L'actualité de la crise : SYMBOLIQUE SAUVETAGE DE LA ONZIÈME HEURE, par François Leclerc

Billet invité

Il aura fallu à Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sept heures de discussions, dont certaines en présence de Jean-Claude Trichet, arrivé sur le tard à Berlin, pour adopter une « prise de position commune », en vue d’un accord à propos du sauvetage de la Grèce.

Sans qu’il soit certain, vu la formulation ambiguë employée pour l’annoncer, que la BCE la partage. A moins que, pour sauver les apparences, Jean-Claude Trichet n’ait pas voulu être formellement associé à des décisions qui relèvent des gouvernements.

Le quotidien allemand Bild, ce matin, annonçait que des dirigeants de grandes banques européennes seraient conviés au sommet de cet après-midi. Symbole on ne peut plus parfait de la réalité du pouvoir, s’il est vérifié, après l’intrusion de l’Institute of International Finance dans les négociations préparatoires, où il a joué un rôle prépondérant.

Les représentants des banques, ces jours derniers, ne se privaient d’ailleurs pas de faire porter sur les gouvernements la responsabilité de la situation, arguant du fait qu’elles avaient pour leur part fait leur travail !

Le contenu de l’accord obtenu à l’arraché dans la nuit n’est pas connu. Là encore, il faut préserver les apparences et ne pas conclure le sommet avant de l’avoir commencé. Mais l’expérience permet de penser qu’il y a encore beaucoup de grain à moudre pour les sherpas qui sont actuellement en réunion, avant un sommet dont le début a été retardé d’une heure pour leur laisser le temps de mettre au point l’accord (et la manière de le présenter).

Il sera toujours temps, ce soir après le sommet, de compter les morts et les blessés. Figureront toutes les autorités européennes, à l’exception de Jean-Claude Trichet, encore un symbole, toutes écartées des débats. Quant à l’accord lui-même, il faudra lire avec attention les petits caractères de bas de page pour en déceler les fourberies et les calculs avantageux.

L’objectif de Nicolas Sarkozy est certes de sauver la Grèce, mais à condition que les mégabanques françaises soient le plus possible épargnées. Ce n’est que la suite d’un long parcours qui est loin d’être terminé.

Celui d’Angela Merkel est plus trouble, à l’image des discussions internes à l’Allemagne qui ont ces derniers jours monté en puissance. Sauver l’euro à moindre frais pour les finances publiques afin de préserver les exportations internes à la zone y est une question non résolue. Expliquant l’accent mis sur la participation financière des banques, d’autant que les banque allemandes sont suspectées de ne pas avoir joué le jeu et de s’être délestées plus que les françaises de leur dette souveraine grecque (au moins de l’avoir mieux assurée).

Il reste encore à transformer la « position commune » franco-allemande en un accord européen… Ce qui est en jeu, en vérité, ce n’est plus le défaut de la Grèce mais l’entrée de l’Italie et de l’Espagne dans la zone des tempêtes. Cela réclame des mesures d’autre portée.

86 réponses sur “L'actualité de la crise : SYMBOLIQUE SAUVETAGE DE LA ONZIÈME HEURE, par François Leclerc”

  1. un système a toujours tendance à changer le moins possible pour se maintenir en équilibre. Faut-il vraiment attendre des changements historiques de l’accord de cet après-midi?

  2. Je n’ose imaginer le bricolage auquel ils sont parvenu… chti gain de temps supplémentaire.

    On en vient à ne pas comprendre pourquoi aucun dirigeant européen n’ose évoquer une résignation au pire ! les dés sont pipés, jetés… quelles que soient les mesures prises aucun peuple du vieux continent ne les acceptera… suppression des positions nues, c’est déjà trop tard, eurobonds, mutualisation des pertes pfff…. les dettes en cause sont irremboursables. Tapper les riches au portefeuille, très difficile, ils tiennent les manettes…. Sans compter que les US feront tout pour que ça bascule… eux aussi pour gagner du temps… les banquiers encore plus, histoire de tirer leurs marrons du brasier… d’où sortira le visionnaire influent couillu (mentalement donc), capable et décidà à faire le trig
    ¨
    Un clash, vite… qu’on reparte sur des bases saines. La population comprendra, nous comprendrons. Plus on attend plus ce sera pénible.

    1. Totalement d’accord avec vous. Le jeu est mené par les banques qui guident les dires et gestes des Chefs d’Etats (qui doivent certainement être soudoyés au passage, avec la complicité par défaut des représentants élus (députés). Tout cela en dit long sur la valeur de nos démocraties et l’irresponsabilité des hommes politiques. Clash oui d’une certaine manière mais selon quel mode? Quel serait l’effet de déplacements massifs des avoirs des citoyens auprès des organismes financiers mutualistes? Quel serait l’effet d’échanges des consommateurs selon la méthode du troc ou avec des paiements en cash réduisant ainsi les sources des finances des Etats?
      Quant à un visionnaire, comment peut-il accéder à la bagarre électorale finale sans être tué politiquement avant la ligne d’arrivée? (Emprise des médias inféodés au pouvoir financier)

  3. Une partie de la dette grecque résulte de ses achats d’armes à la France et à l’Allemagne dont les mégabanques sont les créanciers insatiables de ce pays.
    Suggestion: que la France et l’Allemagne rachètent ces armes ! (c’est pour rire bien sur).

  4. Mr Leclerc, vous écrivez:

    « Le quotidien allemand Bild, ce matin, annonçait que des dirigeants de grandes banques européennes seraient conviés au sommet de cet après-midi. Symbole on ne peut plus parfait de la réalité du pouvoir, s’il est vérifié, après l’intrusion de l’Institute of International Finance dans les négociations préparatoires, où il a joué un rôle prépondérant. »

    N’est-il pas au contraire normal, dans la mesure où les grandes banques vont devoir mettre la main à la poche, de les associer à ce sommet?

