L'actualité de la crise : RFA, équilibre instable sur une ligne de crête, par François Leclerc

Billet invité.

RFA, EQUILIBRE INSTABLE SUR UNE LIGNE DE CRÊTE

Manfred Weber, président de la fédération allemande des banques privées (BdB), a affirmé il y a deux jours dans les colonnes du Berliner Zeitung que « pour l’instant, ce sont les Grecs seuls qui sont sur la sellette. Ils doivent expliquer de façon crédible comment ils vont faire pour juguler le déficit ». On ne pouvait exprimer plus délicatement le refus de toute aide financière européenne. Et, en ce qui nous concerne, apprécier le « pour l’instant », en nous demandant si les Allemands ne vont pas devoir, comme tout le monde, prochainement s’expliquer à leur tour. Les financiers ne s’embarrassent ni de précautions de langage ni de sentiments. Ceux de la City n’en ont pas davantage fait preuve en adoptant l’acronyme PIGS pour désigner les pays aux finances les plus mal en point de la zone euro (Portugal, Irlande, Grèce et Espagne). Pour ne pratiquer aucun ostracisme, il doit être aussi accordé une mention à Georges Pauget, directeur général du Crédit Agricole. En référence à un autre sujet de l’actualité, l’annonce de la taxation des bonus pour 2009, il en a vivement contesté la « cohérence », car elle aboutit à prendre de l’argent aux banques, alors qu’il leur est demandé d’augmenter leurs fonds propres (c’est son argumentation). Pour enfoncer le clou (de travers), il a précisé que les banquiers Français ne devaient « rien » à l’Etat, puisque les aides de l’Etat avaient été remboursées avec intérêt.

Ce monde est ainsi fait, et sans doute nous ferions nous des illusions si nous pensions qu’il va changer de son plein gré ! Joseph Ackerman, le président de la Deutsche Bank, ne nous incitera en tout cas pas à l’espérer. Il a multiplié ces derniers temps les déclarations péremptoires, pour s’opposer à tout projet de taxation financière, ou à toute obligation d’un trop fort renforcement des fonds propres des banques. Réagissant cette fois-ci à l’annonce par Gordon Brown et Nicolas Sarkozy d’une taxation des bonus des banquiers (une mesure qui restera dans les annales comme un grand moment de la communication politique), il a déclaré que le refus du gouvernement allemand de suivre ses voisins donnait « un avantage compétitif à l’Allemagne », et que « renforcer le hub financier allemand était une décision très sage »….

La situation du système financier allemand n’autorise pourtant pas trop d’envolées. Selon la Bundesbank, les banques allemandes devront encore procéder à des dépréciations pour un montant estimé à 90 milliards d’euros, d’ici fin 2010. La mauvaise nouvelle supplémentaire étant que, sur cette somme, seuls 10 à 15 milliards d’euros de dépréciations seront imputables aux pertes sur les crédits titrisés, le solde provenant des défauts de remboursement de crédit d’entreprises ou de particuliers. Des pertes qui pourraient donc se renouveler les années suivantes. Quant à la Deutsche Bank de Joseph Ackerman, Standard & Poor’s lui reconnait, bien pesé, un ratio de solvabilité de 6,1 qui n’est pas brillant et va exiger un gros effort de recapitalisation, ce qui explique ses réserves sur le sujet.

Après avoir, autant qu’il était possible, traîné les pieds pour ne pas s’engager dans la voie de la création des bad banks que proposait de suivre, avec de plus en plus d’insistance, le gouvernement allemand, la première d’entre elle vient de sauter le pas. Il s’agit de la WestLB, une banque commerciale régionale implantée en Rhénanie-du-Nord-Wesphalie et très liée aux Caisses d’épargne. Cette dernière va progressivement placer dans la structure de défaisance qu’elle crée 85 milliards d’euros d’actifs sortis de son bilan, ses actionnaires (dont deux fédérations régionales de caisse d’épargne) vont garantir ses éventuelles pertes à hauteur de 1 milliard d’euros, L’Etat fédéral injectant dans la banque elle-même 3 milliards d’euros en obligations hybrides, destinées à être si besoin transformées en actions en juillet 2010. L’examen de ces mesures laisse à penser qu’elles devront inévitablement être suivies par d’autres, vu la dimension de l’enveloppe d’actifs que la bad bank va abriter. Car la WestLB est censée assumer seule ensuite les pertes supplémentaires qu’elle pourrait encourir, ce qui n’est pas exagérément vraisemblable. Une leçon à méditer peut être tirée de cette première : quand une opération vérité est enfin lancée par une banque, elle prend de telles proportions que son financement est problématique…

