Billet invité
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Le prochain sauvetage des banques espagnoles s’annonce être un véritable jeu de piste, pour ne pas dire une chasse au trésor. Pour y participer, suivez le guide !
Le FESF (fonds européen de stabilité financière) va dans un premier temps emprunter des fonds aux marchés, avec la garantie des États membres, afin de les prêter ensuite au gouvernement espagnol, qui les prêtera à son tour aux banques afin de les renflouer. Il en ressort un transfert de la dette privée vers la dette publique, si l’on emprunte ce parcours à l’envers.
Mais entre-temps les banques ont souscrit aux émissions obligataires de l’État espagnol destinées à financer sa dette, la BCE leur prêtant les fonds afin qu’elles en aient les moyens. Afin que l’opération soit possible, la banque centrale baissera ses exigences de qualité sur les actifs apportés en garantie par les banques. Si l’on considère les différentiels de taux, l’opération sera profitable pour les banques qui prêteront plus cher qu’elles ont emprunté.
Que constate-t-on à l’arrivée ?
1 – La BCE joue le rôle de la bad bank que le gouvernement espagnol n’a pas créée en récupérant les actifs hypothécaires douteux.
2 – Le renflouement des banques accroit la dette publique espagnole, alors que l’État ne parvient déjà pas à la réduire.
3 – Les banques renflouées sont fragilisées par la détention accrue de cette dette, qui pourrait faire demain l’objet d’une restructuration.
Si la logique qui anime ces dispositions vous saute aux yeux et que vous être parvenus à la fin du jeu de piste, vous êtes le candidat idéal pour postuler à l’Euro working group, l’organisme de haut fonctionnaires qui prépare les réunions des ministres des finances de la zone euro. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez envisager d’entamer prochainement sur un blog accueillant une chronique de la crise du désendettement européen.
Les agences de notations(Mood’ys ce soir) en action:
Moody’s downgrades firms with global capital markets operations.
New York, June 21, 2012 — Moody’s Investors Service today repositioned the ratings of 15 banks and securities firms with global capital markets operations. The long-term senior debt ratings of 4 of these firms were downgraded by 1 notch, the ratings of 10 firms were downgraded by 2 notches and 1 firm was downgraded by 3 notches. In addition, for four firms, the short-term ratings of their operating companies were downgraded to Prime-2. All four of those firms also now have holding company short-term ratings at Prime-2. The holding company short-term ratings of another two firms were downgraded to Prime-2 as well…
Le détail:
http://www.zerohedge.com/news/here-we-go-moodys-comes-out-morgan-stanley-cut-only-2-notches
Bonjour, j’ai deux observations:
1.
Vous dites (je souligne):
Le FESF (fonds européen de stabilité financière) va dans un premier temps emprunter des fonds aux marchés, avec la garantie des États membres, afin de les prêter ensuite au gouvernement espagnol, qui les prêtera à son tour aux banques afin de les renflouer. Il en ressort un transfert de la dette privée vers la dette publique, si l’on emprunte ce parcours à l’envers.
Or il me semble que ces banques (Banxia principalement) doivent être recapitalisées. Elles doivent augmenter leur capital et non leurs dettes, donc cet argent doit être donné par l’Etat espagnol, et non prêté. (Diverses sources, par exemple Evans-Pritchard dans le Telegraph) Oui ou non ?
2.
Vous écrivez:
« 2 – Le renflouement des banques accroit la dette publique espagnole, alors que l’État ne parvient déjà pas à la réduire.
3 – Les banques renflouées sont fragilisées par la détention accrue de cette dette, qui pourrait faire demain l’objet d’une restructuration. »
Les banques renflouées sont fragilisées, certes, mais en plus tous les acteurs qui détiennent encore de la dette souveraine espagnole sont dans ce cas!
*
Pour le reste, je suis d’accord avec vous, c’est une histoire de fou, ces financements en gigogne!
Et la « BCE joue le rôle de la bad bank », oui! Pas à ce seul titre, si je ne me trompe. Les acteurs publics et institutionnels sont gangrenés de mauvaises dettes à tous les étages, jusqu’à la BCE. Il ne reste plus qu’à contaminer le FMI !
