LA SITUATION À FUKUSHIMA (VII), par François Leclerc

Mise à jour n°150 (mardi 23h30)

Selon NHK, qui rapporte les propos d’un technicien non identifié, le niveau de radioactivité à l’intérieur des bâtiments des réacteurs n°1 à 3 interdit d’entrer dans ceux-ci. A l’extérieur, plus de 100 millisieverts sont mesurés, tandis qu’à l’intérieur les niveaux sont trop élevés pour être mesurés par les détecteurs utilisés. Des poches d’eau hautement contaminée sont par ailleurs dispersées sur le site, multipliant les dangers pour les travailleurs.

L’INRS a par ailleurs publié une étude sur « l’impact sur le milieu marin des rejets radioactifs » provenant des rejets des réacteurs, des retombées atmosphériques et du lessivage des terrains contaminés.

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Mise à jour n°149 (mardi 20h20)

Les 1.500 litres de silicate de soude injectés autour et sous le puits « apparaissent », selon Tepco, comme contribuant a diminuer le volume de l’eau hautement contaminée qui s’infiltre vers la mer. Les injections se poursuivent dans l’espoir d’arrêter entièrement la fuite.

L’environnement maritime proche a été déjà sérieusement contaminé, non seulement par de l’iode-131 dans d’énormes proportions (7,5 millions de fois le maximum admissible), mais également par du césium-137, dont l’opérateur ne parle que rarement. Des quantités excédant le maximum admissible ont été détectées en mer au-delà de la limite des 20 km.

Par ailleurs, le test d’aspersion de résine sur les débris radioactifs qui parsèment le sol du site n’a produit aucun effet.

Enfin, la mise en place de couvertures destinées à contenir les radiations provenant des réacteurs ne pourra intervenir qu’au plus tôt en juin prochain (correction: septembre), vu le niveau actuel de radioactivité qui en interdit la pose. Ces couvertures seraient munies d’ouvertures pourvues de filtres, afin de laisser passer l’hydrogène et recouvertes sur leur face intérieure d’un produit absorbant les radiations, non spécifié. Certains spécialistes sont sceptiques sur leur efficacité.

Les expédients auxquels l’opérateur en est réduit se révèlent d’une mise en œuvre tardive quand ce n’est pas d’une efficacité douteuse. Les conditions sont loin d’être réunies pour qu’il puisse comme nécessaire s’installer dans la durée.

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Mise à jour n°148 (mardi 10h48)

« Sourouzane », une usine flottante russe de traitement de déchets radioactifs liquides conçue pour le démantèlement des sous-marins à propulsion nucléaire, va être utilisée à Fukushima dès qu’elle y sera acheminée. Sa capacité de retraitement est de 35 mètres cubes quotidien.

Correction à 12h20 Ce projet est encore à l’étude, risquant de prendre la suite de tous ceux qui ont été annoncés et n’ont pas été mis en application.

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Mise à jour n°147 (mardi 08h52)

Tepco n’est toujours pas parvenu à colmater la fuite d’eau hautement contaminée qui se déverse dans la mer. De nouvelles mesures font apparaître que la concentration d’iode-131 est de 7,5 millions de fois le maximum admissible. Rien n’est dit à propos de la présence d’autres radio éléments, qui pourraient aider à comprendre le processus à l’origine de cette contamination.

Afin d’y parvenir, l’opérateur va désormais injecter du silicate de soude (un produit hydrofuge et dessiccateur) en dessous du puits, là où l’eau contaminée est supposée s’infiltrer vers la mer. Les tests de coloration de l’eau afin de suivre son cheminement n’ayant pas été probants.

3.600 tonnes d’eau moins contaminée ont déjà été déversées à la mer. La NISA, l’agence de sûreté japonaise, a annoncé qu’une capacité de stockage de 60.000 tonnes d’eau au total étaient en cours d’acheminement par mer vers le site de la centrale, pour y parvenir vers la fin du mois : une île artificielle flottante (« megafloat »), des réservoirs et une barge de l’US Navy. L’intention est de ne pas répéter l’opération en cours de déversement dans la mer d’eau contaminée.

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Mise à jour n°146 (lundi 20h28)

C’est en pleurs et en demandant pardon qu’un porte-parole de Tepco a annoncé ce matin à la télévision le début du déversement des 11.500 tonnes d’eau contaminée dans l’océan Pacifique.

Il n’y avait pas le choix : c’était cette eau qu’il fallait déverser, ou bien celle découverte sous les réacteurs n°2 et 3, très hautement contaminée, pour laquelle il n’y avait plus de place pour la stocker dans les réservoirs de condensation, qu’il est donc nécessaire de vider. C’est que l’on appelle un arbitrage courageux dans le langage des gestionnaires.

1.500 tonnes d’eau contaminée ont par ailleurs été découvertes dans les sous-sols des réacteurs n°5 et 6, dont on parle peu puisqu’ils sont refroidis grâce à des groupes de secours miraculeusement épargnés. Il a fallu également prendre la décision de la vider, pour la déverser dans la mer, car en montant elle risquait de mettre en panne les installations de refroidissement.

Problème : l’opérateur n’a donné aucune explication sur la présence de cette eau contaminée sous ces 2 réacteurs présentés comme sans problèmes et distants du groupe des 4 autres. Ces réacteurs sont décrits à l’arrêt et dans l’état de «cold shutdown », ce qui signifie que leur système de refroidissement est à la pression atmosphérique et sa température en-dessous de 95° C. D’où vient l’eau contaminée ?

Pendant ce temps, l’eau hautement contaminée continue de se déverser dans la mer, la fuite n’ayant toujours pas pu être colmatée. Toutes les informations et schémas disponibles à son propos s’arrêtent au pied du bâtiment de réacteur, laissant le plus grand des mystères planer sur ce qui se passe en son sein.

S’il se révèle possible d’arrêter la fuite, les aspersions et injections d’eau de refroidissement vont devoir continuer, avec pour conséquence un nouveau problème: les réservoirs des systèmes de condensation seront à un moment ou à un autre à nouveau remplis jusqu’à la limite de leurs capacités…

La société russe Rosatom a été appelée à la rescousse, afin de fournir un système d’évacuation des eaux radioactives, conçus pour le démantèlement des sous-marins atomiques, afin de réaliser ces transferts à haut risque.

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Mise à jour n°145 (lundi 16h50)

La mesure des taux de radioactivité devient un enjeu grandissant.

A deux reprises mis en cause pour des erreurs dans celles-ci par l’Autorité de sûreté japonaise, Tepco vient d’annoncer un renforcement de ses équipes dédiées à cette tâche et le renfort d’entreprises japonaises.

L’AEIA a de son côté effectué des mesures, accréditant par l’un de ses résultats celles que Greenpeace avait engagé, qui a de son côté annoncé multiplier les siennes et mesurer également la contamination du lait et des légumes.

Des données relatives aux réacteurs sont disponibles sur le site de la NISA, l’autorité de sûreté nucléaire japonaise, dont l’interprétation réclame l’analyse de spécialistes.

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Mise à jour n°144 (lundi 09h55)

« Aux grands maux les grands remèdes ! » Tepco vient finalement d’annoncer que les 11.500 tonnes d’eau contaminée allaient être rejetées à la mer à partir de mardi, faute d’autres solutions.

La contamination de cette eau est estimée à 100 fois la valeur normale, mais il ne s’agit que d’une moyenne trompeuse. Correction : L’eau très contaminée sera stockée dans les structures actuellement pleines d’eau moins contaminée.

Entre deux maux choisir le moindre ! L’urgence de la reprise des travaux de relance des installations prime.

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Mise à jour n°143 (lundi 09h20)

En dépit de l’utilisation de produits absorbants, n’ayant pas réussi à colmater la fuite d’eau hautement contaminée, l’opérateur a utilisé un colorant pour déterminer d’où elle se répand dans l’océan. L’idée est d’installer devant et dans la mer des « barrières » créant des accumulations de vase. Il est espéré ainsi contenir le plus possible l’eau contaminée dans une zone limitée.

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357 réponses sur “LA SITUATION À FUKUSHIMA (VII), par François Leclerc”

    1. J’y pensais il y a juste un quart d’heure, PAD.

      Et avec des poissons qui voyagent et reconcentre la radio-activité, je ne t’explique pas les dégâts qu’ils vont constater sur la population.

