L'actualité de demain : DES PROMESSES, TOUJOURS DES PROMESSES ! par François Leclerc

Billet invité.

Après s’être beaucoup agités et avoir remué autant de vent, les dirigeants européens vont-ils se décider à passer à l’acte l’année qui vient, là où ils sont attendus par les marchés ? On connait leurs désaccords persistants et leur capacité à repousser les échéances.

A tout seigneur, tout honneur, c’est à la BCE que la question va être en priorité posée, lorsque le gouvernement espagnol, après avoir tant reculé, se résoudra à demander une aide financière, pour laquelle des formes seront mises : l’idée est de s’infliger soi-même les souffrances afin de ne pas obéir à des injonctions, et d’obtenir des garanties de la BCE en sous-main ! L’annonce du programme d’achat sous conditions d’actifs obligataires (OMT) de la banque centrale a provisoirement calmé le jeu sur le marché, mais cela peut-il éternellement durer ? En activant l’OMT, La BCE rejoindra le choeur des banques centrales qui toutes accroissent leurs opérations de création monétaire dans l’espoir de relancer la croissance, bien qu’à sa manière défensive et tortueuse. Selon Natixis, 808 milliards d’euros d’obligations – contre 850 en 2012 – vont être levés sur le marché en 2013, dont le quart par l’Italie. Quant au retour du Portugal et de l’Irlande sur le marché, au sortir planifié de plans de sauvetage inaccomplis, des faux-semblant vont devoir être trouvés.

Des infléchissements vont-ils être apportés au calendrier de réduction du déficit public, modulant la stratégie actuelle entre des mesures d’austérité dont l’ampleur doit être contrôlée, et des réformes structurelles sur lesquelles l’accent est désormais mis ? La question est en suspens et va rebondir à la suite des élections italiennes de février prochain, car l’Italie n’est pas du tout tirée d’affaire et la situation de la France, l’un des deux piliers du sauvetage européen, le réclame. Les banques et les États en difficulté bénéficient de très importants volumes de garanties financières des États et tout cet édifice serait très fragilisé si l’Italie venait à son tour à sombrer.

Dans le contexte de sombres prévisions économiques, la récession pouvant affecter y compris l’Allemagne, qui dans le meilleur des cas connaitra une quasi stagnation, Angela Merkel vient de prédire « un environnement plus difficile que l’an prochain. Cela ne doit pas nous décourager, mais nous stimuler » en a-t-elle déduit, car « les réformes que nous avons décidées commencent à produire leurs effets. Mais nous avons encore besoin de beaucoup de patience. La crise est loin d’être surmontée ». Elle a également donné un éclairage peu rassurant de sa vision du maintien des avantages sociaux : « Si l’Europe représente aujourd’hui à peine plus de 7% de la population mondiale, environ 25% du Produit intérieur brut (PIB) mondial, et doit financer 50% des dépenses sociales au monde, alors il est évident qu’elle devra travailler très dur pour maintenir sa prospérité et son mode de vie ».

Toute l’Europe est plongée dans une crise sociale sans précédent, qui affecte plus visiblement les pays du Sud mais n’en épargne aucun, y compris l’Allemagne et la France. Les seules vertus qui sont désormais encensées sont celles de l’abnégation et de la souffrance consentante, expression d’un courage réclamé aux dirigeants politiques pour les instiller mais pas partagé par ceux qui s’insurgent contre les mesures « revanchardes » et symboliques qui les égratignent au passage.

Du côté des mesures de régulation, on s’attend à de nouveaux pétards mouillés. Leurs deux piliers en sont de plus en plus érodés, que ce soit le renforcement des fonds propres et des liquidités des banques ou la séparation de leurs activités. L’union bancaire européenne va se limiter à un contrôle très théorique du système bancaire par la BCE, sans que les moyens financiers d’intervention adéquats n’aient été clarifiés. Aux contre-offensives et à la résistance passive des banques se joignent celle des paradis fiscaux. Luc Frieden, le ministre des finances luxembourgeois, vient tout à propos d’appeler la Suisse, Londres et Singapour à renforcer leurs liens pour « protéger la sphère privée des clients », tout en concédant formellement « l’indispensable et incontournable honnêteté en matière fiscale »… Les incertitudes sur la place des Britanniques au sein de l’Union européenne, en vue de préserver la City de toute régulation européenne intempestive, viennent symboliser le recul général. Deux mondes de plus en plus distincts coexistent au fur et à mesure que les inégalités sociales s’accentuent : aux uns la zone, aux autres les refuges protégés.