Bien à vous !
Le plan n’est pas finalisé, les détails ne sont pas connus. Il s’agit bien de renforcer les fonds propres des banques, mais l’État devra d’une manière ou d’une autre récupérer ses billes.
Ses billes je sais pas, mais le bébé c’est sûr. Ça porte un nom : nationalisation.
Soyons clairs, personne ne veut prêter aux banques espagnoles, ni demain aux françaises et aux autres. La BCE peut guère faire plus pour elles que ce qu’elle a fait via les LTRO, même s’ils peuvent éventuellement les faire rouler un peu en gardant leurs hypothèques plus putrescibles que momifiables. Reste la combine actuelle via le Fesf et la « garantie » des états membres (par ailleurs déjà garants des déposants, ce qui représente beaucoup beaucoup plus que les recapitalisations… je sais je sais, reste « L’Union Bancaire »…).
Je m’interroge kamême sur l’enthousiasme supposé et le sort réservé aux mystérieux prêteurs du Fesf…
Le plan n’est pas OFFICIELLEMENT finalisé mais , depuis des siècles , il porte un nom : c’est de la pure cavalerie !
« Si la logique qui anime ces dispositions vous saute aux yeux et que vous être parvenus à la fin du jeu de piste, vous êtes le candidat idéal pour postuler à l’Euro working group, l’organisme de haut fonctionnaires qui prépare les réunions des ministres des finances de la zone euro ».
Tout ceci ressemble à une parodie des Shadoks, en pas rigolo.
Pour ma part, la réponse à tout ceci est claire : » Ga, bu, zo, meu ! ».
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0202129878038-l-aide-a-la-grece-ne-coute-rien-a-l-allemagne-336368.php
Merci beaucoup pour cet article qui une fois de plus va à l’encontre de la Novlangue en usage actuellement, « le sauvetage des Grecs nous coûte de l’argent ».
On aimerait bien que ce proverbe un jour finisse par ne plus avoir à être cité, mais une fois de plus, « le malheur des uns fait le bonheur des autres. »
Ils y en a qui, en lisant l’article, doivent rire jaune quand même …
Excellent Garorock. Je cite :
Il serait intéressant de comparer le taux moyen payé aujourd’hui par les €zonards sur la totalité de la dette publique de l’eurozone avec celui de 2009…
Euh… sans ergoter sur les détails du mécanisme, c’est une imprerssion que j’ai, ou on dirait bien un copier/coller de ce qui s’est passé il y a 2 ans avec la Grèce? (avec l’efficacité que l’on connait)
Ce qui est amusant dans cette histoire c’est que l’Italie va s’endetter encore plus pour sauver l’Espagne.
La banque espagnole « saine » qu’a la dette espagnole, elle ne devrait pas être intéressé au sauvetage de Bankia (banque Madrid-Velencia-PP au pouvoir). Après le 1er juillet le MES peut aller au secours de Bankia/Espagne. Toutefois les crédits MES sont prioritaires (senior). Les banques avec la dette d’un Etat espagnol plus endette encore, et « junior », essayeront de se défaire de la dette et la prime montera. On nous dit que Bankia …. est too big (sauver le système financer) et c’est tout le contraire, les banques “saines” partiraient. Elles devraient rejoindre les indignés et demander la faillite de Bankia tout de suite.
Moi je veux bien jouer avec eux (les fonctionnaires) avec le salaire et les avantages…
Ce n’est plus une crise, c’est un AVC.
Quel est le but final de ce cirque? Sont-ils aveugle et sourds ou incompétents, voire les deux?
Qu’espèrent-ils? Une révolution? Je ne suis pas du tout expert, j’ai quelques bases sur le fonctionnement mais tout cela finira mal et les Etats européens s’unissant en fédération comme aux USA n’arrangera rien, cela ne fera que retarder l’échéance à mon avis. La seule solution, c’est l’annulation des dettes souveraines et l’adoption d’un nouveau système qui exclut les banques commerciales des emprunts d’Etat.
Hi,
Peut-on préciser, combien, sur le montant total des « aides » à la Grèce, combien donc arrive réellement dans l’économie du pays ? Merci.
