Billet invité
« Il faut un nouveau contrat social reposant sur le développement d’institutions qui subordonnent la dépense publique à un effort fiscal socialement acceptable » n’a pas hésité à déclarer au Portugal Carlos Costa, le gouverneur de la banque centrale. Il faisait suite à la décision du premier ministre portugais, Pedro Passos Coelho, de trouver encore 4 milliards d’euros d’économies d’ici la fin de l’année prochaine, qu’il est soupçonné de vouloir trouver dans les budgets de la santé et de l’éducation.
Martin Schulz, le président du Parlement européen, ne voit pas les choses exactement de la même manière, expliquant que « le déséquilibre social qui existe actuellement en Europe est catastrophique », annonçant que le Parlement « n’approuvera pas un budget qui n’inclue pas une politique active de croissance », rappelant que c’est celui-ci et non pas les gouvernements qui a le dernier mot en cette matière.
« Un juste équilibre est à trouver entre la poursuite des efforts structurels à moyen terme et le soutien de la croissance à court terme », dont les Allemands et les Français doivent discuter, a de son côté lancé comme une bouteille à la mer le ministre des finances français, Pierre Moscovici, la relance devant être selon lui « le grand sujet du premier semestre », car « les Allemands n’ont rien à gagner de la récession en zone euro ». Louis Gallois, commissaire général à l’investissement, semblait avoir déjà une réponse, considérant que l’Allemagne, « disposant d’une marge de manœuvre formidable » devrait assumer son rôle de « leader » en « créant de la croissance en son sein ».
Cela part donc dans tous les sens, alors que l’agence Fitch, selon la presse espagnole, a expliqué aux dirigeants madrilènes que les tensions sociales contribuent au maintien de sa faible note du pays. Et que le commissaire européen Olli Rehn évoque la possibilité de « réviser le rythme de réduction du déficit » du pays, préconisant de renforcer les mesures d’aide aux chômeurs et de faciliter l’accès au crédit des entreprises.
Angela Merkel ne cesse pour sa part de marteler sur toutes les tribunes et devant tous les micros que « la consolidation des finances publiques et la croissance sont les deux faces d’une même médaille », la seconde enchaînant la première.
Quelle pétaudière !