Simultanément, la suite qui va être donnée à l’enquête sur les manipulations de l’euribor, ou sur les valorisations complaisantes de ses actifs par la Deutsche Bank, pour citer deux exemples emblématiques, témoignera de l’évolution du rapport de force entre le monde financier et celui d’autorités régulatrices dépassées par ce qu’elles découvrent ou qu’elles n’ont pas voulu voir. Au chapitre des bonnes nouvelles, par contre, les considérations iconoclastes en provenance du sérail vont se poursuivre, reflet de l’impuissance du système à se réformer et de l’inquiétude grandissante qui en résulte pour la suite.

43 réponses sur “L'actualité de demain : DES PROMESSES, TOUJOURS DES PROMESSES ! par François Leclerc”

  1. Hors sujet, mais j’en reste muet…

    Le Premier ministre japonais envisage de construire de nouveaux réacteurs nucléaires.

    1. Les Japonnais sont devant un problème titanesque. Leur capacité historique d’assimiler dans les cultures extérieures les germes et les ressources de leur propre évolution culturelle, les a inexorablement aligné en tête du capitalisme suicidaire qu’illustre très bien le nouveau premier sinistre.

  2. Les seules vertus qui sont désormais encensées sont celles de l’abnégation et de la souffrance consentante

    Des vertus éminemment chrétiennes d’autant plus nécessaires que l’on a d’abord pris soin de considérer toutes dépenses sociales comme étant le prix d’un luxe qu’on ne peut plus se permettre. Mais à quoi bon les progrès techniques hallucinants, (Internet, nanotechnologies, OGM et Cie), si c’est pour se priver de l’éducation, de la santé et d’une retraite ? Quant à demander abnégation et souffrance aux riches, ce serait criminel, n’est-ce pas ? La « croissance » ne s’en remettrait pas. Il y a bien deux poids deux mesures : « aux uns la zone, aux autres les refuges protégés » ! Espérons que ce constat d’injustice mette un jour le feu aux poudres.

  3. 808 milliards d’euros d’obligations –contre 850 en 2012 –vont être levés sur le marché en 2013, dont le quart par l’Italie.

    Le désendettement bat son plein, y compris sur la dette souveraine européenne désormais (effet Monti à 100% la baisse des levées bien sûr). Tout baigne…

  4. SI nous voulons vraiment que le monde change, il ne faut pas nécessairement compter sur les « politiques », car ils ont nos défauts. Ils ne sont pas meilleurs ni pires que nous. Simplement leurs travers en tous genres sont plus visibles sous les lambris du Pouvoir et les projecteurs des médias, ces derniers toujours à l’affût.
    Une seule Voie pour y parvenir : comprendre que l’Humanité est UNE et qu’il incombe à chacun de nous de changer intérieurement en… Bien.
    Un conseil à tous ceux que taraude l’idée de savoir comment en » sortir par le Haut, » je me permets de les renvoyer à la lecture du livre de Annick de Souzenelle, » Pour une mutation intérieure » ( le Relié Poche – 9€90 ) . Rien que du Beau, du Vrai et du Bonheur!

    A tous, pour 2013 , Paix ! Joie ! Force !

    1. @ Ducasse Patroipat
      L’Humanité comme joyeux magma informe.
      Et les rapports sociaux d’exploitation et d’oppression,
      qui menacent l’espèce et la nature,
      ça tient dans un livre de poche ?

