Billet invité
Les ministres des finances de la zone euro ont pris lundi soir une décision politique telles qu’ils les affectionnent. Ne pouvant sanctionner l’Espagne, qui ne va pas respecter ses obligations de réduction de son déficit cette année, ils se sont contentés de reporter leurs espoirs (présentés comme des certitudes) qu’elle le fera en 2013, pour atteindre le taux réglementaire de 3% du PIB.
Ne pouvant faire apparaître leur faiblesse coupable – et créer un précédent dangereux – ils ont camouflé leur mansuétude derrière l’exigence d’un effort supplémentaire, fixant un nouvel objectif de 5,5% du PIB au gouvernement de Mariano Rajoy, qui avait annoncé un atterrissage à 5,8% fin 2012 (au lieu du 4,4% initial)…
On conçoit qu’il était important de repousser à après les élections allemandes de 2013 une échéance qui ne sera pas respectée, car cela mettra en cause, une fois de plus, une stratégie qui ne tient pas debout. L’Espagne est à la fois trop grosse pour sombrer ou pour être sauvée, trop importante pour être ignorée. Voilà ce qu’il faut en conclure.
Connaissant une accalmie, le front grec est déjà réactivé. Saluant « un nouveau départ pour la Grèce », ce qui n’est peut-être pas la plus appropriée des remarques, vu ce qui attend les Grecs, Jean-Claude Juncker a à la fois pronostiqué que leur dette serait ramenée à 117% en 2020 (au lieu des 120% du plan) et que, à propos d’un troisième plan d’aide, « tout dépendra de comment le deuxième est mis en pratique ».
Un signal d’alarme a pourtant été déclenché le jour-même où les nouvelles obligations grecques ont été mises sur le marché à la suite de l’échange de titres de la restructuration. Une très forte décote a été enregistrée, ramenant sur le marché secondaire la valeur des titres entre 24,9 et 28,7 sur une base 100, les rendements pour les titres à trente ans passant de 3,65% à 13,5%, le niveau atteint par les obligations portugaises à dix ans. Comme s’il était déjà anticipé que le risque d’un défaut sur celles-ci était important.
Quel crédit accorder, dans ce contexte, aux dernières déclarations de Mario Draghi, qui lui aussi sait faire de la politique ? Il a réaffirmé que la discipline budgétaire était la voie royale aboutissant au rétablissement de la confiance et l’accélération de la croissance économique et recommandé que Bruxelles dépêche sans attendre des conseillers permanents dans les pays qui ne respecteraient pas strictement la règle du jeu.
Un avertissement sous forme de rappel d’un passé avec lequel il ne faut pas renouer, bien que cela soit déjà le cas en ce qui concerne l’Espagne. Les meilleurs règles, sans doute, souffrent des exceptions…
Dixit l’AFP, l’agence Fitch a relevé la note Grec à « B-« , assortie d’une perspective stable… A qui cette note fait elle renaître un espoir? Que vont en penser les autres agences de notations?
c’est quoi ce lien jef?
Le lien :
Ca Plane Pour Moi, le chanteur n’était pas le danseur, c’est tout dire :
http://www.youtube.com/watch?v=bVDfmn_TMkI
Fume, c’est du belge.
lol! C’était pour rire…
On ne se trompera pas en pronostiquant de gros problème dès cette année pour d’autres pays comme le Portugal, l’Italie et la France après la victoire de Hollande.
Les « sauvetage couteront si cher que cala s’avèrera impossible, et les économistes diront: « on vous l’avait bien dit, il fallait mettre la Grèce en faillite et démanteler la zone euro dès 2010!
J’avoue que je nage un peu… Mais le décor prévu depuis longtemps est là! extension de la crise, aggravation des mesures libérales…
Rien à voir mais passionnant: http://www.avenir-sans-petrole.org/article-nouvelles-du-pic-petrolier-100044711.html
Petite scène de politique fiction, on peut toujours rêver :
http://www.marianne2.fr/hervenathan/J-55-Exclusif-Comment-Hollande-a-renegocie-le-traite-europeen-avec-Merkel_a170.html
En France et en Europe nous ne luttons pas contre les inégalités … mais contre le manque de pétrole, et la démographie (trop de monde, trop vieux).