      1. Les poissons seront tellement énormes, qu’ils n’auront plus besoin de pêcher des baleines …

      1. Tu ne crois pas si bien dire, Toi.
        Un scandale m’énerve depuis longtemps : le contrôle de contamination des poissons. (quelle qu’elle soit).
        En effet, les poissons ne sont pas contrôlés en raison de « la trop grande disparité de l’échantillon ».
        Hors, statistiquement, même un échantillon à priori non exploitable peut être synthétisé pour devenir significatif.
        Les outils existent.

        Mais…

        A l’inverse, cela me fait penser aussi à une info que citait peut-être Gouwy sous la dilution des produits issus de l’accident de Tchernobyl pour rester en dessous des limites fixées…
        Ainsi que des seuils qui viennent d’être relevés au Japon « face à un événement exceptionnel »…

        On se fout de nous et pas seulement de Toi et moi.

      2. En plus des poissons (dans l’eau), il y a dans les « étangs formés et à leur voisinage » des
        agents pathogènes ( acariens etc ..)

        Ce jour ( le 5/4) article de  » Der Spiegel  »
        Extrait :

        «  »http://www.spiegel.de/panorama/0,1518,755030,00.html

        Japan warnt vor gefährlichem Fiebererreger = JP met en garde contre des agents pathogènes de fièvre dangereux

        DPA = Agence Allemagne-Presse
        Japanische Einsatzkräfte im Katastrophengebiet: Warnung vor der Herbstgrasmilbe
        =

        Des agents pathogènes (de fièvres) tels que des acariens „d’herbe d’automne“ peuvent se développer dans les boues et provoquer la fièvre « Tsutgamushi «

        Déjà 1 cas a été recenseé ..

  1. Bonjour à tous

    Il se pourrait même que les réacteurs se jettent eux même à la mer, mais dans le désordre!
    Sur Zero Hedge: un billet énonçant que la présence de tellurium 129 plus le taux d’iode serait un indicateur d’évènements de criticité sporadique du réacteur. En français: il y aurait des redémarrages autonomes involontaires du réacteur!
    Godzilla, le retour!

    Cordialement

  2. Sinon, tepco recrute des liquidateurs payés 1750 Euros de l’heure sachant que vous avez droit à recevoir en prime une irradiation d’une année en une heure.
    Avec le nouveau niveau de radiation par an, bien sûr. Car il a déjà été relevé pour la « circonstance »…

    J’ai appris par ailleurs que les dosimètres n’étaient pas fourni.
    Autant ne pas connaître son malheur…

    1. http://nouvelles.sympatico.ca/monde/nouvelles%20:%20monde%20:%20presse%20canadienne/un_technicien_temoigne_sur_les_difficiles_conditions_de_travail_a_fukushima/0f1d97db.

      Pour moi qui n’était pas jusqu’alors un anti-nucléaire forcené (ni-pro d’ailleurs) , cette absence de dosimétres me semble ahurissante, il y 500 personnes qui travaillent (ou/et qui meurent) et on ne peut pas trouver sur la planète 500 dosimètres.
      La question qui vient est indicible, mais après tout, les 500 sont ils tous des sacrifiés volontaires ?
      Eclairez-moi SVP où je vais devenir forcené.

      1. Hema, il ne faut pas se tromper de combat.

        Je n’arrive pas à retrouver l’article disant que seuls les encadrants avaient des dosimètres, et encore, pas en permanence.
        Autre article, un Japonais célibataire qui retournait travailler volontairement dans la centrale alors qu’il avait fui pour « ne pas laisser tomber ses collègues ». Il se considérait comme kamikaze des temps modernes.
        Autre fait, cette secrétaire qui, juste après la première explosion, a été évacuée MAIS a dû se changer complètement et n’a rien pu emmener avec elle.
        Autre fait, le plan « catastrophe » de tepco avec juste une civière et un autre matériel dérisoire qui montre un niveau de dérision COMPLET face à un imprévu quelconque.

        Dans TOUTE cette affaire, et les informations cachées et volontairement erronées de Tepco le confirment depuis longtemps, c’est la recherche de gain ABSOLUE qui est en cause.

        Je ne vais pas jouer les pro ou anti nucléaire, car le problème est bien supérieur à un domaine technologique aussi dangereux soit-il.
        Mais lorsque les moyens ne sont pas mis en place de façon volontaire (ou involontaire pour Tchernobyl), il ne faut pas s’étonner que les conséquences soient à la hauteur.
        Pour Three Miles, c’était juste de la bêtise. Car les procédures du nucléaire sont lourdes (énormes, même), mais efficaces. J’ai testé.

        Mais…
        C’est juste parce que ça risque de ruiner un pays que nous nous affolons…???
        Et la partie insidieuse, rampante, qui tue sans exploser..???
        (comme me disait un responsable sécurité en raffinerie : ce n’est pas la pollution que l’on sent qui est dangereuse)
        Et qui fait des millions de morts régulièrement par maladie ou par juste la famine..???

        Encore et toujours ce « cher » capitalisme, oui.
        Mais en attendant, il nous faut du courant tout de même. (fait un essai d’un journée sans courant, c’est amusant)
        Et … mieux : de l’argent.

        Comme d’habitude, ce n’est pas l’argent ou la technologie qui sont dangereux, mais l’utilisation que nous en faisons.

      2. @Yvan

        Tout à fait ! Sans pour autant justifier ou soutenir le nucléaire, je crois que les efforts de discrédit doivent plus que jamais porter sur le système dans son ensemble…

    2. Ils serviraient à quoi les dosimètres? Ces gars sont payés pour se faire irradier, ils le savent à moins d’être complètement idiots. C’est comme donner des détecteurs de balles à la chair à canon de 14 qui devait essayer de prendre une colline retranchée derrière des mitrailleuses.

      1. @Moi
        Vous avez peut-être raison, c’est donc une guerre, et pour l’instant on a décidé de sacrifier 500 bonhommes (sans préjuger de la suite). Dit comme ça, le choix entre nucléaire et non nucléaire devient simple.

      2. Cela peut énormément servir à Tepco qui ne serait pas obliger de dédommager en fonction des doses reçues.
        Tout tourne autour du fric, avec eux.

  3. Quelle est par ailleurs l’urgence qui a présidé à la décision d’évacuation dans la mer de l’eau contaminée? Des précisions ont permis de comprendre que – selon Tepco – il s’agirait de faire de la place pour stocker l’eau hautement contaminée, est-ce bien cela ?
    Cela n’enlève rien à votre hypothèse qui a le mérite de la cohérence. Il n’est pas normal qu’aucune information soit donnée à propos du combustible: poursuite de la fusion, fissions sporadiques, formation de coriums…

    Toujours à mon avis (je n’ai pas plus d’infos que vous. J’essaye juste d’extrapoler et de déduire en fonction de mes connaissances et de ce que je peux recueillir dans les médias, les photos…).

    L’urgence c’est de vider les sous-sols avant qu’un corium n’y pénètre !

    – Il faut en revenir à la structure du réacteur Mark pour comprendre cette hypothèse :
    En plus des salles des sous-structures dont j’ai parlé précédemment, il existe une autre structure de rétention : une « tranchée » sous-terraine (en fait recouverte d’une simple dalle), relativement profonde et large, destinée à servir de « second barrage » en cas de débordement des sous-structures et, dans « l’autre-sens », à retenir des éventuelles grandes marées, « petits » tsunamis ….
    Il avait d’ailleurs été fait allusion à cette tranchée dans l’actualité la semaine dernière.
    C’est aussi de cette tranchée dont il est question sur le film et photos où l’on voit un jet d’eau derrière une grille mais également les photos où l’on voit un technicien en combinaison de protection, montrer du doigt une faille dans une dalle extérieure (la tranchée est sous cette dalle).

    Cette tranchée n’est pas destinée normalement à contenir des eaux contaminées mais uniquement de l’eau de mer (crues…) ou comme bassin de rétention en cas de débordement accidentel des cavités sous-structurelles de la centrale.
    Elle sert aussi à « purger » le circuit du condenseur.
    Cette tranchée a donc « naturellement » une évacuation vers la mer que l’on peut ouvrir ou fermer.

    Actuellement, il est fort probable que cette tranchée contient de l’eau contaminée en provenance des ruissellements, des arrosages….mais forcément à des taux moindres que les eaux des sous-structures qui elles ont été directement en contact avec les matériaux fissiles.
    Je pense donc que les japonais vont purger cette tranchée vers la mer pour y stocker (dans un premier temps au moins), les eaux fortement contaminées des sous-structures.

