscurantisme ambiant elles peuvent la modifier à leur gré.
La solution de secours est toute simple : La banque centrale japonaise accorde aux banques commerciales tout l’argent qu’elles demandent, c’est la technique dite de l’assouplissement quantitatif (information La Tribune). Ce flot de liquidités vers les banques constitue une escroquerie de grande envergure. La banque centrale est par nature un organisme à fonction publique. L’argent qu’elle émet au nom de la nation est donc de l’argent public ne pouvant avoir d’autre destination que le Trésor public. Affecter cet argent directement à telle ou telle corporation professionnelle, fussent les banques, constitue un détournement de fonds. C’est pourtant sur un tel principe que fonctionne l’économie japonaise, ce qui explique aussi tous ses ratés. Pour compenser l’hémorragie monétaire infligée à la nation on demande aux japonais d’accepter le chômage en même temps qu’une augmentation de la durée du travail, de retarder l’âge de la retraite, etc. Ce scénario réjouissant est celui qui nous attend si nous acceptons docilement de suivre le même chemin.
Naturellement le taux zéro des intérêts ne permettra pas aux banques japonaises de rembourser tout l’argent acquis dans le cadre de l’assouplissement quantitatif, cet argent deviendra permanent et permettra à l’économie de tourner plutôt mal que bien durant une longue période. En effet, les banques abreuvées de liquidités par la banque centrale pourront faire face à leurs frais de fonctionnement et payer grassement leurs administrateurs tandis que le Trésor Public, privé des émissions qui lui sont dues, devra faire appel à l’impôt pour couvrir la totalité du budget. Ce scénario est celui du Japon contemporain. Pour l’imposer, la finance a du s’appuyer sur un obscurantisme soigneusement entretenu, mais cette condition sera-t-elle tenable à terme ? Il revient à chacun de nous de faire en sorte que non.
D.G
Sur ce bulletin, on peut aussi y lire ceci:
Au sujet de la culture de l’obscurantisme:
On peut lire dans le Dictionnaire des sciences économiques (PUF, presses universitaires de France 2001) cette belle définition de la monnaie qui constitue un morceau d’anthologie de la littérature universitaire.
La définition de la monnaie :
— En dépit du fait que nous vivons quotidiennement l’expérience d’une économie monétaire, la monnaie est l’un des concepts économiques les plus difficiles à cerner. C’est sans doute que les formes monétaires sont variées, que les fonctions de la monnaie sont diverses, que la hiérarchie de ces fonctions continue à faire problème, que la rationalité même d’une économie monétaire est moins évidente qu’il n’y paraît, c’est encore parce que les propriétés d’équilibre et d’optimum d’une économie monétaire sont toujours en question, c’est aussi parce que le débat relatif aux modalités de régulation monétaire reste vif, c’est surtout que l’opposition reste grande entre ceux qui s’en tiennent à une conception fondamentaliste de la monnaie et ceux qui l’appréhendent dans une optique institutionnaliste, comme le fondement même de la société. —
OUF ! Bien prétentieux serait celui qui prétendrait avoir compris quelque chose à la monnaie avec une pareille définition. Il faut croire que le rédacteur de cette belle définition était fatigué à la fin de sa rédaction puisqu’il oppose ceux qui s’en tiennent à une conception fondamentaliste de la monnaie à ceux qui l’appréhendent …….comme le fondement même de la société. Les mots « fondamentaliste » et « fondement » doivent avoir des sens cachés ou renfermer bien des mystères…
Rumbo, je ne pense pas.
Peut-être que le rédacteur a-t’il essayé de montrer justement toute la difficulté à cerner à la fois un outil pour certains, et un culte pour d’autres…
LA NATURE DE LA MONNAIE
Pour revenir à la question centrale de ce qu’est la monnaie, l’insistance que je peux avoir sur le statut spécial de la monnaie fiduciaire, cela vient d’une autre observation que je n’ai pas encore exposée et qui apportera, je l’espère, un éclairage nouveau!
