Billet invité
Deuxième poste d’endettement des Américains après l’immobilier, les prêts étudiants représentent aux États-Unis un encours supérieur à 1.000 milliards de dollars, soit plus que celui des cartes de crédit.
Le taux de ces prêts octroyés par l’État fédéral est menacé de doubler au 1er juillet prochain si aucun accord n’est trouvé, à l’expiration d’une loi qui le bloquait à 3,4 % pour les étudiants indépendants, sous conditions de ressources (les autres ainsi que les parents sont déjà assujettis au taux double de 6,8 %).
7 millions de jeunes Américains seront cette année concernés à l’occasion de la rentrée universitaire de septembre prochain. D’une université à une autre, le coût des études – qui durent en général quatre ans avant le master – peut varier de 2.000 à 40.000 dollars par an, et de nombreuses années doivent être ensuite consacrées à en rembourser le coût. 37 millions d’étudiants sont actuellement dans ce cas.
Les démocrates préconisent l’adoption d’un taux fixe, qui serait déterminé aux conditions du marché (actuellement bas en raison de la politique de la Fed), les républicains en sont d’accord mais souhaitent qu’il soit recalculé tous les ans. La formule de calcul qu’ils préconisent aboutirait aujourd’hui à un taux plus élevé.
L’une des inquiétudes qui émerge du débat est que les futurs cadres de la société, dans l’obligation de rembourser des prêts aux annuités plus élevées, ne pourraient que plus tardivement en contracter d’autres pour l’achat de leur voiture et de leur maison ! Sans tenir compte des contraintes du marché de l’emploi et du chômage.
Voilà qui donne une image de l’emprise du crédit sur la vie de la frange aisée des Américains et sur le fonctionnement de leur économie dans un système où les grandes université sont de véritables entreprises aux ressources financières considérables. Mais comment s’adapter à la baisse de régime de la machine à fabriquer de la dette et à ses conséquences ? Augmenter les taux restreint simplement l’accès au crédit et pèse sur une économie dont c’est le moteur. Il faudra bien engager cette réflexion.