Bossuet. Les 105 milliards d’haircut en tous cas ceux-là ils sortiront plus de l’économie grecque. La part des aides qui ne reste pas dans l’économie grecque c’est d’abord les intérêts sur la dette détenue par des non-résidents, plus évidemment le pognon des grecs protégé par ces aides qui préfère l’air frais, la pierre ou les coffres de Londres, Berlin ou Genève.
en ajoutant le futur marché commun transatlantique te transpacifique en plus de l’alena la finalité de tout ça , le dollar pour tout le monde ?
et que comprendre de l’allemagne qui fait le jeu de Bruxelles par sa politique économique ???
Tiens, au fait François, est-ce que vous avez vu passer ce chiffre tout bête mais plein d’enseignement de l’Insee qui nous dit que la grande perdition aurait coûté 140 milliards € à l’économie française sur les trois années 2009/2010/2011 ?
Soit 2,3% du Pib par an en moyenne « seulement ». Soit 46 milliards. Je sais, les effets de seuil, plus les coûts sociaux, plus les pseudos relances, etc, mais que 140 milliards de pertes directes sur l’économie sur 3 ans provoquent un déficit public cumulé dette comprise de 380 milliards sur ces trois mêmes années (contre 160 milliards sur 2006/2007/2008), c’est assez… comment dire…
Ah oui, autre chose : entre 2000 et 2011 le total des dépenses publiques (avant service de la dette) a augmenté de 51%. Les recettes publiques sur la même période ont augmenté elles de seulement 41%.
La charge de la dette ? C’est en 2008 et en 2000 qu’elle pesait le plus en proportion des recettes, à respectivement 5,9 et 5,7%. Pour 2009 c’était « que » 5%, pour 2011 5,5%. Merci pour les taux bas messieurs d’la Bce et des marchés…
http://france-inflation.com/dette_publique_france_1950.php
La compréhension des folies en cours et le constat de leurs conséquences peut prêter à rire ou à pleurer c’est selon. La réunion des quatre exécutifs n’est pas non plus de nature à apporter du poids sur le plateau de l’optimisme puisqu’il s’agit ni plus ni moins de poursuivre dans la voie de la névrose psychotique. Autant réunir la famille Adams. Les cadrans des détecteurs de courage et de lucidité restent muets. La logique européiste se poursuit sans airbag, ni frein, volant bloqué et certains même assis à l’arrière ordonne encore d’accélérer pour accéder au fédéralisme source de nos béatitudes futures. Une escroquerie supplémentaire… Le moment de l’impact qui se rapproche, va faire très mal. Suivant les indicateurs (Taux d’emprunt à 3 ans, 5 ans 10 ans), les courbes, la fin de l’été devrait se clore par un joli feu d’artifice. La nationalisation de fait même par morceau du secteur bancaire n’est pas une option. L’union bancaire que tant appelle de leurs voeux se fera certes mais sûrement pas à la sauce néocons ou libérale c’est selon. La nationalisation du secteur bancaire par les Etats avec mise sous tutelle de la BCE s’imposera sûrement à l’échelle européenne avec de pair la restructuration de la dette publique c’est à dire son effacement pur et simple. Les retraités anglo saxons et nord américains vont faire la gueule. La dinde du Thanksgiving 2012 aura un goût de faisandé. La Grèce et son pseudo gouvernement souhaitent jouer les prolongations, l’Espagne est au bord du coma sans évoquer les pays périphériques comme Malte, l’Irlande… L’Italie va sérieusement entrer dans l’arène… Fin juin 2012, le bricolage et l’improvisation se poursuivent… Faut que je remette les mains sur ma boite de Lexomil, une bonne rasade de Bourbon et le communiqué final de la bande des quatre m’apparaitra plus que jamais triomphant….
Est-ce que les fonds levé par le FESF (ou le MES d’ailleurs, j’ai la même question) sont comptabilisés dans la dette des états qui garantissent le dit fond. Par exemple, si le FESF lève 100 milliars pour les reprêter à l’Espagne, est-ce que la dette allemande augmente de 29 milliards (je crois que l’Allemagne est « membre » du FESF à hauteur de 29%)?