      1. il faut dire que « les banques » doivent essayer de protéger les dépôts qui leur sont confiés. En enregistrant des défauts importants sur les placements effectués pour le compte des épargnants, petits et grands, il ne leur est pas possible ni de payer les intérêts promis aux investisseurs ni même leur rendre aux termes prévus les sommes placées.
        Pour éviter en tout état de cause un défaut de paiement, il faudrait que la BCE émette des SMT, et le problème serait résolu ou serait en voie de résolution rapide.
        Pour en savoir plus: envoyez-moi un mail avec votre adresse postale, et je vous enverrai un petit livre qui explique tout cela parfaitement:
        johannes.finckh@wanadoo.fr

    1. Si vous pensez normal et équitable d’associer les banques au sommet parce qu’elles seraient appelées à (très modestement) mettre la main au portefeuille, qu’en est-il de l’association des peuples européens à ce sommet ?

      Je ne pense pas que les peuples européens aient été invités à participer et soient associés, alors que ce sont eux qui trinquent, financent, et regardent leurs conquêtes sociales se faire dévorer par une machinerie qui n’a rien à faire d’eux. Que ce soit directement, ou indirectement, j’attends de voir une équité de traitement.

      Où est le parlement européen, censé représenter les citoyens que nous sommes, dont les députés sont élus au suffrage universel ? Où est sa voix pour nous représenter, nous qui sommes mis à contribution ? Où est son pouvoir de négociation, d’influence et d’infléchissement ?

      Nulle part.

      Alors, sincèrement, vos banques, je ne vois pas pourquoi elles auraient droit à un traitement de faveur, privilégiées par rapport à nous, humbles citoyens (ou gueux, selon). A moins, bien sûr, que nous ne soyons plus en démocratie mais bien en ploutocratie. Ce qui, à mon avis, est de plus en plus certain.

    2. Melba:

      J’ai déjà tenté de poser la même question que vous à plusieurs reprises, sous cette forme ou d’autres, sans avoir obtenu de réponse claire. Il me paraît également naturel qu’une concertation ait lieu entre pouvoirs publics et secteurs privés dans la mesure où les décisions des premiers affectent les seconds. Mais apparemment nous sommes peu à penser comme cela.

      « L’intrusion » de l’IIF (terme utilisé, je suppose, par contraste avec « invitation » et faisant allusion à la rhétorique du complot) serait donc malvenue, bien que les autorités européennes cherchent à éviter un gel des marchés financiers internationaux, dans un système qui repose entièrement–on l’a vu en septembre 2008–sur la confiance mutuelle entre les différents acteurs, publics comme privés.

      1. La rhétorique du complot que vous me prêtez n’est pas ma tasse de thé ! En l’occurrence, elle ne trouve pas d’illustration dans cette affaire, puisque ces concertations sont effectuées à découvert.

        Mais il est inusité et nouveau que les représentants des mégabanques (dont le directeur général de l’Institute of International Finance, dont les banques américaines sont membres) soient invités à un sommet européen de chefs d’Etat et de gouvernement. A ce niveau, il ne s’agit plus de concertation, comme si les uns et les autres traitaient d’égal à égal.

        J’appellerai cela de la confusion des genres. L’analyse des décisions du sommet, quand elles seront connues dans le détail, permettra d’en juger sur pièce. A moins qu’il en soit tiré comme conséquence qu’il n’y a pas confusion, mais expression de la réalité du pouvoir.

      2. A ma connaissance, le rôle de l’IIF dans les négociations est de représenter les principaux créditeurs (une sorte d’équivalent du Club de Paris pour le secteur public), donc principalement les banques européennes. Je ne pense pas que les banques américaines aient un rôle quelconque là-dedans, mais ne faisant pas partie des négociations je n’en sais pas plus que vous. Et sans vouloir faire notre publicité, mais un peu quand même, l’Institut à une longue expérience dans les discussions portant sur la restructuration des dettes souveraines, la raison de sa création à l’origine. Le but est d’apporter cette expérience pour éviter un défaut désordonné et une panique sur les marchés, ce qui n’est souhaitable pour personne.

        Si ma lecture des sommets européens est correcte, les décisions finales ne sont prises que par les autorités. l’IIF n’a fait que présenter ce que les banques étaient prêtes à contribuer, mais que le tandem Merkel/Sarkozy aurait pu décider d’ignorer. Cela reste donc une concertation plus qu’une négociation.

      3. L’exposition des banques américaines à la dette grecque étant des plus limitée, je ne vois pas comment l’analogie avec le Club de Paris peut fonctionner. Je vous accorde volontiers que les décisions seront formellement prises par les chefs d’Etat et de gouvernement, mais les réunions successives que Charles Dallara, Dg de l’IIF, a tenues à Paris puis à Rome, ainsi que sa présence à Bruxelles, me semblent témoigner d’une participation pour le moins très active en matière de conseil !

        Que le tandem Merkel/Sarkozy puisse ignorer les propositions présentées par l’IIF me semble être une hypothèse d’école que les résultats du sommet vont infirmer.

      4. J’ai dû mal m’exprimer, je cherchais justement à souligner que les banques américaines n’ont aucun rôle dans les négociations. L’IIF agit ici comme représentant des créditeurs du privé tout comme le Club de Paris agit comme représentant de créditeurs du public, non supranationaux.

  5. Bonjour,
    Je ne sais si c’est moi, mais entendre les mots comme  » sauver la Grèce » ou d’autres pays, qu’on trouve partout dans les médias.La correction, « Sauver les banques et les investisseurs des pays concernés » ne semble-t-il pas les mots les plus appropriés? Pourquoi le peuple se révolte alors qu’on veut le sauver? . Il y a un « bug » quelque part…
    Merci,

    1. les grecs vont très bien, les médecins y gagnent si peu qu’ils ne paient pas d’impôts!
      Alors, vive la santé grècque!

