L'actualité de la crise : LES LIGNES SE BRISENT, par François Leclerc

Billet invité.

Le gouvernement espagnol est au bout de son rouleau et ne va pas pouvoir longtemps tenir son refus obstiné de toute aide financière. Ce matin le taux espagnol à 10 ans grimpait à 6,451%, le spread avec l’Allemagne dépasse les 509 points de base, et la prime d’assurance des CDS atteint 556 points de base. Le marché est vendeur et il n’y a pas d’acheteur !

L’action de Bankia a dévissé jusqu’à 29%, en dépit d’un sauvetage rocambolesque annoncé hier et de l’injection de 19 milliards d’euros reposant sur un expédient. Ne pouvant émettre de la monnaie, et le Fonds de garantie (Frob) n’étant plus en mesure d’emprunter sur les marchés, vu les taux demandés, l’État espagnol a annoncé vouloir émettre de la dette pour l’injecter dans BFA, la maison mère de Bankia, qui pourra ensuite l’échanger contre des liquidités auprès de la BCE…

S’appuyant sur une source gouvernementale non identifiée, le quotidien El Mundo se fait ce matin l’écho d’une demande de sauvetage imminente, qui pourrait être dirigée soit vers les autorités européennes, soit directement vers le FMI. L’État est en effet pris à la gorge par la situation de trois banques qu’il a placées en tutelle, qui réclament une injection de 30 milliards d’euros (CatalunyaCaixa, NovacaixaGalicia et Banco de Valencia).

L’Italie a procédé ce matin à des émissions de dette à 2, 4 et 5 ans et a atteint son objectif de 4,5 milliards d’euros, mais elle a du concéder des taux à la hausse de 4,03% à 4,6%. Demain et après-demain, l’Italie procédera à des émissions à moyen et long terme…

72 réponses sur “L'actualité de la crise : LES LIGNES SE BRISENT, par François Leclerc”

  1. J’attends juillet, après les élections, mois où la France va devoir « pomper » 30 milliards d’€ sur le marché…

    Zut, ça y est, j’ai perdu mes 80 points en un seul coup! 🙂

  2. Bonjour
    Le bateau prend l’eau de toute part, mais l’orchestre joue toujours!!
    Bientôt, ce sera : »plus près de toi mon Dieu, plus près de toi……
    Même les blogeurs font la sieste
    A bientôt

  3. Moi aussi j’aimerais bien émettre un emprunt d’un milliard à 5% que je ne compte pas rembourser, sauf peut-être les 5%, mais je ne sais pas comment faire, quelqu’un sait?

    1. Ben, comme je dis à mes étudiants.

      Fôvoir ça plus comme du marketing que de la prise de chou actuariel.

      Moyennant des fees d’émissions qui permettent de rémunérer quelques honnêtes gens comme des copains et moi, on peut te permettre d’entuber quelques bouricots. Chouf at the Facebook IPO.

  4. Malgré tout, la bourse repart à la hausse aujourd hui portée par l’espoir d’une élection « positive » en Grece.
    Il semblerai que la droite repasse devant le parti d’extrempe gauche dans un dernier sondage.
    Pour autant, lors des dernieres élections, la droite était arrivée première et syriza second; et la constitution d’un gouvernement n’a pas put être possible.

    Une nouvelle tentative de constitution pourrait elle aboutir cette fois ci excluant carrement Syriza? Cela semble difficile car le parti d’extrême gauche est quand meme crédité de 20,1 à 26% des votes et devrai avoir un poids conséquent pour la formation d’un gouvernement.

    Si quelqu’un pouvait m’éclairer sur les probabilités de formation d’un gouvernement pro austérité….

      1. Une réponse via le blog de Mélenchon qui explique que ce n’est pas le cas
        D’ailleurs, je recommande la lecture (un peu longue) du billet du 23 mai. Un Jorion ou un Leclerc y retrouverait certains de ses petits…

        Alexis Tsipras est le premier de cordée de la coalition Syriza. Syriza peut être comparée au Front de Gauche. A ceci près, entre autre chose, qu’un parti communiste sur deux que compte le pays n’en est pas membre et qu’une scission a eu lieu qui en a vu partir un groupe qui penchait pour un accord avec le Pasok. Le Pasok est le parti socialiste grec. Personne ne parle du Pasok en Grèce comme d’un parti de gauche. Ni même lui. Même si son chef est bien le président en exercice de l’internationale socialiste. Ce parti-là est plutôt tribal et propriété personnelle de quelques familles où l’on se succède de père en fils. C’est le cas de Georges Papandréou, fils de Andréas Papandréou et petit-fils de Georges Papandréou, trois générations de Papandréou ayant été Premiers ministres de leur pays. Sexy, n’est-ce pas ? En Grèce, la gauche c’est Syriza. Hors des frontières grecques Syriza devient « d’extrême-gauche », de « gauche radicale » et même « d’ultra gauche » selon le degré de malveillance ou d’ignorance du commentateur. La coalition Syriza recueillait 4,6% des voix en 2009. Aux dernières élections elle a recueilli 18% des suffrages. Aux prochaines en juin prochain elle est créditée de 28% des intentions de vote. Donc elle est annoncée comme la première force politique en Grèce. Alexis devrait donc gouverner son pays dans un mois. Cette nouvelle est un cauchemar pour les gouvernements autoritaires. Toute l’Europe du fric est tétanisée.

      2. Syriza peut être comparée au Front de Gauche. A ceci près, entre autre chose, qu’un parti communiste sur deux que compte le pays n’en est pas membre et qu’une scission a eu lieu qui en a vu un groupe qui penchait pour un accord avec le Pasok.