    Pour le reste :
    pour moi, la question sur la fusion et la présence de corium ne se pose plus depuis au moins 8/10 jours. Il me semble évident que tout cela est effectif sur au moins 2 réacteurs (ceux qui ont émis de la fumée noire)
    C’est également très probablement le cas sur le troisième, l’émission de fumées noires ayant été « masquée » par le fait que les pressions dans les enceintes de ce réacteur sont (ou ont été à cette période) négatives.
    Les seules vraies questions sont toujours :
    Y a t’il reprise de la criticité ? Si oui, sur quels réacteurs ?
    Avancement des fusions (volumes fondus dans les réacteurs et piscines).

    On ne parle plus des piscines mais il faut bien comprendre qu’elles restent un problème majeur.
    Tant que des possibilités de circulation d’eau existent, le problème est « résolu » (c’est le fonctionnement normal de ces bassins de stockage) mais quelques minutes suffisent, en cas de rupture de la circulation d’eau, à mettre les barres à l’air et quelques autres minutes pour qu’elles entrent en fusion !
    Comme elles sont en outre, certainement déjà bien « entamées » et la protection en zirconium, endommagée, le problème majeur est ….très majeur !

    Il est donc indispensable de vider les sous-structures pour faire de la place pour les eaux de refroidissement fortement contaminées mais en même temps, ces sous-structures deviennent un problème majeur en cas de corium …
    Dilemme !

    Si mon hypothèse est la bonne, je pense qu’à court terme, les techniciens en seront réduits à purger les salles en continue et à tout rejeter vers la mer …

    1. Ne serait-ce pas aussi pour mieux maitriser les flux d’eau contaminées.
      Il faut mieux évacuer soit même l’eau avant que l’eau ne s’évacue d’elle même suivant un chemin que l’on ne maitriserait pas et serait même dangereux pour la vie sur le site ?
      Sachant que celle qui ferait cela serait l’eau la plus contaminée car celle rejetée actuellement.

      1. plus de vie sur le site, pour plusieurs décennies, voir siècle. Il faut déjà être au delà des 50 km pour être « sauvable ».

      2. vie sur le site = techniciens qui interviennent.
        pas les alentours.
        je n’ai pas été clair je m’en excuse.

        car il y a encore besoin d’intervenir, même eux savent qu’ils sont condamnés.
        voyez ceux qui ont été brulés juste par contact.

  4. @François Leclerc: merci pour la réponse sous la rubrique Fukushima VI….je réfléchis à 3 scénarios du futur, un rose, un gris et un noir…à valider par vous même et l’ami Gouwy sous ses aspects techniques ( je reste un béotien en la matière ).
    Un petit extrait de l’opuscule « scénario catastrophe » du MEG de Conches:
    « Donner du sens et reconstruire »
    Affecté par la catastrophe, l’homme répond en produisant de la culture et du social. pour faire face aux évènements perturbateurs, il invente des solutions collectives, à la fois techniques et organisationnelles, économiques et rituelles. Il cherche autant à reconstituer les liens sociaux distendus ou rompus par l’évènement, qu’à réparer les dégâts matériels. Ces réponses culturelles servent également à donner un sens au désastre et à accepter la souffrance et l’absurdité qu’ils crèent. Elles permettent aux collectivités de dépasser les tragédies qui leur sont infligées et d’entamer un recommencement. Les réponses varient en fonction de la nature de la catastrophe, mais aussi et surtout selon l’interprétation qui en est faite….chaque société, défiée par la brutalité de la catastrophe, adapte ses pratiques pour intégrer et assimiler le désastre à son mode de fonctionnement habituel. »
    « Des catastrophes « arrivent »; puis elles « sont arrivées ». Et on passe à autre chose ». Hubert Reeves

  5. Latribune.fr de ce matin nous donne l’explication officielle au rejet des 10000 tonnes dans l’océan, avec des infos intéressantes sur es réacteurs 5 et 6:

    « Quelque 10.000 tonnes d’eau stockées dans des cuves et 1.500 tonnes actuellement dans les réacteurs 5 et 6 vont être déversées dans l’océan », a annoncé ce lundi matin un porte-parole de la société Tokyo Electric Power (Tepco) qui gère la centrale de Fukushima. Ce porte-parole a tenu à préciser que cette eau serait « faiblement » radioactive et que ces rejets ne devraient pas avoir de conséquence pour la santé des Japonais, notamment des 35 millions d’habitants de la capitale située à environ 250 km de la centrale.

    Pour lutter contre la surchauffe des réacteurs nucléaires susceptible de créer une fusion du combustible, les ingénieurs de Fukushima Daiichi avaient décidé de deverser de l’eau sur les installations. Cette eau hautement radioactive empêche les employés d’accéder dans les salles des machines. Un transvasement de cette eau fortement radioactive vers des réservoirs ad hoc est prévu. Or, ces réservoirs sont déjà remplis d’eau faiblement radioactive. Celle-ci doit donc être vidangée dans la mer afin de laisser la place à l’eau hautement radioactive.

    Par ailleurs, 1.500 tonnes d’eau sont accumulées dans les réacteurs 5 er 6 de la centrale, risquant d’endommager les turbines doivent aussi être deversées dans le Pacifique.

    Quant à la fuite d’eau radioactive due à une brèche dans l’un des réacteurs, elle n’est pas encore bloquée. Les ouvriers de la centrale sont pourtant parvenus à en connaître l’origine précise – une ouverture de 20 cm dans une fosse du deuxième réacteur. Toutefois, les tentatives de colmatage avec un mélange de ciment, de polymères, de papier journal et de sciure n’ont pas fonctionné. La crise nucléaire à Fukushima ne semble pas prête de se calmer, le gouvernement ayant déclaré s’attendre à plusieurs mois de lutte.

    1. Et moi, j’ai toujours rêvé de voir un requin Grand Blanc se transformer en Megalodon…

    2. Mais ce sera économiquement mauvais de devoir passer plus de temps à couper les deux têtes de la sardine…

  6. Fukushima en fait c’est Fuck you shima. Et You c’est nous tous à commencer par les malheureux
    Japonnais, obligés de participer malgré eux à un gigantesque programme expérimental global (air/terre/mer) de mutation génique à base de rayonnements nucléaires.

    Même dans leur plus grandes heures de gloire les médecins Nazis n’avaient pu bénéficier d’un tel
    parc de cobayes.

    Félicitations aux organisateurs de ce splendide réality show intitulé : » Chroniques de la mort radieuse ».

    1. les japonnais, tout comme nous,vivent en democratie.
      Ils ont donc choisi le nucleaire…tout comme nous.
      Ce qu’il leur arrive est donc simplement le resultat de leur choix.
      Ils ont joué et perdu..surement comme nous bientot..

      ou alors peut etre sommes nous en democrassie

      1. Ce qu’il leur arrive est donc simplement le resultat de leur choix.

        Vous ne l’avez peut-être pas ressenti au moment où vous l’avez écrit, mais c’est un monument de cynisme.

      2. le cynisme serait plutot de promettre un risque zero qui n’existe que dans les contes pour enfants.

        pour le reste je maintiens totalement ce que j’ai ecrit.

        le democratie c’est AUSSI d’assumer ses choix.

        les allemands ont reussi à 100 000 à faire un peu bouger les choses

        en France on a vu 200 personnes à Caen.

        Le choix du peuple français est tres clair.

        sinon il n’y aurait plus de responsables aux actions d’une societe et ce serait trop facile.

      3. Les Japonais étaient farouchement opposés au nucléaire. Chaque fois qu’un sondage était fait le résultat était négatif. Ce qui fait que les autorités n’ont plus fait de sondage.
        Ca ne vous rappelle pas le traité de Lisbonne?
        Ces Etats qui décident contre leur peuple. mais le mots Etats est mal choisi. Il n’y a plus d’Etats, il n’y a que territoires soumis à l’internationale néolibérale.

  7. Le site est « out » pour au moins 40 ans (ou éternellement), des milliers de gens doivent être irradiés et/ou sont menacés pour diverses raisons (médicales, logement, nourriture ….) et ils se préoccupent de sauver des turbines….elles mêmes irradiées, d’ailleurs …au prix de polluer l’océan et la chaîne alimentaire !
    On en croit pas un mot bien sûr, mais qui est responsable de la com dans cette société ?