0) Tout d’abord, ce n’est pas la monnaie qui est à la base, mais le fait que l’être humain travaille et doit ensuite partager le fruit du travail! Jusque là, tout le monde suit.
1) Ensuite, l’invention de la monnaie, ancienne et toujours nouvelle, a radicalement changé les rapports humains. Pour étendre cette réflexion à la nature même de l’être humain, on peut dire que le fait que l’être humain parle, le « parlêtre » de Lacan, change tout.
Par analogie, j’affirme (Lacan le dit aussi, d’ailleurs, mais peu importe ici!) que le signe monétaire est le « signifiant à tout faire », qu’il organise comme rien d’autre la société comme telle. Aujourd’hui, on peut affirmer, selon moi, que l’économie est monétaire ou n’est pas! On peut encore dire que les divergences sociales sont solubles quand elles sont « monnayables », c’est-à-dire quand on peut mettre de la monnaie (d’échange) sur la table. Par ailleurs, la monnaie est d’état ou n’est pas, car sa crédibilité dépend de ce que tous l’acceptent! D’où, pour l’essentiel, les difficultés de la monnaie locale tant qu’aucune autorité crédible ne la cautionne!
Dans le quotidien des échanges économiques, nous « parlons » euro ou alors, cela ne compte pas! Ou dollar, etc…
A partir de ce moment-là, on peut dire, d’une façon lapidaire, que la monnaie n’existe que l’instant où elle est sur la table!
Tant que le billet est dans ma poche ou, plus loin, tant que la somme est créditée sur mon DAV, l’échange n’est pas réalisé, et il est impossible de savoir quand et où il va avoir lieu!
En toute rigueur, la monnaie n’est monnaie que l’instant de l’échange pour devenir un objet l’instant d’après.
Il me semble que c’est cette réalité-là qui fait qu’il est à ce point difficile, pour beaucoup, de définir ce qui est monnaie et ce qui n’est pas monnaie!
Pour radicaliser encore, la monnaie est échangeante ou n’est pas! En même temps, elle a un caractère « permanent »
Juste avant l’acte de l’échange, c’est un trésor précieux, et juste après aussi! Pour les comptes bancaires, y compris les DAV, cela reste des promesses de monnaie non réalisées! Même si l’échange de ces promesses est souvent satisfaisant.
Mais je ne souhaite pas plus que cela insister sur ce point du débat pour avancer, car, à mon sens, cela est tout à fait secondaire pour saisir ce qu’est la monnaie et s’éclairera mieux dans la suite.
Cette logique binaire qui fait que l’objet monnaie est à la fois un objet qui passe de main en main et que l’on thésaurise plus ou moins indéfiniement (que l’on cache!) comporte en elle-même toute la difficulté de ce qu’il y a à saisir!
2)Considérant le monde des biens et services offerts (que j’appellerai marchandise pour ce débat qui suit) en échange de la demande incarnée par la monnaie au moment de l’échange, nous constatons les faits suivants:
La marchandise apparaît sur le marché, y reste le temps d’être vendue, puis disparaît, en principe, à tout jamais, via la consommation et la destruction. Autrement dit, nous n’avons pas, comme pour la monnaie, une réapparition sur le marché.
3) J’ai déduit, d’abord, que le mouvement de la monnaie pourrait alors être qualifié de circulaire, un mouvement de réapparition, fréquente ou rare, sur le marché, pour opérer l’écoulement de la marchandise engagé ainsi dans un mouvement linéaire de la production vers la consommation. Selon cette approche, c’est le point de rencontre de la monnaie circulante avec la ligne droite effectuée par la marchandise, autrement dit, le point où la tangente touche le cercle pour s’en éloigner à nouveau qui peut être considéré comme le moment de l’échange.
4)Cette image assez simple permet de déduire que le mouvement circulaire de la monnaie, quand il est régulier et constant, quand la rotation du cercle s’effectue toujours à la même allure, opérera l’écoulement de la marchandise d’une façon constante. Et quand, par contre, ce mouvement circulaire est dérangé, ralentit, l’écoulement de la marchandise ralentit à son tour! Inversement, une accélération du circuit produit une accélération de l’écoulement de la marchandise.
