Billet invité
Il y a des calmes qui précédent les tempêtes, et c’est probablement ce que nous sommes en train de connaître. Les lumières du sommet européen éteintes, le monde s’est interrogé sur la réaction des marchés, mais elle se fait attendre. Aucune embellie ne l’a suivi – comme c’était l’habitude avant qu’à chaque fois elle ne retombe – aucune détérioration notable ne l’a marquée.
Du côté des agences de notation, dont la mission est d’anticiper, les nouvelles n’ont cependant pas été gracieuses. Standard & Poor’s n’a pas encore rendu son verdict, très attendu, mais Nicolas Sarkozy a préparé l’opinion publique à la possibilité d’une dégradation de la note de la France. Moody’s n’a pour sa part pas été en reste, maintenant la perspective d’une réappréciation de la notation des pays européens, estimant que les annonces du sommet n’ont offert que « peu de mesures nouvelles », et qu’elles « ne changent pas le point de vue précédemment annoncé de Moody’s selon lequel la crise est à une étape critique et volatile ».
Du côté des marchés, rien de significatif n’est venu éclaircir leur réponse : ni l’évolution des taux obligataires, qui restent à des niveaux très élevés, ni la réussite toute relative des émissions qui sont intervenues, qui ne présagent pas de l’avenir et ne changent en rien la donne.
Comme prévisible, la création du pare-feu financier destiné à une intervention dans l’urgence rencontre une fois de plus des obstacles imprévus. Le Bundestag et la Bundesbank se renvoient la balle afin de ne pas assumer la responsabilité de la décision de financer le FMI, les représentants CDU au premier ayant beau jeu de se réfugier derrière l’indépendance de la seconde. Les républicains américains tempêtent de leur côté et menacent de tout bloquer au Congrès, en raison de la minorité de blocage des États-Unis au sein du FMI, sur le thème que l’Europe doit se sauver par ses propres moyens. Les juristes tentent pour leur part de trouver un montage faisant porter le risque de l’opération sur les seuls pays européens, dans le but d’en prémunir le FMI lui-même. Dix jours avaient été annoncés comme nécessaires pour clarifier la question, ils sont bien entamés.
Sur ces entrefaites, le FESF (fonds européen de stabilité financière) a réussi à lever sur le marché… 1,9 milliard d’obligations à trois mois. Tandis qu’Angela Merkel vient de réaffirmer son opposition à toute augmentation des fonds dont le futur Mécanisme européen de stabilité (MES) devrait être doté (500 milliards d’euros), les modalités de sa capitalisation devant encore être établies, impliquant l’apport des pays déjà sous le couperet des marchés.
La vision de l’année à venir de l’OCDE n’est pas des plus optimiste. L’organisation fait état de besoins de refinancement de ses États membres de l’ordre de 10.500 milliards de dollars en 2012, contre 10.400 milliards en 2011, soulignant en particulier le risque que l’Italie et l’Espagne soient coupés du marché. Un montant qui est à rapprocher des besoins de refinancement des établissements bancaires et qui, additionnés, donne toute l’ampleur des difficultés à venir. La dette est énorme, et son simple refinancement ne passe pas sans l’aide en faveur des banques de la BCE, comme on vient de l’apprendre. La question des États restant non résolue.
Une épée de Damoclès supplémentaire est placée sur la tête des banques européennes. L’Autorité bancaire européenne (EBA) a en effet rendu public qu’elles avaient vendu pour 178 milliards d’euros de CDS sur l’Espagne, l’Italie, la Grèce, l’Irlande et le Portugal – qu’il leur faudrait rembourser si les choses tournaient mal – tout en s’étant elles-mêmes prémunies du risque en achetant à d’autres banques, non identifiées, pour 169 milliards d’euros de CDS.
Le marché des CDS est dévoilé dans toute sa complexité et ses ramifications, instrument majeur du risque systémique et de la fragilité du système financier européen. Comment prédire, en effet, la propagation d’un choc s’il devait intervenir ? Car il est aventureux de penser, en comparant les montants globaux des achats et des ventes de CDS, que les gains et les pertes s’annuleraient en cas de malheur, ce qui implique que tous les établissements en cause auraient équilibré ceux-ci dans leurs comptes. Mais les données fournies par l’EBA ne permettent pas d’aller plus loin dans l’analyse…
Tandis que la Fed et la Bank of England lancent les signaux prémonitoires de relances prochaines de leurs programmes d’achats d’obligations d’État, Mark Carney, le gouverneur de la banque centrale du Canada, a dressé un tableau peu alléchant de ce qui attend les Nord-Américains et les Européens. « Les économies avancées ont régulièrement accru leur levier d’endettement durant des dizaines d’années. Mais cette époque est désormais bien révolue. Si la direction du processus est claire, son envergure et sa rapidité ne le sont pas. Celui-ci pourrait être long et ordonné ou abrupt et chaotique. »
Cette période de désendettement pourrait selon lui mener à une déflation et à des défauts de paiement désordonnés, pouvant provoquer « d’importants transferts de richesse et des troubles sociaux ». Le gouverneur a aussi prédit pour l’Europe que « la dure combinaison de l’austérité budgétaire et de l’ajustement structurel nécessaires aura pour conséquences une baisse des salaires, un chômage élevé et un resserrement des conditions du crédit aux entreprises », annonçant des « baisses non négligeables du niveau de vie » dans certains pays. Concluant qu’il faudra au moins cinq ans avant que l’Europe ne retrouve son niveau de richesse d’avant la crise (sans préciser l’évolution de sa répartition).
Alors que les nouvelles qui viennent d’Athènes accréditent l’idée que son sauvetage est en train d’exploser en plein vol, l’ensemble des informations qui sont disponibles convergent vers une simple constatation : lentement mais surement les pays européens continuent de s’enfoncer dans la crise. Sous les assauts néfastes conjugués de l’implosion du système financier et de la stratégie développée pour tenter de la contrôler.
Dans cette catastrophe au ralenti, tout se passe comme si les forces conservatrices voyaient dans la situation actuelle l’opportunité d’imposer leurs vues, voulant ignorer qu’elles ont enclenché une spirale descendante qu’elles ne maitrisent pas, comme si elle avaient lancé au ciel un pari d’ivrogne.
Excellent site! En français!
Conseil d’administration :
Président : Philippe Frémeaux, journaliste, directeur d’Alternatives Economiques
Vice-président : James Galbraith, économiste, professeur à la Lyndon B Johnson School of Public Affairs à l’Université de Texas, président d’Economists for Peace and Security.
http://www.veblen-institute.org/
Oui, du contenu.
« Comment confier son destin à un système qui dérape et dont le fonctionnement vous échappe ? » et aujourd’hui « pari d’ivrogne » !
Passager d’un chauffeur d’autobus ivre (d’arrogance), n’étant plus assuré (par les marchés), ne sachant où il va (quid d’un projet politique européen), ne vous écoutant plus (sic le référendum 2005 et celui court-circuité de la Grèce), accélérant à toute allure (réformes au pas de charge, impositions, taxations), que feriez-vous ?
1. sauter en pleine course ?
2. prendre le volant ?
3. le menacer ?
4. attendre la panne de carburant ?
5. laisser venir l’accident ?
6. à vous de voir d’autres options ?
Mettez votre confiance dans ce que vous aurez préparé avant la descente du bus ou l’atterrissage.
En clair, le Titanic coule. Il y a des embarcations pour chacun, des bouées, des vieilles planches ! Qui les auras remarquées ? Auriez-vous pensé personnellement à apprendre à nager quand même, c’est préférable ! Car en pleine nuit, par forte houle, en plein froid et brouillard, l’Essentiel est la paix dans la tempête. Rejoindre le club des insoumis faut les codes !
Joli titre. Tout est dit.
Métaphore pour métaphore, la lecture de votre billet me donne l’impression d’assister à une immense partie d’échecs.
Mais difficile de savoir qui joue les blancs et qui les noirs.
« Les ouvertures sont posées, une reine c’est déjà fait prendre (Démocratie?), l’autre est chancelante mais rien n’est encore joué…. »
Sauf que,cette fois-ci, le pire serait peut-être un pat.
Merci encore pour votre travail et vos éclaircissements.
« Suave mari magno turbantibus aequora ventis
E terra magnum alterius spectare laborem…»
Il est doux, quand, sur la mer immense, les vents en soulèvent les houles,
de suivre, de la terre ferme, le spectacle de la dure épreuve qu’elles infligent aux autres.
C’est ce que doivent se dire certains nantis, peut-être très gentils et très fins, dans leur villa offshore, en chaussant leurs mules fourrées… exactement comme je le fais moi-même (fourrure en moins) en pensant à l’Ethiopie, au Nigéria, et au pauvre type qui a déversé sa violence pourrie ce midi sur mes compatriotes liégeois.
Ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait (Mt 25, 40)
Liege , des evenements pareils prennent un tout autre tour lorsque ‘lon connait de près ou de loin des personnes d’un eul coup ce n’est plus un quelconque fait divers cela touche directement !
par contre la spéculation boursiere c’est comme les artilleurs ou les bombardiers jamais ils ne verront les degats produits , tourjours hors de leur horizon !