  5. « l’évolution du rapport de force entre le monde financier et celui d’autorités régulatrices dépassées par ce qu’elles découvrent ou qu’elles n’ont pas voulu voir »

    Il faut être pourvus d’une bonne dose d’humour pour voir entre ces compères un « rapport de forces ».
    En attendant que quelques cadors appellent un chat un chat, nous nous noyons dans une crise massive et irréversible qui se décline au quotidien pour beaucoup, puisque il n’y a pas d’Europe aux projets politiques communs, ni de temps sociaux ou temps politiques accordés qui permettrait un sursaut à plusieurs peuple, sauf très généralement. Et il y a une machine UE qui broient les peuples avec efficacité et persévérance.

    L’UE va se casser la figure, mais la canaille qui l’a bâti et aujourd’hui la dirige, même si elle paye et cher ses méfaits, nous a bouffé des années de vie, et arasé nos menus espérances, retourné nos solidarité, organisé un mensonge massif par une captation sans précédent des médias, pour le profit de ce groupuscule de banquiers, d’élus et de PDG qui sont riches et puissants comme jamais.

    Passez bien le pont entre les années.

  6. « Si l’Europe représente aujourd’hui à peine plus de 7% de la population mondiale, environ 25% du Produit intérieur brut (PIB) mondial, et doit financer 50% des dépenses sociales au monde, alors il est évident qu’elle devra travailler très dur pour maintenir sa prospérité et son mode de vie »

    Angela Merkel a bien raison planter ce décor qui nous oblige méditer.

    L’Occident n’a pu obtenir une telle avance sur le reste du monde que parce qu’il ne s’est pas contenté de consommer les richesses crées, il a aussi su en préserver une partie, par l’intermédiaire du capital, c’est-à-dire de l’épargne, pour la consacrer à l’investissement, notamment dans la captation d’énergie, cette matière première indispensable à l’entretien et la perpétuation de la vie.

    Hélas, après avoir largement usé et abusé des captations les plus faciles à créer, donc les moins coûteuses en investissement, c’est à dire en économie sur la consommation potentielle, il nous faut consentir maintenant à des efforts bien plus grands et nous satisfaire de taux de retour énergétique plus faibles. Cela entraîne et continuera d’entraîner une baisse du taux de rentabilité du travail, donc une baisse des retombées sociales bénéfiques.

    Il faut bien voir que si les acquis sociaux sont mis à mal en Occident, ça n’est pas suite à une volonté capitaliste de les réduire, mais par une impossibilité de les maintenir au niveau où une énergie facile à obtenir a permis de les porter. Les prestations sociales décroîtront d’autant plus qu’on tentera d’en maintenir les niveaux au détriment des investissements productifs.

    1. T’as raison Jduc, y’a trop d’vieux en Europe, l’Angèle parle d’or..On doit pas être bien loin des 100 millions de plus de 65 ans. Je propose qu’on commence par te sucrer ta retraite sécu. T’as suffisamment capitalisé, pas vrai ? On te laisse le minimum vieillesse, ça suffira bien.

    2. Vraiment ? tu serais pas dans la captation libidinale toi comme tous les gloutons du marketing ultralib ? Ce qui me fait dire que tu oses pomper exagérément sur ce blog. Bon sang c’est bon ! à la tienne Étienne.
      Au fait, j’attends toujours ton dernier opus : De l’éthique.
      Bois un coup à notre santé et bonne chance pour la nouvelle année. Pas d’abus.

  7. Luc Frieden, le ministre des finances luxembourgeois, vient tout à propos d’appeler la Suisse, Londres et Singapour à renforcer leurs liens pour « protéger la sphère privée des clients », tout en concédant formellement « l’indispensable et incontournable honnêteté en matière fiscale »

    Pour des perles comme celles-là et malgré votre volonté de vous plonger dans l’avenir, je souhaite vivement que vous ne vous detachiez pas trop du présent, pour réussir notre « petite » entreprise de transformation radicale du modèle actuel il nous faudra:
    -Des idées (là, je suis plus que confiant sur nos capacités)
    -Des idées partagées (là aussi , je suis plutôt confiant)
    -Une stratégie d’implèmentation (là, il y encore à défricher et à creuser)
    -Une capacité opérative pour la mise en oeuvre,

    J'(on) aurai(t) pu espérer, que pour cette dernière partie voire pour celle d’avant, des institutions en place prennent le relais, mais j’ai de plus en plus de doutes (ou plutôt, de moins en moins), je crains qu’on ait à faire le taf juqu’au bout (j’ai pas dit en combien de temps), dans cette dernière partie, et dans celle d’avant (la stratégie), vos chroniques du présent parfois potentiellement déprimantes deviennent indispensables.