    2. Tout à fait, exactement comme lorsque l’on dit aider la Grèce au lieu de dire imposer à la Grèce des taux usuraires et des politiques antisociales du siècle dernier.

      1. « imposer à la Grèce », c’est trop vague! Tant que le système de collecte des impots permet à ce point l’economie grise, on peut dire qu’il n’y a pas d’état grec!

    1. 100 contre 1 qu’ils vont essayer de faire payer le peuple,
      10 contre 1 que le peuple ne va pas pouvoir tenir cette saignée insupportable,
      1 contre 1 que la situation de crise sera récupérée par les extrémistes et/ou l’oligarchie pour accroitre ses pouvoirs et possessions.

      bon, ça fait pas beaucoup de chances qu’on en sorte par le haut…

    2. Il existe quantité de sites étrangers et de bookmakers pour cela.

      A notre échelle de particuliers, ce sont surtout les sites eux-mêmes qui s’enrichissent, puisqu’ils encaissent TOUS les paris, à la hausse ou à la baisse.

      Tout comme les banques et les bourses, ils ont tout intérêt à ce que les parieurs jouent beaucoup. Et ils voient d’un très mauvais oeil la proposition de Paul J le bien nommé d’interdire les paris sur les fluctuations de prix….

      1. C’était du second degré, de la sordide ironie.

        Et une façon de dire que, in fine, on sait déjà comment tout cela va se finir. Ça se finit toujours de la même façon : prendre l’argent dans la poche de ceux qui n’en ont pas beaucoup mais qui ne peuvent rien dire puisqu’il leur est retiré tout pouvoir d’action.

      2. Alors dans ce cas, 25 billets (de 100) sur le lapin Duracel et la Bécassine des Landers.

        Je parie qu’ils vont trouver un moyen d’effacer une partie de la dette grecque – tout en disant exactement le contraire – et qu’ils vont lui trouver un second plan de sauvetage (sur nos impôts, avec très peu de banques privées) – tout en affirmant qu’il n’y aura pas d’autres sauvetages. Je parie que Bécassine qui annonçait de rien attendre de ce sommet en attendait au contraire énormément : devenir durablement l’homme fort de l’Europe :).

        Angie, Angie, Président – Euh, pardon, Présidente !
        Angie, s’il-te-plaît, montre toi aussi courageuse avec l’Euro que tu l’as été avec le Nucléaire !

    3. @Taneleo

      Qui ça ? Le peuple ? Qué coy ? Quel peuple ? Celui qui peut pas payer ? Ou l’autre, celui qui vote. Le pôv con d’payant, le pôv con d’votant ?

      Allez, un million contre un que vous êtes un … (vous laisse finir).

      1. Et pourquoi votre «pôv con d’payant» n’est-il pas votre «pôv con d’votant» ?

        Un peu facile votre posture… et vos insinuations.

    4. Le monsieur de la zazenattitude s’autorise une petite excursion vers le bas peuple (le moelleux du coussin a sans doute finit par l’irriter). Dans cette longue chaîne sans fin du consommateur à côté d’un autre consommateur on ne se tient pas par la main n’est-ce pas. Les bras m’en tombent. Signe de rupture définitive avec ce peuple tralala et nul part.

    5. @Taneleo;

      10 contre 1 que le peuple paiera.

      qui d’autre que le peuple peut payer? Les baleines à bosses? Les orang-outans? Les martiens?

    1. pas d’accord, pas de vacances ; pas de bras, pas de chocolat !
      bras de fer pour faire l’accord avec Trichet en superviseur.

      1. trichet est un peu gaga

        Voilà voilà… Et Finckh est – pas qu’un peu- gogo-boy chez Sylvio « le Grillon » Gesell. Cri Cri Cri Cri Cri….

    1. un défaut de paiement d’un débiteur important implique des défauts de paiement par effet domino et une crise systémique.
      Une bonne part de l’épargne de tous serait ruinée, sauf à « sauver » ces dépôts avec de la monnaie fraîche (BCE). C’est cela qui s’est passé fin 2008 après la faillite de Lehman’s.

      1. « les banques », c’est quoi?
        Ce ne sont pas des personnes physiques!
        Si une banque se retrouve avec des créances pourries, cela veut dire qu’elle ne pourra pas honofrer le rendement promis à ceux qui y ont placé leurs économies!

  6. Epargnants, rentiers, préparez vos portefeuilles aux dépôts d’euro-obligations !
    « l’europe, l’europe, l’europe ! »
    autres temps, autres espoirs !

    1. L’émission d’Euro-obligation avec la mise en place d’un ministre de l’économie européen, donc une avancée vers plus de fédéralisme, c’est la position qu’exprimait Attali ce matin sur France Inter. Mais c’est reculer pour mieux sauter, c’est seulement éloigner les parieurs de la zône Euro. Enfin, ce serait déjà ça.

      1. Attali a encore perdu une occasion de se taire: un ministre des finances de l’Europe ? responsable devant qui? Jusqu’à présent seuls les parlements nationaux votent l’impôt et puis je doute que les Allemands acceptent cet » objet politique non identifié ».
        Il me semblait qu’il y avait à Bruxelles une Commission dirigée par un certain Barroso; le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne sert à rien dans la crise actuelle.
        Nos oligarques essaient d’enlever l’eau du pont… mais cela ne va pas empêcher le raffiot Union européenne de couler. Eh bien je ne pleurerai pas!

      2. @coligny

        détrompez vous la commission est au coeur de la bataille en cour
        elle n’apparait pas pour éviter de mettre en évidence que les solutions mises
        en place sont des outils qu’elle contrôle en direct. (BEI, FESF, etc)

        Croyez vous réellement qu’un chef d’état peut venir valider le plan de redressement de son propre pays. La force de la commission est là , elle est pour l’instant extérieur au problème. Mais incontournable dans la mise en place des solutions.