        Pas gentil pour Tsipras ça. Traduction : « Nous y’en a comme Syrisa mais en plus nous y’en a plus fort qu’eux, pasque nous y’en a avoir tout le Pcf avec nous et pasque chez nous pas de scission de social-traitres qui font ami-ami avec le PS. »
        Ah bon ? Ça s’est bien passé la coordination unitaire PC/PdG pour les accords de désistement avec le PS ? « Qu’une tête qu’on voit au FdG ! » Qu’une gueule ouais…

      3. demobilier, vigneron, et al.:

        « Le Pasok n’est pas un parti socialiste de type européen, le Pasok est un parti de type baasiste » , a écrit je ne sais plus quel commentateur grec, en priant ses lecteurs de bien se le mettre dans le crâne.

        Ah oui, c’est Panagiotis Grigoriou, dans son blog en français, Greek Crisis:
        « C’est déjà le cas du PASOK ici, qui, d’ailleurs, s’apparente davantage à un parti baasiste qu’au PS français ou au SPD allemand, je le précise encore une fois pour ceux qu’il ne l’auraient pas encore compris. »

      4. Leboutte, faut qu’il arrête le chichon Grigoriou; le PASOK apparenté au Baas de Bachar ou Saddam, faut pas pousser. Clientèliste, clanique, voire semi-mafieux à l’extrême limite, soit, baassiste ? alors moi j’suis un guitaar-hero.
        Ps : par contre, le FdG avec sa doctrine défendant le socialisme français, l’Europe pan-française, anti-atlantiste, laïcard, hyper-personnalisé et tout et tout…

      5. Bah ! mon pauvre Leboutte mais c’est dans tous secteurs et partout «qu’on fait en famille», tout, même les mouflets.

      6. Ses nombreuses propositions en faveur de l’immigration sont indéniablement d’extrême-gauche selon les critères français actuels de classement.

    1. J’aurais tendance à dire que vu les sondages, les chances sont de 1/2 … sans risque de me tromper.

      Mais quant bien même un gouvernement soit formé, il va falloir prendre les mesures d’austérié et les faire appliquer.
      Ce qui ne sera pas la chose la plus aisée et que de surcroit ces mesures ne tuent pas le malade définitivement.

      De plus, alors que les digues craquent de partout, la dernière étant la digue espagnole, l’été risque d’être chaud dans l’europe du Sud.

  5. Les lignes se brisent, cela ne les empêchera pas d’ériger de nouvelles phrases garde-fou. Lesquelles ?.

    Un peu comme pour FL, qui doit creuser toujours plus profond pour dégotter un titre…

    Bref, comment, pour les responsables européens et autres, ne pas entrer dans le grotesque ?.. Parce qu’être incompétent, peu honnête, stupide… à la limite ça passe. Mais ridicule, risible, ubuesque….

  6. Parler de la Grèce ce serait presque évoquer le passé tant les évènements s’accélèrent… Le présent c’est la situation espagnole…Et là, ce n’est plus d’accélération dont il faudrait parler mais d’emballement. A ce rythme, ils vont assécher la BCE déjà comateuse. L’obstination d’Angela est intenable sauf à ne pas envisager le big bang. A lire les analyses et les informations qui nous parviennent, ce n’est pas seulement la zone Euro qui est menacée mais l’EU même dans son projet. La fuite en avant serait l’option fédérale qui ne résoudrait rien sur le fond, qui ne permettrait même plus de gagner du temps. Les abandons de souveraineté que cela exige et les mises sous surveillance des budgets nationaux sont de nature à aggraver une austérité qui étouffe, qui étrangle les pays dans la tourmente.
    Il y a 300 députés à la Vouli, le Parlement grec. Une prime de 50 sièges est
    réservée au parti arrivé en tête.
    Seuls les partis ayant obtenu au moins 3% des voix sont représentés au
    Parlement.

    NOUVELLE DÉMOCRATIE, droite, dirigé par Antonis Samaras. Soutient les plans
    européens d’aide à la Grèce. 26,5%
    SYRIZA, Coalition de la gauche radicale, dirigée par Alexandre Tsipras.
    Opposé aux plans européens d’aide. 26,0%
    PASOK, Mouvement socialiste panhellène, dirigé par Evangelos Venizelos.
    Soutient les plans européens d’aide. 15,5%
    GRECS INDÉPENDANTS (GI), issus des rangs de Nouvelle Démocratie. Opposé aux
    plans européens d’aide. 7,5%
    PARTI COMMUNISTE GREC (KKE) Opposé aux plans européens d’aide. 5,0%
    GAUCHE DÉMOCRATIQUE (GD), dirigé par Fotis Kouvelis. Opposé aux plans
    européens d’aide. 5,5%
    AUBE DORÉE, extrême droite de type néo-nazie . Opposé aux plans européens
    d’aide. 5,5%
    Donc aucune majorité.

    1. C’est comment qu’il disait le Chancelier Maupeou lorsque Louis XVI mis bas toute sa réforme des parlements et l’institution de juges salariés de l’Etat ? : « J’avais fait gagner au roi un procès de trois siècles. Il veut le reperdre, il est bien le maître. » « Il est foutu… »…

  7. Après Bankia, et malgré le naufrage financier auquel on est en train d’assister, d’autres en Espagne demandent au gouvernement de l’argent pour les banques: Botín (le pdg du Banco Santander), A.Mas, le président de la Catalogne, et Feijóo, le président de la Galice, qui ne veulent pas que leurs Caisses d’épargne soient nationalisées et que donc leurs vaches à lait soient finies. Le degré de cynisme des politiciens et des banquiers espagnols atteint des sommets.

    http://www.elconfidencial.com/economia/2012/05/28/presiones-de-mas-y-feijoo-para-que-sus-cajas-reciban-mas-dinero-y-no-sean-subastadas-98845/