Concernant le flash krach de 2010…
http://www.newswire.ca/fr/story/894863/l-ocrcvm-sollicite-des-commentaires-sur-les-seuils-de-declenchement-a-l-echelle-du-marche-pour-le-marche-canadien
La roche Tarpéienne est proche du Capital…
joli !
Merci françois.
Très bon billet: lucide et clairvoyant.
Nous sommes dans l’oeil du cyclone et je pense que tout est fait pour différer la tempête jusqu’à ce que les festivités de Noel soient passées.
Les magasins sont pleins de marchandises qu’il faut bien vendre car elles sont en stock.
Si cela craque maintenant, le niveau des invendus va être pharaonique avec des conséquences financières majeures.
Pour beaucoup de commerces la période de Noel représente la majeure partie du chiffre d’affaires.
Par ailleurs et c’est peut-être naif de ma part mais je considère que ceux qui détiennent l’arme nucléaire financière doivent être bien génés de l’employer à quelques jours de ces festivités religieuses.
Enfin, il y a ici ou là quelques analyses disant que si l’euro venait à disparaître et était remplacé par les monnaies nationales, une opportunité se présenterait entre Noel et Nouvel an pour faire la manip.
Les voeux présidentiels pourraient être le moyen d’expliquer aux peuples en simultanée dans toute l’Europe – et ailleurs – les raisons du retour aux monnaies nationales.
Cela vaut ce que cela vaut, peut-être de stupides supputations mais au point ou nous en sommes …
En tout cas je vous rejoins : les bourses quasiment léthargiques, c’est bien étrange.
Monsieur Leclerc,
vous vous surpassez. Que les événements vous y aident ne diminue en rien votre mérite.
Est-ce à dire que l’argent produirait des effets similaires à l’alcool ?
http://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_03/i_03_m/i_03_m_par/i_03_m_par_alcool.html#drogues
Calme ???????? Vous dites?????
Ils se précipitent tous pour envoyer leur argent hors zone euro.
Quand ils auront fini alors ….le BOUM peut avoir lieu et il aura lieu.
Vous n’avez rien changé????? alors vous aurez la destruction ……….
Les Elites ne voient rien,
Les Elites ne connaissent pas mieux la vie,
Adieu la croissance, Au Diable le prix du gaz pour le refroidi,
« C’est une sorte d’ivresse, la violence. » Claire de Lamirande
« L’ivresse, c’est le dérèglement de tous les choses. » Arthur Rimbaud
En réalité les élites du monde n’aiment pas du tout le monde, les pauvres gens,
« D’autant plus forte est l’ivresse que plus amer est le vin. » Gabriele D’Annunzio
« Le sang procure toujours la même ivresse, le même sentiment de victoire et de plénitude à celui qui le verse. » Enguerrand de La Tour Sigy
Pour mieux avertir de la nouvelle tyrannie qui vient, il faut bien envoyer de temps en temps d’autres précurseurs,
Ce qu’elles n’ont pas reçues à faire de leur vivant d’autres prendront la relève,
Dans ce monde les Marchands de la terre se sentent bien plus libres et puissants dans les enfers que l’esclavage du pauvre Jérémie dans les Cieux.
Pour ceux que cela intéresse puisqu’on entend toujours parler des banques suisses, aller lire le commentaire d’investissement de décembre en haut à droit de la page d’accueil
http://www.wegelin.ch/.
La banque Wegelin est la plus ancienne des banques suisses. une de ces fameuses banques haut de gamme, je vous recommande de lire son commentaire d’investissement, ils sont moins tendre encore que sur ce blog.
extrait : » telle une bande de poulets effrayés, chefs de gouvernements, ministres des finances toujours plus confus et agités, courent de conférences en conférences ………….. »
on y évoque le fait que les bons français sont dans tout bon portefeuille et que c’est un plus grand risque pour les clients que l’italie.
on y évoque un nouveau risque à prendre en compte pour les investisseurs : le risque de redénomination : c’est à dire le risque de transformation d’une obligation publique ou privée de l’euro vers une ancienne monnaie comme le drachme ou la lire ou….
Merci pour le lien, un vrai morceau d’anthologie !
Extrait :
« Dans le contexte de la crise des débiteurs souverains, l’«acquisition forcée» d’emprunts d’Etat par les banques engendre une exposition parallèle de l’ensemble du secteur financier. C’est à une nouvelle crise bancaire à la Lehman Brothers que nous avons affaire. L’intervention concertée des banques centrales mise sur pied tout récemment a permis d’éviter le pire. Il y avait en effet un réel danger que les banques cessent à nouveau d’être des contreparties valables pour les accréditifs – avec les conséquences que l’on sait pour l’économie et le commerce mondiaux. Ce danger est conjuré pour l’heure. Les banques, voire les assurances, constituent-elles alors des substrats d’investissement potentiels pour les obligations ou les actions? Il y a assurément toujours de quoi en douter. Les emprunts du secteur financier font désormais tout autant figure d’instruments financiers hybrides émis par une communauté solidaire d’entités menacées d’infection que la dette des Etats, dont le sort est définitivement lié au système financier. Le dangereux virus, dans le cas présent, se transmet du sein maternel aux nourrissons. »
Wegelin & Co. est la plus ancienne banque suisse. Elle a été fondée en 1741 à St-Gall par Caspar Zyli. Société en commandite, elle fait partie des rares banques privées à être détenues et dirigées par des associés-gérants indéfiniment responsables. La propriété et la responsabilié de l’entreprise étant entre les mêmes mains, ses collaborateurs peuvent donc se concentrer sur la viabilité à long terme. Par conséquent, les pressions à court terme que peut exercer le marché ou les actionnaires leur sont inconnues. De même, les rachats ou fusions hostiles projetés par d’autres établissements importent peu. Ainsi, Wegelin & Co. bénéficie d’une indépendance de pensées et d’actes depuis sa fondation et ne connaît alors aucun conflit d’intérêt.
Toutes ses représentations se trouvent exclusivement sur le sol suisse. En effet, avec un siège à Saint-Gall et des succursales à Zurich, Berne, Lugano, Lausanne, Locarno, Schaffhouse, Bâle, Genève, Coire, Lucerne et Chiasso, cette banque compte près de 700 collaborateurs.
Plan des succursales
Cet établissement spécialisé dans la gestion de patrimoine pour des clients privés et institutionnels fait partie des précurseurs en matière de développement de produits structurés et stratégies quantitatives. A ce sujet la banque a publié différents livres en allemand, français, italien et anglais.
De plus, elle diffuse régulièrement un commentaire d’investissement. Rédigé pour la première fois en 1909, il permet à la banque grâce à son indépendance et à son autonomie de commenter en toute liberté le développement des marchés financiers internationaux.
[Commentaire d’investissment :http://www.wegelin.ch/medien/anlagekommentar.asp%5D
Wegelin & Co. Banquiers Privés gèrent plus de 26 milliards de francs suisses dont 1/3 d’avoirs institutionnels (hiver 2010).
T’es toi et moi dans un bateau
Les banques et les états tombent à l’eau
Qu’est-ce qui reste ? C’est là que ça devient comique !
« Le tour d’horizon de la situation économique des entreprises est encourageant. (…). Si espoir il y a, il se situe plutôt dans la partie de la société qui, de par sa productivité, son intelligence et sa flexibilité, peut survivre à pratiquement toutes les situations. »
Moralité : le système s’effondre, mais c’est pas grave, on trouvera toujours des entreprises dans lesquelles il sera avantageux d’investir…
Ne trouvez-vous pas qu’il y a quelque chose de profondément pathétique dans cette littérature de banquier ? Le constat qu’elle fait de la situation est somme toute assez proche des analyses que l’on peut lire ici sur le blog. Les conséquences qu’elle en tire en revanche semblent à y bien regarder tout simplement grotesques ! On mise tout sur « les entreprises », avec l’énergie du désespoir… Croyance ultime de la théologie capitaliste ?
Reno future
En attendant l’époque est propice à faire ses courses et à la fin la richesse sera encore plus concentrée, car quoi qu’on dise ici rien qu’avec le nombre de gens qui vivent en ville, ce n’est pas demain qu’on peut se passer du commerce, donc oui il reste les entreprises, entreprises qui malheureusement tendent au monopole.
Menaces sur la propriété
(Citations tirées du même commentaire )
Nous vivons une époque dans laquelle le «scénario Lehman Brothers» pourrait aisément se répéter, ce qui signifie que la question de la validité juridique de la propriété n’a rien de théorique.
[…]
Plus nous nous penchons sur la crise de la dette souveraine et – vu son élargissement au système bancaire – sur la Crise financière 2.0, et plus la notion de propriété nous paraît importante. Car il nous a été très clairement signifié comment, d’un simple trait de plume, on peut parvenir à un renoncement «volontaire» à 50% de créances et, partant, à un renoncement aux droits conférés aux créanciers dans la procédure de faillite, ainsi qu’à une totale dépréciation des assurances contre le risque de crédit. Le débat sur la «redénomination» [en drachme, en lire, en peseta ou en franc] des emprunts en euros en cas de démantèlement de la monnaie unique va dans le même sens: en période de crise, les valeurs nominales sont faciles à éliminer. Et cela vaut aussi pour les billets de banque et les avoirs en compte.