Matthieu, à priori non. Des garanties ne sont pas des dettes. Pas plus au sens de Maastricht je pense. C’est des engagements hors-bilan quoi. Sinon pourquoi ne pas inclure la garantie étatique des dépôts bancaires dans les dettes publiques tankonyé, n’essepa ?
OK merci, l’analogie du hors-bilan est parlante.
In fine c’est une très longue chaîne entre « les marchés » et les banques espagnoles. La solution la plus simple serait évidemment que les marchés achètent directement des obligations des banques.
Quel est le taux que devraient concéder les banques espagnoles sur les marchés? (disons 40%) A quel taux le FESF lève-t-il des fonds sur le même marché? (disons 3%) En première approximation, le différentiel est le cadeau que les contribuables européens (et la structure de la longue chaîne détermine quelle contribuable assume quel part) font aux banques. Donc par ce montage les contribuables européens donnent (et c’est bien un cadeau, pas un prêt) quelques dizaines de milliards aux banques espagnoles.
Je ne suis personnellement pas contre la solidarité européenne en soi, mais j’aimerais qu’on dise clairement ce que l’on fait.
Mathieu ,
Décapante constatation . Mais ne vous êtes pas encore rendu compte que depuis 4 ans , vos représentants , non solum ne vous disent rien sed etiam vous endettent sans vergogne sans que vous voyiez l’argent emprunté passer par vos paumes ? Vous êtes comme monsieur Jourdain , charitable sans le savoir , à un degré qui vous vaudra sûrement la canonisation !! Mais soyez-en certain , le Ciel vous le rendra au centuple , dans l’au-delà .
Ite missa est . Amen … puisque le troupeau se laisse gentiment conduire vers le bord de la falaise .
Pas besoin d’être dénigrant, monsieur-je-sais-tout (d’ailleurs, si vous n’êtes pas dans le troupeau, expliquez-moi ce que vous faites qui justifie de ne pas vous y compter).
Il n’est pas de tout évident de voir quel est le coût réel pour les contribuables européens de ce prêt de 100 milliards. Est-ce 1 milliard? 3? 10? 30? 100? Cette question est loin d’être aussi évidente que vous le suggérez.
Sous le titre « Pour un plat de lentilles », j’avais écrit le texte ci-dessous en octobre 2008, publié dans le Monde des 2 et 3 novembre :
« C’est beau la finance. Les banques, méfiantes, n’osent plus se prêter les unes aux autres. Alors l’Etat va se porter caution de leurs prêts, et pour avoir les milliards nécessaires à de telles opérations, il va emprunter. Emprunter à qui ? Aux banques naturellement. Celles-ci vont donc, tour merveilleux, se prêter à nouveau de l’argent les unes aux autres grâce… à l’argent qu’elles auront elles-mêmes prêté à l’Etat pour servir de caution à leurs prêts. Ce sera le même argent bien sûr, mais cet argent qu’elles ne se prêtent plus, elles se le prêteront à nouveau, car il aura entre-temps reçu l’onction suprême, celle de l’Etat. C’est beau la finance.
Comme Ésaü affamé vendant son droit d’aînesse à Jacob pour un plat de lentilles salvateur, l’Etat paniqué n’est-il pas en train de vendre sa souveraineté au Marché pour un plat de quelques centaines de milliards ?
Ne sommes-nous pas en train de brader notre qualité de citoyen pour assouvir notre faim de consommation ? »
Pour un profane, ce n’était pas si mal vu, non ?
Comme on ne peut rien vendre deux fois, que nous avons vendu notre souveraineté au Marché (c’était il y a bientôt 4 ans déjà…), que nous ne pouvons donc plus lui vendre, il ne nous reste plus qu’à faire semblant d’en détenir encore quelques fragments, et à nous perdre dans ces mécanismes qui se mordent la queue…
Je sens que cette notion de jeu va susciter des vidéos sur le trouble jeu de la BCE au service des banques, genre « je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier qui coulera… ».
Moi, ce qui me frappe c’est le fait qu’on est toujours dans une enceinte bien fermée au monde. Jamais les protagonistes – au moins la BCE – ne demandent l’avis, et encore moins l’intervention des citoyens.