        En cela son approche tactique est la même que le FMI. On vous aidera mais à nos conditions.

        Dans un an les chefs d’états auront changé, les mécanismes seront en place.

    1. Résumé : il va y avoir un krach à l’automne 2011

      Pourquoi à l’automne 2011 et pas en 2012 ou 2013?

      Ben pourquoi pas?

      Ah ok…l

      lire les communiqués du GEAB c’est un peu comme lire les prévisions de madame soleil

      S’ils prévoient juste, félicitations, sinon, on oublie.

      GEAB N°42 – Sommaire – Publié le 15 février 2010
      Notre équipe anticipe dans ce GEAB N°42 une aggravation brutale de la crise pour le second trimestre 2010, générée par un double effet de rattrapage des phénomènes qui ont été provisoirement « gelés » au deuxième semestre 2009 et d’impossibilité de maintenir les mesures palliatives de l’année passée

      tous les ans, ils prévoient une aggravation brutale de la crise pour dans les trois mois à venir.

      si quelqu’un peut expliquer l’intérêt de ces communiqués, je suis preneur.

      1. Comme beaucoup qui écrivent sur la crise, ils sont un peu comme la METEO ils ont une chance sur deux de se tromper et pourtant se trompent souvent. Pour le GEAB comme pour Atali l’ homme qui nous prédisait un Weimar puissance 10, une hyperinflation, il se trouve que l’ un fait la promotion de l’OR et l’ autre de ses bouquins.
        Le GEAB comme d’ autres, sont plus souvent intéressant par les faits qu’ils donnent, à ce niveau ils ont une utilité certaine. Cependant leur interprétation de la crise est toujours affublée d’ un catastrophisme imminent qui remplace malheureusement une étude plus scientifique des racines de la crise. Pour moi les crises sont un mode de gestion naturel du capitalisme, elles interviennent quand toutes les contretendances mises en action pour éviter la chute global du profit moyen. La crise actuelle à cette caractéristique qu’elle dure dans le temps et annonce à cause de celà une déflagration brutale, mais quand ? .

      2. Il ne s’agit pas seulement de lire leurs communiqués, mais aussi leurs bulletins complets. Vous y trouverez cette exhaustivité tant attendue. Quant au second trimestre 2010, à part à « légère mésaventure » qui commença en Grèce, vous avez raison : RAS. Enfin, chaque fin d’année, ils ont l’honnêteté de faire le bilan de leurs anticipations et de dire là où ils se sont plantés (exemple que je relève moi-même, l’affirmation que Draghi ne serait pas nommé à la tête, paf raté !).
        PS : on me reprochera de payer 200 euros à Leap2020 et pas une gourde à Paul Jorion. C’est qu’il y a Paypal au milieu, et depuis l’affaire Wikileaks, c’est niet pour moi. Je souhaiterais donc pouvoir faire des versements directs, est-ce possible ?

      3. @L’argentin,

        puisque vous avez accès aux bulletins complets du GEAB peut être pourriez vous expliquer pourquoi le prochain grand krach va avoir lieu cet automne et pas l’année prochaine ou l’année d’après?

      4. Ne vous inquiétez pas chris06.
        Vous assistez à la mise en scène permanente du krach financier depuis la faillite de Lehman Brother.

        Après le séisme il y a des répliques, certains phénomènes déclenchent des tsunamis, ou des tempêtes, les survivants sont sauvés. C’est formidable non ?
        Donc là c’est le même principe, on sauve les survivants, c’est le principe du héros américain, un survivant pour 100000 morts. Mais le film est génial et çà finit tellement bien.

        Le Geab vous propose des grilles de lectures et vous permet d’extrapoler le raisonnement.
        Si vous êtes en train de sauter du train avant l’arrêt on peut essayer de faire des prévisions.
        Si elles sont pessimistes ce n’est peut être pas de manière délibérée et vous avez toujours une chance de vous en sortir.

        Si vous voulez être sauvé, arrangez vous pour survivre par vos propres moyens.

        Faites vos prévisions vous même :
        « La dette de la France atteint 85 % de son produit intérieur brut (PIB) et s’établit autour de 1 646 milliards d’euros. Son déficit courant équivaut à 7,1 % de son PIB, soit 148,8 milliards d’euros fin 2010. » « une augmentation d’ici 2014 de notre niveau d’endettement, compte tenu de l’intégration des garanties, » (pour le seul plan grec)  » à hauteur d’environ 15 milliards d’euros »

        Et voilà pour les faux frais , pas de barbecue mais 15 Mds la réunion. Tu m’étonnes que Hollande fasse la gueule. oui parce qu’en 2014… entre François on ne se fait pas de cadeau.

        Conclusion :

        croa , croa …. croassance.

        Pas de panique, le prêt est à l’actif , l’emprunt est au passif, il suffit d’équilibrer pour être sauvé

        L’idéal serait de créer un emprunt intergalactique parce que banquier intergalactique ça fait vraiment super-héros.