  8. On peut être inquiet de ce qui se passe en Espagne en ce moment: Rajoy vient de déclarer qu’il n’y aura pas de « rescate » (sauvetage) du système bancaire espagnol. Et quand on se rappelle qu’il a quelques semaines, juste avant les 23 Mds € de Bankia, il avait dit qu’il n’y aurait aucun euro d’argent publique pour les banques… ( « no habrá ni un euro de dinero público para la banca »)…
    http://economia.elpais.com/economia/2012/05/27/actualidad/1338153728_192597.html

    1. L’artiste travaille sans filet. Lors de sa conférence de presse, Mariano Rajoy a péremptoirement déclaré que le sauvetage de Bankia n’aura « aucun impact » sur le déficit. Lorsqu’il a été questionné sur celui qu’il aura sur la dette, il a répondu : « ne partons pas dans des élucubrations ». « Ô temps, suspend ton vol ! »

    1. « Les possédants ont déjà fait sortir le maximum d’argent du pays. Ils espèrent qu’une sortie chaotique leur permettra de renforcer leur pouvoir sur l’économie du pays, et d’ores et déjà ils rachètent les biens des classes moyennes brutalement appauvries par la politique du mémorandum. Dans les conditions qui s’annonce, la sortie de l’euro sera l’occasion d’une immense redistribution de la propriété aux profits des quelques-uns qui ont déjà sécurisé depuis plusieurs mois leur fortune. »

      On s’en doutait … et même on se doute qu’il en soit de même pour chaque pays de la zone euro.

      Je ne crois pas à la volonté de faire baisser la dette par la restriction des salaires, tout simplement parce que les Allemands qui le préconisent savent très bien que cela entraînera de manière significative la consommation.

      En revanche, je crois que c’est le moyen qu’a choisi l’Allemagne et ses disciples pour redistribuer les biens des Européens à bon compte.

      Reste à savoir si ce ne sera pas le dernier coup avant que la mèche ne s’allume irréversiblement. Difficile de faire accepter à une masse importante de la population de perdre ses biens avec sa bénédiction.

      … mais cela n’engage que moi bien entendu …

      1. En revanche, je crois que c’est le moyen qu’a choisi l’Allemagne et ses disciples pour redistribuer les biens des Européens à bon compte.

        Pire que Sapir ? On a bien sûr sur BJ ! Edith déjà.
        Ps : remarquez la phrase étonnante de Sapir : «Les possédants ont déjà fait sortir le maximum d’argent du pays.» Doit on en conclure que d’après Sapir les 30% des depots bancaires grecs déjà envolés sont un maximum déjà atteint ? Bonne nouvelle, puisque le reste ne devrait plus pouvoir ou vouloir bouger alors. Rares les notes optimistes chez le Maître. Ça lui aura échappé sans doute…

      2. Vigneron, vous devriez vous associer à Charles A.
        A vous deux, la triplette gagnante pour la mauvaise foi,
        la perception biaisée et les procès d’intention.

        Gardez-vous à droite, gardez-vous à gauche.
        Y’a toujours un ultra pour critiquer.

      3. Un peu d’ordre baassiste, Paul ? Doucement les baas ?
        Daniel, une doublette, pas une triplette; Charles compte pour un et demi évidemment. J’suis une d’mi portion.

      4. Salut Vigneron !

        Qui c’est ça BJ ?
        j’ai pas envie de passer mon temps à chercher qui se cache derrière ces initiales.

        Bon, à part ça au lieu de rouler les mécaniques en essayant de m’envoyer au tapis,
        tu devrais te mettre en quatre pour me convaincre qu’ Angela Merkel et son parti sont suffisamment stupides pour ne pas savoir ce que Paul Jorion et François Leclerc s’escriment à expliquer par A + B au fil des jours, à savoir que cette politique de rétractation des salaires nous plombera plus certainement que la dette.

        Euh … explications en clair s.t.p. et pas en pointillé (j’ai un peu lâché le blog ces derniers temps et j’aurais du mal à me remettre à parler couramment le Vigneron SMACK !!! joli garçon 🙂

      5. Daniel
        28 mai 2012 à 18:52
        « vous devriez vous associer à Charles A.
        A vous deux, la triplette gagnante pour la mauvaise foi,
        la perception biaisée et les procès d’intention »

        Paul a raison de vous rappeler à l’ordre.
        Ce blog a l’immense mérite de largement s’auto-modérer.
        Faites-cet effort.
        Les participants savent que les attaques personnelles ne désignent que leurs auteurs.
        Et ils viennent ici pour échanger informations et analyses,
        notamment voir les siennes contredites avec des faits.
        Je vous assure depuis mon âge relativement avancé,
        rien n’entretient mieux la pensée critique et la lucidité.
        Faites cet effort.

        Finie la récréation…
        Un tableau sur le Baltic Dry qui me semble confirmer qu’on est très loin
        d’une sortie de crise, bien que le Baltic Dry, je ne suis pas expert…
        Une autre lecture ?
        http://i48.servimg.com/u/f48/16/08/47/48/the_ba10.png

      6. M’sieur, c’est moi pas qu’a commencer.
        A mon avis.
        je croyais juste bien faire…

        Pour Vigneron: comme d’hab.
        Pour Charles A.
        « Vous semblez ignorer le grand nombre de mousaillons de radeau
        qui se proposent pour le prochain gouvernement de Gauche Plus Rien…
        Illustration homérique »
        Comme c’est amusant. Tordu de rire. Si juste et si fin.
        surtout concernant les acteurs.
        Et en avance sur des événements certains.
        Je savais bien que l’humour est une façon de devancer
        un présent si pesant. Une boule de cristal, bonheur certifié.

        Mes excuse à tous.
        Combien je m’enlève de points?

      7. @ Daniel

        Vous avez tronqué la partie essentielle et de plaisir de mon message,
        lui ôtant toute signification.
        Le voici, pour les zigs aux tomates de tous, non caviardé, si je puis dire…
        « Vous semblez ignorer le grand nombre de mousaillons de radeau
        qui se proposent pour le prochain gouvernement de Gauche Plus Rien…
        Illustration homérique:
        http://blondesen.blog.tdg.ch/media/00/00/250263307.jpg »
        Comme on ne fait pas de procès d’intention, vous gardez tous vos points !