    Meilleurs voeux à nous tous.

    1. Ce monsieur Frieden ne sort probablement du bois que pour les grandes occasions, pour les grandes causes nationales, les Raisons d’État quoi. Là on le voit bien le Frieden, bien à découvert. Perso j’connaissais pas vraiment, pas du tout à dire vrai. Enchanté…

      1. Ministre des Finances Luxembougeois, ça doit en connaître un rayon, des turpitudes de la planète, je m’en vais rentrer son code dans le radar, à tout hazard.

  8. l’évolution du rapport de force entre le monde financier et celui d’autorités régulatrices dépassées par ce qu’elles découvrent ou qu’elles n’ont pas voulu voir

    « renforcement des fonds propres et des liquidités des banques … séparation de leurs activités … résistance passive des banques … paradis fiscaux … protéger la sphère privée des clients … indispensable et incontournable honnêteté en matière fiscale … préserver la City de toute régulation européenne intempestive … enquête sur les manipulations de l’euribor ou sur les valorisations complaisantes de ses actifs par la Deutsche Bank »

    Si elles disposaient de toutes les informations nécessaires les autorités chargées de lutter contre le commerce de la drogue n’auraient plus d’excuses de ne pas rendre ce commerce impossible. Tant qu’il existe des « paradis » dans lesquels la production de drogue est volontairement ignorée par l’Etat qui les abrite, l’action des organismes nationaux ou internationaux a comme conséquence un prix de vente au consommateur très élevé assurant à ceux qui en effectuent le commerce des revenus en proportion.

    Protéger la sphère privée des clients implique le secret bancaire lequel entraîne à son tour l’inefficacité de toutes les mesures prises par les gouvernements et les banques centrales pour assurer une gestion de la monnaie conforme à l’intérêt général. Que le contrôle de la monnaie ait été depuis leur origine un sujet politique aussi brûlant aux États-Unis que la détention d’armes de guerre par les citoyens et qu’il échappe de plus en plus aux gouvernements n’est pas un hasard malheureux mais une nécessité pour ceux qui détiennent et veulent conserver le pouvoir malgré le chaos qui en résulte.

  9. J’aimerais revenir sur cette « harangue » libérale de Pompidou en Juin 1967.

    En effet, elle me semble concentrer tous les poncifs du discours néolibéral, voire ultralibéral.

    La concurrence est là pour lutter contre la tendance naturelle à la paresse des agents économiques. Pour régénérer l’espèce, comme dirait jducac, il faut plonger toutes et tous dans l’insécurité, la préoccupation, le risque permanent.
    La protection invite les gens à la paresse, c’est un peu comme lorsque Thatcher en Angleterre voulait taxer plus lourdement les plus pauvres pour les inciter à travailler.
    Par contre le riche, qui est devenu riche – assurément en suant sang et eaux – doit être cajolé sur le plan fiscal.
    C’est clair la « sensibilité » libérale c’est que le pauvre, est pauvre parce qu’il est paresseux.
    Finalement, le programme est en bonne voie, la précarité se généralise. Il y a un hic toutefois, le nombre de paresseux augmente, puisque le nombre de chômeurs explose. Et puis se développe aussi le nombre de travailleurs pauvres, des gens pas vraiment paresseux, mais pauvres, ce qui ne cadre pas très bien avec le discours des croyants en la vertu du dogme néolibéral.
    C’est aussi pour cela que depuis plus de 30 ans, nous assistons à une campagne permanente contre les fonctionnaires, rendez-vous compte, un fonctionnaire a la garantie de l’emploi. Mais quelle horreur! Cela favorise la fainéantise, cela donne un très mauvais exemple à tous les salariés du privé bénéficiant eux déjà, des délices de la précarité et de l’insécurité.
    Heureusement qu’au nom de l’équité, tout le monde – salarié du privé et du public – finira par jouir des mêmes avantages en terme d’insécurité, de précarité, de préoccupation permanente, de risque permanent, et d’incapacité à se projeter dans l’avenir. Car le nirvana néolibéral c’est bien cela: un monde « no future » pour tous, sauf les quelques élus qui par leur travail acharné – n’en doutons point -, leur abnégation de tous les instants, leur sacrifice permanent, auront le droit de jouir des délices de Capoue, qu’autorise la richesse.
    Quant aux retraites, quelle abomination! Payer des gens à ne rien faire, encore une incitation à la paresse, pire au vice. Pourquoi, indemniser le chômeur, puisqu’il mérite son sort, qu’il doit à sa fainéantise crasse. Pourquoi soigner les nécessiteux, puisqu’ils le méritent, qu’ils crèvent. Vraiment rien de tel, qu’une cure de libéralisme extrême pour régénérer l’espèce.