Pourquoi n’y aurait-il pas par exemple un questionnaire de Draghi portant sur des mesures et/ou le fonctionnement de sa Banque adressé au 400 millions d’européens ?…Les résultats pourraient induire des changements, ou être consultatifs, mais en tous cas ils donneraient l’impression que la BCE est citoyenne, et légitime suivant la participation et l’adéquation des réponses. Ce n’est aujourd’hui pas le cas. Le coût, en regard du salaire annuel non-imposable de la patronne du FMI, serait tout à fait acceptable.
Le mood de la BCE est exactement celui de l’activiste d’extrême-droite qui avait réussi à s’introduire à l’Elysée : le mépris autiste. On ne prend même pas, apparemment, conscience qu’il y a des conséquences, que le jeu n’est pas à somme nulle et qu’en bout de chaîne, quand la BCE aura réussi à mettre sous couvert des états une partie des créances pourries des escrocs financiers, quand elle aura fait partir en fumée le reste, en endettant les états pour des dizaines d’années, en écrasant leur fonctionnement pour la même durée, ce qui fera le lit de la peste brune, il y aura des dégâts sociaux et politiques immenses.
Alors, ces aristocrates dégénérés nous répéteront soit « vous n’avez pas bien compris », soit « vous n’êtes pas raisonnables ».
Alors, il y aura encore un gros paquet de crétins pour les croire et un gros tas de vendus pour les servir, si on continue à jouer le jeu.
Jeu de piste ou de cash-cash ?
Une créativité débridée :
Une idée serait alors de combiner obligation synthétique, fonds d’amortissement et restructuration de certaines dettes pour faire disparaître du marché les obligations souveraines nationales telles que nous les connaissons aujourd’hui. En-dessous de 60% du PIB, les obligations nationales seraient combinées dans les obligations synthétiques, selon une clé de répartition fonction du stock de dette existant (certains pays affichant encore une dette inférieure à 60% du PIB) ; au-delà, elles entreraient dans le fonds d’amortissement. Sur le marché ne s’échangeraient alors plus que deux sortes de titres : des titres synthétiques (sans garantie mutuelle) et des titres du fonds d’amortissement (avec garantie mutuelle), ces deux types d’actifs pouvant être refinancés auprès de la BCE.
http://www.telos-eu.com/fr/europe/economie-europeenne/euro-comment-eviter-la-catastrophe.html
Il me semble que c’est Paul JORION qui parlait récemment d’Ouroboros. C’est exactement cela.
Tant que le pas décisif vers un fédéralisme solidaire n’aura pas été fait d’un coté par la France de l’autre par la RFA pour se rejoindre, il n’est pas prêt de recracher sa queue.
Jeu de piste pour essayer de sauver ses quelques « économies »…
Me demande si ce n’est pas le LEAP qui prévoit que les retraites par capitalisation vont s’ « évaporer »…
Encore eut-il fallu qu’elles aient existé un jour sous une autre forme que la promesse.
Ca fait combien d’années que le LEAP prévoit un effondrement généralise, mieux, l’attaque de l’Iran par les vampires à bannière étoilée dans les deux mois qui viennent ?…
il se vérifie invariablement que la réduction de la dette est une impossibilité technique, quelles que soient les voies choisies.
Cela tient au fait que le capital monétaire n’est placé que moyennant promesses d’intérêts qui s’ajoutent au capital prêté pour générer ainsi un mouvement de croissance exponentielle:
Les intérêts s’ajoutent au capital pour générer les intéreêts des intérêts (ou intéreêts composés.
Sans abandon de créances, rien ne permettra ajamis de réduire la somme globale de la dette, car sa croissance est le corollaire strictement symétrique de la croissance du capital monétaire sous forme d’épargne ou avoir monétaire.
Un pays ne pourra réduire sa dette sauf à avoir sa balance commerciale excédentaire, et, dans ce cas même (le cas de l’Allemagne), cela ne réduit en rien la dette publique, cela obtient simplement que l’endettement reste davantage refinancé par les nationaux.
Mais la mécanique de la croissance de la dette reste bien la même qu’ailleurs.
Alors, sans l’émission d’une monnaie sans intérêts, il n’y aura jamais un retour en arrière.