  7. D’apres les echos:  »

    Chacun serait revenu à des solutions plus simples : un allongement et une baisse des taux d’intérêts des prêts accordés par le fonds européen de stabilité financière (FESF), pour donner aux pays sous assistance : la Grèce, mais aussi l’Irlande et le Portugal, le temps de se redresser sans émeutes sociales. Ce qui plaide pour des taux d’intérêt compatibles avec un retour à la croissance de ces pays, soit de 3,5% et sur une durée supérieure à 15 ans… Pour satisfaire l’Allemagne et sa légitime revendication que le public ne peut se sacrifier si le privé ne fait aucun effort, la participation des créanciers privés est bien incluse dans le plan de sauvetage, mais sur une base strictement volontaire et en prenant au mot le lobby des institutions financières (IFI) qui a proposé diverses modes de participation. Hier, le patron de l’IFI et de la Deutsche Bank, Josef Ackermann était à Bruxelles. Et enfin pour rassurer la BCE, inquiète des risques de contagion, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy auraient promis à Jean-Claude Trichet que l’Europe apportera à la BCE les garanties nécessaires à la place de la Grèce, si les agences de notation venaient à classer une partie de la dette grecque en « défaut sélectif ».
    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201522970803-paris-et-berlin-proposent-au-conseil-europeen-un-defaut-selectif-de-la-grece-196694.php?xtor=RSS-2059

  8. A force ne pas vouloir entendre parler du défaut grec, ce cher Monsieur Trichet devient l’Empereur nu dont tous admirent les habits neufs.
    Que pourra-t-il bien faire quand il se révèlera ce soir que le défaut est enregistré?
    Face à la panique systémique qui a déjà démarré, eh bien ,il mangera son chapeau et arrosera toutes les banques dans le besoin avec autant d’euros qu’il est possible d’imprimer!
    Car une déflation massive et intense serait tout simplement la fin du monde présent! Il trouvera bien un quelconque sous-statut qui l’autorisera à agir ainsi!

  9. il faut arreter de chipoter sur des details et faire des reformes veritablement structurel , a savoir par exemple :

    1) bouter les english hors de l’union puisque c’est bien eux qui attaquent l’euro
    2) choisir une langue unique europeenne , je propose le Grec !!
    3) arreter le nucleaire sur le territoire europeen
    4) n’avoir qu’un seul siege pour l’europe a l’ONU
    5) elire un president europeen elu par tous les citoyens de l’Union
    6) interdire les importations en provenance de chine
    7) s’attaquer enfin aux parais fiscaux
    8) nationaliser les banques.
    9) creer une defense europeenne
    10) interdire tout logiciel non libre sur le territoire europeen

    De l’audace avant tout , arretons de jouer la defense , ca va se finir dans un bus comme a Knisna

    1. j’aime bien le smiley en lunettes noire sur le point 8 8) : nationaliser les banques

      Bon en fait ce n’est plus à l’ordre du jour puisqu’il s’agit désormais de renforcer le rôle de la BEI
      Banque Européenne d’Investissement.

    1. dinguo, fachos et c——–e molle sont dans un bateau =

      ça rappelle des souvenirs fâcheux autant que fascistes ….

      1. C’est pourtant limpide:
        1) Le système bancaire s’écroule lors de l’explosion de la dette, étage par étage comme les Twin Tower (je réprouve les attentats, ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dit, c’est une image).
        On refait la crise de 1929, en mieux.
        2) Les conséquences sociales sont terribles, le peuple exerce sont droit à l’insurrection.
        3) Il y a répression, mais la Révolution triomphe comme en 1789.
        4) Il est mis fin au fascisme financier, et il faut tout reconstruire sur des bases nouvelles.

  10. Franck Biancheri semble partager vos analyses : cataclysme imminent aux US.
    Source : Forum Anticipolis

    Pour l’instant les choses se passent comme anticipé par GEAB. Donc, a priori je n’ai pas de raison de douter de la suite qu’on a prévu. Politiquement, l’Euroland est coincé jusqu’à la mi-2012 avec des leaders sans vision sur la stratégie à suivre pour maîtriser la crise. Donc, on a besoin de crises aigües pour qu’ils soient obligés de signer les projets audacieux que les technocrates ont dans leur mallette (ce sont les seuls actuellement à avoir des idées) … et pour se distancier des banques (c’est le principal blocage actuel). Dans les jours à venir, l’Euroland va devoir accélérer son intégration et la mise en place d’une séparation effective des marchés financiers US-UK. Et dans les semaines à venir, l’éléphant dans le couloir va devenir visible pour tout le monde (la crise Euro continue à cacher l’éléphant au plus grand nombre) : la crise de la dette US … et là soudain tout le monde se moquera de la Grèce, du Portugal ou de l’Italie. Les grands opérateurs financiers n’arrivent plus à trouver la rentabilité minimum qui leur permet d’éviter de s’effondrer sous le poids de leur propre dette (la dette privée occidentale US-UK + banques … est immense), donc ils génèrent artificiellement une rentabilité de court terme sur les dettes publiques en créant ces crises via les agences de notation. Parallèlement les agences de notation, chiens de garde des marchés financiers, essayent d’empêcher que les Etats commencent à faire payer aux opérateurs privés le coût des sauvetage des dettes publiques: leur rôle est en effet avant tout de s’assurer que quoiqu’il arrive les investisseurs privés sont toujours servis les premiers (que Wall Street et la City seront bien remboursés à 100%). Et ces deux tendances se cumulent dans une frénésie croissante qui devient de plus en plus déstabilisante pour un système déjà très fragile, car ce sont deux tâches désormais impossibles. Il va bien falloir que 15 000 milliards d’actifs fantômes s’évanouissent en fumée d’ici début 2012 … comme on l’a expliqué dans le GEAB 56, car ils n’existent plus du tout. Mais ces acteurs ne peuvent pas / veulent pas le comprendre. Pour prendre une image simple, on peut comparer la situation actuelle à des gens qui brûlent pièce par pièce leur maison en bois pour éviter de mourir de froid. Et là on arrive aux toutes dernières pièces. Pur ce qui est de la zone Euro, ce sont jusqu’à présent d’un côté les banques et leurs relais principaux Sarkozy (au Conseil européen) et la BCE en tant qu’institution bancaire qui empêchent la mise en place de la première partie de la solution : ‘hair cuts’ pour les banques et investisseurs privés; et l’Allemagne qui bloque la seconde partie, l’émission des Eurobonds. Mon opinion est que dans les tous prochains jours, Eurobonds et ‘HairCuts’ vont faire leurs entrées dans le discours officiel de l’Euroland. On est sur une logique du même type que Mai 2010. En quelques jours, l’impossible devient réalité. Et je répète dans quelques semaines : surprise, surprise, tout le monde sombrera dans la panique totale à cause … de la dette US. Il n’y a en effet désormais plus de « bonne solution » pour Washington. Et les marchés vont devoir le reconnaître d’ici fin Juillet. Attachez vos ceintures. Evitez d’avoir des semi-liquidités dans les banques. restez liquide ou sur des investissements non spéculatifs de moyen/long terme. Et pas de placements dont la rentabilité dépend d’avantages fiscaux (ils ne dureront plus très longtemps). … Franck Biancheri