[…]
Une partie de la population est ainsi invitée à s’approprier un cinquième de la propriété d’une autre partie de la population. Et pour s’assurer que cette dernière n’en profite pas pour mettre les voiles, on inflige en sus une entrave à la propriété. Pas un mot par contre sur la suppression de l’imposition sur la fortune déjà en vigueur. On souhaiterait donc soumettre le même substrat à une double imposition. La propriété est nocive, et ceux qui en possèdent le sont plus encore.
[…]
Le «global custody», avec une concentration effective des risques de propriété auprès d’un petit nombre de dépositaires centraux qui, d’un simple coup de crayon, peuvent se changer en «confiscateurs»: voilà qui est un vrai cauchemar!
Un pari d’ivrogne:
« Je lève mon verre à moi-même. (une gorgée)
En résumé, je n’ai que très peu de morale, contrairement à vous honnêtes citoyens. En résumé, vous m’avez ré-élu alors que je vous ai encore menti. Mais j’ai réussi avec la propagande et un peu de temps à fabriquer assez de fans aveuglés. Ils me suivront encore quoi que je fasse. Et si je peux en favoriser certains un peu plus grâce à mon petit pouvoir acquis malhonnêtement afin qu’ils continuent de louer plus largement mon jeu d’acteur, tous mes moyens seront bons.
Le « pas vu pas pris » me va comme un gant. Il faut avouer que ce cadre s’y prête aisément.
Ma retraite sera bientôt assurée. Je n’ai pas besoin de trimer pour en avoir une bonne. Tant que les feux de la rampes me servent assez longtemps…
Légitimement, vous êtes en colère. Mais les lois me protègent et vous interdisent de vous faire violence afin de changer les choses. Dans ce cadre, l’honnêteté ne paie pas. (une gorgée)
Ah ! Si ! Vous ne pouvez vous faire violence… qu’en vous suicidant. Cela ne me dérange nullement, au contraire. Vos proches reprendront votre place. Ce ne sont pas les moutons qui nous manquent !
Alors, gentils citoyens, comme d’habitude, vous attendrez la prochaine fois, la prochaine élection, pour ne pas me réélire, pourquoi-pas, en votant ou en ne votant pas, et finalement mettre à ma place un plus beau parleur que moi. Quelqu’un de ma famille. Qu’importe le bord politique. Sans scrupules, il va de soi.
De plus, d’ici là, je vous remercierais de ne surtout pas désirer voir baisser nos hauts salaires, car ils se pourrait que nous devenions corrompus. Et par la même encore plus méchant.
Je remercie donc les forces de notre ordre qui protègent notre classe de stars. Quels moutons exemplaires bien armés et si beaux de tant de nouveaux jouets derniers cris ! Je remercie aussi les syndicats aux abois, nos favoris, qui évacuent bien le surplus de mécontentement quand il le faut. Un petit clin d’œil aux médias vaut bien un petit os à ronger. Quelle belle cocotte à vapeur contrôlée, n’est-ce pas ? Quel beau menu devant vous narré ! Bon appétit les pauvres ! Vous pouvez crever ! Santé ! » (une gorgée)
Exercice de style, décembre 2011.
Papillon
Et pendant ce temps, l’économie réelle continue de fonctionner.
Des industriels allemands trouvent plus judicieux d’investir en Alsace que dans les pays à bas coûts salariaux :
http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg-campagne/2011/12/13/cadeaux-de-noel-industriels-en-alsace-du-nord
Peugeot peut-il comprendre cela, lui qui supprime tant d’emplois en Alsace ?
Il est vrai que le gouvernement allemand a créé dès le début de la crise une banque d’investissement industriel très bien dotée dont les entreprises bénéficient sans restriction. Avec le subventionnement des temps partiels, cela fait partie des mesures efficaces de lutte contre la crise. Notre gouvernement s’est contenté de demi-mesures, à ce que je sache.
(AMHA) il y a bien un plan B! pas pour sauver l’euro mais pour en sortir. Il consiste à faire racheter dans un premier temps la dette souveraine par les banques privées de chaque pays de la zone via la BCE qui offre du 1% pendant 3 ans en quantité illimitée et ensuite dans un deuxieme temps quand les Etats seront en faillites, les banques le seront aussi, ce qui permettra à moindre coût de les nationaliser. Il n’y aura plus (ou très peu) de créanciers étrangers, le retour aux monnaies nationales sera alors possible
Quelle aisance dans la description de ces soubresauts financiers et ses conséquences pour les peuples Mr Leclerc..Je suis en compléte addiction à ce blog depuis des mois et je mesure la constance de votre réflexion et hélas la dérive mortifère de ce systéme financier..Continuez à nous éclairer.
http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/olympus-rectifie-ses-comptes-sur-20-ans_274857.html#xtor=AL-241
Quand on lit des choses comme ça, avec tout le reste, les madoff, la fed ect… Goldman sach ect…
on ne peut plus croire en RIEN.
Si on ne commence pas à s’attaquer aux fraudes escroqueries en tout genre, on ne règle rien.
C’est par là qu’on devrait commencer et c’est par là que la crise aurait du être réglée en commençant par faire payer aux banques et aux agences de notation le AAA de la tritisation
d’hypothèques frauduleuses.
Une qestion s-v-p- à M- Leclerc et Mr- Jorion,
Que pensez-vous du programme économique et politique du Front De Gauche ?
Merci pour vos réponses et continués, ce blog est passionnant.
Radical dans ses intentions et son propos, mais pourrait mieux faire en terme de mesures proposées !
Pourriez-vous en dire un peu plus ? Voire consacrer un billet à une critique (constructive ?) du programme du front de gauche ? Contrairement à ce que sous-entend l’exercice de style de Papillon-14, il y a peut-être là un moyen de mettre un grand coup de pied dans la fourmilière avec notre seul bulletin de vote, tout en restant constructif…
A l’heure actuelle et compte tenu du système politique en cours, il s’agit du meilleur programme et d’assez loin de l’offre en cours. Il reste bien entendu imparfait mais c’est une excellente base de travail qui reprend un bon nombre des préconisations d’ensemble qui sont débattues ici ou chez Lordon. Il ne plait pas vraiment à nos amis anarchistes et communisants puisqu’il ne rompt pas avec l’esprit jacobin de notre pays bien au contraire. Il faudra bien pourtant se rendre à la raison et considérer l’Etat comme un outil à réinvestir à moins de laisser le champ libre à l’oligarchie…
Ce qui ne plait pas ce n’est pas le programe mais le personnage Melenchon….
@dvd
Votez pour des idées, vous verrez, ç’est plus constructif…
Allez également lire ses billets sur son blog, vous verrez qu’on est tout de même assez loin de la caricature du grognon agressif. Mais encore une fois, l’important, ce sont les idées, pas le personnage. Il faut qu’elles progressent avec ou sans Mélenchon…
Merci pour ce billet.
J’ai une question à 1000 francs.
Y a t il une corrélation entre les notations des agences “ad hoc” et disons d’un côté le dollar et de l’autre l’euro, autrement dit quelle influence directe à la FED américaine sur les notes données par les agences ?
J’ai lu dans un papier précédent proposé sur le blog que les banques américaines étaient fortement endettées sur des obligations émises par les etats de la zone euro.
Les agences de notations jouent elles plus le jeu des marchés et des bourses ou le jeu des banques américaines et des paradis fiscaux ?
J’aurais pu remplacer le mot jeu par le mot piège.
Il faut juste savoir que les armés d’espions de l’époque de la guerre froide se sont reconvertis dans la finance une fois le mur de Berlin tombé.
Boire donne soif.
« La voix du dévot fanatique et le cri de l’ivrogne sont une seule et même chose. »
Emerson String Quartet
http://www.youtube.com/watch?v=RHu9H1wZI-E
@Fr. Leclerc .
Une hypothèse qui pourrait vous interesser qd au déterminisme de l’ Economie (au sens propre s’il en est un !):
Je m’appuie souvent sur les th.dynamique des système pour conjecturer notre avenir et décider que l’inertie globale de cette dynamique est trop forte pour la modifier de façon endogène.J’utilise l’ image d’une toupie en pleine vitesse que rien ne peut perturber , ni gravier , ni escalier ….
J’utilise aussi les th.du Chaos et de la complexité pour insister sur l’existence de positions stabilisées .Positions que les systèmes recherchent d’eux meme qd on ne les perturbe pas trop .
Il me semble , pour reprendre la « toupie » ,que nous sommes a une periode « cata » du système. Fort ralentissement ou inversion de la dynamique …en tout cas point d’inflexion (la tangente qui coupe la courbe) et ce passa ge par zero de l’inertie fragilise enormément la stabilité de la toupie en perte de vitesse …Le premier gravier la fera dévier .
