Billet invité
Cinq millions de véhicules, des particuliers qui se chauffent au charbon et une ceinture industrielle dont c’est également la source principale d’énergie : Pékin, mégapole de 20 millions d’habitants, continue d’être asphyxiée par une pollution atmosphérique persistante, résultat d’un épais brouillard constitué de particules très fines, qui ne se résorbe pas contrairement aux prévisions initiales, malgré l’arrêt d’une centaine d’usines et des mesures de restriction de la circulation automobile. Les autorités conseillent à des millions de Pékinois de s’abstenir de sortir, prioritairement les enfants, les personnes âgées et les malades. Les hôpitaux voient affluer les cas de détresse respiratoire. Un seuil de pollution dangereux est atteint et même dépassé.
Les atteintes à l’environnement, la pollution à grande échelle des cours d’eau et de l’atmosphère et les cas d’atteinte à la sécurité alimentaire qui se multiplient confirment que le modèle de développement accéléré chinois n’est pas tenable. La réaction populaire est vive, mais les autorités n’ont pas de solution à court terme, car les reconsidérations à effectuer sont immenses. Le problème n’est pas propre à la Chine, où il atteint son summum. Le développement de mégapoles – qui résultent d’une croissance très rapide dans les pays « émergents » ou « émergés » – produit les mêmes phénomènes partout en Afrique, en Amérique latine et en Asie.