Je ne vois pas comment leur fameuse politique de relance par l’austérité budgétaire (qui n’a jamais fait ses preuves historiquement parlant qu’en période d’abondance énergétique et de population jeûne) va pouvoir nous sortir de l’ornière …
vraiment … ces économistes fanatiques qui ne comprennent pas que leurs équations simplistes et leurs bricolages mathématiques n’ont rien à voir avec la réalité font un mal terrible.
C’est à l’échec de la raison que nous assistons en réalité.
Leur raison est faite de raisons que la Raison ignore 🙁
Leur raison est « enrichissons-nous et par la même augmentons notre pouvoir »…et c’est encore ce qui continue de se produire dans cette période de crise. Cerise sur le gâteau ils affaiblissent comme jamais leurs ennemis et en particulier les états.
Le lien fourni par Kaiel un peu plus haut (merci) m’a permis de visiter un site fort pertinent au sujet du peak-oil et aussi de refaire un détour chez Alain Grandjean qui consacre quelques billets à la crise et qui sortent du cadre mainstream. Petit résumé de mes pérégrinations.
Un site très intéressant concernant un des problèmes majeur de notre humanité : « le peak-oil. »
« Circulez, y a rien à voir ou il est urgent de s’en préoccuper. »
http://www.avenir-sans-petrole.org/article-nouvelles-du-pic-petrolier-100044711.html
« Le pic aurait donc été dépassé en 2008 et non en 2006 comme l’indiquait le précédent rapport, pour une production actuelle d’environ 69 Mb/j. »
« Je me rends bien compte qu’il faut expliquer, encore et encore, pour démontrer que les communications pseudo-scientifiques rassurantes qui accommodent notre résistance au changement, ne sont que science fiction et manipulations économiques et politiques. »
Le problème du nucléaire, mama mia, est abordé sur le lien qui suit.
Après avoir vu hier soir le reportage d’ARTE sur le traitement (non traitement serait plus adéquat) catastrophique des déchets et découvert la tête du super optimiste béat de certitudes, tout sourire et conseiller du prince j’en suis sorti ébouriffé. Ces types s’engagent sans sourciller pour plusieurs x 100.000 ans !!!
Laissons faire le Corps des Mines, ils sauront user des mines en gardant bonne mine et nucléariser nos pauvres corps.
Heureusement que Hubert Reeves nous a livré le mot de la faim.
http://www.avenir-sans-petrole.org/article-resilience-energetique-le-probleme-nucleaire-79674355.html
Site d’Alain Grandjean.
J’ai rencontré récemment ce polytechnicien à l’occasion d’une conférence..
Homme remarquable et accessible, sans arrogance et avec une sacré dose d’honnêteté intellectuelle, qualité de plus en plus rare.
http://alaingrandjean.fr/
« Nous avons perdu ce vrai bon sens pour le remplacer par un « bon sens » inverse qui nous dit qu’il faut détruire la nature (gaspiller nos ressources) au nom de la saine gestion (ne pas gaspiller l’argent). Le diagnostic me semble clair : nous sommes en plein délire. »
Oui, mais lequel ?, « celui du paysan du Danube ou des députés british ? »
A découvrir lors d’un débat avec Benjamin Dessus et Alternatives Economiques à l’occasion de la préparation du remarquable HS consacré aux énergies alternatives.
http://alaingrandjean.fr/2011/12/01/la-france-peut-elle-sortir-du-nucleaire-video-du-debat-avec-b-dessus/
Article paru dans le Monde Idées
http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/11/24/politique-energetique-ne-pas-se-tromper-de-debat_1608210_3232.html
Ça serait possible d’avoir un billet avec juste la liste des titres des billets de M Leclerc ?
(j’avoue souvent ne lire que les titres, et la liste complète avec dates serait pas mal sans doute ! )
A noter les articles sur les « sources morales de l’austérité » et les « économistes à gages » dans Le Monde Diplomatique de ce mois.
Les dirigeants européens préfèrent taper sur Victor Orbàn, mais pas pour ses choix politiques, non, pour ça on ne fait rien, juste pour qu’il mette en place des réformes structurelles. Peut être que si la Syrie suivait les recommandations du FMI ou de l’OMC on aurait pas toute cette histoire.
Après avoir sauvé les banques de la faillite, les États ont vu leur dette publique exploser. Les pouvoirs publics sont maintenant sous pression des marchés financiers et des autorités européennes (et, dans certains cas, du FMI) pour imposer des plans d’austérité afin de trouver les ressources financières nécessaires au remboursement de cette dette.