Tout ça pour dire que l’on est a un moment ou des forces inefficaces auparavant deviennent prépondérantes et qu’une force meme minime peut décider d’un attracteur plutot qu’un autre …pour imager , voir Paul Jorion qui doit etre devenu ceinture noire de boules Bretonnes …Boules plombées ce qui permet des trajectoires non linéaires .
J’espère au moins qu’ils boivent de bonnes bouteilles…
Du Mouton-Rothschild cela va de soi!
Merci François pour cet article
Dans un présent avec le slogan derrière lequel tout nos politiques sont au garde à vous « acheter Français » .Pour ma part c’est du grand n’importe quoi ,le protectionniste ,c’est refuser la concurrence et avouer que l’on est moins bon et pas assez innovant , on commence par refuser l’étranger , puis les produits qu’il fabrique , pourquoi pas allez creuser des tranchés à nos frontières, et les attendre baïonnette au bout du fusil .Il suffit de lire les livres d’histoire sur la crise de 29 ,et de voir que l’on est en train de faire un copier/coller , je ne vous dit pas la fin ,car il faut toujours laisser du suspense
François Leclerc a choisi cette fois, Mark Carney, comme figure d’autorité et exemplification de l’étape du désastre qu’il nous narre aujourd’hui.
Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que le visionnaire Carney a obtenu un un doctorat en économie à l’Université d’Oxford, pour travailler ensuite treize ans chez Goldman Sachs.
Dis donc ca vaut toujours le cout de partir en vacances au mois d’avril 2012? Faut que la crise n eclate pas avant.
In vino veritas ?
Bonjour,
systéme financier totalement pourris de l’interieur.
il faut utiliser le karcher maintenant plutôt que à l’instar des Grecques, creuser notre tombe lentement mais surement.. de bons traducteurs sauront certainement expliquer mes dires populeux en langage technique chatié ou universitaire.
Répudions, rediscutons les dettes, que le systéme des CDS explose une bonne fois pour toute,aprés la faillite comptable de la finance en général, les états reprendront, « à la niche » et sans bourse délier, exclusivement les institutions bancaires, assurances (et leurs dettes) qui sont utiles et legitimes socialement pour l’avenir et que le reste coule d’avoir trop joué dans le bling-bling. C’est aux riches de payer le plus lors de ces pertes car ils se sont trop gavés sur la bête par le passé. Place à la valeure « travail » et pas à la valeure « rente de propriété ».
Les traités Européens doivent être remis sur la table avec cette donne, seul Mélenchon est capable de cela, assez des discours politiques lénifiants qui ne ménent à rien.
Cordialement
Emmanuel Todd : « Annulons la dette du Vieux Monde !
http://www.lepoint.fr/economie/emmanuel-todd-annulons-la-dette-du-vieux-monde-13-12-2011-1406951_28.php
« Bruxelles, les marchés, les banques, les agences de notation américaines : ces faux nez camouflent la prise du pouvoir politique, à l’échelle mondiale, par les plus riches.
l’accumulation excessive d’argent dans les strates supérieures de la société est l’une des caractéristiques de la période.
L’État social d’après-guerre, l’État gaulliste, et quoi qu’en ait dit le Parti communiste, agissait surtout au nom de l’intérêt général, il gérait une croissance pour tous. Aujourd’hui, l’État est prioritairement un État de classe. Le capitalisme financier contrôle à nouveau les États.
Aussi opaque que puisse paraître le système, on peut approcher sa réalité en analysant la façon dont un groupe social contrôle une partie importante des ressources. Dans ces conditions, la question essentielle n’est pas celle des marchés en tant que tels, mais celle de l’oligarchie et de son rapport à l’État. »
etc.
« Il y a une vieille légende à propos d’un saint qui devait choisir un des sept péchés capitaux; il choisit celui qui lui parut le moins grave, l’ivrognerie, et avec celui-là il commit les six autres péchés. » Hans Christian Andersen
En temps ordinaire, et même au cas où les choses tournent au vinaigre, l’ivrogne peut toujours solliciter et même bénéficier de l’indulgence de ses compagnons de biture.
…. et dans le vinaigre on y fait mariner les cornichons et les maquereaux
Mercredi 14 décembre 2011 :
L’Italie lève 3 milliards d’euros de titres à cinq ans à un taux record.
Le Trésor italien a levé mercredi 3 milliards d’euros d’obligations à cinq ans, soit le maximum prévu, à des taux d’intérêt qui ont atteint un nouveau record.
Les taux ont en effet progressé à 6,47 %, contre 6,29 % lors de la dernière opération similaire le 14 novembre, atteignant un nouveau record depuis la création de la zone euro.
Dépêche AFP.
J’ai revu aujourd’hui un débat entre Alain Minc et Jean-Luc Melenchon qui a eu lieu sur une chaîne d’actualité en continu juste avant l’arrivée de Mario Monti au pouvoir. Rappelons que Mario Monti, ancien de Goldman Sachs a été mis à la tête de l’Italie sous le prétexte d’être un technicien de la finance.
Minc arguait devant Mélenchon que la présence de Monti rassurerai les marchés et que cela entrainerait une diminution du spread italient. Il disait même : « Monti vaut 20 milliards à lui tout seul ».
Certes le spread a baissé un temps. Mais un temps fort court et l’Italie va rentrer en récession comme la Grèce, comme le Portugal, comme le … du fait de politiques d’austérité procycliques.
Alain Minc une fois de plus, s’est planté. Si cela de soi pour certains,ça va mieux en le rappelant.
Dans Le Monde Eco de lundi, Martin Wolf nous explique que la crise est celle de la balance des paiements – L’échec de « Merkosy »
Qu’en dites vous ?
Le quotidien des marchands distingués écrit : « Il a été décidé, semble-t-il, de ne pas contraindre les détenteurs d’obligations privés à essuyer des pertes. »
Qu’en des termes choisis…
Explication de texte.
« Il » indéfini. Tout le monde est responsable. « Il » représente l’autorité tutélaire, aussi puissante qu’indéterminée. Légitimation.
« ne pas contraindre ». Clémence. Non-violence, corrélé à « retenue, modération, sagesse ».
« essuyer des pertes ». Formé sur l’expression figée « essuyer le tir de ». Paradigme sémantique : bataille, guerre. Les spéculateurs sont au front. Corrélations : courage, risque, don de sa vie.
Bref, l’organe qui s’est toujours voulu celui de l’élite, se retrouve à défendre l’indéfendable. Il a clairement choisi son camp, celui de l’ultra-libéralisme. Le Monde-Sarko, même combat.
Le souci du monde politique est de garantir à tout prix le « niveau de vie » des électeurs. Or, ne devrait-il pas réfléchir plutôt à préserver (et surtout améliorer) la « qualité de vie » de tout un chacun ? Les deux notions sont, d’après moi, fort différentes car si la première peut s’accorder avec les disparités toujours plus grandissantes entre riches et pauvres dans nos sociétés, la seconde les réprouve. Et si c’était là, la source de la vraie solidarité ?
Le souci du monde politique est surtout de se maintenir au pouvoir, le « niveau de vie » des électeurs il n’en a rien à foutre, et n’a que mépris pour la plus grande partie du peuple. Voilà la réalité
Non, pas de tous les électeurs, de 50.1% des électeurs dont il pense qu’il voteront pour lui : je vous rappelle que nous sommes dans une démocratie.
Voilà que les politiques qui ont fait les dettes , s’arrogent maintenant le titre de sauveur de l’euro , ils n’ont pas honte ces criminels ?
Allez en place de grève.
Ben non. Pourquoi tu veux qu’ils aient honte ?…la merveilleuse fenêtre où chacun rêve de se pencher les reçoit sans arrêt, avec des hôtes et des hôtesses programmés par Bouygues, Bolloré ou Vinci pour leur affirmer qu’ils sont aimés et approuver ou faire silence sur leurs âneries permanentes comme leurs infamies récurrentes.
« Allez en place de grève. » Mouais… plutôt:
« Allez… bloquons les (cyber)-noeuds du réseau marchand. »
Beaucoup plus efficace. Menacer de multiplier par 2 ou 3 le nombre de faillites/chômeurs et vous aurez une oreille attentive.
Ce n’est pas avec des méthode héritées du XIXe, et des forces stagnantes uniquement préoccupées à préserver leur petit ilot de tranquilité temporaire qu’on brise une « gouvernance » (sic) jouissant des techniques de pouvoir du XXIe.
Il vaut mieux s’appuyer sur les forces vives désoeuvrées:
– les actifs sans emploi, qui représenteront bientôt 30 pour-cents de ces derniers (40 peut-être au sommet de la vague), et dont le loisir préféré devrait être d’oeuvrer consciencieusement et méthodiquement à la destruction du « cadre », au lieu de se réfugier dans le divertissement. Bref, saper le système, de toutes les manières légales possibles.
– les jeunes retraités qui pourraient faire énormément de dégâts s’ils le souhaitaient.
Ils ont du temps, de l’expérience et des moyens de subsistance.