  11. Et ce qui arrive quand les municipalités, les régions, les états sont en défaut de paiement et ne peuvent plus payer leurs fonctionnaires, même leur police , on peut le voir à Alto, Texas.
    Braves gens, verrouillez vos portes, nous n’avons plus de police .

    http://www.businessinsider.com/texas-mayor-warns-residents-to-bolt-your-doors-after-city-lays-off-entire-police-force-2011-6#ixzz1QbiaYMyd

    Si cela arrive bientôt chez nous, les membres du gouvernement, la police et l’armée seront sans doute les seuls fonctionnaires qui se payeront leur salaire jusqu’au dernier centime des finances publiques .

    1. Braves gens, verrouillez vos portes, nous n’avons plus de police .

      C’est ça votre Grande Peur ? Qu’on vienne vous désencombrer de votre stock de Farfalle Marque Repère ou de vos conserves maison de tomates pelées ?
      Moi j’suis mal, sept portes et pas de clefs…

      1. Non, je n’ai pas peur pour ma réserve de nouilles mais j’apprécie l’ironie de la situation au moment où vient de sortir une loi permettant à la police à la gendarmerie, à l’armée, de tirer sur les braves manifestants à balles réelles . Ces forces de l’ordre, les dernières à avoir perçu les derniers centimes d’argent public , qui resteraient chez elles à regarder les manifestations à la télévision ( s’il restait quelques bénévoles à la télé) en vidant des bières …

    2. Si cela arrive bientôt chez nous …

      Rien que de repenser à mes démêlés avec ceussent de Paul Emploi, je dis chiche!

  12. En fait, c’est surtout parce que les banques européennes ont acheté trop de dette américaine, soupçonnée de n’être jamais remboursée, qu’elles ont perdu leur crédibilité et que les agences de notation américaines abaissent les notes de certains pays européens, faisant monter jusqu’aux cieux les taux de leurs emprunts, alors que ces mêmes agences américaines n’abaissent pas la note du mauvais débiteur américain qui est à l’origine du problème.
    Système complètement fou !

    Lire http://europe.chinadaily.com.cn/europe/2011-07/20/content_12944638.htm

    US debt stalemate threatens Europe

    Updated: 2011-07-20 08:16

    By Howard Schneider (China Daily)

    WASHINGTON – The deadlock in Washington over how to avoid a government default increasingly threatens to strike another blow to Europe’s ailing financial system because of the tremendous sum of Treasury bonds and other US debt held by banks across the Atlantic….

    1. @mianne,

      alors que ces mêmes agences américaines n’abaissent pas la note du mauvais débiteur américain qui est à l’origine du problème.

      elles n’abaissent pas non plus la note des « mauvais débiteurs » français, britannique et japonais.

      Question: pourquoi le mauvais débiteur américain est il à l’origine du problème et pas les mauvais débiteurs français, britannique et japonais?

      C’est bizarre cette insistance à vouloir montrer du doigt les autres pays et pas le sien.

      Chauvinisme mal placé?

      1. Allons, allons, Chris, ne soyez pas de mauvaise foi ; il se peut que la plupart des pays soient « mauvais débiteurs » (ce qui est d’ailleurs absurde : on les met en prison ? on tue un pays ? …c’est ce qu’on essaie de faire avec la Grèce et ça ne marche pas), mais les USA sont le champion TOUTES CATEGORIES :
        – initiateurs avec la GB de la mortifère idéologie néo-libérale – ah, ce rêve anglo-saxon, la planète en aura soupé, au moins : Thatcher – Reagan – Clinton (abrogation loi Glass-Seagall) – Bush (TARP) – Obama (Q1, 2, 3…) ; « Chicago Boys » ; doctrine du choc, etc.
        – initiateurs du mondialisme dérégulé pilleurs de ressources, de cultures et d’environnement (plus grands pollueurs et réchauffeurs mondiaux)
        – QUINZE MILLE MILLIARDS DE DOLLARS de dettes, même si ce montant cosmique se « réduit » un peu…relativement … dès lors que le dollar n’est plus qu’une monnaie de singe qu’on imprime et qu’on impulse électroniquement à tout-va…
        – DEUX A TROIS MILLIARDS DE DOLLARS à emprunter PAR JOUR, pour vivre, s’ils appellent ça vivre (guerres, peurs, surconsommation, violence, obésité, acculturation)…
        – monétisation de la dette à des montants jamais atteints…
        – plus d’industries, échecs industriels (Boeing, espace, automobile, et même projets militaires, F-22, F-35, Osprey, etc.), marée irrépressible du chômage…
        – en route vers les 60% de l’épargne mondiale pompée par eux, pour un mode de vie insoutenable et insolvable… mais ce montant est déjà dépassé, peut-être…

        Malgré les efforts de nos désindustrialisateurs fascinés par la morbide économie financière de l’anglosphère, la France continue de « faire des choses » (« vi kontinue to make Tings » aurait dit Angela M. à Obama) : automobiles, avions, fusées, bonnes choses à manger et pour se vêtir et… hum… réacteurs nucléaires.
        We’ve still got assets, my dear…

      2. Nerima-kun :
        assez bon résumé de la situation …

        ravie de savoir que » vi kontinue to make tings » …(ah, c’est Angela !)

        not enough !