    Il y a tout de même quelque chose qu’il ne faut pas manquer dans les paroles de Pompidou, il parle de concurrence en Europe. Ma foi, en ce qui me concerne je n’aurais pas été choqué par la mise en concurrence des différents agents économiques de pays d’Europe ayant un niveau de vie voisin, sous réserve qu’on menât une politique d’harmonisation fiscale, sociale, budgétaire, coordonnée entre ces pays.
    Moyennant quoi, une concurrence loyale dans un cadre plus vaste que le cadre franco-français, m’aurait semblé de bon aloi.
    Hélas, il en va tout autrement aujourd’hui, où l’UE possédée ( au sens démoniaque) par l’ultralibéralisme globalisant, nous met en « concurrence libre et non faussée » avec des pays pouvant pratiquer un dumping fiscal et social, tel que nous ne pouvons lutter, sauf effectivement à revenir au temps des Misérables.
    Alors quand j’entends des jducac nous dire que c’est par bonté d’âme et générosité que le capitaliste va produire dans les pays les moins disant en matière fiscale et sociale, j’ai envie de dire: « A d’autres ! » Ils délocalisent avant tout parce que cela maximalise leurs profits, point barre. Et arrêtez avec votre discours à la guimauve.
    Une telle idéologie, ne mérite que le qualificatif d’ultra-réactionnaire.

    1. @ Macarel 31 décembre 2012 à 15:20

      Alors quand j’entends des jducac nous dire que c’est par bonté d’âme et générosité que le capitaliste va produire dans les pays les moins disant en matière fiscale et sociale, j’ai envie de dire: « A d’autres ! » Ils délocalisent avant tout parce que cela maximalise leurs profits, point barre.

      Effectivement, vous avez bien raison de ne pas me croire. Les capitalistes sont comme beaucoup d’autres, bien plus pétris de machiavélisme, que de bonté et de générosité. Bien qu’ils n’aient pas chanté l’Internationale sur tous les tons, ils ont fini par se dire que tout compte fait, ça n’était pas une mauvaise idée de « jouer l’international » pour mieux amener les travailleurs nationaux à plus de raison.

      Alors au lieu d’investir au plan national où ils sont malmenés pas les politiques de tous bord et par les travailleurs qui les critiquent à tout bout de champ sans rien comprendre à l’économie, ils ont investi à l’international en Chine, en Europe de l’Est et continuent de le faire en implantant des usines au Magreb. Tous endroits où ils ont étés où sont accueillis à bras ouverts.

      Cela ne m’étonnerait pas qu’ils se soient dit « ça va leur faire les pieds à tous ces râleurs nationaux, comme cela, ils finiront peut-être par comprendre »

      C’est une forme de réaction. Est-ce, ce que vous qualifiez « d’idéologie ultra-réactionnaire » ?

      Je vous souhaite un très bon réveillon !