Les travailleurs sont les « classes moyennes » de demain (parce-qu’elles auront disparu; les ouvriers ne sont-ils pas les premiers à fustiger les « assistés » qui « ne se lèvent pas le matin »?), et les « sans emploi » sont les prolétaires d’hier. La grève ne les concerne pas. La manisfestation non plus. Ils n’ont d’autre horizon que l’emmigration ou la secession, c’est à dire la guerre civile.
Evidemment, dans cette France où le chômeur est à la fois un ennemi et une m…, s’engager dans un tel mouvement implique un « coming out », qui revient à assumer et à reconnaître publiquement son statut de looser… Il faut faire sauter ce verrou psychologique car il est temps d’inventer autre chose, d’autres formes de militantisme et d’activisme politique, avec ceux qui n’ont plus grand chose à perdre, et qui sont Légions.
on ne veut pas que les politiques nous écoutent , on veut qu’ils dégagent , on ne veut plus de ces gens là.
On veut une gestion locale par le peuple lui même.
Pour çà il faut seulement une déroute financière des états et banques qui est en train de se faire.
Pas une déroute des entreprises.
c’est le double standard (article récent dans la presse) qui fait culpabiliser le commun des mortels parce qu’il ne peut pas se donner les moyens de rebondir (« l’apprentissage tout au long de la vie »…) comparé à « l’Entrepreneur »pour qui l’échec n’existe jamais….
Tu as raison, il me semble, pour ce qui est d’inventer d’autres formes de militantisme. Et les indignés ne sont-ils pas en train de le faire, pour partie ?…Si tu as d’autres pistes, tout le monde est preneur, et plutôt deux fois qu’une.
Mais tu te trompes pour ce qui est des prolos et des classes moyennes déclinantes, les manifs pour parcellaires qu’elles soient, interpros notamment, montre que pas mal prennent conscience. Sans oublier que si tu discutes un peu avec eux tu rencontres une lucidité sur les tenants et aboutissants qui est assez vive, même si sous l’éteignoir des difficultés.
Rumeur : S&P dégraderait aujourd’hui la note de la France (source)
Michel Santi l’annonçait il y a deux jours :
Tant mieux, çà va augmenter les taux, et les faire réfléchir avant de lancer des emprunts dont finalement une grande partie des sommes partiront vers l’asie. La France a besoin d’une industrie et de gens qui se mettent vraiment à bosser, pas d’un AAA (mais bon s’il y est on crache pas dessus…)
Pour ce qui est des réactions un peu lentes au sommet européen, j’ai bien l’impression que tout ce joli petit monde est plutôt préoccupé à « fourrer la dinde » pour les fêtes de fin d’année, bien que je doute qu’au réveillon, cela sera de la dinde à manger.
Ci-après ce que disait DSK le 23.09.08 lorsqu’il était Dg du FMI.
Nous vivons des temps exceptionnels. Exceptionnels par l’évolution observée sur les marchés financiers, une évolution qui a parfois pris l’allure d’un effondrement. Mais exceptionnels aussi parce que les conséquences prévisibles sur l’ensemble de l’économie, à savoir une
récession grave, ne se sont pas manifestées ou du moins pas encore.
C’est peut-être cette absence de récession qui conduit un certain nombre de personnes à considérer imprudemment l’éclatement de cette bulle de l’immobilier comme une simple correction, les carences du marché hypothécaire américain comme un incident malheureux, et la faillite d’institutions financières majeures comme des dommages collatéraux.
Il y a six mois, lorsque le Fonds monétaire international (FMI) a évalué à plus de 1 000 milliards de dollars (678,26 milliards d’euros) les pertes du secteur financier et prédit un fort ralentissement de l’économie mondiale, on nous a reproché d’être trop pessimistes.
Aujourd’hui pourtant, alors que la crise financière fait rage et que la majorité des pertes n’a pas encore été réalisée, il devient clair que des mesures au coup par coup comme celles adoptées au cours des douze derniers mois ne peuvent pas suffire. Seule une solution systémique, conçue pour faire face à toutes les retombées immédiates, mais aussi, et surtout, pour traiter l’ensemble des causes profondes, permettra de restaurer un semblant de fonctionnement normal à notre environnement économique, que ce soit aux Etats-Unis ou dans le monde.
SOLUTIONS ALTERNATIVES
A court terme, une telle approche doit prendre en compte trois éléments : l’approvisionnement en liquidités; le rachat des actifs dévalorisés; l’apport de capitaux aux institutions financières.
Le premier impératif des banques centrales est d’éviter des retraits massifs dans les banques et les institutions financières. Pour cela, il faut rassurer les déposants sur la sécurité de leurs avoirs bancaires et fournir des liquidités aux institutions financières en contrepartie de garanties solides. Cette politique a constitué la première ligne de défense utilisée dès 2007, et les banques centrales ont probablement fait autant qu’il leur était possible de faire.
La deuxième étape doit être de faire disparaître la cause profonde de la crise, c’est-à-dire la présence d’actifs dévalorisés au bilan des institutions financières. L’expérience internationale a montré qu’il était souvent efficace de créer une structure publique pour racheter ces actifs et en assurer la détention jusqu’à leur maturité. La question principale est alors celle du prix d’acquisition de ces actifs. Il doit être suffisamment élevé pour inciter les institutions financières à vendre, mais il doit être assez faible pour que l’Etat ait la possibilité de retrouver sa mise et de maintenir l’équilibre de ses finances sur le long terme.
Il y a toutefois des solutions alternatives potentiellement moins coûteuses que celle d’un rachat pur et simple des créances. C’est ainsi que le FMI a proposé, au cours du premier semestre, une solution basée sur des swaps à long terme de titres hypothécaires contre des obligations gouvernementales. Cette solution a l’avantage d’assainir le bilan des banques à court terme mais leur laisse supporter le risque de long terme plutôt que de le transférer sur le contribuable.
Enfin, une recapitalisation du système financier s’impose, et nécessitera vraisemblablement un soutien public. L’insuffisance des capitaux dans l’ensemble du système financier est au coeur de la crise actuelle. Même si le système financier voit sa taille se réduire et même après avoir résolu le problème des actifs douteux, nombre d’institutions financières resteront confrontées à la faiblesse de leur capital.
Or sans ces capitaux, elles ne peuvent jouer leur rôle, qui est d’alimenter en crédits l’ensemble de l’économie. Il existe toutefois des moyens pour que l’Etat apporte des capitaux aux banques sans recourir à la nationalisation. Ainsi, certains membres du FMI confrontés à des situations
similaires par le passé ont équilibré les apports publics par des injections de capitaux privés. Cela permet de laisser le contrôle aux mains du secteur privé, afin d’éviter la nationalisation des pertes.
Les mesures que viennent de décider les Etats-Unis sont les bienvenues, il faut maintenant attendre leur mise en oeuvre effective. Pour parer à toute éventualité, les autres pays industrialisés devraient également préparer des plans d’action, notamment en raison de la difficulté à traiter le problème des institutions financières travaillant dans plusieurs pays.
Si de tels plans d’ensemble sont mis en oeuvre, je suis convaincu que les systèmes financiers, qui se sont développés à l’excès par rapport à l’économie réelle, peuvent se stabiliser à un niveau plus raisonnable.
CETTE CRISE EST LA CRISE DE LA RÉGLEMENTATION
Mais on ne peut s’arrêter là, il faut aborder de front les difficultés à long terme.
Un aspect évident touche aux conséquences budgétaires. L’effort initial des finances publiques doit être massif, mais cela n’implique pas que, à l’arrivée, le contribuable doive y perdre. L’expérience internationale montre que, en s’y prenant bien, l’Etat peut espérer recouvrer une grande partie de son investissement initial. Mais, si cela n’était pas le cas, des efforts budgétaires importants seront alors nécessaires pour garantir la stabilité à long terme des finances publiques.
Au-delà des finances publiques, la question structurelle la plus fondamentale est celle de la régulation. Pour parler crûment, cette crise est la crise de la réglementation et de son échec à éviter des prises de risque excessives par le système financier, en particulier aux Etats-Unis. Pour s’assurer que cela ne se reproduise pas, le travail de refondation a déjà commencé, et les grands pays industrialisés ont formulé certaines propositions d’amélioration des règles prudentielles, de principes comptables et de pratiques de transparence.
Au-delà, le rôle des agences de notation, sur lesquelles s’appuie le système financier mondial, devra aussi être repensé pour permettre une plus grande surveillance publique. Mais, dans la mondialisation, il est clair que tous ces efforts n’auront de sens que s’ils sont mis en oeuvre par tous.Il faut enfin se demander quelles seront les conséquences de cette crise financière sur le reste du monde. Les économies européennes subissent déjà un ralentissement prononcé, et tout donne à penser, en raison des turbulences actuelles, que ce phénomène se prolongera jusqu’en 2009.
Les économies émergentes ont jusqu’à présent bien encaissé le choc, même si certains prédisent un contrecoup brutal dans ces économies à forte croissance, en raison à la fois du risque d’assèchement des flux de capitaux dont elles ont bénéficié jusqu’à maintenant et de la stagnation, voire d’une baisse possible, du cours des matières premières qu’elles exportent.