    1. @ Gouwy

      En effet, cet argument qui serait donné par TEPCO pour justifier le déversement de 1500 tonnes (supplémentaires) vers la mer , à savoir :

      «  »Par ailleurs, 1.500 tonnes d’eau sont accumulées dans les réacteurs 5 er 6 de la centrale, risquant d’endommager les turbines doivent aussi être deversées dans le Pacifique.  »

      Turbines surement irradiées
      L’arbre , les paliers, joints même le rotor etc .. ont dü souffrir avec le tsunami , bien que ce soit des pièces et composants de masse énorme

      Comment ont ils la preuve que le « turbo alternateur ) pourrait être redémarré et donc PRODUIRE à nouveau de l’électricité .
      Cette électricité serait utile pour alimenter les POMPES centrifuges de Refroidissement si .. et si .. et si ..

    2. Je suis passionné de technique mais non spécialiste, toutes les centrales nucléaires sont en fait d’archaïques machines à vapeur, malgré leur chaudière de haute technologie et l’usage de turbines à la place de moteurs à pistons .
      Il n’y a pas moyen d’obtenir une conversion directe entre la fission nucléaire et la production de courant électrique ?
      Thermo-couple géant pour les calories et conversion du flux de neutrons en courant, le tout avec un rendement pas trop déplorable, par exemple ?

      1. @ Paul Emile
        un R.I.N est en effet une espèce de chaudière qui fait chauffer de l’eau

        A l’inverse des BWR, nos  » Réacteurs PWR » sont tels que cette eau primaire à 157 bars environ vient, dans des G.V, en échange calorifique avec de l’eau d’un circuit secondaire —>> et c’est avec ce circuit secondaire que la vapeur va à la turbine etc .;

        – vous écrivez :
        «  » Thermo-couple géant pour les calories et conversion du flux de neutrons en courant, le tout avec un rendement pas trop déplorable, par exemple ?  »

        Mais les neutrons sont des particules non chargées, à l’inverse des protons (à charge +) et des électrons chargés négativement .. etc ..

      2. @ Paul Emile : mises à part quelques technologies comme le solaire, on n’a pas encore à ce jour trouvé mieux que les machines tournantes pour produire de l’électricité ! Même l’éolien est une machine tournante 😉

        Dire que les centrales nucléaires sont « d’archaïques machines à vapeur » est un peu excessif notamment par ce que la vapeur produite par les réacteurs PWR est de mauvaise qualité et doit être traitée avant d’être injectée dans les corps de turbines qui sont eux aussi de beaux joujoux de technologie. Cela n’en rend pas le nucléaire plus sympathique pour autant !

      3. on se contente d’un rendement lamentable de 30% quand tout va bien.
        la seconde loi de la thermodynamique est sans appel.
        chaque kw electrique produit donne droit à 2 kw thermiques a gaspiller sur place.

        d’ou la stupidite crasse du ‘tout electrique’ lorsque les centrales thermiques prennent le relais aux heures de pointe.
        (bienvenu en France)

        un litre de fioul brulé dans une centrale thermique donne l’equivalent de 0,25 litres de gasoil brulé chez le client final.
        les 0,75 litres restants servent à chauffer les poissons et les petits zoizos

      4. @ dupontg :
        1/4 3/4 : ivrai pour le chauffage électrique qui est une belle idiotie.

        Mais pas vrai pour tout ce qui est mécanique ou éclairage (sauf couplage éclairage chauffage : lampe tungstène classique), donc le moteur de la machine à laver et du frigo, etc.

        IL est vrai que c’est au mieux 50% de la conso en France, sans doute bcp moins.

        En même temps, essayez de faire une machine à laver qui utilise le gaz pour son eau chaude, ou l’eau chaude domestique, ca doit faire problème d’un point de vue pratique. C’est un des intérêts d’un système de lavage collectif, et du lave-vaisselle « mapa », ou votre eau chaude peut être produite au gaz ou au solaire direct…

  8. L’argumentation de Gouwy ( CMT N°4) parait plausible .. hélas

    + de 10.000t d’eau ( + de 10.000 m 3 = 10 millions de litres) et c’est pas fini

    dans les déserts, on manque d’eau .. d’un côté, la folie de l’Homme de l’autre la misère

    – à cette heure la nuit va déjà tomber là bas

    Question : Quel est le % de Français qui ont une vision claire ??

    A leur corps défendant, les infos sont contradictoires

    – l’article de la Tribune , cité + haut, parle , pour la même eau , à un 1er endroit d’eau faiblement contaminée
    puis qq lignes au dessous  » d’eau fortement contaminée  »

    Bcp de textes sont faits pour ne pas trop inquiéter ..

    – Pourvu que  » la loi des séries  » ( loi très empirique .. dicton populaire ) ne s’applique pas !
    réponse : en fait elle s’applique déjà

    car quels sont les endroits  » où c’est calme  » ?? Trifouillies les Oies .. et encore .. car rivalités entre voisoins ..

    1. « + de 10.000t d’eau ( + de 10.000 m 3 = 10 millions de litres) et c’est pas fini »

      mouais, c’est 2 ou 3 secondes de débit du Niagara.
      C’est aussi sans doute une dose de l’ordre de la radioactivité naturelle de 100 000 fois ce volume de 10^4 m3, soit 1 km3 (= 10^9 m3), peut être 100 km3, ce n’est pas pour polémiquer et dire que c’est bien, mais dire que c’est très mal parce qu’il y a un chiffre avec plein de zéros, c’est pas forcément de l’info.

      Charpak avait d’ailleurs proposé qu’on prenne comme unité de débit de dose le DARI, le débit de dose à laquelle on s’expose de part sa propre radioactivité (potassium 40 surtout, de mémoire).

      Donc « fortement »/ »faiblement », il faut garder les pieds sur terre (ou sur mer) et parler en débit de dose avant dilution sur mer, débit de dose en surfacé végétale puis en nappe phréatique sur mer. Effectivement, c’est un bon exercice de physique, où l’on appréhende que l’amosphère est 3D, à flux 2D, que la mer est 3D, à flux ?2D ?3D, que le ruisselement des eaux terrestre est 2D, des eaux fluviales est 1D, des eaux souterraines est ?? fractale, etc.
      et que tout ça fait des « poches de cata possible », mais aussi de vastes plaines où le danger n’est pas avéré.
      C’est effectivement une intelligence qui nous manque que de voir cela, alors qu’un jardinier du dimanche finit par savoir où dans son jardin est l’humide, le sec, le coin à puceron, à fourmi, à taupes, …

      1. Oui, Timiota.
        Mais là où s’arrête ton exercice de physique démarre la chaine alimentaire.

        Et devines qui est au sommet de la chaine..??? Salut les maillons. 😉

        Au final, nous allons retrouver dans nos assiettes le produit du nettoyage des océans.
        Cela me refait penser à la discussion avec un ami qui a bien écœuré ma femme en nous disant que les crabes mangeaient les cadavres de poissons.
        Et sa femme nous annonce qu’elle avait pensé à nous faire du crabe…

        Entre Bretons, nos conversations tournent toujours autour de la mer, finalement.

      2. Votre raisonnement est très bon concernant la physique.

        Quant est il sur la biologie ?

        On en sait rien. C’est le labo à ciel ouvert.

        Nul doute que l’on va découvrir plein de choses à la suite.

      3. timiota,
        Sachant tout de même que la radioactivité ne va pas se diluer dans l’eau de mer « purement linéairement ». Une partie de cette radioactivité va rester près des côtes japonaises, je pense.

      4. Que des bonnes réponses, merci.

        En effet, il faut suivre quels sont les isotopes concernés.
        Comment iode, césium, Pu remontent la chaine alimentaire.

        Mais quand même comparer à ce que la même chaine fait de la radioactivité naturelle (K40, Thorium, etc.) et comprendre le résultat.

      5. les crabes mangeaient les cadavres de poissons.

        pas uniquement des poissons …n’empêche que c’est fort bon ! sauf quand irradié, mercuré ….

  9. Il est vrai que depuis le début, du sauve qui peut, TEPCO s’acharne à vouloir préserver le futur des réacteurs 5 et 6 à tout prix … C’est à se demander si il reste encore vraiment parmi eux beaucoup de spécialistes du nucléaire où s’ils ont été majoritairement remplacés par des ingénieurs financiers et communications ?