Même si sa situation est moins dramatique que celle de la Grèce, la Belgique ne fait pas exception. Sa situation pourrait même encore se dégrader si la garantie d’Etat de 54,45 milliards d’euros octroyée en octobre 2011 à certains créanciers de Dexia était activée. C’est pourquoi trois associations (CADTM, ATTAC Bruxelles 2 et ATTAC Liège), représentées par les avocats Pierre Robert et Olivier Stein, ont introduit le 23 décembre dernier un recours devant le Conseil d’État afin d’annuler l’arrêté royal octroyant ces garanties.
Ce combat juridique s’inscrit plus largement dans une lutte politique pour l’annulation de la dette publique illégitime, notamment celle issue du sauvetage des banques.
http://www.sauvetage-dexia.be/
Les ciseaux vous connaissez pas ? les vlà.
dettes , récession , inflation…envolée du prix de l’énergie….au bout………….la famine.oui monsieur.
les conseillers financiers permanents semblent etre les attachés militaires envoyés par les deux blocs pendant la guerre froide !
c’est pour vérifier que chaque province ne négocie pas discretement avec d’autres bailleurs tels le BRICs ou des multinationales non occidentales ?
en quoi ce serait genant que certains pays aient des accords individuels avec la chine -par exemple ? pourquoi seuls les usa auraient le monopole « de la clause de la nation la plus favorisée » pour aider tel ou tel pays en courcircuitant tout accord de l’omc ?
Feignons d’organiser ce que nous ne maitrisons pas, pourrait être la devise de ces ministricules!
Mercredi 14 mars 2012 :
La dette des banques espagnoles envers la Banque centrale européenne a bondi en février pour atteindre son maximum historique, à 152,4 milliards d’euros nets, dopée notamment par la récente injection de liquidités par la BCE.
Le montant est dopé par l’injection de liquidités par la BCE, qui a réalisé en décembre et février deux opérations de prêt sur trois ans, à des taux avantageux, aux banques de la zone euro. La première a attiré plus de 500 banques pour un montant de 489 milliards d’euros, la deuxième a attiré 800 banques pour 530 milliards euros.
Cette injection de liquidités visait à aider les banques, qui ont du mal à se financer sur les marchés, dans un climat général de défiance.
http://www.boursorama.com/actualites/espagne-nouveau-record-historique-pour-la-dette-des-banques-envers-la-bce-bbda53af2723c8f77acf39ebc7e22363
La BCE a prêté 1118,273 milliards d’euros aux banques de la zone euro.
En décembre 2014, les banques de la zone euro seront obligées de rembourser la BCE.
Si les banques de la zone euro sont incapables de rembourser la BCE, la BCE leur prêtera de nouvelles centaines de milliards d’euros supplémentaires.
Et ça repartira pour trois ans.
En décembre 2017, les banques de la zone euro seront obligées de rembourser la BCE.
Si les banques de la zone euro sont incapables de rembourser la BCE, la BCE leur prêtera de nouvelles centaines de milliards d’euros supplémentaires.
Et ça repartira pour trois ans.
En décembre 2020, les banques de la zone euro seront obligées de rembourser la BCE.
Si les banques de la zone euro sont incapables de rembourser la BCE, la BCE leur prêtera de nouvelles centaines de milliards d’euros supplémentaires.
Et ça repartira pour trois ans.
Et à la fin, ça finira bien.
La banque, maillon faible de l’Allemagne
Le Temps La Tribune
Comment une économie aussi puissante a-t-elle pu produire un système aussi fragile? Reposant sur trois piliers, le modèle allemand a vécu, selon les observateurs: trop de banques, c’est plus donc trop de risques. Un article de notre partenaire Le Temps.
Manque cruel de fonds propres, investissements hasardeux, management débordé, modèle éculé… Les critiques contre les banques allemandes sont nombreuses et… justifiées. Si Berlin aime vanter la baisse de son taux de chômage, la hausse de ses exportations et la chute de son déficit public, il est bien un domaine où la «locomotive de l’Europe», pour reprendre les termes de l’hebdomadaire britannique The Economist, est à la traîne: la finance.