      3. Pas de chauvinisme, mais une certaine estimation, lue sur ce forum, des dettes des pays en question dont le nôtre .

      4. @Nerima-kun,

        l’idéologie « néo-libérale anglo-saxone » tire quand même pas mal de ses idées de personnes comme Hayek, Schumpeter et Bastiat qui ne sont pas particulièrement américains…

        En ce qui concerne les taux d’endettement (publics + privés), les états unis ne sont pas le champion toutes catégories puisqu’il s’agit du Japon et du Royaume Uni puis l’Espagne.

        En ce qui concerne la part de l’industrie et de l’agriculture dans la valeur ajoutée, il ne me semble pas que la France soit un exemple du genre et particulièrement meilleur sur ce point que les états unis.

        Vouloir trouver une origine géographique dans un pays en particulier à cette crise du capitalisme financier mondialisé me semble une entreprise particulièrement hasardeuse et dénuée d’intérêt.

        @mianne,

        ah oui? de quelles estimations voulez vous parler?

    1. photo :

      deux suppositions :

      – soit il y a un trés bel homme de bonne taille, près d’Angela ( on sait déjà qui il n’est pas)
      – soit elle cherche dans les nues un ange qui l’inspirerait ( on n’est pas sorti de l’auberge !)

      1. soit il y a un trés bel homme de bonne taille, près d’Angela

        Ah bon, il y aurait donc un  » Premier Monsieur » d’Allemagne, comme dirait la presse people ?
        On en entend moins parler que de la deuxième « Première Dame » de France depuis l’élection de 2007.

  13. Sauvetage de la Grèce = Impôts en plus pour tous pour remplir les coffres des usuriers !!
    La pompe à fric repart..
    Ainsi va la vie dans un monde où le fric est Dieu, au lieu des bonnes actions !!
    Bientôt la révolte des Peuples affamés ???

  14. L’énorme bluff de Washington, Londres et leurs sacro-saintes agences de notation est en train de tourner court. Attaquée de toutes parts, l’Europe fait front. Pas de quoi régler le problème au fond puisque, faute de combustible, la croissance ne repartira pas, mais de quoi gagner du temps avant le big one – krach obligataire.

    Aucune solution de fond. Seulement des perspectives à 3 ou 6 mois.

    Au petit jeu du « qui va se planter le second », Bruxelles a une longueur d’avance. Mais quelle importance puisque, finalement, tout ira au tapis. Difficile d’imaginer, de fait, que le krach de la 1ère puissance mondiale, pesant 1/4 de la richesse globale, ne ravagera pas le reste du monde.

    1. Cela fait des années que je dis autour de moi qu’il faut absolument, désespérément et rapidement et plus vite que ça se découpler des USA faillis sur tous les plans, à commencer par les liens économiques, industriels et financiers et se rapprocher à vitesse V des BRICS et autres émergents, de l’Afrique (futur grand réservoir de « croissance »), de l’Amérique du Sud et des vieux pays qui continuent de « faire des choses » qu’on recherche comme l’Allemagne ou le Japon.
      J’ai toujours passé pour un fou… sort des Cassandre.

      …attention, je ne suis pas mégalo, bien des gens influents l’ont dit avant moi, je ne suis rien, qu’un lecteur scrupuleux et qui ressens les choses en voyageant, en voyant l’étendue du désastre états-unien concomitant de son « soft power » endormeur, par exemple dans le pays où je vis, en ce moment, le Japon. Pays culturellement et politiquement subjugué par les USA et qui en paie le prix fort : aucun allié dans sa zone, une alliance de revers de plus en plus tyrannique (cf. bases d’Okinawa intangibles) et incertaine et, bien sûr, grande victime des solutions techniques états-uniennes « cheap » qu’on lui imposa (frustes centrales nucléaires de General Electric construites à la va-vite à la fin des années 60 à Fukushima et ailleurs sans tenir compte des « spécificités locales »).

      Oui, il est donc trop tard maintenant…

      Peut-être que l’Europe (continentale) parviendra à contenir un peu le raz-de-marée de l’implosion états-unienne par une refondation fédéraliste accélérée (sur la base des 5 ou 6 premiers Etats fondateurs) et un protectionnisme à la (Emmanuel) Todd (nouveau mur de l’Atlantique, ha !) ? …il faut garder cet espoir ténu.

      1. Cela fait des années que je dis autour de moi qu’il faut absolument, désespérément et rapidement et plus vite que ça se découpler des USA faillis sur tous les plans, à commencer par les liens économiques, industriels et financiers et se rapprocher à vitesse V des BRICS et autres émergents, de l’Afrique (futur grand réservoir de « croissance »), de l’Amérique du Sud

        Moi aussi, je place mes espoirs dans ceux qui résistent au modèle américain mais j’ai parfois l’impression que certains de ces pays commencent déjà à dévier du côté capitaliste . J’espère qu’ils ne se laisseront pas entraîner.