    1. Il est évident que les ingénieurs financiers ont eu leur mot à dire au début de la catastrophe, influant les priorités car le retard pris n’avait pour seul objectif que de sauver les réacteurs.
      Maintenant que cela prend une tournure catastrophique, la problématique va être de trouver les
      compétences nécessaires.
      Vu les doses reçues, je doute que les ingénieurs soient en état de travailler encore longtemps sur ce site et que bientôt les compétences manquent.
      La solution risque d’être d’enfouir le site sous des tonnes de béton.

    2. Moi je vois plus tôt là que TEPCO essaie de sauver la baraque, car les 5 et 6 pourraient eux aussi voir les coeurs devenir des coriums – non ?

      1. @Ancestral

        Non je ne crois pas, depuis le début les 5 et 6 ont résistés grâce à des générateurs diesel d’appoint restés intacts.
        Et c’est les premiers à avoir été remplacé par un système électrique de refroidissement stable. Dans tous les comptes rendus ils sont signalés comme étant en bon état.
        Selon TEPCO la poursuite de leur exploitation serait soumis à l’évaluation de la population.

      2. Je pense que les 5 et 6 étaient en maintenance (tout comme le 4) et le réacteur n’était pas chargé de combustible au moment du tremblement de terre. Donc pas de corium possible. Seules les piscines de combustible usagé nécessitent un refroidissement continu, toujours assuré pour le moment par le système de back-up prévu.

      3. Pourtant, les sous-sols des réacteurs 5 et 6 sont emplis d’eau contaminée :s
        Ca craint grave, cela laisse suggérer qu’eux aussi ont les coeurs qui fondent ! Si j’ai bonne mémoire, ils sont distants des autres d’1,5 km !

        Vu l’état critique de l’ensemble des réacteurs, ils ne pourront empêcher qu’une réaction en chaine de nouveaux accidents ait lieu…
        Surtout si TEPCO et ses partenaires doivent tenir « stable » cette situation sur une longue durée…

      4. avec le tremblement de terre, il a pu y avoir des « connections malencontreuses entre des circuits prévus pour rester étanches, entre les différents réacteurs ??
        ce qui fait que des eaux se déversent là où elles n’ont rien à faire …

    3. Les 5 et 6 étaient arrêtés mais chargés. L’eau qui s’y trouve pourrait être celle du tsunami, contaminées par les rejets aériens puis la pluie et fonte des neiges.
      Juste après la catastrophe, le chef de centrale n’a pas le choix entre « conserver le matériel » et « éviter une catastrophe », les deux vont ensemble. Dans le même ordre d’idée, garder en état le matériel, dont les alternateurs, qui peut devenir indispensable est logique et sain.
      Les réacteurs devront tout de même subir une grosse révision avant de redémarrer, ce n’est pas pour tout de suite.

  10. Fukushima DAINI

    J’ai vu ça ce matin – mais peut-être que l’info a déjà été donné il y a un moment sur ce blog :

    A Fukushima Daini cependant, le système d’isolation de refroidissement du cœur du réacteur n°1 est tombé en panne, ce qui a conduit le gouvernement japonais à mettre en place une zone d’évacuation de trois, dix puis vingt et maintenant trente kilomètres, ainsi que la préparation d’une distribution d’iode stable à la population.

    Je me disais bien qu’on parlait peu de cette centrale d’où de la fumée noire est sortie la semaine dernière…

    source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucl%C3%A9aire_de_Fukushima_Daini

    1. La « DAINI  » est à 12 km de la DAIICHI, indique votre lien ..

      Donc tous ces trucs impliquent la Zone d’évacuation ..

      Qn a dit que :

      AIEA a suggéré que Zone évacuation soit portée à 40 km ..
      ce serait surement nécessaire

      Pauvres japonais .. déjà serrés comme des sardines ..
      L’enfer

      Et être mal informés
      Perso je préfererais savoir .. afin de  » laisser pisser encore + les détails

      1. cela dépend des tempéraments :
        pour certains, le fait de ne pas savoir – une mauvaise nouvelle : on respire un bon coup, et on se prépare à « lutter » – est pire, laisse dans un sentiment d’angoisse majeure ( c’est mon cas …peu importe ), pour d’autres, l’ignorance préserve, et permet de rester debout. ce n’est pas culturel, c’est affaire de caractère.

      2. tiens et comment font – ils pour gérer l’autre centrale, vu qu’elle est dans la zone d’exclusion ?

        une prime pour les travailleurs en fonction des radiations qu’ils se prennent ?

    2. La Dernière modification de Votre lien sur Wikipedia est du 26 mars 2011 à 23:16. Donc semble se referer en fait a l’autre centrale DAIICHI

  11. Je pense que pour comprendre l’ensemble des décisions et choix techniques comme en matière de communication, il faut intégrer une notion sociale très importante au Japon qui s’appelle « honneur ».

    A mon avis, pour un responsable d’entreprise comme Tepco, perdre une centrale est tout simplement quelque chose d’inenvisageable. Ce n’est pas seulement perdre un « bien » mais également quelque part, une part de sa fierté, de son honneur…
    D’autant que le « déshonneur » ne s’arrête là : Il prive le pays d’énergie, entraînant ou participant au « déclin » économique. Il prive une partie de l’économie de ses revenus « stratégiques » comme l’agriculture, la pêche….en polluant l’environnement.

    J’ai en tête un exemple relativement récent (quelques années) d’un pilote de ligne commandant de bord qui a sacrifié sa carrière et s’est exilé de la société en se retirant dans une communauté religieuse à la suite d’un accident à l’atterrissage.
    L’avion avait quitté la piste suite à une conjoncture météo imprévisible. Il n’y avait eu aucun blessé mais l’avion était irrécupérable (train cassé etc…)
    Il a été reconnu par l’enquête que le pilote n’était pas responsable mais malgré tout, celui-ci s’est volontairement mis au banc de la société pour avoir perdu son appareil !

    Il est également possible que ce même état d’esprit anime les responsables politiques : Le Japon mis en avant de l’actualité pour une raison qui « met le monde entier en danger », qui risque de faire basculer l’économie mondiale, qui risque de « mettre à mal » certains lobbies et/ou états …. doit, à mon avis, être très mal vécu par ces responsables !

    Je pense que cet état d’esprit doit, en partie, être une explication à la politique de (non) communication et des choix techniques « ridicules » qui ont été faits ou pas faits !

    1. Ton explication aurait pu être valable si un lourd passé n’existait pas au sujet de Tepco…

      Leur mentalité a bien changé, « éventuellement »…

      Surtout qu’ils se sont faits colonisés par les US. Et il suffit de regarder le résultat récent en France.

    2. je pense que ce Japon n’existe plus.
      les multinationales ont laminé l’esprit regional.

    3. Le facteur culturel peut expliquer certaines choses. La dignité dont ont fait preuve les japonais (jusqu’à un certain point, il y a maintenant les laissés pour compte de certaine partie de la zone contaminée) et qu’on remarquée tous les observateurs a aussi son pendant, celui du conformisme social qui ne favorise pas les solutions improvisées qui demandent un sens de l’initiative individuelle. Mais il n’explique pas tout, c’est seulement un facteur aggravant.

      Comme dit Charles Sannat dans son excellent article, quand il y eut l’accident de Tchernobyl le nuage radioactif s’arrêta aux frontières de la France, le sens de l’honneur n’est pourtant pas spécialement ce qui nous caractérise, les français.

      L’hypothèse qui me semble la plus forte est celle de la crainte du dépérissement économique qu’augure ce gravissime « problème technique » dans une industrie japonaise qui s’est longuement targuée du zéro défaut à grand renfort de cercles de qualités. C’est l’idée de l’excellence associée aux produits japonais qui rencontre désormais sa limite comme dans ces épisodes récents qui ont vu le retour à l’usine de certains modèles de voitures Toyota à cause de certains défauts de construction.

      Comme l’indique encore Charles Sannat l’imbrication de l’économie japonaise dans la mondialisation est très grande, il y a donc tout lieu de penser que les dirigeants réfléchissent à deux fois avant d’abandonner un modèle économique qui jusqu’ici a fait leur prospérité. Trop de remises en cause, alors on fait comme si, jusqu’au prochain développement de la catastrophe, qui remettra, on peut l’espérer, les pendules à l’heure.

      Sans même parler des simples intérêts particuliers liés à l’industrie nucléaire où le privé et le public entretiennent des liens incestueux, ils sont sans doute actuellement tout simplement dans l’incapacité de penser une alternative. C’est le même phénomène qui se produit avec la crise financière. Nos dirigeants bien de chez nous font aussi l’autruche.