Une seule banque allemande figurait au mois de janvier dans le classement mondial des 50 premiers établissements financiers en termes de capitalisation boursière, établi par Relbanks. Perdue à une bien modeste 33e place, Deutsche Bank est notamment devancée par six groupes chinois et quatre enseignes… australiennes. Les investisseurs ont, il est vrai, de bonnes raisons d’hésiter à placer leurs billes dans des banques francfortoises, car la crise financière a montré les immenses faiblesses du «modèle rhénan». «Le système bancaire allemand est un des moins performants en Europe», résume Katharina Barten de l’agence de notation Moody’s.
(suite)
« un nouveau départ pour la Grèce »
Cette phrase fait rire.
Selon le FMI et la BCE: grâce aux mesures prises cette année, l’endettement de la Grèce pourrait reculer de seulement 5,6 points , ce qui ramène les dettes à 115,5 pourcent du pib, et jusqu’à 145,7 pourcent en 2020. Ce qui veut dire: le pays, pour rester dans la zone euro, aura encore besoin d’ infusions, et cela pour une durée indéterminée.
Le problème: aux anciennes dettes se rajoutent des nouvelles, par conséquent il n y aura pas d’amélioration réelle, les gouvernements gagnent du temps en tranquillisant les marchés. La récession européenne et celle de la Grèce (inévitable) n’arrangent pas les choses.
Donc quelque soit l’issue des élections, la paupérisation d’une partie de la population continuera à galoper, le chômage poursuivra sa carrière fulgurante, des banques auront des problèmes, malgré tout……….Vous imagninez la suite.
Mercredi 14 mars 2012 :
Le budget de l’Union Européenne au bord du défaut, selon le Parlement européen
Le budget de l’Union européenne est « au bord du défaut », les grands contributeurs -fortement mis à contribution pour sauver l’euro – rechignant à augmenter leur participation, a averti mercredi Alain Lamassoure, président de la commission des Budgets du Parlement européen.
La Commission européenne doit présenter le 26 avril sa proposition pour le budget 2013, mais il est « peu probable » que les Etats acceptent une augmentation, a estimé M. Lamassoure au cours d’un point de presse au Parlement européen à Strasbourg avec le commissaire au Budget Janusz Lewandowski.
Les Etats ont imposé un budget d’austérité pour 2012 avec des dépenses limitées à 129,1 milliards d’euros, loin des 133,1 milliards demandés par le Parlement.
Le commissaire au Budget Janusz Lewandoswki a confirmé avoir des difficultés pour trouver 11 milliards d’euros afin de rembourser aux Etats les factures présentées fin 2011, et il a annoncé travailler à un projet rectificatif nécessaire pour au moins la moitié de cette somme.
« Le budget européen n’a pas un euro de déficit, mais il est au bord du défaut », a lancé Alain Lamassoure.
« Nous sommes face à un problème politique. La France, l’Allemagne, les Pays Bas, la Finlande, l’Autriche, qui sont les pays contributeurs nets, refusent toute augmentation de leur contribution nationale, car ils sont les principaux supports du fonds de sauvetage de l’euro et ils ne veulent pas payer deux fois », a-t-il expliqué.
http://www.boursorama.com/actualites/le-budget-de-l-ue-au-bord-du-defaut-selon-le-parlement-europeen-50ed664755db6a518316dffc504af25a
Bonsoir, je suis un grand supporter du blog
depuis longtemps et apprecie de nombreux
points de vue exposes en son sein. Cependant
le blog pourfend lo logique liberale de la rigueur
mais lance toujours un message sous-jacent qu’il
faudrait investir pour obtenir de la croissance.
On a fait ca pendant 40 ans sans arreter et on
voit le resultat. Personne n’a de solution.
Le blog proposait encore des solutions concretes
il y a encore une annee et je percois ces derniers
mois les memes travers que ceux du PS comme
quoi investir est la solution.
Je ne dis pas que la decroissance soit le chemin
obligatoire mais le blog perd un peu de son ame
qui faisait bouger les lignes autant a droite qu’a
gauche, aujourd’hui il ne choque que la droite et
je trouve cela dommage.
JB
Allez dire ça aux supporters du Front de Gauche qui se plaignent depuis des jours de l’absence de soutien à leur candidat.
Petit message au passage pour eux justement : une tierce personne est en train de tenter de mettre en place un débat entre Jean-Luc Mélenchon et Paul Jorion. Si cela se concrétise, voilà qui devrait ravir les FdGistes !