      8. @ edith 28 mai 2012 à 19:27
        Si Vigneron, mon frère auto proclamé, n’a répondu que partiellement aux questions que vous lui avez posées, c’est probablement parce qu’il était très embarrassé. Je me sens obligé de me substituer à lui afin de vous apporter un complément de réponse qui, faute de vous satisfaire totalement, contribuera à vous faire progresser dans la compréhension du sujet.

        tu devrais te mettre en quatre pour me convaincre qu’Angela Merkel et son parti sont suffisamment stupides

        Le fond du problème vient de ce qu’en Allemagne, les responsables politiques qu’ils soient de gauche modérée ou de droite modérée, ont compris qu’il faut d’abord créer la richesse avant de la distribuer. C’est une attitude traditionnellement adoptée par les partis de droite partout dans le monde, mais pas seulement, comme en Chine par exemple. En fait cela résulte d’une simple logique économique.

        Si l’on distribue la richesse avant de l’avoir gagnée, cela veut dire que l’on s’appauvri en prélevant sur le capital, au lieu de le renforcer, de le faire progresser, de le maintenir au top de l’efficacité, et de la puissance. L’outil économique ainsi consommé de l’intérieur, finit par être dépassé par celui des pays concurrents qui s’emparent du marché.

        La force de l’Allemagne et probablement celle des autres pays d’Europe du Nord, est d’avoir compris cela, dans les partis de gauche modérée.
        G.Schröder apprenti à 14 ans dans le commerce, puis ouvrier du bâtiment dans sa jeunesse, a fait de l’économie de bon sens, sur le tas et dans le privé, avant de l’appliquer en politique il y a une dizaine d’années. Il en a fait comprendre la nécessité aux syndicats, notamment en bridant les salaires et en augmentant la TVA afin de limiter la consommation intérieure, laquelle n’a jamais contribué à créer la richesse et la force d’un pays.

        Alors pourquoi voudriez-vous que Madame Merkel et son parti, soient « suffisamment stupides » pour changer de politique économique, et pour en suggérer une autre à leurs partenaires européens qui n’ont pas été capables d’en appliquer d’eux-mêmes, une similaire ?

        En France, contrairement à l’Allemagne nous sommes dans un processus inverse. La gauche modérée distribue généreusement avant d’avoir fait gagner (retraite à 60 ans, 35 heures) et la droite s’emploie ensuite à remonter la pente en amorçant un parcours de rétablissement. Mais, le peuple mal influencé par les forces de propagandes, vient de remettre une gauche au pouvoir associée à des partis plus extrêmes. Cette nouvelle gauche, plus doctrinaire que réaliste et pragmatique, s’emploie déjà à revenir sur le peu que la droite modérée avait pu rétablir en matière de retraites, de détricotage des 35 heures, de TVA anti délocalisation etc…..

        Mais aujourd’hui l’outil économique français a été mis à bas. Heureusement nous avons un ministère du redressement productif. Et puis il reste les élections législatives pour corriger le tir, éventuellement.

      9. « En revanche, je crois que c’est le moyen qu’a choisi l’Allemagne et ses disciples pour redistribuer les biens des Européens à bon compte. »

        Au profit de qui ? Quel intérêt pour un gouvernant de ruiner sa propre population ? Sommes-nous dirigés par des sadiques ?

      10. @jducac

        Votre explication est très claire, je mets à part les poncifs concernant la « gauche modérée » (je me sens d’autant plus à l’aise pour dire cela que ça n’est pas du tout ma famille naturelle étant gaulliste).

        Là où ça coince, c’est lorsque vous évoquez la « création de richesse ».

        A quoi sert de produire, si une partie importante de la population ne consomme plus ?

        La « distribution » au minimum de salaires encore décents et l’état providence ont permis d’assumer les remboursements des crédits, qui eux mêmes ont assuré la consommation qui a servi les exportations Allemandes.

        Donc ma question est la suivante : si la rétractation des salaires et la disparition des aides ne permettent plus cela, comment et à qui les pays producteurs vont ils pouvoir vendre leurs produits ?

      11. Pas de problème de débouché pourJducac40,
        qui ignore tout des causes de la crise.

        Que les serfs et les salariés se tuent à l’ouvrage,
        nous les propriétaires de terres et du capital,
        prenons l’engagement, devant Dieu, de consommer.
        D’ailleurs, regardez si le luxe est en crise.

        La devise du CAC40
        « Ils n’ont plus de pain,
        Nous mangerons de la brioche »

      12. @ edith 29 mai 2012 à 17:11

        Là où ça coince, c’est lorsque vous évoquez la « création de richesse ».
        A quoi sert de produire, si une partie importante de la population ne consomme plus ?

        Merci d’avoir reformulé le problème afin de l’attaquer sur toutes les faces et avec un maximum de points de vue différents. Cela devrait nous donner de meilleures chances d’accéder au fond des choses, à la cause fondamentale du processus dans lequel nous sommes engagés et qui coince actuellement.

        La vraie richesse pour nous humains c’est notre vie et, pour ceux qui ne pensent pas qu’à eux, c’est la survie de l’espèce au travers de nos descendants et des autres espèces qui nous sont associées. Pour vivre et survivre, ceux qui nous ont précédé depuis les origines, n’ont pas eu d’autres moyens que d’étendre leurs territoires de chasse, de pêche, d’agriculture, et autres sources d’énergie en fonction de la croissance de la population et de son niveau de vie moyen.

        Car ce qui permet et entretient la vie, c’est l’énergie. Je l’ai expliqué à Yvan ici :
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=37361#comment-325376

        Il en résulte qu’un pays comme la France, qui importe 50% de l’énergie qu’elle consomme, se trouve confrontée à un problème d’équilibre de son budget, comme c’est devenu le cas depuis 2005.