Comme dans tous les pays occidentaux frappés par la crise, les nouvelles vont et viennent en République fédérale, soufflant alternativement le chaud et le froid. Plutôt le froid ces derniers temps. L’industrie allemande, fortement exportatrice, repart bien un peu, mais son niveau d’activité reste très en-deçà d’avant. L’économie allemande va se contracter de 5% cette année. Un dispositif d’attente avait été mis en place par le gouvernement précédent, qui a déjà été prorogé à deux reprises, afin de limiter le chômage. Le taux de celui-ci n’était officiellement que de 7,6% à fin novembre, grâce à la mise au chômage en partie indemnisé par l’Etat de plus d’un million de travailleurs allemands. Coût de l’opération: 5 milliards d’euros en 2009. Les entreprises y pourvoyent également pour une part, mais elles s’interrogent sur la suite. Quant au gouvernement, seulement 3 milliards d’euros ont été budgétisés pour 2010. La prolongation de la crise économique va rendre de plus en plus difficile le maintien de ces mesures, avec comme conséquence, si ce n’est pas le cas, non seulement une brusque envolée du taux de chômage, mais également une détérioration de la consommation, et donc de la croissance.

Côté finances publiques, le nouveau gouvernement allemand de coalition est déjà en porte à faux par rapport à son programme, qui prévoyait d’importantes baisses d’impôts, présentées comme l’axe prioritaire de son action. Angela Merckel rencontre de sérieuses difficultés pour faire accepter de premières baisses (8,5 milliards d’euros en 2010), en provenance des Länder qui refusent d’en partager le poids. Des dissensions se font jour en son sein sur de nombreux sujets : les bonus des banques (dont la chancelière avait trouvé dans un premier temps l’idée séduisante »), une réforme du système de santé, ou bien encore la poursuite des diminutions d’impôts (le programme de départ était de 24 milliards par an à partir de 2011). A ce propos, les conseillers économiques du gouvernement ont publiquement demandé « d’arrêter les cadeaux fiscaux », rejoints par le Cour des comptes qui a considéré qu’aucune marge de manoeuvre n’existait à ce propos.

Pour 2010, les experts s’attendent à une croissance de 1,6%, alors qu’il faudrait, selon eux, atteindre 4% pour commencer à renflouer les caisses publiques. La nécessité de consolider les finances publiques va-t-elle s’imposer, une croissance économique suffisante permettant d’éviter de faire des choix n’étant pas au rendez-vous ? La situation allemande ne dépare pas de celle de tous les pays occidentaux, qui s’efforcent de marcher sur une même ligne de crête, sans savoir combien de temps ils pourront tenir ainsi. Il n’est en effet pas possible de planquer le chômage sous le tapis comme il continue d’être fait pour les actifs toxiques (par les banques ou bien les banques centrales). Le lent rythme de résorption de la crise financière, vainement attendue, n’est pas le même que celui de la crise économique et sociale, qui tend à occuper le devant de la scène.

23 réponses sur “L'actualité de la crise : RFA, équilibre instable sur une ligne de crête, par François Leclerc”

  1. A mon avis c’est à partir de 2011 que ça va chauffer si l’économie ne repart pas à plus de 3% de croissance par an (ce qui n’est pas possible, au vu des précédents articles). 2009 a été l’annonce des plans de relance d’urgence, 2010 sera celle où on va commencer à annoncer qu’il faut commencer à se serrer la ceinture (le RU vient d’annoncer des coupes claires dans le budget de la Défense, cela commence donc) et 2011 le hic (surtout avec les nombreuses campagnes présidentielles en vues pour 2012 comme USA, Russie, France et même la Chine qui changera de leader en 2012)… ça promet d’être intéressant d’un point de vue géo-politico-économique mais malheureusement de nombreux drames sociaux sont à prévoir… Sans jouer le pessimisme, je suis conscient des difficultés qui nous attendent, et malheureusement les réformes (surtout financières) qui auraient dues êtres prises ne l’ont pas été. Un peu comme si on tirait sur l’élastique jusqu’à ce qu’il casse. On attend quoi? Des révoltes? L’extrémisme?