      1. Après s’être bien rempli les poches sur notre dos en occident il vont se remplir les poches sur le dos des Magrébins et puis après, ils vont aller où sur Mars?
        Je vous l’ai déjà dit plusieurs fois et je ne suis pas le seul, la rente financière conduit inévitablement à un déséquilibre toujours plus grand entre les revenus pour finir par gripper l’ensemble de la machine et les jducac du monde entier ne le comprendront jamais.
        Sur ce très bonne année 2013

      2. Pauvres-z’entrepreneurs-créateurs-de-richesses-malmenés-par-les-politiques-et-les travailleurs, ces inutiles travailleurs qui ne produisent pas du tout de richesse non non non malgré tous leur labeur contrairement aux actionnaires-rentiers-captateurs heu -créateurs…

        De deux choses l’une : soit Jducacarente fait partie de la classe rentière et défend en toute mauvaise fois son bout de gras, soit il est sincère et souffre du syndrome du larbin. Je penche pour la seconde possibilité.

      3. cher jdac, vous faites l’apologie de la Dictature, et vous ne vous en rendez même pas compte… « à l’insu de mon plein gré » comme qui disait… lol

        Bonne Année également.

      4. @jducac

        Alors au lieu d’investir au plan national où ils sont malmenés pas les politiques de tous bord et par les travailleurs qui les critiquent à tout bout de champ sans rien comprendre à l’économie, ils ont investi à l’international en Chine, en Europe de l’Est et continuent de le faire en implantant des usines au Magreb. Tous endroits où ils ont étés où sont accueillis à bras ouverts.

        Hélas, vous connaissez bien mal l’histoire du capitalisme et visiblement vous comprenez mal son fonctionnement et sa nature. Car la vocation à se faire « accueillir » partout dans le monde (comprendre : à piller, à bouleverser les équilibres sociaux, à transformer profondément et à son seul profit les conditions de la production et du commerce) date de bien avant l’écriture de l’Internationale : être « accueilli à bras ouverts » (sous peine de mort, que ce soit par la guerre, par les Troïkas ou par l’isolement absolu) c’est la substance même de ce système, c’est à la fois sa raison d’être et son mode de fonctionnement, et ce depuis les origines.

        En 1848, Marx et Engels (qui critiquaient à tout bout de champ, la chose est bien connue…) écrivaient déjà :

        Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter par tout, exploiter partout, établir partout des relations.
        Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l’adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n’emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe. À la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains. À la place de l’ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations. Et ce qui est vrai de la production matérielle ne l’est pas moins des productions de l’esprit. Les œuvres intellectuelles d’une nation deviennent la propriété commune de toutes. L’étroitesse et l’exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature universelle.

        (Repris d’un commentaire sur le blog de Berryuer, Les Crises).
        « Cet extrait lucide et prophétique du Manifeste communiste (je n’en ai cité qu’un passage) peut se lire ici. »

      5. @ Wladimir 1 janvier 2013 à 09:21

        Hélas, vous connaissez bien mal l’histoire du capitalisme et visiblement vous comprenez mal son fonctionnement et sa nature.

        En m’interpelant ainsi, je vous crois sincère et bien intentionné. Vous pensez que je suis dans l’erreur et vous aspirez à me faire voir les choses comme vous pensez qu’il faut les voir.

        Mais êtes-vous certain de ne pas être vous-même dans l’erreur ? Qu’est-ce qui vous le prouve ?

        Pour mieux me convaincre, vous éprouvez le besoin de vous appuyer sur de grands noms de l’histoire sans mettre en doute le bien fondé de leur discours. Or, sur la base de leur discours, une doctrine politique a été bâtie et mise en application au début du siècle dernier. Au prix de grandes souffrances et de beaucoup de morts, cette doctrine a été appliquée durant de longues périodes en beaucoup d’endroits sur la planète et a concerné des centaines de millions, voire même des milliards d’individus.
        Mais aujourd’hui, d’elle-même et sans imposition ni contrainte venues de l’extérieur, cette doctrine a muté.

