Billet invité.
Si vous voulez pouvoir présenter un plan de sauvetage réussi, nous pouvons faire quelque chose pour vous, explique en substance aux dirigeants européens le premier ministre irlandais, Enda Kenny, qui profite du fait qu’il gère la présidence de l’Union européenne pour six mois. Il suffit que les aides que vous nous avez accordées pour renflouer nos banques leur soient rétroactivement attribuées, afin de les déduire de notre dette publique, et que la BCE consente un allongement de la durée de ses prêts à huit ans et une baisse de leur taux.
C’est tout simple, mais cela coince depuis des mois. Le renflouement des banques a coûté 64 milliards d’euros à l’Etat, qui a dû demander à bénéficier d’un plan de sauvetage en raison de la réaction du marché à l’ampleur de son déficit, ce qui n’a pas grand chose à voir avec l’idée que l’État est trop dispendieux et qu’il faut se serrer la ceinture, une habitude que les Irlandais ont acquise au cours de leur histoire. Et cela renvoie à une question intéressante : quelle est la démonstration que les dirigeants européens veulent faire, qu’ils sont inflexibles ou que leur stratégie réussit ?
A moins qu’ils ne craignent de fabriquer une jurisprudence, sur laquelle les Portugais et les Espagnols pourraient s’appuyer pour demander à bénéficier du même dispositif…
Une réponse sur “L'actualité de demain : DONNANT-DONNANT EN IRLANDE, par François Leclerc”
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