Il faut néanmoins se garder de considérer les marchés émergents comme un bloc homogène. Si certains peuvent souffrir, d’autres bénéficieront de la baisse des cours des matières premières ou de l’accalmie de la demande, d’autres encore ont accumulé des réserves importantes, ont réduit leur endettement et mis en place une politique monétaire équilibrée.
Vigilance, objectivité et collaboration –à l’échelle mondiale – seront indispensables pour faire face aux problèmes qui sont devant nous. Je souhaite qu’à l’occasion de l’assemblée du FMI, dans trois semaines, où se rencontreront à Washington les ministres des finances et les
gouverneurs de banques centrales, ce dialogue s’établisse pour que chacun puisse tirer les leçons des récents événements sur la régulation du système financier mondial.
C’était une autre époque ! DSK allait être president d’un pays, il croyait au rebondissement de la croissance, les obligations souveraines étaient la garantie finale du montage ….patatras …les obligations sont devenues des actifs pourris, la croissance est morte pour plusieurs années …et en plus les menaces de guerre font flamber le pétrole.
On en oublierait presque la fin de la guerre en Irak….
patratra pourquoi ? mais à cause du rapatriement des capitaux, à cause de la nationalisation des pertes aussi, plus que jamais ce texte est d’actualité.
Oui, bien sûr, yaka…Sous la houlette de l’institution qui a plombé les économies du Tiers-Monde à coups d’ajustements structurels. On peut être sûrs que le résultat sera à la hauteur des espérances.
J’ai trouvé cette info sur internet (actualité bancaire)
Les prix des produits importés aux Etats-Unis ont fortement rebondi en novembre, sous l’effet d’un net renchérissement des hydrocarbures, selon des chiffres officiels publiés mercredi à Washington.
Après un trimestre de baisse, l’indice des prix à l’importation établi par le département du Travail a progressé de 0,7% par rapport au mois précédent.
C’est sa plus forte hausse depuis le mois d’avril, indique le ministère. En octobre, son indice avait reculé de 0,5%.
Le rebond de novembre a été tiré par celui des hydrocarbures dont les prix ont connu leur augmentation la plus forte depuis avril (+3,6%), après avoir baissé d’août à octobre. Hors hydrocarbures, les prix des produits importés ont reculé de 0,2%, comme le mois précédent.
En glissement annuel, l’inflation induite par les importations a ralenti pour le quatrième mois de suite, redescendant de son point haut touché en juillet après la flambée des cours du pétrole du premier semestre.
A 9,9% en novembre, elle apparaît à son niveau le plus bas depuis février, mais reste encore bien supérieure à ce qu’elle était en novembre 2010 (4,1%).
Le ministère indique également que les prix des exportations américaines ont rebondi en novembre de 0,1% par rapport au mois précédent après avoir chuté de 2,1% en octobre.
En glissement annuel, la hausse des prix des produits américains exportés, qui avait atteint un point haut à 10,1% en juin, est tombée à 4,7%, son niveau le plus faible depuis août 2010.
Peut-on en tirer des conclusions??
On sort un peu de l’Europe mais, comme tout est lié, si quelqu’un peut analyser ces statistiques géopolitiques???
Merci d’avance
Il semble que certains n’ont pas compris le message :
La BCE prête pas chère, afin que vous reprêtiez aux Etats pas cher aussi.
Visiblement cette partie du deal a du mal à passer.
Mais qui est ce monsieur Leclerc me demande mon mari. Il n’apparaît nul part, tu crois qu’il existe vraiment? Je lui réponds, je ne sais pas mais ce je suis accroc à ce blog.
Nul part, c’est où ? Je viens de me pincer pour vérifier que j’existais.
Et ?
Cher Monsieur Leclerc,
Je profite de votre présence pour vous exprimer mon parfait accord sur vos diagnostics.
Il est évident que la dette ne pourra être réglée par des moyens conventionnels et que la valse des sommets de toute sorte à laquelle nous assistons ne vise qu’à gagner du temps.
Pourquoi ?
Les semaines passant, il me semble que la solution à la crise de la dette va se trouver dans les rapports USA Chine.
Il faut voir que nous vivons sous le régime d’un empire euro-américain similaire à l’ancien empire gréco-romain. La religion de cet empire est le christianisme ce qui empêche de recourir à l’esclavage. Ce problème est contourné au moyen de la finance internationale qui permet, entre autre, de faire payer les travailleurs pour avoir le droit de travailler. Ainsi les Chinois achètent de la dette impériale ce qui leur donne le droit de travailler.
La Chine semble aujourd’hui se refuser à continuer à acheter de la dette impériale (refus de financer le FESF) cherchant à tirer profil de son statut de travailleur.
Pour l’Empire, tout le problème et de faire admettre à la Chine une chose :
– leur statut d’esclave va perdurer; il vont devoir acheter de la dette impériale dans des proportions plus importante.
Pour que la Chine se résigne à cela, il va falloir que la Syrie tombe, pour que le Hezbollah et le Hamas tombent, pour faire tomber l’Iran (premier fournisseur en Pétrole de la Chine) avec des risques réduits pour la stabilité de la région.
Notons le rapprochement USA Birmanie qui isole toujours plus la Chine.
La Chine n’a qu’un seul allié au final : La Corée du Nord soit presque rien.
Elle devra donc payer pour survivre.
Et si la crise des années 2010 était la révolte spartakiste de notre temps ?
Espérons que les Chinois comprennent et ne suivent pas le triste sort des esclaves rebelles du premier siècle avant notre ère. Car pour eux comme pour leurs aînés, la différence en terme de puissance militaire est colossale.
Sarkozy a compris cela et soutient politiquement et militairement l’empire en échange du paiement de notre dette par les vaincus (Vae Victis).
Il me semble donc que les efforts de Paul Jorion ne porteront pas leurs fruits pour cette fois (peu être plus tard) car la logique de guerre semble prendre le dessus.
Je tiens à préciser que lorsque je parle de guerre, celle-ci peut très bien être froide. Hasad tombe, l’Iran change de politique et donc de président. La Chine se résigne alors et paye.
Je pense que Madame du Chatelet voulait savoir quelles ont été vos fonctions et / ou votre formation économique avant de rédiger des articles (excellents d’ailleurs) sur ce blog. Sans rentrer dans les détails, je pense que cette curiosité n’est pas spécialement malsaine, et que ce serait sympa de donner quelques infos sur votre parcours, ne serais-ce simplement que pour mieux vous connaître (un peu) , simplement parce qu’on s’intéresse à vous, c’est tout.
Par exemple, dans la présentation des auteurs du blog, une petite fiche pourrait être crée, de la même façon que le parcours de Jorion est résumé (vous êtes quand même le second auteur le plus important ici !).
A SJA,
La chine s’oppose de manière de plus en plus marquée à l’impérialisme américain.
Elle a déclaré d’abord que toute attaque américaine du Pakistan serait considérée comme une attaque de la chine…
Un de ses hauts responsbles militaire a considéré que si défendre l’Iran pouvait amener à une guerre mondiale elle ne reculerait pas …
De plus la Russie a des intérêts importants en Syrie et en Iran qu’elle n’est pas prète à lacher.
Notamment sa seule base navale en méditérannée située en Syrie. Son seul porte-avion « l’amiral Kouznetsov » doit arriver sur zone prochaînement. Attaquer la Syrie présenterait un risque important de confrontation avec les américains, de l’Iran n’en parlons pas.
On peut voir dans ces déclarations des effets de manche à vocation intérieure, l’appel à une menace extérieure mobilisant les peuples, il y a cependant des intérêts stratégiques vitaux pour la Chine et la Russie dans ces pays.
Un des buts évidents dans le contrôle de cette région par les américains (planifié de longue date) est maintenant de contrôler les approvisionnements chinois en énergie pour rééquilibrer leur situation vis à vis de ce pays (problème de la dette par exemple). on peut noter que cela a été déjà réalisé en Libye et au Soudan par exemple.
Cordialement.
@ Klaki.
Le Kouznetsov ne va pas arriver prochainement mais en début d’année prochaine.
« Retiens moi Germaine ou je fais un malheur! »
Au rythme où vont les choses ce porte aéronefs (pas de catapultage) qui est en réalité un navire d’escorte n’arrivera qu’aprés la guerre, ce qui doit être l’objectif de l’amirauté Russe.
Ce navire n’a qu’un poids diplomatique, militairement, il ne représente rien.
On peut penser que tout va se jouer en Syrie. Si elle tombe, le reste suivra (Hezbollah, Hamas, Iran puis Chine).
L’année 2012 devrait voir un renforcement de l’empire américain.
Cela parait étonnant d’écrire cela mais ce qui compte, ce ne sont pas les cartes (comme dit la pub) mais avec quel calibre vous vous êtes assis à la table.
Bonjour,
@ SJA
je remarque que vous ne discutez pas mes arguments importants concernant les intérêts très forts qu’ont la Russie et la Chine dans la région.
Vous ne relevez que ce qui concerne l’amiral « Kouznetsov », qui est un détail d’un point de vue résistance militaire, mais un fort symbole de la réaffirmation de la Russie de l’importance de la Syrie pour elle. De plus, serait-ce même un esquif, une attaque par les américains signifierait la guerre…
Pourriez vous me donner la source de votre affirmation comme quoi il est seulement un « navire d’escorte »? Et escorte de quoi?
