Billet invité
Le plan de sauvetage de Chypre se précise. Les dépôts à la Bank of Cyprus supérieurs à 100.000 euros vont subir une décote de 30 %. Ce qui confirme que les dirigeants européens ont du en venir aux dernières extrémités pour impliquer à un tel niveau les gros déposants. Le premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a choisi en conséquence son angle d’attaque en déclarant menaçant : « Il nous faut comprendre ce que va donner cette histoire et quelles en seront les conséquences pour le système financier et monétaire international, ainsi que pour nos intérêts ». Car un seul coup de fusil a fait deux victimes : les paradis fiscaux et ceux qui en sont les habitués. Quant aux dépôts inférieurs à 100.000 euros, la fiction d’une garantie européenne circule, après qu’il ait été précisé – mais c’est déjà oublié – qu’elle n’intervenait qu’en cas de faillite d’une banque et non de taxation des dépôts.
Signe de la dureté des temps, un autre tabou est tombé avec les restrictions apportées à la libre circulation des capitaux, dont les modalités ne sont pas encore connues. Était-ce bien la peine de faire tous ces discours contre le protectionnisme pour en arriver là ? Mais tout ceci ne doit pas cacher qu’en dépit des précautions prises et de la volonté de limiter le montant du nouvel endettement que l’État chypriote va devoir assumer, celui-ci représente 60 % de son PIB annuel et l’on ne voit pas comment il va pouvoir être remboursé. La dette change de main, c’est tout !
La zone euro est sauvée, Chypre est coulé, la partie doit continuer.