      1. Pour ce qui est du point de vue et du comportement des japonais de l’étranger ayant conservé ce sens de l’honneur, et donc d’un âge assez avancé, je le résumerais en deux mots: colère et obsession. Une colère terrible, fondée autant sur la catastrophe que sur la com’ mensongère, une colère sourde, rentrée, qui ne sera apaisée que par un suicide des responsables sur la place publique. Une obsession pour tout ce qui concerne de près et de loin la catastrophe (TV, presse papier, internet), chronophage.
        Pour ce qui est du point de vue et du comportement des japonais sur place, en particulier des habitants de Tokio, il semble bien différent…

      2. Pierre Yves D écrit :
        «  » Sans même parler des simples intérêts particuliers liés à l’industrie nucléaire où le privé et le public entretiennent des liens incestueux, ils sont sans doute actuellement tout simplement dans l’incapacité de penser une alternative. C’est le même phénomène qui se produit avec la crise financière. Nos dirigeants bien de chez nous font aussi l’autruche. »

        Des « top managers et politiciens de haut vol » japonais ont été mis au courant de la GRAVITE.
        La solution de faiblesse, de lâcheté est de  » gagner du temps, de faire l’autruche  » ..
        En outre, la mentalité japonaise a dû évoluer pour se rapprocher de la  » mentalité capitalisme financier » ( ce n’est plus les Japonais de 1939-1945)..

        Que ferions nous à la place des dirigeants japonais ??

        même de ceux qui seraient + intègres que ceux de TEPCO ( car eux c’est le pompom ..- mais les objectifs de TEPCO ont été dictés par les ACTIONNAIRES PRIVES —>> « RENTABILITE , pas de VAGUES.. .. en espérant qu’un tsunami viendra pas mettre à l’eau notre beau jouet de FUKUSHIMa)

      3. le sens de l’honneur n’est pourtant pas spécialement ce qui nous caractérise, les français.

        actuellement, sous-vers-rien et affidés aux manettes, c’est sûr que nous touchons le fond chaque jour; nous en sommes même arrivés à creuser la cuvette…

        cela n’a pas toujours été le cas, heureusement ! et il n’y a pas à être honteux de notre histoire : le pire, mais aussi le meilleur, comme toute culture ….complémentarité en somme.
        culture cherchant, avec des accès de violence, liés aux inégalités sociales, un certain équilibre.
        ni pogrom, ni génocide.

    4. @ Gouwy : votre interprétation est intéressante mais n’y a t-il pas une explication beaucoup plus simple qui consiste à penser que TEPCO n’a aucune idée de ce qui se passe actuellement dans ses réacteurs et aucune idée de ce qui va s’y passer ?

      1. Personne ne sait ce qui se passe au fond des réacteurs, tout ce qu’ils peuvent faire c’est éviter que tout le bazar ne fonde et brûle. Il faudrait envoyer des robots télécommandés examiner chaque local, chaque tuyau, chaque appareil, et mesurer la radio-activité pour savoir si on peut y envoyer une équipe.

  12. Lorsque l’on mange avec le Diable, il faut avoir une longue cuilière. Sur le sujet du Nucléaire,
    comme sur bien d’autres (je pense aux gaz de schiste au sujet desquels j’ai vu un reportage
    hallucinant sur ce qui se passe aux USA), les « entrepreneurs/destructeurs » capitalistes semblent avoir sous-estimé le longueur de la cuillère. A leur grand dam, mais surtout pour notre grand malheur à nous, qui n’avons même pas eu notre mot à dire, pour savoir s’il était opportun de répondre favorablement ou non à l’invitation du Malin…

    1. Au moins, quand on parle de malin, je sais qu’il ne s’agit pas de moi.

      Mais… qui te dit, Joan, que nous n’avons pas notre mot à dire…??
      En Islande comme en Tunisie, il semble le vouloir, pourtant.

      1. exact! Qui veut fonder un parti politique? Thème : l’énergie presque gratuite pour tout le monde dans moins de 10 ans.
        On sait comment le faire, et on sait déjà combien cela va coûter.
        Pourriez-vous imaginer vivre dans une société qui place l’énergie au centre de son développement?
        L’énergie à moindre coût et non-polluante est la clef d’une civilisation moderne.
        Offrez aux hommes l’énergie abondante et leur créativité sera décuplée!

  13. Sur le site « aux infos du nain » un article de Chris martenson qui passe au crible des photos aériennes recentes de la centrale : les communiqués donnent à penser que c’est une ruche : pas du tout ! rien à voir avec Chernobyl !

    De meme juste aprés une photo qui donne bien l’echelle de grandeur entre la malheureuse (et seule) pompe à béton et un des réacteurs !
    Là aussi rien à voir avec les 80 helicos gros porteurs russes et les 300 pilotes qui se relayaient assis sur des plaques de plomb ! (ils sont tous morts)

    1. Les Russes NE SAVAIENT PAS.
      Ils ne connaissaient pas les conséquences à court, moyen ou long terme.

      Et c’est une énorme différence qui démontre, une fois de plus, que l’humain tient tout de même plus à la vie qu’à l’argent.

      C’est ballot pour l’américan drim, néanmoins…

      1. Gloups…
        Les Russes savaient juste qu’ils ne devaient pas rester plus de 6 minutes dans les zones irradiées.
        Cédéjaça.

  14. Ça c’est une très mauvais nouvelle :

    Un dirigeant de Tepco a déclaré hier qu’il n’était pas optimiste quant à la perspective de contenir les dommages du réacteur n ° 3 de Fukushima.

    « Je ne sais pas si nous pourrons jamais entrer dans le bâtiment du réacteur n ° 3  » à déclaré Hikaru Kuroda, chef de la compagnie de gestion des installations nucléaires lors d’une conférence de presse.

    http://www.bloomberg.com/news/2011-04-03/tokyo-electric-s-plan-to-plug-leaking-radioactive-water-with-sawdust-fails.html

  15. Que penser de ça ?
    Les ingénieurs japonais parlent d’un « petit risque hypothétique » d’une explosion de vapeur du au corium qui pourrait entrer au contact d’une « water pool » (nappe d’eau) située sous le réacteur n°1. Ce réacteur, le plus ancien, est connu pour présenter un « weak spot » (un « point de faiblesse »)
    Ils ont même calculé qu’en cas d’explosion, un rayon de 20 kms autour du site deviendrait inaccessible, rendant impossible un arrêt des réacteurs sans accepter un « great sacrifice »

    « petit risque hypothétique » mais on a envisagé le pire et calculé les conséquences …

    The same could be said of a small, hypothetical risk of a corium steam explosion, particularly in the No.1 reactor, which is the plant’s oldest and which is believed to have a weak spot.
    If workers are unable to continue hosing operations, and if the nuclear fuel manages to melt through the bottom of the reactor and fall into a water pool below, this would result in a high temperature burst and a sudden release of a huge amount of hydrogen that could, in an unlikely « perfect storm » scenario, breach the containment vessel.

    Should either worst-case scenarios happen, it could disperse high levels of radiation up to 20 km (12 miles) around the site, making it impossible to bring the reactors to a cold shutdown without great sacrifice.

    1. Merci encore Gouwy pour toutes ces informations. Elles sont indispensables dans ce no-info- land entretenu par les médias mondial et qui restera, si l’humanité survit assez longtemps comme un grand moment de honte de notre espèce.

      Juste une question. Vous dites « les ingénieurs Japonnais ».
      Quels ingénieurs? Ceux de TEPCO? de l’ASN japonnaise? conseillers du gouvernement? Indépendants?

      1. Je ne sais pas. Il est juste précisé « Japanese engineers ».
        Je suppose qu’il s’agit des ingénieurs de Tepco.

    2. J’ai l’impression qu’ils ne savent pas comment gérer cette affaire mais qu’ils sont conscient que le potentiel de destruction est intact voire se renforce.

      Par ailleurs, je m’étonne du silence assourdissant de nos autorités, d’Areva, de son PDG qui se sont rendus sur place récemment.
      Ce silence assourdissant est – pour moi – très parlant.

      1. Ne pas communiquer, c’est tout simplement œuvrer à une conspiration du silence !

        Le temps de la contre-offensive viendra, elle est déjà à l’étude.

      2. Il faut qu’ils fassent attention au timing, en choisissant comme vous dites « les éléments de langage ».

        Si ils savent que la patate chaude est en route vers une explosion probable, le mieux en attendant, est de ne pas trop parler.

