Billet invité.
Il faut que le cas de Chypre vienne à l’ordre du jour pour que l’on se rende compte de l’hypertrophie du système bancaire, qui ne lui est pas propre. Le bilan des banques chypriotes, gonflé par les apports financiers en provenance de Russie, représente rien de moins que 800% du PIB. Un scénario qui n’est pas sans rappeler celui de l’Islande, dont les activités bancaires off-shore avaient abouti à un même résultat. Sauf que, dans ce cas, cela pourrait résulter du blanchiment d’argent à grande échelle, la partie chypriote grecque de l’île ayant connu une grande prospérité, due dans un premier temps à sa situation de terre d’accueil pour les Libanais aisés, puis de lieu de villégiature pour les nouveaux riches russes.
Les dirigeants européens sont devant l’obligation de sauver le pays, dont les banques sont plombées par la dette grecque, et la Troïka s’efforce d’y voir clair dans les comptes, en se posant la question désormais rituelle : le montant des dettes est-il soutenable ou pas ? Fidèle à son personnage, Angela Merkel avise dès maintenant qu’il ne peut y avoir de conditions particulières pour Chypre, au contraire de ce qui est affirmé pour l’Irlande, qui reste néanmoins dans l’attente des mesures qui le soulageraient. Comment, en effet, justifier une même règle pour tous, si les dérogations se multiplient ?
Le gouvernement russe, qui a déjà prêté à Chypre l’an passé 2,5 milliards d’euros, est aujourd’hui en embuscade et l’affaire est promise à traîner, comme d’habitude. La prochaine réunion de l’Eurogroupe du 21 janvier ne décidera rien, contrairement à ce qui avait été annoncé par Jean-Claude Juncker, mais les dirigeants européens n’y couperont pas in fine d’un plan de sauvetage.
Les fonds douteux en provenance de la Russie ont bon dos. Ce dont il est question, c’est la taille de systèmes bancaires qui ne peuvent plus être sauvés par les États. C’est le cas en Irlande actuellement et cela ne l’a pas été en Islande en raison des mesures expéditives à juste titre adoptées. Pour mémoire et selon la BCE, le total des actifs détenus par les banques commerciales françaises s’élevait en avril 2012 à 8.500 milliards d’euros, soit plus de 4 fois le PIB français…
Une réponse sur “L'actualité de demain : DES BANQUES A DÉMANTELER…, par François Leclerc”
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