  2. http://www.guardian.co.uk/global/2009/dec/13/drug-money-banks-saved-un-cfief-claims
    Repris par dedefensa.org
    Ceci pourrait s’appeler: les prédictions du clown blanc réalisées. Les mafias ont pu blanchir tout ce qu’il y avait à blanchir – et même plus – en toute impunité. Évidemment l’Italie doit être aux premières lignes… Et on ne peut pas imaginer que tout ceci n’ait pas eu lieu avec la complicité bienveillante des autorités sensées surveiller ce genre d’opérations… autorités dont les mains sont aujourd’hui couvertes du sang des victimes du crime organisé.
    On veut vous voir en taule.

    Le désespoir, l’envie, la rage et la haine croissent… avec les « chiffres » et ce genre de « news ». Il ne faudra pas que ceux qui mènent une vie « stable », qui ont « mérité » le peu qu’ils ont encore et qui ont toujours été « honnêtes » soient « surpris » ou jouent « les étonnés »… (si si il y en aura encore pour s’indigner!!!!) quand la marmite explosera.
    Qu’ils laissent mourir la Grèce… et il ne faudra pas longtemps pour que la colère se répande, à travers toute l’Europe, comme une trainée de poudre.

    Bonne journée à tous.
    (désolé pour ce petit billet d’humeur)

  3. Je suis désolé de faire une digression, à propos ne pourrait-on pas adjoindre au blog une sorte de forum concernant les sujets importants et récurrents, car le propre du blog est de suivre l’actualité, et l’on craint de ne rencontrer personne en postant dans les entrés précédentes ou trop anciennes…?

    Les mains plaines de poussières, fouillant dans mes archives de cours (papier donc), je remarque avec une certaine stupeur que la moitié de ceux-ci ont disparus, jetés par mégarde sans doute, par manque de place, au cours des 20 ans écoulés, à moins qu’ils ne gisent encore sous les revues littéraires, de linux magazine, philo mag et autres mondes diplo jaunis, -le capharnaüm habituel.

    D’un certain cours de philosophie politique, dont j’ai un excellent souvenir, surtout parce qu’étant amoureux de ma voisine, chaque vendredi était une fête, une aventure… bref, il reste le programme du cours, ce qui me permet de retrouver le texte de Locke que je n’ai jamais oublié, que voici :

    http://www.philagora.net/etude-de-texte/locke-etude-texte-1.htm

    « Celui qui se nourrit des glands qu’il a ramassés sous un chêne, ou des pommes qu’il a cueillies aux arbres d’un bois, se les est certainement appropriés. Personne ne peut nier que ces aliments soient à lui. Je demande donc : Quand est-ce que ces choses commencent à être à lui? Lorsqu’il les a digérées, ou lorsqu’il les a mangées, ou lorsqu’il les a fait bouillir, ou lorsqu’il les a rapportées chez lui, ou lorsqu’il les a ramassées ? Il est clair que si le fait, qui vient le premier, de les avoir cueillies ne les a pas rendues siennes, rien d’autre ne le pourrait. Ce travail a établi une distinction entre ces choses et ce qui est commun; il leur a ajouté quelque chose de plus que ce que la nature, la mère commune de tous, y a mis ; et, par là, ils sont devenus sa propriété privée.
    Quelqu’un dira-t-il qu’il n’avait aucun droit sur ces glands et sur ces pommes qu’il s’est appropriés de la sorte, parce qu’il n’avait pas le consentement de toute l’humanité pour les faire siens? était-ce un vol, de prendre ainsi pour soi ce qui appartenait à tous en commun ? si un consentement de ce genre avait été nécessaire, les hommes seraient morts de faim en dépit de l’abondance des choses […]. Nous voyons que sur les terres communes, qui le demeurent par convention, c’est le fait de prendre une partie de ce qui est commun et de l’arracher à l’état où la laisse la nature qui est au commencement de la propriété, sans laquelle ces terres communes ne servent à rien. Et le fait qu’on se saisisse de ceci ou de cela ne dépend pas du consentement explicite de tous. Ainsi, l’herbe que mon cheval a mangée, la tourbe qu’a coupée mon serviteur et le minerai que j’ai déterré, dans tous les lieux où j’y ai un droit en commun avec d’autres, deviennent ma propriété, sans que soit nécessaire la cession ou le consentement de qui que ce soit. Le travail, qui était le mien, d’arracher ces choses de l’état de possessions communes où elles étaient, y a fixé ma propriété. »