        Ce qu’il vous faut bien voir, c’est que comme il nous faut de l’énergie pour vivre et que nous ne produisons pas assez d’énergie sur notre sol pour couvrir nos besoins, nous devons aller puiser cette énergie sous forme d’argent en vendant une partie de nos productions en échange.

        Il faut donc, pour parvenir à vendre à l’export, que nous produisions de manière suffisamment compétitive pour pouvoir nous maintenir sur les marchés et continuer à vivre.
        En y réfléchissant bien vous devriez arriver à comprendre que l’argent est équivalant à de l’énergie puisqu’avec de l’argent, dans nos sociétés d’échanges, il est possible de vivre en achetant de l’énergie (nourriture, ou autres)

        Donc ma question est la suivante : si la rétractation des salaires et la disparition des aides ne permettent plus cela, comment et à qui les pays producteurs vont ils pouvoir vendre leurs produits ?

        La France ne produit pas que pour sa consommation interne, elle produit aussi pour échanger avec les pays qui ont de l’énergie à vendre à condition qu’ils voient un intérêt à acheter nos produits comparativement au prix et à la qualité des produits proposés par d’autres sur les marchés.

        La réduction du coût des salaires dans le prix des produits va dans le bon sens pour exporter plus facilement. Par contre, cela conduit, d’une manière ou d’une autre, à ce que les habitants réduisent leur train de vie en réduisant les dépenses privées mais aussi publiques.

        Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ça n’est pas la consommation intérieure qui enrichi un pays et assure son avenir, mais l’investissement en capital productif.

        J’espère avoir répondu à votre attente et reste à votre disposition pour tout complément d’explication de ce que j’ai compris dans le fonctionnement de l’économie.

      13. @jducac

        Pour la première partie de la réponse, je dois me soumettre à une gymnastique de pensée que je n’ai pas naturellement ; donc, ça va me demander un peu de temps avant de digérer la chose 😉

        pour ce qui suit :

        La réduction du coût des salaires dans le prix des produits va dans le bon sens pour exporter plus facilement. Par contre, cela conduit, d’une manière ou d’une autre, à ce que les habitants réduisent leur train de vie en réduisant les dépenses privées mais aussi publiques.

        Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ça n’est pas la consommation intérieure qui enrichi un pays et assure son avenir, mais l’investissement en capital productif.

        ça coince toujours.

        En effet, la réduction de dépenses privées mais aussi publiques, et ce dans toutes les régions du monde, amène forcément à un appauvrissement général.

        Les exportations vont forcément être largement touchées non ?
        C’est déjà le cas en ce qui concerne l’Allemagne et la Chine qui sont des exemples dans le genre, alors je ne vois pas la sortie du tunnel que ce soit pour la France ou pour les autres.

        C’est bien beau de vouloir exporter, mais si les marchandises restent dans les docks faute d’acheteurs ça fait désordre …

        Bref, je résume, lorsque quelques pays éternuent, le reste du monde s’enrhume.

      1. @edith
        « Faire la liste des gens qui se bousculent au portillon pour profiter de ce genre d’affaires »

        Merci mais ce n’était pas vraiment la question : il ne s’agit pas de savoir pour qui cela représente une aubaine, mais quel serait l’intérêt pour les dirigeants politiques de nuire à leur propre population.
        On peut comprendre que des hedge-funds gagnent à attaquer une monnaie ou spéculer sur tel ou tel marché, mais pour autant le « grand complot capitaliste contre tous les citoyens du monde » mériterait d’être démontré. Du moins j’aimerais bien qu’on me le démontre car tous ici en semblent convaincus, et j’ai beau lire depuis quelques temps les articles et les commentaires, ça reste toujours aussi flou sur ce sujet.
        Dans le même genre, je veux bien que les spéculateurs soient considérés comme des criminels de la pire espèce, mais il reste à démontrer leur intérêt à s’attaquer à l’euro plutôt qu’à des monnaies largement plus susceptibles d’être secouées (y compris des monnaies européennes). C’est présentement l’argument qui a servi à instaurer l’euro : « avec cette monnaie, fini les spéculations ! ». Un caniche a-t-il une chance de s’attaquer à un éléphant ?..

      2. pignouf 1er

        « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner. » Warren Buffet

        Quel rapport avec le pouvoir Allemand et la commission européenne ?

        Toute leur politique ne tend que vers cela, austérité, absence de règlementation, contraction des salaires, enrichissement des actionnaires, j’en passe et des meilleures.

        Résultat : appauvrissement des classes moyennes en faveur des classes riches.

        l’esprit puant du 19ème siècle envahit le monde.

      3. « l’esprit puant du 19ème siècle envahit le monde. »

        Bien dit edith… je vous décerne la médaille du tire au pignouf…

        Parce que s’il y a puanteur, c’est certes au cause des Buffet & Co… mais si l’odeur s’impose, là, c’est uniquement du fait des ducac et autres pignouf de base qui, bien domptés, sont les chiens de gardes zélés des « gentils maîtres »…
        « Pourquoi qu’ils iraient contre les intérêts des populations…? »

        Ben oui, tiens… « pourquoi…? »…

        L’ennemi est minoritaire mais il dispose d’une armée d’individus mâtés dès la plus tendre enfance et qui vendraient leur mère pour une caresse du maître…
        Alors bien-sûr… il y a le bon nonos qui tombe tous les mois… la belle auto et l’écran plasma… mais la plus part du temps, y a même pas ça… On est ultra libéral de confession… par habitude…
        Réfléchir à sa propre condition, à sa propre vie, à ses propres choix, est pour l’être dominé un véritable saut dans le vide… Le secret du dressage fut de leur avoir posé cette limite:
        « Tu iras dans l’intérêt du maître… » … « … et tous ceux qui émettront d’autres directions devront être mordus… »