Je fais remarquer que l’émission à 0% par les banques centrales ne suffit évidemment pas, car, comme le fait remarquer Leclerc, les banques ne peuvent prêter qu’à des taux au-dessus, quelle que soit la source du financement.
Sans SMT, aucune solution ne semble plausible.
Un peu hors sujet, mais bon….des nouvelles de nos amies les banques: la Barclays Italia vient de bloquer toutes les cartes de crédit des habitants des zones touchées par le récent séisme en Italie, sous prétexte que ces clients, dans la mesure où ils pourraient avoir perdu leurs maisons ou leur travail, n’auraient plus été en mesure de couvrir leurs dépenses…..elle n’est pas belle, la vie?
source: La Repubblica
bon week end!
Pas du tout hors sujet, Marx.
Les retraits sont de plus en plus limités partout dans le monde. Ce qui est normal vu que les banques sont attaquées sur tous les fronts.
Elles font donc de la prudence en plus de ce dont a parlé Mr Jorion à propos des banques US qui ne prêtent maintenant plus qu’aux riches. J’avais évoqué cet aspect il y a environ un an sur un sujet sur les milliardaires en constante augmentation. Derniers clients solvables.
En fait, nous allons pouvoir comparer le système financier à un tube cathodique de piètre qualité : parfois, il implose.
…En tout cas, pour la Barclays, vu le barouf, ils font machine arrière invoquant « une errreur technique » ( vous savez, les ordinateurs, tout ça, c’est compliqué, capricieux…) et assurent leurs chers clients de leur compassion et leur profond dévouement…
http://bologna.repubblica.it/cronaca/2012/06/22/news/sisma_carte_di_credito-37744572/?ref=HREC1-11
On vit une époque formidable! j’avoue avoir pas mal travaillé sur la gestion de crises majeures taille XXL en sécurité civile, mais alors ce genre d’effet domino, je n’y avais jamais songé!
Pour Info:
Pietro Grasso, le procureur de la direction italienne anti-mafia, a déclaré aux parlementaires : « La crise économique rend les groupes criminels encore plus puissants car ils ont de l’argent liquide, de l’argent frais et dispo, et pas seulement en Europe, mais dans d’autres pays où les économies sont fragiles et où ils peuvent influencer les politiques. »
Sur la même ligne, signale EUobserver.com , Jean-François Gayraud, commissaire divisionnaire français spécialiste en géopolitique du crime organisé, qui a déclaré : « Nous voyons en Europe une criminalisation généralisée des structures financières au sein du marché intérieur. » Ce phénomène pose une « question existentielle » pour certains pays où cela a « transformé » la politique nationale et les marchés financiers, ajoute-t-il.
EUobserver note que cet état de fait n’est pas nouveau, citant les propos de l’ancien directeur de l’office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) Antonio Maria Costa qui, en fonction lors de la crise bancaire de 2008, avait déclaré que « l’argent des trafiquants de drogue injecté dans le système financier avait sauvé les banques de la crise financière » .
EUobserver mentionne aussi que le criminologue français Michel Koutouzis, qui a mené des investigations pour le compte de l’UE et de l’ONU, a écrit dans son nouveau livre Crime, trafics et réseaux que le crime organisé investit de plus en plus dans les obligations souveraines.
Toutefois Koutouzis a déclaré à EUobserver que la création de cette nouvelle commission est représentative de l’étendue du problème : « La méthode préférée des autorités est d’observer, d’étudier, de créer des commissions et de nouvelles institutions. Ils savent déjà ce qui se passe mais personne ne veut passer à l’action. »
Vendredi 22 juin 2012 :
Merkel ne plie pas face aux demandes des pays du sud de la zone euro.
Pour la chancelière allemande, la recapitalisation directe des banques par les fonds de secours « viole les traités ». La chancelière rejette aussi toute intervention de la Banque centrale européenne ou des fonds de secours pour racheter les obligations des Etats en difficultés, alors que Mariano Rajoy et Mario Monti sont pour. Elle ne veut pas, non plus, entendre parler des euro-obligations, dont François Hollande continue de demander la mise en place « avant dix ans ».
http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/06/22/merkel-ne-plie-pas-face-aux-demandes-des-pays-du-sud-de-la-zone-euro_1723453_3214.html?google_editors_picks=true
article de Quatremer, l’Europhile béat..