    Locke, Second Traité du Gouvernement Civil

    ===========================

    A rapprocher de Rousseau,

    http://www.linternaute.com/citation/4243/le-premier-qui-ayant-enclos-un-terrain-s-avisa-de-dire-jean-jacques-roussea00u/

    Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : Ceci est à moi, et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, que de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne. »

    Jean-Jacques Rousseau

    Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes

    ======================

    Les idées de Locke sont certainement dépassées lorsqu’on prend en compte le point de vue globale de l’écologie, selon lequel en coupant un arbre on aggrave l’effet de serre, ce qui illustre bien le fait qu’en exploitant une ressource naturelle excessivement l’on nuit aux autres hommes. Le droit de propriété doit s’incliner devant le droit de bien vivre de tous.

    Locke est le parfait individualiste, il n’est nul besoin du consentement d’autrui pour agir, accaparer, enclore. Rousseau tient compte de la volonté générale, tout l’opposition des mentalités entre 2 peuples peut-être, se voit ici.

    1. @ lizst
      J’aime assez la démarche que vous prenez au moins sur la forme
      Je pense que la seule solution pour pouvoir avancer dans une situation comme la nôtre est de reprendre les textes fondateurs de nos systèmes politiques libéraux et de les interroger pour savoir ceux qu’ils ont à dire – ou ce qu’on a changé
      Locke est effectivement un auteur fondateur : c’est dans son Traité que le constitutionnalisme européen s’est construit, et en particulier l’idée d’état de droit ( et notre déclaration des Droits) . Par contre Rousseau n’en est pas un et vous n’êtes pas sans savoir que beaucoup accusent Rousseau de ne pas être un libéral sur le plan politique, mais de laisser la porte ouverte à des régimes autoritaures

      Restons en à Locke .C’est le coeur du coeur de notre sysytème . Mas la démarche que vous prenez pour l’interroger est assez legère Certes vous avez raison de noter que l’écologie est extérieure aux préoccupations de ce texte. Comme de tous les autres d’ailleurs au XVIIème et que cela doit nous interpeler. Il est possible que les enjeux climatiques arrivent à mettre à bas tous nos principes y compris démocratiques. L’avenir le dira ..
      Mais la critique que vous faites de l’individualisme de Locke est un véritable faux-sens

      En effet un texte oindateur ne se « lit pas comme cela »  » au feeling » : c’est en général le produit d’une lente maturation de la pensée ( ici au moins deux siècles) et qui arrive à maturité au travers d’un auteur. En l’occurrence Locke est d’abord fondateur d’un système politique fondé sur la LOI (et non sur l’individu) . Il le dit dans son introduction : « pour qu’on ne puisse pas dire qu’un régime politique est forcément fondé sur la force » ( et j’insiste : de ce point de vue Rousseau doit être considéré comme supect ). De plus généralement, les positions essentielles d’un auteur fondateur sont des réponses à des positions « ‘ancestrales » qu’elles repensent à neuf sur des bases renouvelées : et on ne peut pas les comprendre en dehors de ce contexte

      A mon sens c’est l’erreur que vous faites : la citation que vous donnez n’est pas ici construite en défense de l’individualisme. Elle est extraite du livre 5 sur la propriété alors que les concepts de liberté et d’individu ont été ( re-fondés) au chapitre 2 sur une conception très « protestante » de l’individu ( l’individu est libre mais il est aussi responsable y compris du bien être de la communauté envers qui il a des devoirs .. passage zappé par notre abbé Sieyes soit dit en passant).

      La citation que vous donnez a pour enjeu de re-fonder la propriété contre deux thèses : une vieille théorie catholique qui considère que la terre est un bien commun ( puisque c’est ce que dit la Bible) et surtout la thèse dominante au XVIème selon laquelle c’est le Prince ( la loi civile) qui détermine ce qui est tien et ce qui est mien : ce pouvoir régalien est assimilé à l’époque ( et non sans raison ) à la corruption et la porte ouverte à tous les abus de pouvoirs possibles, comme par exemple le vol que le roi Charles va faire sur les économies des bourgeois anglais pour financer sa guerre.