        Alors ils mordent…. Mais les coups de ceinture vont commencer à devenir plus fréquents que les caresses sur la tête… et ça, le chien de garde ne comprend pas… Là, ils en sont au « pourquoi »… c’est la phase la plus difficile pour eux… « Pourquoi »… C’est leur métaphysique à eux… « pourquoi seigneur m’as-tu abandonné…? »

        Parce qu’ils n’étaient pas Dieu le père…
        Parce qu’ils sont individualistes et surtout incompétents….
        Parce que les rats quittent le navire… parce qu’on abandonne le toutou au bord du chemin quand il a fini de nous amuser… et de nous servir à quoique ce soit…

        C’est la phase la plus douloureuse… « J’ai vendu ma mère, j’ai sacrifié les miens, j’ai tout accepté et ils m’abandonnent… »
        Les réactions vont être violentes… on n’y peut rien… faut que ça passe… et pour certain, ça ne passera pas….

        Le plus dur, ça va être pour eux… ils auront à suporter la crise économique et l’ingratitude de leur maître… les coeurs seront brisés…

        Mais rassurez-vous Pignouf & Co… nous, on ne vous abandonnera pas…. Nous, on sera toujours là pour vous…
        Dites-vous juste que vous n’avez pas mordu les bonnes personnes et vous verrez, tout se passera bien… N’ayez crainte…
        De Pignouf 1er vous deviendrez « A part entière »… et vous ne perdrez rien au change…

    2. Salut papy Jducac !

      Comme je suis encore plus vieux que toi, j’ai du mal à comprendre les idées quand elles ne sont pas assez claires même avec des pastilles Vichy.

      Peux-tu sacré tryphon, sans te commander, expliquer plus en détail cette phrase :

      Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ça n’est pas la consommation intérieure qui enrichi un pays et assure son avenir, mais l’investissement en capital productif.

      Au niveau planétaire s’entends hein, pour l’espèce prise dans son entier. Bref macroéconomiquement parlant comme dirait l’autre.

      1. @ Dr Clownet

        Allez, tu sais déjà que mis face à ses contradictions inhérentes à l’inanité de sa pensée, jducac ne fait que des pirouettes (quand il n’ignore pas tout simplement).

        Bien sûr que oui, tout le monde peut être exportateur net, comme l’Allemagne. Tout le monde. Puisque jducac te dit que c’est l’intérêt du monde. Ceux qui n’y arrivent pas mourront. C’est pas grave, c’est la sélection naturelle.

      2. Ouais je le sais, mais comme dans les distributeurs de capotes, j’aime bien voir que je gagne chaque fois que je mets une pièce. Peut-être que cette fois il va me répondre quelque chose de sensé ce bon vieux tryphon.

      3. @u Docteur G.C.

        « … ce bon vieux tryphon »…

        Ce bon vieux très fond, vous voulez dire…?

        Ce bon vieux tri sélectif… cette déchetterie…?

        1. Jducac

          Ca fait 2 fois que je vire vos 2 liens, dont au moins un pointe vers un site d’extrême-droite. Votre grande expérience de la vie ne vous a pas encore permis de comprendre que nous ne tolérions pas ce genre de sites sur le blog de Paul Jorion ? Est-ce le conditionnement de votre éducation par des instituteurs du secondaire orientés idéologiquement qui vous empêchent de saisir que mettre des liens vers des sites qui prônent une forme de société néo-nazie n’ait pas une action acceptée ici ? Est-ce que le seul fait qu’il y ait indiqué en gros partout « Nous haïssons les communistes » suffit à donner du crédit à quelque information, fusse-t-elle issue des recoins les plus rances de l’internet ? Ne vaut-il pas mieux économiser l’énergie plutôt que la dépenser en passant son temps sur des sites qui prônent la haine ?

      4. @ Dr Georges Clownet 30 mai 2012 à 22:04

        Peux-tu sacré tryphon, sans te commander, expliquer plus en détail cette phrase « Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ça n’est pas la consommation intérieure qui enrichi un pays et assure son avenir, mais l’investissement en capital productif. »
        Au niveau planétaire s’entends hein, pour l’espèce prise dans son entier. Bref macroéconomiquement parlant comme dirait l’autre.

        Un capital productif comprend deux parts. Le capital matériel et le capital humain. La richesse est l’ensemble des deux, d’après l’idée que je m’en fais, mais je peux me tromper. Vous Docteur, qui avez fait de plus longues études que moi, lesquelles ont nécessité des richesses matérielles qui n’étaient pas à ma portée, vous devriez pouvoir éventuellement me corriger, si ça n’est pas trop vous demander.

        Pour « l’espèce », autant dire le capital humain, au niveau de la planète laquelle est un espace limité, se pose alors le problème de son alimentation en énergie nécessaire à l’entretien de la vie et de sa perpétuation, compte tenu de la croissance démographique globale. Heureusement le capital humain, en tant que capital est en soi une ressource, s’il est alimenté en énergie, c’est même une ressource infinie si l’on exploite à fond la richesse du cerveau.

        En gros, deux voies de progrès lui sont offertes. L’une plus spirituelle, plus virtuelle qui envisage la possibilité de vivre au-delà de la mort, c’est-à-dire hors de la vie terrestre, grâce à une intervention divine.
        L’autre plus scientifique, plus technique, plus laïque s’inscrivant plus dans le réel que le virtuel. C’est celle sur laquelle s’est construite l’évolution et notre compréhension du monde jusqu’alors. Progresser sur cette voie nécessite de nouveaux accès à l’énergie que ceux que l’on a exploités jusqu’alors. Pour y parvenir plus sûrement, il vaut mieux l’économiser dès maintenant

        Sur les 2 voies il y a un colossal travail à opérer. C’est donc un gisement de travail considérable à exploiter au moment où l’on connait le chômage.