        Elle est passée d’un anticapitalisme radical, à l’introduction, en Europe de L’Est, en Ex URSS, en Chine et ailleurs, de pratiques de type capitaliste individuel, mises en œuvre sciemment sous l’impulsion de leaders syndicaux et politiques pragmatiques, se rendant à l’évidence. Le système socialo communiste que la doctrine antérieure promouvait, a généré un retard de développement qui, au final, à nuit au plus grand nombre qu’elle prétendait défendre, tout en favorisant l’oligarchie qui s’est imposée à sa tête.

        Refuseriez-vous de voir cette histoire récente ? Marx et Engels ne pouvaient pas la connaître, parce qu’elle n’était pas encore écrite. Pourtant elle constitue des faits qu’on ne peut nier. Si l’on devait écrire le programme, le logiciel qui modélise l’évolution du monde, il faudrait bien qu’il intègre ces données.

        Ce qui m’amène à ressentir et à présenter les choses différemment de vous et de beaucoup d’autres, c’est probablement le fait d’avoir vécu pendant 74 ans en toute liberté d’esprit, tant en matière politique qu’économique, hormis l’influence d’un certain bon sens, d’un instinct de prudence et de prévoyance hérités du monde de la très petite paysannerie dont étaient issus mes parents. Avant de connaitre et d’intervenir sur le blog de Paul Jorion, j’ai conduit mon existence en essayant de m’adapter aux milieux dans lesquels les hasards de la vie m’ont conduit.

        Autrement dit, il me semble m’être conduit dans la vie et avoir acquis ainsi, une certaine connaissance du monde, par le mode de la découverte simple et naturelle bien plus que sous l’influence d’endoctrineurs professionnels auxquels vous vous référez.

        Il se trouve qu’aujourd’hui, grâce au blog de Paul Jorion et à internet, technologie mise au point et diffusée à partir du symbole capitaliste d’ Occident, les USA, nous pouvons échanger et essayer de rapprocher nos façons de voir.
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_d'Internet

        Ne croyez pas que je sois opposé aux mises en commun indispensables, à condition que chacun y concourt en y apportant le meilleur de ce qu’il peut donner, à savoir sa bonne volonté tout en cherchant, par une approche positive personnelle, à comprendre de lui-même, comment évolue le monde.

        Au stade actuel, je pense que son évolution est surtout dépendante des lois de la physique, par le biais de la biophysique, donc de l’économie et des sciences dures. Les autres, les sciences molles qui sont exploitées en philosophie, en politique, en religion, peuvent aider de façon plus ou moins heureuse, à canaliser le comportement des hommes, sans pouvoir les affranchir des contraintes physiques qui nous gouvernent en final.

        @ vanishing point 1 janvier 2013 à 07:02

        cher jdac, vous faites l’apologie de la Dictature, et vous ne vous en rendez même pas compte…

        C’est ce que vous croyez. Mais nous pourrons être d’accord en disant que c’est la physique qui fait la loi. Faire ou non son apologie ne change rien à l’affaire, si c’est elle qui gouverne la marche du monde.

  10. « Nous prenons une décision, puis nous la mettons sur la table, et nous attendons un peu pour voir ce qui se passe. Si elle ne provoque ni tollé, ni émeutes, parce que la plupart des gens ne comprennent rien à ce qui a été décidé, nous poursuivons – pas à pas, jusqu’au point de non-retour ». Jean-Claude Juncker, président de l’Eurogroupe, 1999.

  11. Pour ceux que l’idée de décroissance, de simplicité, de frugalité, ne fait pas dégobiller: une interview de Serge Latouche sur FC (31/12/12).

    Le progrès technique amène « l’Obsolescence de l’homme » (titre d’un ouvrage du philosophe allemand Günther Anders)

    Le robot remplace l’homme: comme quoi le chômage, n’est pas dû qu’à la fainéantise, à la paresse.
    Cela semble échapper aux intégristes de la religion libérale.

    « Le temps du monde fini commence. » ( Paul Valéry)

    Une société de croissance sans croissance, c’est l’enfer… Une société basée sur l’agression, contre la nature, sur l’agression de tous contre tous.(Serge Latouche)

    « L’âge des limites », ouvrage de Serge Latouche

    On enseigne dans les écoles de commerce « Greed is good! », « Les vices privés, font les vertus publiques. » (Bernard de Mandeville), repris par Adam Smith dans son allégorie du boulanger, du brasseur et du boucher.