      Locke répond ici en disant que la propriété est exclusivement due au Travail ce qui est une position révolutionnaire pour l’époque. Ce qui veut dire que ce principe doit s’imposer à toute loi, ou toute conjoncture politique. Y compris contre un éventuel régime populaire ( id est un Cromwell)

      Cela n’a rien à voir avc l’interprétation que vous donnez. A moins bien sûr que vous défendiez le principe des kolkhoses qui ont montré à quel point il était économiquement et écologiquement inefficaces

      amicalement

  4. La manière dont la finance traite la Grèce devrait être pédagogique pour tous, sans parler du fait que l’on nous a vendu l’Europe et l’Euro comme une sorte de police d’assurance tous azimuts.
    Nos brillants dirigeants doivent cependant être plus malins que nous vu qu’ils nous enfoncent de 35 Milliards de plus.

    En fait quand on en sera au même point que la Grèce, il suffira de prétendre que le FMI est un méchant qui oblige la France à tailler encore plus dans les dépenses sociales afin de montrer notre « crédibilité à juguler le déficit ».

  5. Hospital cleaners are worth more to society than bankers, a study suggests.

    The research, carried out by think tank the New Economics Foundation, says hospital cleaners create £10 of value for every £1 they are paid.

    It claims bankers are a drain on the country because of the damage they caused to the global economy.

    http://news.bbc.co.uk/2/hi/business/8410489.stm

  6. « [les financiers] de la City n’en ont pas davantage fait preuve en adoptant l’acronyme PIGS  »

    Toujours avec ce raffinement qui les caractérise, nous avons eu, dans un précèdent épisode les pays du Club Med…
    Arrogance de classe, sans classe.

  7. Angleterre : « Assommez un banquier », le jeu qui fait fureur.

    Reprenant le principe du jeu « Assommez une taupe », le jeu « Whack A Banker » fait fureur dans une petite station balnéaire anglaise.

    Frapper sur la tête de banquiers à l’aide d’un maillet, tel est le nouveau jeu défouloir qui fait des ravages dans une station balnéaire en Grande-Bretagne, où il a été inventé, a-t-on appris dimanche 13 décembre.

    Basé sur le jeu populaire « Whack a Mole » (« Assomez une taupe »), où il s’agit de frapper avec un maillet des taupes au moment où elles surgissent de leur trou, « Whack A Banker » (« Assommez un banquier ») utilise des banquiers à la place.

    Promettant « une expérience bancaire réellement enrichissante », son inventeur Tim Hunkin a installé le premier exemplaire dans une salle de jeux de la petite station balnéaire de Southwold, dans l’est de l’Angleterre.

    Il raconte : « Vous payez 40 pence (45 centimes d’euros) pour frapper autant de banquiers que vous pouvez en 30 secondes quand leur tête surgit ».

    Pour représenter les banquiers, le créateur a choisi des têtes chauves et toutes identiques (cinq au total), « parce que je crois que c’est comme ça que les gens voient les banquiers : anonymes », explique-t-il.

    « C’est très populaire. Je n’arrête pas de devoir remplacer les maillets trop usés ».

    Mais à ce jeu, c’est toujours les financiers qui ont le dernier mot : si vous emportez la partie, une voix de banquier vous déclare : « Vous avez gagné. On prend notre retraite. Merci aux contribuables d’avoir payé notre pension ».

    http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/societe/20091213.OBS0537/assommez_un_banquier_le_jeu_qui_fait_fureur.html?idfx=RSS_notr&xtor=RSS-17

  8. Comment l’Allemagne s’y prendra-t-elle pour respecter la nouvelle disposition constitutionnelle qui entrera en vigueur en 2016 et qui prévoit l’obligation de voter les budgets en équilibre ?

    1. On commence à parler d’un dispositif semblable en France, qui s’ajouterait à la baisse de la pression fiscale (sur les plus hauts revenus en priorité, initulée bouclier fiscal). Il ne restera plus que les coupes claires dans le bouclier social… en application de la loi.

  9. Bonjour,
    Je me pose une question. Paul Jorion propose l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix pour réguler la finance.
    Comme j’adore ce blog et que je commence à lire de ci de là je me demande pourquoi ce ne serait pas plutôt la « restauration » du Glass Steagall act qui pourrait mieux refonder le système. L’abandon progressif de cette loi n’est il pas justement une bifurcation « technique » pour faire vite, n’y a t’il pas une concomitance entre l’abrogation de cette loi et l’avénement de bulles périodiques?
    D’un point de vue conceptuel et technique n’est ce pas plus facile à vendre (ça a déjà existé).
    Bien sur il faudrait mondialiser le nouveau système.