      2. Pays culturellement et politiquement subjugué par les USA et qui en paie le prix fort : aucun allié dans sa zone,

        Empire sanguinaire et ennemi, militairement écrasé à juste titre, économiquement, politiquement et culturellement soumis par les USA ok. Mais la guerre russo-japonaise pour la Mandchourie de 1904-1905 (150 000 morts et l’affaiblissement fatal de l’empire tsariste), la prise et les massacres de Nankin (100 à 300 000 civils massacrés), les prises de Singapour, Hong Kong, des Philippines, de l’Indochine, de la Malaisie… les bombardements de Shangaï, les armes chimiques et bactèriologiques utilisées à grande échelle en Chine, les déportations et expulsions de civils en masse, les famines organisées, la répression implacable (« politique des trois tout » dans le nord de la Chine toujours, « tue tout brûle tout pille tout », 2,7 millions de morts selon les historiens japonais dans cette lutte contre les résistants communistes chinois), croyez-vous vraiment que le Japon et son empire militarisé – sa dictature militaire ultra-violente et ultra-hégémonique en réalité – avait besoin de la tutelle ou des bases mitaires ricaines pour manquer de sympathies dans la région pour encore quelques décennies ? Regardez comment ce pays traitent encore les survivants d’Hiroshima ou Nagasaki qui ont le malheur de faire partie de la communauté des ouvriers coréens déportés là par le totalitarisme de l’ère Shôwa, dont l’idéologie et l’endoctrinement arguaient que seul un japonais pouvait appartenir à la race supérieure, l’étranger étant systématiquement ravalé au rang de kichiku, de bête. Pour ces coréens là, c’est bien la quadruple peine : déportés exilés, pauvres, irradiés et brûlés et non reconnus comme victimes à l’égal du glorieux citoyen japonais…

      3. le possesseur de vignoble me fait, chaque jour, davantage penser à « manque-pas-d’air » = vaste culture-prête-à-saisir-là-tout-de-suite, et théorie du rouleau compresseur pour abattre l’adversaire sous un déluge mi-savant, mi-manipulatoire :

        Japon avant ( en effet, Mandchourie, Nankin et Asie du Sud-Est, en général, ont gardé des souvenirs cuisants ) et pendant 2°GM :
        extrême raffinement / extrême cruauté (alliage assez courant : comme si trop, c’était trop ) mais aussi, sentiment ethnique fort , et sentiment de « race » supérieure ( ils ne sont pas les seuls…encore de nos jours …) bref, rien n’est gagné : nous n’avançons guère …
        J’espère grandement dans le travail de nos historiens mondiaux, de toute part, et s’appuyant sur des faits, des avis contradictoires, et hors d’une idéologie qui, soudainement et de nouveau, pourrait apparaître, afin de tirer la couverture à elle
        Sans une remise à leur place des malversations, bassesses, mais aussi construction, apports, brassages culturels, connaissances … de chaque Civilisation, en remontant trés loin dans toute la période historique [ mais aussi s’aidant de l’apport des paleoanthropologues, des mouvements migratoires depuis les origines …de la génétique / attention à l’eugénisme qui repointe dangereusement son nez / … ] nous n’arriverons à rien de bon…
        **Ici même, notre mémoire cellulaire sait intimement que nous sommes TOUS issu(e)s de brassage constant : en fin de continent, nous avons reçu toutes les vagues d’envahisseurs successifs – d’abord du Sud-Est, puis du Nord, ensuite du (grand ) Sud – et après des chocs violents, frottements mutuels, nous en avons fait quelque chose d’unique ( avec apports nouveaux trés réguliers : personnes réfugiées / misère, pogroms, puis travailleurs immigrés, à notre demande, et ex-colonisés =) nouveaux mélanges ) … l’alliage ne se fait pas en un jour : il faut retrouver la notion de temps nécessaire …mais pas en baillant aux corneilles …
        **et pourtant, il y en eût bien pour parler de « race supérieure », heureusement – et, c’est ce qui nous sauve : toujours un contre-pouvoir, même faible au départ s’est mis en place pour protester, dire Non, pas d’accord ! , y compris tendant la période de colonisation …( Tocqueville, si aimé de nos grandes écoles – malheureusement, je n’ai pas le texte, vu chez un bouquiniste -semblait aussi avoir une double-face; il servait de conseiller, et si les militaires de l’époque avaient suivi aveuglement ses conseils [ à supposé qu’il n’y eût pas de Résistance acharnée des combattants des Pays envahis ] , il y aurait eu, non seulement massacres : ils ont eu lieu, mais génocide … Je crois, au bout du compte, que les conseillers bureaucrates – voire « philosophes à la sauce new-age » – sont infiniment plus dangereux que les militaires …(mais, cela n’engage que moi)
        Bref, il est temps d’en finir avec ces âneries financières, qui annihilent les populations, et de se pencher sur nos Cultures, dans ce qu’elles ont eu de pire, mais dans ce qu’elles peuvent s’apporter de meilleur, dans leur complémentarité . Aucune ne se mettant en position de totale domination. Un monde multipolaire et de nombreuses alliances, qui se font naturellement, voilà ce qu’il nous faut.

  15. Bref, on en revient encore et toujours au Glass steel Act (la separation des banques de depot et d’investissement). Je trouve vraiment effarant que dans un tel contexte, aucune voie ne s’eleve pour reclamer sa restauration !!
    Nos politiques, sous pretexte de preserver le systeme bancaire en general et soit disant nos petites economies en particulier, prennent toute la population europeenne en otage: « la grece ne peux pas faire defaut car auquel cas le systeme bancaire n’y survivrait pas ». Mais si comptes des speculateurs sont circonscrits (i.e. ceux qui ont fait un pari, y compris ceux qui detiennent une assurance « vie »), eux et seulement eux perdront de l’argent, pas l’ensemble de la population europeenne !
    Bien sur cela ne reglerait pas les problemes de fond, mais un minimum de justice et d’equite serait (enfin) le bienvenu.

    N’existe il pas un systeme dit de « referendum populaire » ?? Je n’habite pas en France, mais je suis pres a faire toute les demarche necessaire pour effectuer ce type de demarche et demander la restauration de ce verou indispensable !
    Vindiou, qui suivrait ?

    1. Les spéculateurs qui dirigent les banques et nos gouvernements veulent gagner un max de fric et sont contre cette séparation des banques de dépôt et d’investissement . Rien à espérer de leur part si le peuple ne l’impose pas .

  16. Et pendant ce temps-là, que devient l’Islande ? (oui, avec un S : iSlande et non iRlande)

    Les media sont actuellement muets sur la déconfiture de ses banques privées, je me demande pourquoi.

    S’il vous plaît, donnez-nous des nouvelles.

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