    « Le problème, c’est qu’à l’heure actuelle, les techniques sont aux mains des prédateurs. » (Serge Latouche)

    Enfin une considération sur le mot crise:

    Le mot grec Krisis désigne le jugement, le tri, la séparation. Il indique un moment décisif dans l’évolution d’un processus incertain. Il se conclut soit par la guérison, la sortie de crise, soit par une disparition, la fin d’un temps.

    Krisis, veut aussi dire décision, il semble que nos dirigeants soient bien en peine pour prendre de bonnes décisions face à cette « crise ».
    En fait je pencherais pour la seconde acception: disparition, fin d’un temps. L’on rejoint l’idée « d’agonie du capitalisme », jorionienne.

    Cette « crise » marque la fin d’un temps, celle de la croyance en l’absence de limites à notre avidité. Celle de la fin d’une idéologie libérale qui ne prend pas en compte les limites du monde fini dans lequel nous vivons.
    Mais il est à craindre que l’avènement des temps nouveaux, débarrassés de cette idéologie nuisible, ne se fasse sans douleurs. Car la minorité qui a mis en place le système correspondant, à son profit, ne va pas rendre les armes sans combat, vu que le changement (le vrai) lui fera perdre la rente de situation qui est la sienne aujourd’hui.

    Ceci étant:

    Bonne Année 2013! – Happy New Year! – Feliz Año nuevo!

    1. disparition, fin d’un temps

      Ceux qui savent lire savent que les temps modernes sont achevés.

  12. C’est clair la « sensibilité » libérale c’est que le pauvre, est pauvre parce qu’il est paresseux.
    Oh, quelle belle parole. Elle se rapproche de celle-là rapportée par des anciens: L’ouvrier n’a pas besoin d’augmentation, il l’a boirait (1936). Le bourgeois a toujours su trouver les mots qu’il faut pour se faire haïr.

    1. L’ouvrier n’a pas besoin d’augmentation, il l’a boirait !

      Ou il aboierait ? Moins sans doute…

      Je viens de voir les vœux de notre président du changement c’est maintenant et je me dis que finalement rien ne change. Tout va bien, tout es calme, reposé, entendez vous les clochettes tintinnabuler ?

      Je préfère le Derviche Tourneur du regretté Marcel Dadi, ou moins ça laisse un peu d’espoir : tout va toujours plus vite, le changement en moins…

      Bonnes Fêtes de fin d’année à tous, on revient en 2013 pour un scénario assez identique.

      1. Honnêtement, je n’ai pas écouté le ‘direct’ mais, comme Mariano et Angela, François (pas l’auteur de cet article!) a bien dit ‘2013 sera dure ou très dure’
        Donc le ‘scénario 2012’ mais en pire…?
        Joyeuses Pâques quand même !

  13. Je ai pas bien compris les voeux du président… président normal, ou transparent, je ne sais plus dans quel film Lio sortait cette superbe réplique pleine de ressentiments et de tendresse à Luccini, du genre vous êtes nul, transparent, vous êtes une nouille !

    1. Mais il était debout!
      L’affaire est d’importance.
      C’est le nouveau style; ça vous pose un homme…
      Couché devant la finance mais debout devant la FRance.
      Une coquille vide…
      Le degré zéro de la pensée!
      Partout monte la haine, le ressentiment, la peur… et ces vieux relents d’ostracisme qui ne préfigurent jamais rien de bon…
      Et eux ne sentent rien.
      Ils restent debout dans leurs bottes.

      Debout comme Louis XVI devant ses serrures…

    2. J’ai même pas écouté. J’ai bien trop peur que ces paquets de mots colonisateurs m’enjoignent de prendre un véhicule direction néant. Carburant : la merde du diable comme vous le savez. Avec les rats, dans les tranchées, non je tiens pas à renouveler l’expérience me dit mon âme qui tremble comme un jeune et frêle cerisier en hiver. Ils n’auront ni ma sève ni mes fruits ces connards.

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