    Cette remarque est surement d’une naiveté désarmante…

    Bonne soirée.

  10. http://www.chrismartenson.com/

    CHRIS MARTENSON’S BLOG
    In The Dark Of Night – Debt Limit To Be Increased
    Saturday, December 12, 2009, 9:22 am, by cmartenson

    There is no means of avoiding the final collapse of a boom brought about by credit expansion. The alternative is only whether the crisis should come sooner as the result of a voluntary abandonment of further credit expansion, or later as a final and total catastrophe of the currency system involved.

    Ludwig Von Mises

    It’s time to face facts. Washington DC is out of control. Spending is breaking all records, the deficit is climbing higher and higher, and the general populace is voicing graver doubts about the deficit and mounting debts even as politicians drag the country even deeper into a financial pit.

  11. Il est tout à fait exclu qu’il y ait la moindre reprise ni en Allemagne ni ailleurs, au contraire, ce seront les autres pays tels la Chine, l’Inde et l’Amérique latine qui finiront eux aussi par afficher une récession réelle dans un proche avenir!
    Seul avantage: les émissions de CO2 réculeront prochainement au niveau mondial.
    Cela résulte du fait que la solvabilité des consommateurs diminue au bénéfice d’une petite minorité qui ne sait faire autre chose de ses surplus que générer des bulles spéculatives, ou alors thésaurise, car l’épargne en banque lui apparaîtra de plus en plus risquée du fait du nombre croissant de débiteurs défaillants censés rembourser les épargnants et à maintenir les créances au niveau souhaité par les épargnants (les prêteurs des banques).
    Je rapelle que la principale spéculation, une spécuation à la baisse engagée par tous, qui entraînera l’approfondissement de la crise est bien la déflation, comme au Japon, qui va bien s’étendre au reste du monde rapidement,malgré les injections liquides sans réelles limites.
    Ceci prouve, comme si c’était encore nécessaire, que l’accumulation et la non circulation d’importantes quantités de monnaie liquide se poursuivent à un rythme accéléré.
    Jusqu’à quand?
    Sans doute faut-il attendre une paupérisation massive, certaines mutations technologiques en marche pour espérer un timide redémarrage dans un avenir de l’ordre d’une dizaine d’années.
    Comment interprêter que les agriculteurs français auraient eu, en deux ans, une perte de revenus de l’ordre de 50%?
    Il semble quand même que l’issue s’éloigne, que le capitalisme profitera néanmoins à une petite minorité et que l’on ne voit pas venir de réels changements tant que nous ne nous attaquons pas au mécanisme même de la circulation monétaire.
    Par ailleurs, l’interdiction des paris sur la fluctuation des prix ne me semble en aucune façon une mesure suffisante, car ce ne sont pas seulement les non professionnels d’un marché de matières premières qui spéculent, mais tout le monde.
    En l’interdisant, nous assisterons à la genèse de marchés paralleèles ou des marchés noirs comme en URSS.
    Ceci révèle d’ailleurs l’impossibilité d’appliquer des mesures contraignantes (comme les taxes sur les boni) tant que lon n’obtient pas une circulation monétaire convenable.

  12. Dans la série « amusements »… un bout de l’iceberg émerge néanmoins :
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2009/12/15/sauvetage-des-banques-britanniques-combien-ca-coute_1280880_3234.html#ens_id=1257028
    « Sauvetage des banques britanniques : combien ça coûte ? »

    Ce qui me détruit un peu dans l’histoire est le devoir de vérité que j’ai dû développer durant des années pour prouver la rentabilité d’un investissement…
    La contrainte d’un humain compte pour 1/6 200 000, me direz-vous.
    Mais tout de même…

    Ainsi, lorsque les banques centrales assurent une toute petite partie de ce que veulent bien avouer les rapa… pardon, les banques qui y placent leurs actifs devenus pourris, j’ai du mal.
    Quoique. Quand on regarde bien, je n’ai jamais eu besoin d’assurance car toujours sûr d’être honnête en faisant les bons choix.
    Vis-à-vis de la conscience, cela fait une légère différence…