Nicks aurait-il fait sa BA (pas ‘son’, hein …) ?
Good news. On va enfin finir par savoir le positionnement de Mélenchon sur certains points.
Zéb, c’est pas Nicks… Et c’est pas fait encore, il faut pouvoir croiser les agendas.
Un débat avec Mélenchon, ou bien avec Jacques Généreux sinon : ce ne serait peut-être mieux.
Mais j’espère bien que les sympathisants du FDG ne seront pas les seuls à se réjouir d’un débat d’idées . . .
Jeudi 15 mars 2012 :
La dette publique italienne a atteint un nouveau record en janvier à 1935,8 milliards d’euros en raison de facteurs saisonniers, de la hausse des taux d’intérêt, et du versement de la participation italienne au fonds européen de secours, a annoncé jeudi la Banque d’Italie.
La dette a progressé de 37,9 milliards d’euros par rapport à décembre.
Cette progression s’explique « principalement » en raison de l’augmentation des « disponibilités du Trésor auprès de la Banque d’Italie » à 32,6 milliards d’euros, une hausse qui « intervient régulièrement en cette période de l’année », a expliqué la banque centrale.
http://www.romandie.com/news/n/Italie_nouveau_record_de_la_dette_publique_en_janvier_a_1935_mrd_EUR48150320121316.asp
Vendredi 16 mars 2012 :
VII. Les problèmes et les dangers.
Si faire circuler la monnaie est indispensable, la solution retenue par la BCE présente cependant plusieurs inconvénients et dangers.
Ce n’est pas le problème de remboursement : dans 3 ans, la monnaie pour rembourser ne sera pas loin : en majorité dans le compte de dépôt de la BCE… Mais alors, on n’aura rien résolu !
En effet, la plupart des banques sont en fait insolvables, et elles le savent. Conséquence : elles évitent de se prêter entre elles, et à l’économie réelle, car cela augmente leurs risques et besoins financiers. D’où panne du marché interbancaire, et gros soucis. Le VLTRO [Very Long Term Refinancing Operation ] va simplement permettre d’acheter un peu de temps, mais cela ne règle en rien le problème de solvabilité des banques ! Et la BCE risque de de devoir continuer à prêter de grosses sommes – et à prolonger ces insensés taux à 0 % qui durent…
Un des dangers est que la BCE se retrouve à avoir en pension des titres de qualité très moyenne, ce qui n’est normalement pas sa règle.
Un autre danger est que, du coup, ne restent dans les banques commerciales que les titres les plus pourris, ce qui les fragilise encore plus en les transformant de facto en bad banks…
Un autre est que les banques soient tentées d’utiliser cette liquidité pour aller financer des investissements spéculatifs, se mettant encore plus en danger (comme Jean Peyrelevade nous l’a expliqué dans ce billet).
Enfin, un dernier est que les gouvernements fassent pression sur leurs banques pour qu’elles achètent leurs nouvelles émissions de dette, comme actuellement en Italie ou en Espagne. Or c’est EXACTEMENT le contraire qu’il faudrait faire ! Bien sûr cela a permis de faire baisser les taux. Mais ce n’est pas le métier d’une banque d’agir ainsi, car elle se met en grand danger en prêtant à ces États insolvables. Ce qui fait qu’au jour de la restructuration, il y aura un gros problème sur l’État et sur les banques !
Et je ne parle même pas des risques d’inflation (des prix ou des actifs)! Aux États-Unis, la Fed a directement racheté les nouveaux bons du Trésor. Contrairement à l’Europe, l’effet sur la masse monétaire a été rapide :
La chance des États-Unis est qu’ils peuvent exporter leur inflation, grâce au rôle international du dollar – ce qui n’est pas notre cas. De plus, une partie de cette monnaie a été mise au “frigo” dans le système bancaire. Attention le jour où elle sera relâchée dans l’économie réelle…
Pour les amateurs de la monétisation de dettes, nous venons de le vivre en Grèce : l’État a fait défaut, cela a coulé ses banques, l’UE lui a reprêté de l’argent en urgence pour qu’il les resolvabilise (c’est délirant…). Au final, l’État grec supporte donc encore une forte dette…
Quand viendra notre tour, qui prêtera de l’argent à l’Occident pour sauver nos banques ?
Olivier Berruyer.
http://www.les-crises.fr/la-monnaie-banque-centrale-3/