        Dans la première, il faut concilier au niveau planétaire, les différents courants de pensées notamment sur les plans religieux et politiques, qui sont des sujets de division et d’exclusion endémiques.

        Dans la seconde, il faut coordonner au niveau mondial tous les moyens matériels et humains disponibles pour aller chercher, éventuellement hors de notre planète les ressources matérielles qu’une telle entreprise requière sur le long terme.

        PS. Je vous déconseille les pastilles Vichy. Elles peuvent donner des nausées, réveiller des aigreurs et nuire à une évolution pacifiée sur les deux voies de progrès évoquées ci-dessus.

        @ Julien Alexandre 31 mai 2012 à 10:20
        Je ne comprends pas. Je renvoyais aux études purement techniques de Meadows et Chefurka qui ont été déjà citées sur le blog de Paul Jorion depuis longtemps.

        Jamais je n’ai vu sur ces pages une mention « Nous haïssons les communistes » que personnellement je ne hais pas, puisque je ne hais personne.
        Il doit y avoir méprise

        1. Oui, jducac, il y a toujours méprise, comme lorsque vous pointiez vers les sites complotistes. C’était juste une « coïncidence » de comme par zazard.
          Et puis c’est pas comme si on pouvait lire le rapport Meadows en tapant dans Google sans avoir à aller en page 2, résultat numéro 13, pour retrouver votre lien alors qu’il y ait sur des sites normaux dans les 12 premiers résultats.

      5. @ Jducac,

        Comme vous m’y avez invité dans un autre commentaire, je suis venu lire votre petit développement à votre propre phrase :

        Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que ça n’est pas la consommation intérieure qui enrichi un pays et assure son avenir, mais l’investissement en capital productif.

        Ben, j’ai rien capté Jducac. C’est une bouillie informe selon moi. Vous parlez d’énergie, de cerveaux, de ressources, de capital, de virtuel, de spirituel, de politique, de religion et enfin d’Espace. Euh Vous parlez de coopération c’est ça ? Ok ok papy ! On est bien d’accord, faudra être solidaire et coopératif, tout le contraire du capitalisme quoi. Mais quel rapport explicatif avec votre phrase ? Surtout que certaines dans votre mini développement sont en contradiction avec celle dont je vous demandais précisions complémentaires. Par exemple :

        s’il est alimenté en énergie, c’est même une ressource infinie si l’on exploite à fond la richesse du cerveau.

        Puis entre nous Tryphon, dire que les êtres humains sont du capital, au même titre que des machines, ou des matières premières c’est comment dire, étrange.

      6. @ Dr Georges Clownet 2 juin 2012 à 16:16

        Puis, entre nous, dire que les êtres humains sont du capital, au même titre que des machines, ou des matières premières c’est comment dire, étrange

        C’est normal d’être surpris, si vous n’avez jamais entendu prononcer cette expression. C’est encore pire pour ceux dont la sensibilité s’est formée dans un environnement hostile à tout ce qui évoquait le capitalisme, au travers du mot capital, entraînant chez eux de l’allergie, une poussée d’urticaire instantanée, une sorte de rejet systématique.

        Ce ne fut pas le cas pour moi. Mon environnement familial, pourtant pauvre, ne m’a pas conditionné de la sorte. Il m’a ainsi gratifié d’un très grand privilège. Par ailleurs, ni l’enseignement tant primaire que professionnel, ni mes activités dans le privé, ni même dans les établissements publics dont la gestion commençait à s’inspirer de celles des établissements privés, rien ne m’a amené à considérer le mot capital avec méfiance ou un apriori négatif.

        http://www.cnrtl.fr/etymologie/capital

        Personnellement, j’ai toujours perçu le capital comme quelque chose d’important, de précieux, d’essentiel, se rattachant à la vie ou à son contraire, la mort (peine capitale). Il n’y a donc rien d’anormal, à ce que l’ensemble des hommes (femmes) d’une entreprise, d’une région, d’un pays ou d’une planète terre entière, constitue le capital humain, la part la plus précieuse de ces entités.

        Le capital, n’existe pas que sous forme matérielle, inscrit dans la matière. D’ailleurs un capital peut aussi être financier, être représenté par de l’argent, lequel n’existe plus de nos jours, quand il s’agit de valeur monétaire, que sous forme virtuelle, immatérielle, souvent insaisissable, ce qui permet en final à Paul Jorion, de dire « que l’argent ne vaut que par l’idée qu’on s’en fait »

        Or, rien mieux que l’homme, ne peut être associé à la notion d’idée et de pensée ? Vous voyez que l’on peut facilement passer du matériel à l’immatérielle et à l’homme et que le mot capital peut sans problème être associé à l’humain. C’est au sein de l’homme que s’opère la transformation du matériel en immatériel.

        Ce que certains oublient probablement trop, par contre, c’est que si dans l’humain l’immatériel est la part la plus noble, cette part ne peut exister qu’à condition d’être nourrie matériellement, par un apport d’énergie, laquelle est essentielle (capitale) à la vie.

        Quant à la « bouillie informe », je suis certain qu’elle pourrait vous apparaître bien plus goûteuse si vous considériez son auteur avec plus d’empathie. Je reste prêt à vous la rendre plus digeste, si vous fournissez un minimum d’effort pour faire part de ce sur quoi elle vous pose problème.

        Bon dimanche.

  9. Serait-il si catastrophique que ces banques espagnoles en difficultés fassent faillite ? Le gouvernement espagnol ne devrait-il pas, d’abord, penser aux finances publiques ?

    « Too big to fail », oui je sais, mais enfin les sociétés privées, ces « personnes morales », ne sont pas immortelles. Il est dans l’ordre des choses qu’elles disparaissent toutes un jour. Il est dans l’ordre des choses qu’une banque qui n’a plus d’argent disparaisse. Cela fait des dégâts, c’est sûr, mais enfin il est des moments où, entre deux maux, il faut choisir le moindre, non ? Et puis, quand on ne peut plus rien faire d’utile, qu’on va d’expédient en expédient, il faut savoir le reconnaitre et renoncer.