    1. Incroyable, mais vrai et aisément vérifiable : au 20heures ce soir sur t f 1, le premier de classe avec sa cravate, qui explique qu’il ni y a plus de danger car la température sous les cuves des réacteurs est en dessous de 100°c !

      1. Laissez TF1 aux bisounours qui ont aussi le droit de vivre dans un monde aseptisé virtuel sans le quel ils mourraient d’angoisse.

  16. (quote)mouais, c’est 2 ou 3 secondes de débit du Niagara.
    C’est aussi sans doute une dose de l’ordre de la radioactivité naturelle de 100 000 fois ce volume de 10^4 m3, soit 1 km3 (= 10^9 m3), peut être 100 km3, ce n’est pas pour polémiquer et dire que c’est bien, mais dire que c’est très mal parce qu’il y a un chiffre avec plein de zéros, c’est pas forcément de l’info.(/quote)
    Ce n’est pas de l’info non plus que de parler sans posséder tous les éléments !
    Ca peut-être vrai pour l’iode qui a une 1/2 vie courte et qui est naturellement présente dans les mers.
    C’est absolument inexact pour des éléments comme le césium, le strontium…et d’autres qui ont des 1/2 vies beaucoup plus longues et qui pour certains, se fixent sur les tissus osseux et/ou les végétaux et donc entrent dans la chaîne alimentaire !

    C’est surtout très sous-estimé pour les nanoparticules !!!

    Il ne faut surtout pas faire l’amalgame entre radioactivité et éléments toxiques (qui peuvent être faiblement radioactifs mais TRES délétères et pendant très longtemps !)
    Le plutonium est sans doute le « pire du pire » et n’est jamais éliminé de la chaîne alimentaire.
    1 micro-gramme vous tuera mais ce même microgramme tuera 10, 100 ou 1 million de fois dans les mois, années, décennies ……qui suivront !

    1. yes, +1. Si des micro-particules de radionucléides a longue durée de vie se retrouvent au fond de la mer, elles passeront dans la chaîne alimentaire. Allez dire à un poisson qu’il doit rester confiné dans un cordon sanitaire ! Après, manger du poisson, cela fera comme la roulette russe…

    2. plus haut, Dupontg s’interroge sur ‘existence réelles des piscines des 1,3,4(surtout le 3).
      Au vu des photos fournies par Leclerc-San et des trous béants au milieu des ruines et qui ont l’air complètement vides, on peut effectivement se demander si elles existent encore.
      Mais dans le cas contraire, que sont-elles devenues? Et surtout, qu’est-il advenu de leurs contenants qui représente quand même quelques centaines de tonnes de matières.
      Illusion d’optique ou interrogation pertinente?

    3. Tout à fait Gouwy.

      Mais on a parlé de 10000 fois les niveaux naturels.

      Et s’il trainait dans la nature 1/10000 des nanoparticules de Pu de la bonne soupe à Tepco, ca serait en effet la cata dans la brave eau de mer, vous vous rappelez ce qu’en disait déjà le chanteur Renaud.

      Sur le fond, je suis comme vous étonné que on en sache pas plus sur les radionucléides mis en jeu de façon précise. Quand on se souvient comment le réacteur naturel d’Oklo a été mis à jour, on voit que c’est hyper précis d’avoir toute la signature isotopique (spectrométrie gamma, non ? certes il doit falloir prélever, est-ce infaisable dans une boite en plomb ?).

      Donc en effet le problème est à multiples facettes. On n’a pas de certitudes du style « 10000 m3 = beaucoup de conséquences », c’est peut être pas mal plus, peut être franchement moins que tout ce qui est déjà parti en l’air (les « 10% de tchernobyl » dont on a parlé ici où là), et ce plus ou moins ne sont pas univoques du tout suivant les mesures prises (pêche filtrée ou non…).

      D’un point de vue purement économique, il faut fabriquer des compteurs de radioactivité pour les vendre au Japon ! (cynisme mal placé dirons certains, mais on n’aura sans doute jamais autant vu un peuple obligé de « vivre avec »)

  17. @F. Leclerc

    c’est complètement dingue. Ce blog, économique à la base, devient le seul organe d’information Francophone sur la catastrophe.
    On vit des moment formidables. Pourvu que le prix ne soit pas trop élevé.

    1. Heeeeu.. Si.

      Le prix est en train de devenir plus qu’élevé. Et je pense que Monsieur Leclerc doit bosser dessus car des méga-fusions sont aussi en cours.
      Je pense qu’il doit y a voir un rapport du style : « vite avant le déluge ».

      Le baril vient de retoucher les 120 dollars.
      Le gaz, rien qu’en France, c’est pris 21 % sur un an, mais devrait se reprendre 5% en mai.
      Le charbon vient de se prendre 30% (en plus de l’effet d’influence de l’Australie)
      Le gaz liquéfié 5%.

      Soit, toutes les énergies explosent tranquillement.
      L’automne prochain, prévoyez des pulls et des vélos.

    2. Et quand je pense qu’il y a de cela 2 ans environ Paul envisageait de suspendre ce blog.
      C’eut été une catastrophe !!

  18. je vous communique des infos concernant les problèmes de santé publiées par Jean Luc Veret, médecin, Président de la commission sante d’Europe Écologie Les Verts

    La catastrophe de Fukushima au Japon pose quatre graves problèmes de santé

    Les fortes doses

    Les effets de la radioactivité sur les êtres vivants dépendent des doses reçues, mesuré en Sv (Sievert)
    – à partir de 1 Sievert, SV, ( ou 1OOO milliSv), les personnes sont malades dans les heures et les jours qui suivent. Elles souffrent de vomissements, maux de tête, diarrhées, puis diarrhées sanglantes, puis elles perdent leur capacité de défense, en particulier contre les microbes.
    – à partir de 5 Sv, une personne sur deux va mourir rapidement
    – à partir de 10 Sv, 100 % des personnes vont mourir

    Les informations concernant les travailleurs de la centrale de Fukushima sont extrêmement inquiétantes : pour certains, ils reçoivent ces fortes doses en une ou deux heures. C’est pourquoi l’attitude de ces travailleurs a été qualifiée et d’héroïque par le président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire française (ASN). Beaucoup ont déjà reçu des doses mortelles. Il faudra envoyer de très nombreuses personnes successivement sur le site car elles ne peuvent rester que très peu de temps sur les parties les plus exposés.

    Les faibles doses

    Le problème des faibles doses est très différent. Les faibles doses augmentent le nombre de cancers dans la population dans les dizaines d’années qui suivent une irradiation et peuvent se manifester pendant au moins 40 ans. Par ailleurs elles déclenchent des anomalies génétiques, qui pourront n’apparaître qu’après plusieurs générations.
    La dose admise dans des conditions normales de fonctionnement de l’industrie nucléaire est de 1 miliSv par an pour l’ensemble de la population, et on accepte 20 fois plus pour les travailleurs du nucléaire.
    Une part significative de la population japonaise est aujourd’hui concernée par le dépassement de ces doses. Mais il faut savoir que les connaissances scientifiques internationales admettent aujourd’hui qu’il n’y a pas de seuil de toxicité au-dessous duquel le risque serait nul. Toute dose de radioactivité augmente le taux de cancers dans la population. Il existe une radioactivité naturelle comme il existe des cancers « naturels ». Toute dose de radioactivité augmente le nombre de cancers.

    La contamination

    On peut se protéger d’une irradiation en s’éloignant de la source. Mais la situation est différente en cas de contamination par des particules radioactives qui sont alors présentes sur la peau, absorbées dans l’air que l’on respire ou dans l’eau et les aliments que l’on mange. Dans ce cas les particules radioactives peuvent s’intégrer dans le fonctionnement du corps humain. L’iode 131 se fixe dans la thyroïde, le césium137 dans les muscles, le strontium 90 dans les os. Ils peuvent y entraîner des dégâts sur les cellules voisines même si la dose délivrée à l’ensemble du corps est infime. De plus, dans le cas où des personnes sont contaminées, lorsqu’elles s’éloignent de la source de pollution, elles restent porteuses de la petite source fixée dans leur corps, dans certains cas pour des dizaines d’années. On comprend alors que la toxicité puisse être importante pour des doses très faibles en termes d’irradiation. De ce point de vue, la population concernée est énorme. L’Iode 131 perd la moitié de son activité en 8 jours et 99% en un peu moins de 3 mois. C’est pourquoi on peut se protéger avant une contamination annoncée en saturant la glande thyroïde par de l’iode non radioactif. Le Césium 137 perd la moitié de son activité en 30 ans et 99% en 300 ans. La durée de vie du strontium 90 est à peu près identique à celle du césium 137.