  13. et si O’Bama et Wallstreet avaient glissé à l’oreille des agences de notations qu’il était maintenant l’heure de baisser la notation de Dubaï et de la Grèce, dans le seul but de faire remonter le Dollar à un moment donné ? en effet les chiffres calamiteux des banques centrales de ces deux pays auraient pu conduire à la même mesure (baisse de la notation) il y a un mois ou deux, voire dans plusieurs mois …. Donc le moment a été choisi par l’oligarchie financière ( essentiel mon cher Watson) pour gonfler le Dollar à l’EPO mi-décembre . Et le Dollar remonte…seul problème c’est que les capitaux quittent la Grèce (et les autres pays à la dérive) pour se porter vers le Dollar, ce qui ne fait qu’agraver le problème à moyen terme….

  14. Pourquoi dites-vous RFA et pas Allemagne? La reunification est pourtant vieille de 20ans, donc ce mot est caduc.
    Je vous le dis en precisant que j’ai beaucoup d’admiration pour la defunte RDA.

    1. La Bundesrepublik Deutschland est toujours la République fédérale Allemande. La Deutsche Demokratische Republik (DDR, RDA en Français) a été absorbée. Mais l’intégration des ossies, les anciens citoyens de la DDR, c’est une autre affaire !

  15. L’agence Standard & Poor’s a abaissé mercredi la note de la Grèce d’un échelon et averti qu’elle pourrait aller plus loin encore si le gouvernement ne parvenait pas à réunir les soutiens politiques nécessaires à l’assainissement des finances publiques.

    La décision de Standard & Poor’s intervient huit jours après la dégradation de la note de la Grèce par Fitch Ratings, qui a ravivé les préoccupations des investisseurs sur la situation budgétaire de l’ensemble de la zone euro.

    Dans un communiqué, S&P explique avoir décidé de ramener la note souveraine long terme de la Grèce de « A- » à « BBB+ » parce qu’elle juge que les mesures budgétaires annoncées récemment par Athènes ne permettront probablement pas une réduction « soutenable » du fardeau de la dette publique.

    « Nous pensons que les efforts du gouvernement pour réformer les finances publiques sont confrontés à des obstacles intérieurs qui pourraient nécessiter des efforts soutenus pendant un certain nombre d’années pour les surmonter », ajoute S&P.

    La note BBB+ demeure sous surveillance négative, ce qui implique qu’elle peut être abaissée à court ou moyen terme.

    S&P estime que le déficit public grec devrait être supérieur à 10 % cette année et l’an prochain, et que la dette publique atteindra 126 % du produit intérieur brut (PIB) en 2010 et 138 % environ en 2012.

    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRLDE5BF2EC20091216

  16. Allemagne : le déficit budgétaire 2010 s’élèverait à 86 milliards d’euros.

    Le gouvernement allemand prévoit pour 2010 un déficit budgétaire de près de 86 milliards d’euros, a déclaré mercredi le ministre allemand des Finances.

    Wolfgang Schäuble s’exprimait lors d’une conférence de presse sur le projet de budget du gouvernement pour 2010, qui prévoit une hausse des dépenses de près de 10,5 %.

    Selon les prévisions du gouvernement d’Angela Merkel pour l’exercice 2010, plus d’un tiers du budget de 325,4 milliards d’euros sera financé par de nouvelles dettes, soit 85,8 milliards d’euros, contre un objectif de 37,5 milliards fixé pour 2009.

    Interrogé sur d’éventuels risques liés à la perspective d’une hausse des taux d’intérêt et du coût du service de la dette, W.Schäuble a indiqué que ceux-ci étaient limités pour l’exercice 2010.

    Il a précisé en avoir discuté avec le président de la Bundesbank, Axel Weber, qui assistait à la réunion du gouvernement ce mercredi.

    Le déficit public de l’Allemagne se creusera l’an prochain, et sera plus proche de 6 % du produit intérieur brut que de 5 %, a ajouté Wolfgang Schäuble. La limite fixée par l’Union européenne est de 3 %.

    Pour 2009, le déficit public devrait avoisiner 3 % du PIB.

    De nombreux risques pèsent sur la crédibilité de l’euro, a par ailleurs souligné le ministre, sans toutefois les spécifier.

    http://www.easybourse.com/bourse/actualite/allemagne-deficit-budgetaire-2010-s-eleverait-a-eur86-mds-FR0010479956-774855

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