    1. Serait-il si catastrophique que ces banques espagnoles en difficultés fassent faillite ?

      J’aimerais connaître l’engagement des banques françaises auprès des banques espagnoles, en plus de leur engagement auprès des banques grecques.
      Et qui va payer ?
      J’ai vraiment l’impression qu’on nous cache la poussière sous le tapis

  10. Je ne suis pas économiste, mais votre blog et j’en suis fort content me permet d’avoir des informations et je vous en remercie, mais j’avoue que je commence a être affecté , comme si j’étais sur un bateau en difficulté , je suis le passager , les marins s’activent mais quand ils bouchent un trou , il y en a un autre qui apparait ,ce n’est plus un bateau ,c’est une épave, en train de couler ,de quoi rendre inquiet etdépressif. Heureux les simples d’esprit……..

      1. Ah ! , nouveau grand problême , on vient de s’apercevoir que nous n’avons pas de commandant et que la chef mécanicien ,une certaine Angela veut sauver le moteur, la seule chose qui marche encore à bord .Mais pour combien de temps

  11. « Imaginez la scène : plusieurs alpinistes reliés par une même corde, élastique, épuisés par l’ascension très difficile d’un sommet jamais atteint, se disputent à mi-hauteur. Alors que le sommet est proche, sur une arête escarpée, au bord du vide, le dernier de cordée, épuisé, dévisse et tombe dans le vide. Les autres membres de la cordée résistent, et la corde élastique amortit le choc. Ceux qui sont à l’arrière trouvent un appui fragile sur la face abrupte de la montagne. Tout se stabilise un moment. Personne ne veut réfléchir au scénario du pire; au lieu de s’aider les uns les autres, de mettre leurs moyens en commun et de remonter calmement, les alpinistes se disputent. Ceux d’en bas réclament plus d’assistance. Ceux d’en haut leur disent de faire plus d’efforts. A la fin, ceux d’en bas disent qu’ils s’en tireront mieux tout seuls. Ceux d’en haut pensent aussi qu’il vaut mieux couper la corde. Dans la dispute, sans qu’on l’ait vraiment décidé, l’élastique casse. Les derniers de la cordée tombent au fond du ravin et se fracassent. Les premiers reçoivent l’élastique en plein visage et, déséquilibrés, tombent à leur tour. Quelques vautours viennent alors se saisir des dépouilles de tous.

    Cette histoire absurde est celle de l’Union européenne d’aujourd’hui. »

    Décidément J.Attali est meilleur écrivain qu’économiste…

    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/les-alpinistes-les-plus-betes-du-monde_1118858.html

    1. L’euro est-il un inaccessible sommet de 8000 m ou un inoffensif mur d’escalade ?
      L’échec de la monnair unique est patent, mettons un terme à l’expérience. La fin de l’euro ne résoudra rien, ça ne fera pas disparaitre la crise comme par enchantement, mais ce sera une entrave de moins. C’est déjà ça.

  12. VAYA DESMADRE

    Faut-t-il ecrire, cher Francois, 5 ans de difficultes d’ un secteur surtout
    marque par le retournement de l’ immobilier fin 2007 debut 2008, et qui n’ est pas
    seulement illiquide, il est-dans le cas de Bankia-I N S O L V A B L E, que l’ on ne saurait
    reflotter avec le ‘rafistolage’ propose ces jours, qui ressemble a l’ operation de consolider
    un tou en renforcant le fond du trou….

    Il a ete annonce samedi que la BCE et le FMI sont les auditeurs externes invites par
    le gouvernement espagnol, invites a venir faire un audit de la banque.
    Fidele a lui-meme, ce qui lui a valu de longues annees d’ opposition, Mariano
    RAJOY creuse son trou et les trous de l’ Espagne financiere.
    Les estimations sont a 300 mds d’ euros sur les banques espgnoles, l´Allemagne
    et la France sont parmi les premiers pays creanciers.

    Tout cela me semble de la corrida, en Espagne une partie de l’ opinion publique s’ interroge: pourquoi coller plus de 23 mds d’ euros dans Bankia, une entite qui n’ est pas une institution bancaire systemique ? Peut-on imaginer un plan pour l’Emploi et la Jeunesse de cette ampleur ?

    La banque BAKIA etait un satellite du PP sous les ordres de Rodrigo RATO, ideologue economique du PP particulierement apres son retour du FMI, a demantelr en s’ efforceant de proteger les actionnaires et les deposants restants. La crise de la banque a ete en Espagne tout aussi escsmotee-autant que possible qu’ aux Pays-Bas ou la commission parlementaire de Wit a refait les calculs: 66 mds d’ euros d’ injections d’argenty public-ING ne parvient pas a rembourser pres de 5 ans apres le debut des faits.

    BANKIA n’ est qu’ un puits sans fonds, prenez vos pertes

    1. C’est le mot: ¡ Qué desmadre ! (expression très courante difficile à traduire: pagaille, bordel, bazar, chaos)

  13. Si Alexis Tsipras arrive au pouvoir, pour Jacques Généreux, la Grèce ne sortira pas de l’euro.

    « Les Grecs désobéiront aux traités européens, ils restructureront eux-mêmes leur dette s’ils le veulent, mais en restant dans l’euro, et ceci provoquera les négociations nécessaires à la refondation de l’union monétaire européenne. » Sur France Inter, à la fin des 7 minutes 41.

  14. Les ménages, les entreprises, les banques, les Etats ont tous un souci d’endettement.
    C’est un constat. Qui prend les intérêts ?
    Quels sont les véritables créanciers de nos banques…
    Vous, moi, leurs salariés?
    La banque est l’instrument de quoi et de qui ?

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