De plus vous jouez sur les mots, le début de l’année prochaine est dans deux semaines à peu près, ne fait-il pas partie du « prochainement » que j’emploie? Vous jouez sur les mots aussi concernant l’appelation « porte-avions » employée par moi dans le sens courant (il y a bien des avions qui décollent et atterissent, non?).
A mon avis vous faites une erreur majeure en ne considérant que les forces en présence sur place et pas toute la dissuasion nucléaire qu’il y a derrière …
Donc ce que vous affirmez :
vient complètement à l’inverse de l’interprétation que vous en faites : les calibres sur la table sont la possibilité pour la Russie et les Usa de raser de la carte l’autre…
Je vous propose de discuter de mes arguments principaux et non pas de détails …
Cordialement.
Qui suis-je ? La question est naturelle, et elle m’est de temps en temps posée. La dernière fois, j’ai répondu ainsi.
à François Leclerc,
Je trouve que vous êtes bien bon de donner des informations sur vous à une majorité de commentateurs qui se dissimulent derrière des masques.
Lors de mon premier commentaire sur le blog, avant même d’y écrire des billets, j’ai hésité et décidé d’utiliser mon nom, puis d’être à visage découvert… Peut-être parce que je n’ai pas toujours fait ainsi.
Ok merci, parcours interessant.
Quoique sans importance, sans compétence ou prestige particulier, et après avoir peser le danger d’être tracé par le FBI, la FED et les services de surveillance de mon pays et d’autres, finalement je décide de sortir de l’anonymat. Parce que sans engagement personnel visible il n’y a pas de vrai engagement qui puisse entrainer d’autres engagements.
Mon vrai nom est François Marenne. « Technologue » en imagerie médicale mis au chômage depuis 2005 à l’âge de 53 ans.
Autrefois passionné de photographie, encore engagé dans quelques associations dont la photo (comme aidant ou conseil) et une association de partenariat entre associations belges et marocaines, je suis maintenant fasciné par les pays asiatiques (Indonésie, Phlilipines), pour des raisons de rapports humains.
Sans être un geek je gère des sites Internet sous Spip ou WordPress pour des associations lointaines. Pour le plaisir d’être utile.
Généralement d’accord avec les posts du blog de P. Jorion. Juste parfois envie d’être plus radical. Héhé j’ai d’ailleurs été censuré. Mais j’y reste fidèle. J’apprends beaucoup ici qui me restait inaccessible avant.
Si Alexandre m’explique, je changerai mon pseudo et ajouterai ma photo. Finalement je crois que c’est important que chacun s’expose.Quels que soient les risques. Ca n’empêche pas d’être un ANONYMOUS pour les autres actions. Right ?
Au lieu de mettre votre pseudo, vous mettez votre vrai nom. Ensuite sur gravatar, vous mettez une photo.
lets try i cant see how to change my gravatar no option for that …
@ François Marenne
http://fr.gravatar.com/
MARLOWE,
Vous soulignez quelque chose qui me paraît important: la majorité ici, dont je fais partie, se cache pour pouvoir affirmer haut et fort ce qur’elle pense, un peu comme on va dans un isoloir pour voter.
J’en fais partie. Pourquoi?
Pour ma part, je pense que c’est une envie de fuire la réalité, et supprimer toute frontière à sa pensée, qui a dû se coller des oeillères pour se faire une place dans la société… Pouvoir s’exprimer librement sans risque de représailles, et ainsi essayer d’apprendre à se connaître un peu mieux (chose qu’un blog peut offrir, mais pas un isoloir).
Ainsi, l’anonymat serait la clé de l’affirmation de son existence.
Moi, quand je vois François LECLERC, Paul JORION, et françois TOUT COURT asseoir fermement leur existence dans leur expression, je ne peux m’empêcher de les envier. Mais malheureusement, je dois reconnaître qu’aujourd’hui encore, je n’ai pas le courage d’en faire autant. Demain peut être…
Fuir la réalité et supprimer les frontières à la pensée me semblent antinomiques. (@Antoine)
J’ai eu à modérer certains forums (jusqu’à devoir en supprimer purement et simplement). Certains soirs de blues et d’abus d’alcool, je me suis moi-même défoulé de mes frustrations de façon irréfléchie en profitant de l’anonymat.
J’ai toujours été très inquiet concernant ces problèmes de vie privée sur Internet et un article assez récent de Paul Jorion concernant l’intérêt porté par la FED aux blogs trop critiques de la politique économique américaine avait encore conforté mes craintes.
Il y a quelques mois, je portais une pousse de bananier à une commerçante de mon quartier quand je suis tombé dans un étrange traquenard : des voitures de police (dont une avec des chiens policiers) et un blocage de rue complet pour visite d’un petit centre de jeunesse pourtant subsidié et contrôlé par ma ville. J’ajoute que beaucoup d’immigrés de beaucoup de nationalités habitent mon quartier qui est par ailleurs extrêmement convivial. Un flic en civil a interpelé un adolescent posté sur le trottoir en face de ce centre et lui a demandé : que dirais ton père s’il te savait ici ? Très étonné de ce dialogue et de cette opération je me suis rapproché et le policier en civil a continué son dialogue en marocain après avoir alarmé des policiers en uniforme qui me demandent de quitter les lieux. Je refuse me sentant le droit et le devoir d’observer cette opération de police qui me semble excessive ; c’est pour moi mon devoir de citoyen. Résultat : garde à vue pour trouble de l’ordre public. Un policier ajoutant : « il a dit qu’il ne part pas parce qu’il paye ses impôts ». Un tel glissement de sens ajouté au caractère volontairement excessif de l’opération m’a sidéré mais j’ai maintenu ma position et me suis donc retrouvé menotté et emmené en garde à vue à grande allure (quel pied!) Cet épisode et le petit billet de Paul Jorion ont mûri dans mon esprit. Il n’y a de réelle liberté que celle qu’on est prêt à payer de sa propre personne.
Je reste admiratif devant le travail de Anonymous mais l’anonymat dans ce genre de blog n’a pas vraiment de raison d’être. Compte tenu des technologies actuelles et la complicité des fournisseurs d’accès Internet mon coming out ne me met pas en plus grand danger. Il m’oblige simplement à être plus responsable vis-à-vis de notre hôte et risque simplement de pousser mes connaissances et amis à venir y jeter un petit coup d’œil.
Merci à Paul Jorion et Julien Alexandre. Mon gravatar sera bientôt à jour.
FRANCOIS MARENNE,
Pour ce qui est du « fuir la réalité », je voulais dire se débarasser des contraintes imposées par le mode de pensée régnant, et ainsi s’ôter les oeillères qui cloisonnent la « vision des choses ». Cette vision dont on s’accomode pour se donner une place dans la société.
La propriété intellectuelle est un bel exemple de ce carcan de l’esprit. La spécialisation aussi.
Par extension, le rationnalisme aussi, puisqu’il donne la primeur à celui qui brille par son intelligence.
L’intelligence n’est selon moi qu’une faculté parmi d’autres. Et la preuve en est que, vu l’état de nos sociétés, menées par les enfants des Lumières, l’intelligence peut très bien servir la bêtise, qui le lui rend bien.
Je ne sais s’il vous arrive de lire JEREMIE, qui sévit aussi ici. Dans un de ses billets, il citait un aveu posthume de CLEMENCEAU:
Georges Clemenceau
Je me retrouve mot pour mot dans sa pensée.
Votre expérience avec la police, me semble représentative de la difficulté d’exprimer son ressenti: une action à vos yeux excessive vous pousse à vous porter témoin… Implicitement, la police comprend que vous réprouvez leur acte et ça se retourne contre vous, la force publique primant sur le citoyen…
Ca rejoint l’idée d’anonymat que vous saluez par la suite, mais qui prouve bien selon moi que de liberté individuelle, de reconnaissance d’une perception propre, ce n’est qu’utopie, pour le moment.
Vous avez mis sur la table la question de la responsabilité. Tout me paraît aussi là.
Ma situation est différente aujourd’hui de la vôtre. Je ne suis pas encore au chômage, mais je sers des gens qui, bien que donnant encore la pitance à ma maisonnée, me paraissent pour grande partie l’une des causes des déséquilibres sociaux. Je les sers parce que le chômage m’a conduit à leur porte. Et je ne peux pour le moment, assumer totalement les propos à leur encontre que je suis amener à tenir ici. C’est regrettable et hypocrite, je le reconnais. Mais j’ose espérer que cela changera.
Bien à vous
Il donne des boutons à certains. A moins de mal interpréter sa pensée, le citoyen en colère donc pas tout à fait résigné que je suis avoue être d’accord avec ce que dit Emmanuel Todd dans cet interview:
http://www.lepoint.fr/economie/emmanuel-todd-annulons-la-dette-du-vieux-monde-13-12-2011-1406951_28.php
Et aussi (ils se rejoignent sur plusieurs points) sur le « résumé développé » de l’analyse de la crise -et ses possibles solutions- par Jean Gadrey:
http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2011/12/11/la-crise-de-la-dette-publique-et-ses-solutions-version-2-plus-une-page-de-notes/
Encore un affreux économiste marxiste refoulé. En plus il croit que notre planète, donc la croissance, a des limites, et il le dit. Perdu pour les marchés, vous dis-je!