Zone euro : ce que veut Berlin
http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2012/06/zone-euro-ce-que-veut-lallemagne.html
Citation:
« mon
impression est que l’Allemagne est bien plus ouverte à cette idée d’un
abandon de souveraineté que beaucoup de ses partenaires », ironise le patron de la Buba… Pointant clairement la France, il note que « les
avocats d’une responsabilité financière commune sont souvent les mêmes
qui refusent de renoncer à leur souveraineté budgétaire et économique »,
ce qui est bien sûr totalement contradictoire. Pour Weidmann, il faut
accepter, d’une part, de se soumettre soi-même à des règles budgétaires
contraignantes et, d’autre part, de transférer une partie de sa
souveraineté économique au niveau central. Le patron de la Buba estime
que cela sera douloureux : plus on intégrera, moins il y aura de place
pour des différences marquées notamment en matière de sécurité sociale
ou de négociation salariale. Et de rappeler que si les dépenses
publiques atteignent 56 % du PIB en France, elles ne sont que de 46 % en
Allemagne ou encore que Berlin vient de faire passer l’âge de la
retraite à 67 ans alors que Paris vient de la ramener de 62 à 60 ans
pour certaines catégories… Autant de divergences qui ne seront plus
possibles dans une Europe intégrée, avis aux amateurs.
Pour
Weidmann, la discipline budgétaire devra être assurée non par la
Commission européenne qui a été incapable de voir venir la crise, mais
par une « nouvelle institution de la zone euro ». Il propose que si un État ne respecte pas la discipline commune, « sa souveraineté nationale (soit) automatiquement transférée au niveau européen »
afin d’augmenter les impôts ou de réduire les dépenses. Le patron de la
Buba se rallie explicitement à la proposition de Jean-Claude Trichet
d’un « fédéralisme d’exception » qui permettra, tant que les
règles communes sont respectées, de respecter la souveraineté nationale
et de laisser une marge de manœuvre à chacun. Si les États de la zone
euro acceptent ce schéma, alors et seulement alors on pourra mutualiser
les dettes publiques ou créer une garantie commune des dépôts des
ménages (7500 milliards d’euros pour la zone euro). Pour Weidmann, il
faudra bien sûr donner une « légitimité démocratique »
à ce saut intégrateur, qui passera par la modification des traités
européens et des constitutions nationales, en demandant leur avis aux
peuples. Car « créer une responsabilité financière commune sera un pas irréversible » et il ne sera plus question de modifier les règles du jeu par un simple vote à la majorité qualifiée.
dans les commentaires
Citation:
Parler d’abandon de souveraineté à propos de l’Allemagne est absurde.
Merkel n’a pas de souveraineté à abandonner, puisque les règles
budgétaires qu’elle veut imposer, l’Allemagne a pris la précaution de se
les imposer d’abord à elle-même. Il s’agit donc bien d’imposer les
règles de souveraineté de l’Allemagne à, notamment, la France.
Faudrait quand même pas oublier que ce débat en termes budgétaire ne
se fait pas dans n’importe quelle monnaie. Il s’agit de l’euromark,
imprimé à Francfort, par la BundesBank Centrale Européenne.
« Pour Weidmann, la discipline budgétaire devra être assurée non par
la Commission européenne qui a été incapable de voir venir la crise,
mais par une « nouvelle institution de la zone euro ». »
Laissez-moi deviner: une institution installée en Allemagne, dirigée par un Allemand désigné par Merkel?
CQFD
Bon juste je découvre qu’il manquerait un « s » à hauts fonctionnaires…
Mais surtout, ce que je comprends, c’est que pour emprunter, il faut emprunter… et c’est bien le problème car le chemin qu’on emprunte pour emprunter est payant à tous les coups.
La seule chose : a-t-on penser à construire une guérite ? Je veux dire une guérite sur le chemin pour abriter le péage, ceci pour faire payer ce qui empruntent le chemin de l’emprunt. Cela s’appellerait une autoroute de l’argent où l’on fait payer le passage pour justement pouvoir payer la guérite…
Vous me suivez ?