Ce changement du mouvement circulaire est décrit aussi comme la « vitesse de circulation » (ou de transaction) de la monnaie.
5)On peut, sans peine, étendre cette image à tout ce que la monnaie achète, y compris les biens d’équipement, les maisons, etc…
6) Il y a un autre élément qui frappe dans cette image: la réapparition continuelle de la monnaie sans rien perdre de son pouvoir échangeant (hors inflation ou déflation pour le moment) lui confère un singulier pouvoir! En effet, ce pouvoir d’achat constant, cette bonne résistence au temps qui passe, tranche singulièrement avec la mauvaise résistence au temps qui passe qui affecte la marchandise. La marchandise est engagéé, dès qu’elle est produite pour le marché (imaginons des fraises par exemple, ou un journal quotidien), dans une course contre la montre! Si elle n’est pas échangée pour être consommée, elle se « consomme » toute seule et sur place! Cela s’applique même aux biens durables, à l’exception,sans doute, de l’or des diamants et de la terre en principe, ainsi que quelques autres articles particulièrement « durables ». Mais pour l’essentiel des marchandises, le principe de l’usure du temps s’applique. Pour les biens d’équipement et les maisons, cela s’appelle « amortissement », voire « obsolescence » parfois, en tout cas, ce sont des événements qui ne frappent en rien le signe monétaire.
7)En cela, d’ailleurs, le signe monétaire se révèle être un objet (ou un « signifiant ») bien particulier, à savoir un objet qui n’est pas « atteint » par le temps qui passe! Cette qualité est certainement un héritage de la monnaie or qui, du fait que l’or résiste bien au temps qui passe, a donné le modèle et le cadre règlementaire à la monnaie telle qu’elle est. Cet objet, de fabrication humaine et absolument primordial dans le fonctionnement économique, a ainsi un comportement et un fonctionnement pour le moins baroque! Un objet d’échange qui résiste au temps qui passe!
8) Il résulte de ce caractère baroque de la monnaie des conséquences:
*sa résistence au temps qui passe lui confère un pouvoir qui lui permet, à sa guise, de retarder les échanges, autrement dit, la monnaie se retire plus ou moins longtemps de son mouvement circulaire, en fonction de ce que décide son détenteur. Le ralentissement, via des thésaurisations, est parfois à ce point massif que l’on doit parler alors de véritables modifications de la monnaie circulante (M0) que la BC compense comme elle peut par une émission supplémentaire, car, sinon, nous assiterions à une déflation violente!
*Le détenteur agit ainsi parce que cette façon de faire lui confère un avantage et un pouvoir: celui de la maîtrise du temps qui passe, en tout cas face au producteur de marchandise qui ressent toujours une « urgence » à vendre!
*L’intérêt monétaire net, une fonction stricte du temps, est ainsi la racine même du système capitaliste!
9)Il s’ensuit aussi qu’il suffirait de construire une monnaie qui résiste moins bien au temps pour trouver une sortie du capitalisme et de la crise systémique dans laquelle nous sommes.
10)Le pouvoir capitaliste de cette monnaie se transmet, via les banques, chargés de remettre la monnaie dans le circuit, à l’épargne, puis au crédit et puis à tout ce qui se constitue comme capital!
11)Si je dis toujours que les banques ne créent pas de monnaie, cela vient de cela aussi: elles sont largement occupées, déjà, à remettre la monnaie dans le circuit en collectant l’épargne et à éviter ainsi des thésaurisations massives, afin de maintenir le circuit monétaire fonctionnel!
Elles ne créent pas de la monnaie, car cela contredirait radicalement le fonctionnement circulaire de la monnaie. Elles ne l’affirment d’ailleurs nullement!
réponse à Lambert Francis
votre définition de la faillite d’ un état éclaire ma lanterne