Mercredi 14 décembre 2011 :
L’Italie lève 3 milliards d’euros à un taux record.
Le Trésor italien a levé, mercredi, 3 milliards d’euros d’obligations à cinq ans, soit le maximum prévu, à des taux d’intérêt qui ont atteint un nouveau record.
Les taux ont en effet progressé à 6,47 %, contre 6,29 % lors de la dernière opération similaire le 14 novembre, atteignant un nouveau record depuis la création de la zone euro.
http://www.lepoint.fr/economie/l-italie-leve-3-milliards-d-euros-a-un-taux-record-14-12-2011-1407226_28.php
Rappel :
Italie : émission l’an prochain de 440 milliards d’euros de dette (responsable).
L’Italie, qui est actuellement sous la pression des marchés, devrait émettre l’an prochain 440 milliards d’euros de dette, soit à peine plus que cette année, a annoncé mercredi 16 novembre la responsable de la dette publique au sein du Trésor italien, Maria Cannata.
« L’an prochain, nous devrons émettre 440 milliards. Cela semble prohibitif mais cela ne l’est pas, même si cela devient plus compliqué car les investisseurs sont apeurés par la volatilité du marché », a-t-elle déclaré lors d’un colloque, selon les agences italiennes.
http://www.romandie.com/news/n/Italie_emission_l_an_prochain_de_440_milliards_d_euros_de_dette_responsable161120111911.asp
Je suis actuellement en contact avec des fonctionnaires… Il semble que le blog de P.J ne soit pas connu encore dans les ministères, tandis que la CGT distribue des tracts niais, petit-bras, qui ne revendiquent qu’un plus gros morceau du gâteaux, et sont poliment mis à la poubelle. Je suis certainement le seul qui ai lu leur papier avec attention.
Les exigences de la CGT pour sortir de la crise :
-Revaloriser les salaires, pensions et minima sociaux.
-Contrôler les aides publiques aux entreprises.
-Contraindre les entreprises à des alternatives aux licenciements.
-Supprimer les exonérations sur les heures sup.
-Stopper les suppressions d’emploi. (SIC)
-Développer les politiques publiques et les moyens des services publiques.
-Taxer les mouvements spéculatifs des capitaux, etc.
Bref, j’aimerais avoir des ennemis pareils, aussi revendicatifs et ridicules. Ils ne cherchent pas à comprendre, en fait la CGT est dans le système, elle est capitaliste version rose…
Sinon les fonctionnaires ne sont pas dupes du PS non plus, Hollande n’est pas crédible mais préféré à Sarkozy bien sûr. Sinon, gens admirables, comme toujours… (le PS et le nucléaire, par ex, la dette ne sera pas remboursée, etc)
http://web.ana-mpa.gr/anafrench/articleview1.php?id=14078
Le 15 c’est demain. « D’ici le 15 » signifie « entre maintenant et avant le 15 « , donc aujourd’hui, même s’il est généralement utilisé à tort pour désigner une limite.
Je doute qu’ils chipotent pour 2,2 mds mais sait-on jamais. Ils ne peuvent pas ne pas payer, sauf si…? Si le craquage de l’Euro et le lâchage de la Grèce est au point.
Les grecs doivent se dire « Tant de misère pour si peu… ».
Mercredi 14 décembre 2011 :
« La contraction de l’économie en Grèce va dépasser 5,5 % du PIB en 2011, le pays est plongé dans la récession la plus profonde », a indiqué mercredi le Premier ministre grec Lucas Papademos.
« L’an 2011 sera la pire récession que ce pays a jamais traversée, la contraction du PIB est prévue à plus de 5,5 % », a déclaré M. Papademos au cours d’une conférence organisée par la chambre de commerce américano-grecque. « Nous avons un dur chemin à faire », a-t-il ajouté.
http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___La_Grece_dans_la_pire_recession_plus_de_55_de_recul_du_PIB_en_2001_141220112112.asp
« Nous avons un dur chemin à faire »
Ca mériterait la Noix d’honneur du Canard…
Oui, l’ivresse de la fin d’un monde… Levez-vous vite, orages désirés !
Je ne sais pas, vous, mais tout ça commence à me faire rigoler.
Oh oui, la situation est grave, noire et nous gave, mais enfin, pourquoi ne pas prendre la vie du bon côté : un peu comme ça, ha ha !
Pendant que nous bavardons agréablement, des associations de défense des droits sociaux agissent et on obtenu une évolution considérable de la Commission Européenne à propos du fond Social de Solidarité:
http://ec.europa.eu/esf/BlobServlet?docId=231&langId=fr
J’admets que ce document n’est pas très digeste mais c’est un texte obtenu suite à la pression constante des associations Européennes du secteur social arrivant à convaincre la Direction générale de l’emploi et des affaires sociales à la Commission Européenne à prendre en compte la situation sociale en Europe.
Ce genre de texte n’est jamais facile à lire mais n’avons nous pas devant nous des situations complexes pour lesquelles il n’y a pas de réponses faciles.
Je redis que les solutions nationales de quelque pays d’Europe qu’il s’agisse, seront vouées à l’échec, compte tenu de la concurrence féroce à laquelle se livrent les états membres de l’Union Européenne selon une stratégie que le prix Nobel de l’économie Joseph Stiglitz a qualifiée de « Ruine ton voisin », cela avec une lutte fratricide entre pays au niveau social et fiscal.
Comment les gouvernements des pays qui sont à l’origine des inégalités européennes peuvent ils espérer que les populations aient une bonne image de l’Europe quand ils accusent celle ci de tous les maux quand ils sont à la peine et se félicitent de leurs choix nationaux quand tout va relativement bien chez eux au niveau national.
Paul
Abjection et incompétence du peuple, contrôle et prévention des classes dangereuses, nécessaire gouvernement des experts pour instaurer un fédéralisme technocratique et imposer la rigueur (qui ne résout rien), d’une part ; repliement sur le pré carré national, exaltation nationaliste, dénigrement crasse, quasi-raciste, des voisins, pour recueillir un minimum de voix et faire fonctionner le théâtre de leur démocrassie, d’autre part… « ils » ont longtemps voulu nous faire gober que leur néolibéralisme planétaire était LE nouvel universalisme libérateur.
Maintenant, combien de temps vont-ils nous balader entre ces deux pôles d’une même logique de contrôle antidémocratique qui nous asservit au service de la dette ? Combien de temps surtout croient-ils que nous allons supporter cette vision rétrograde du monde ?
@Lisztfr
Cégétiste, je suis le blog depuis un bon moment et les « péripéties » d’un système en passe de s’effondrer depuis 2007 et ne suis pas le seul au sein de ce syndicat de partager les analyses et explications qui figurent sur le site et partager pour l’essentiel par bien d’autres économistes, cependant nous ne sommes pas la direction, cela ne nous empêche pas en tand que militant de faire connaitre ce qui se joue derrière le rideau, car le moment venu la sidération ne sera pas de mise.
Bien cordialement.
@ amilcar + Lisztfr
Nous savons , maintenant que de nombreuses apparitions médiatiques de P.J. sont survenues dans les tout derniers mois , que sa notoriété est devenue suffisante MAIS qu’il n’est VRAIMENT » BON » que lorsqu’il peut dérouler calmement son idée , sans risque d’être interrompu ou vicieusement contredit… ( Nous savons aussi que LORDON , tout brillant et percutant orateur qu’il soit , S’INTERDIT les confrontations classiques…. et privilégie exclusivement les interventions du type » meeting » …..)
Ne serait-il pas temps ( et ,espérons, pas trop tard ) de faire se rencontrer chacun d’eux avec les organes nationaux de chaque principal syndicat français ( voire belge , maintenant que la Belgique hérite d’un gouvernement de coalition gauche-droite décidé apparemment à appliquer AUSSI des » réformes » selon » TINA » , c’est à dire d’ « avancées importantes » de recul social qui ne manqueront pas de provoquer des réactions fortes se déroulant plus que probablement PARALLELEMENT à la campagne pour les élections présidentielles françaises…….)
Il s’agirait bien entendu pour P.J. et F.L. d’être concrets et de construire les bases d’un programme « audible et défendable syndicalement » de » sortie du cadre «
(( ……J’espère que vous pouvez imaginer ce que je pense et attends de ces rencontres…..par contre pour ouvrir ce champ d’action…..appel aux lecteurs du blog suffisamment » bien introduits…..))
Enfin un ivrogne qui a pris conscience des ravages de l’alcool mais pas encore tout à fait de son alcoolisme.
http://www.challenges.fr/finance-et-marche/20111205.CHA7793/quand-l-ex-patron-de-jerome-kerviel-prevoit-l-apocalypse.html.
Merci à toute l’équipe pour vos éclairages
Fabrice