Billet invité
Les ministres italiens du PDL n’étant pas passés à l’acte, mais ayant seulement annoncé leur démission, le souffle de l’Italie continue d’être suspendu au cas Berlusconi, mis en cause pour sa « folie », tandis que le président de la République déclare qu’il ne dissoudra les chambres qu’en toute dernière extrémité. Faute d’une révision préalable de la loi électorale, la nouvelle consultation qui en résulterait, et à laquelle le magnat déchu appelle, risquerait fort d’aboutir à des résultats similaires à la précédente… Les pointages et calculs se multiplient à Rome, afin de vérifier qu’une majorité de soutien à un nouveau gouvernement pourrait reposer sur des transfuges du PDL et du Mouvement cinq étoiles… Tout cela est d’une très grande fragilité. Plus le moment de la destitution de Silvio Berlusconi s’approche, le dessaisissant de son immunité parlementaire, plus la tension monte au sein d’un monde politique devenu incapable d’échafauder une de ces combinaisons dont il a de longue date fait son miel.
La machine tourne à vide, dans le vide. C’est le même sentiment qui prévaut au Portugal et qui est en filigrane en Espagne : remplacer une majorité par son opposition revient à remettre en selle ceux que l’on a rejeté au tour précédent. La question ne se pose pas différemment au Royaume-Uni, où les prochaines législatives auront lieu dans 18 mois, et où les travaillistes et les conservateurs entament les préparatifs de leurs campagnes à venir. Du côté des premiers, les règlements de compte internes se poursuivent, tandis que chez les seconds la pêche aux voix s’amorce sur un terrain miné. David Cameron, qui explique que l’austérité « commence à payer » en application de la méthode Coué, conditionne à sa prochaine victoire la tenue fin 2017 d’un referendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne, afin d’inciter les électeurs anti-européens de l’UKIP à voter pour lui afin de combler l’important retard sur le Labor que les Tories accusent dans les sondages.
David Cameron et Silvio Berlusconi ont en commun de jouer avec le feu, tout comme les républicains américains.