    Le MOX

    S’ajoute aux difficultés énoncées ci-dessus le fait que le réacteur numéro trois fonctionne au MOX, combustible préparé à l’usine de La Hague, qui consiste à mélanger à l’uranium une part de plutonium 239. Ce plutonium n’existait pas dans la nature il y a un siècle et a été produit par l’activité des humains. Il présente un danger particulier par sa toxicité très forte en cas de contamination aérienne. La dose toxique est de l’ordre du millionième de gramme et peut provoquer un cancer du poumon s’il est inhalé. De plus, il perdra la moitié de son activité en 24 000 ans et 99 % de son activité en 240 000 ans !
    Autrement dit, cette pollution est définitive.
    De ce point de vue, la France a une responsabilité particulière en tant que producteur du MOX, dont une livraison devait être effectuée en mars au Japon…

    En conclusion, Les japonais sont très loin de maîtriser la catastrophe de Fukushima, ses conséquences portent sur de nombreuses générations et concernent au moins la population de tout l’hémisphère nord.

    Rendons hommage à tous les morts passés, présents et futurs du nucléaire.

    Jean-Luc VERET
    Président de la Commission Nationale Santé d’Europe Ecologie – Les Verts

    1. Quand on veut être crédible, on évite de se planter grossièrement sur les chiffres. Un peu comme Miss Duflot situant le Japon dans l’hémisphère sud en direct à la télé. ça craint.
      Là M. Veret commence fort en situant la dose maxi de radio activité admise en France à 1 msv par an alors qu’elle est à 25. Il a raison quand il dit qu’elle est dix fois plus élevé au Japon car , là-bas, depuis peu , elle est à 250. Mais 250 ça fait 250 fois plus que 1 , pas 25.

      Ensuite, quand il parle d’élevation du risque de cancer, il faudrait donner une fourchette car les nucléairocrates ont beau jeu de dire que sur Tchernobyl, en Ukraine comme en Bielorussie elle a été de « moins » de 4%. Pour le tabac, les antitabac ont sorti des stats un peu mieux documentés et expressives. Là, on est dans le flou. Dans le cucul.

      On a là le tout le drâme des Verts.

      1. « drame »
        1mSv/an au dessus de la dose naturelle locale est la norme en France, 20mSv sur 12 mois glissants pour les travailleurs du nucléaire, 100 ou 250 mSv en cas de catastrophe.
        il n’y a pas de seuil de déclenchement de cancer, toute dose, y compris les 1 à 3 mSv d’origine naturelle, est statistiquement susceptible d’en augmenter le nombre.

      2. @Didier
        France et Japon, je donne les deux normes.
        Votre gars donne une norme qui n’existe nulle part. Ce n’est absolument pas crédible.

      3. @ Didier 4 avril 2011 à 21:43

        Extrait du SPIEGEL :
        « En Allemagne, le rayonnement naturel est de 2,1 millisievert par an, à quoi s’ajoutent 2 millisievert de sources artificielles (médicales pour l’essentiel) »
        « 100 millisievert : dose annuelle qui peut provoquer un cancer ». « Une radiographie de la colonne vertébrale délivre une dose de 1,2 mSv ».
        http://www.spiegel.de/panorama/bild-751122-192410.html

        Je ne comprends donc pas le 1millisievert avancé dans le paragraphe « faibles doses ». Pour le reste, les chiffres allemands correspondent.

  19. Ah Monsieur Leclerc, pourquoi vous acharnez-vous sur ces pauvres Japonais? Nous aussi nous pouvons avoir des accidents (Ici on les appel des incidents)! Et on en fait pas un drame…

    Saint Laurent des eaux:
    Fusion du réacteur n°1 en 1969
    Le 17 octobre 1969, 50 kg d’uranium sont entrés en fusion au coeur du réacteur lors d’une opération de chargement du réacteur graphite-gaz n°1, sur l’ancienne centrale4. La contamination aurait été limitée au site, mais aucune information n’a été révélée à la population. À l’époque, cet accident nucléaire de niveau 4 sur l’échelle INES a été qualifié d’incident par EDF.

    Fusion du réacteur n°2 en 1980
    Le 13 mars 1980, un accident conduisit à la fusion de 20 kilos d’uranium du réacteur graphite-gaz n°2. Gravement endommagé, le réacteur fut indisponible pendant trois ans et demi environ. Cet accident nucléaire, porté au niveau 4 de l’échelle INES, est le plus grave jamais répertorié sur un réacteur en France5.

    Par la suite, une campagne de prélèvements de sédiments en Loire conduite par l’Institut de biogéochimie marine de l’École normale supérieure de Montrouge (Hauts-de-Seine) a établi la présence de traces de plutonium depuis Saint-Laurent jusqu’à l’estuaire, dont l’origine est à imputer soit à l’accident de 1980, soit à celui de 1969.

    Gel de la Loire en 1987
    Le matin du 12 janvier 1987, vers 9 h 30, le refroidissement du réacteur graphite-gaz n°1 n’était plus possible car la Loire était gelée. Le réacteur fut arrêté en urgence, et son refroidissement assuré in extremis par le réseau électrique de l’Ouest de la France, qui s’est ensuite effondré vers midi suite à une panne de la centrale thermique de Cordemais7. La glace qui obstruait les prises d’eau a ensuite été brisée par des explosifs mis en place par l’armée française.

    Extrait de
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucl%C3%A9aire_de_Saint-Laurent#Fusion_du_r.C3.A9acteur_n.C2.B01_en_1969

    1. C’est donc le résultat de tout cela qu’ils appellent le niveau de la radioactivité naturelle ambiante.

  20. Les membres de la Société météorologique du Japon ont reçu une notification du gouvernement leur demandant de s’abstenir de toute publication de prévision de propagation des nuages radioactifs dans l’atmosphère afin de ne pas provoquer de panique dans la population. Le gouvernement japonais justifie cette demande en ces termes :
    « les bases de la gestion des catastrophes doivent être un acte unique d’information responsable. Prévoir (prédire) la propagation d’un nuage de matières radioactives peut engendrer des remous dans la population ».
    Toshio Yamagata le responsable de la météorologie a « un sentiment effrayant » concernant ce document gouvernemental.
    Koyama Makoto, professeur à l’université de Shizuoka a déclaré : « cette ordre d’en haut du contrôle de l’information est égal à une déclaration de suicide de la société »

    Source AP ASAHI

  21. Meme sur internet le flot des niaiseries étouffe l’information utile :

    Sur Google si vous tapez « OM Lyon » apparaissent dans les tous premiers résultats prés de ..500 articles trés récents et dans toutes sortes de journaux ou blogs!

    Si vous tapez  » Japon catastrophe corium » apparait en premier « Blog Paul Jorion » !
    et puis presque rien de récent dans les grands médias !
    Cela confirme que ce blog est un des derniers endroits ou on essaye d’etre lucides et conscients !

  22. Je lis avec beaucoup d’attention tous vos commentaires (je trouve moi aussi qu’il faut garder le plus longtemps possible cet espace d’échange) et je me posais ce soir, ce 4 avril, une question bête:

    Comment réagissent les très riches de l’hémisphère nord, vis à vis de leur santé?

    Je ne les ai pas entendu beaucoup se manifester… .

    Du plutonium qui fait le tour de notre planète par les airs et les océans pendant quelques centaines d’années, je me demande bien comment ils appréhendent cette perspective là !

    1. Phase 1:
      déménager dans l’hémisphère sud. Les très riches y ont tous un peu de pierre. Et de la caillasse de réserve dans un paradis.

      Phase 2:
      les abris où ces braves VIP sont sûr d’avoir leur place tandis que le monde mourrait. Trois générations de vie de rat pour les VIP, Mad Max pour les gueux.

  23. Souvent, il ne vaut mieux tirer la morale, comme elle coule de la fontaine.
    Ainsi,
    en Norvège, pour une affaire d’ampleur nettement moindre mais un peu significative, une petite centaine de scaphandriers s’est révélé être victime d’une technique de respiration sous-marine, alors employée dans la recherche pétrolifère pour ce pays.
    Quand ces scaphandriers, lourdement handicapés maintenant ont demandé à la richissime Norvège des dédommagements conséquents, ignorants comme chacun la dangerosité de la méthode, il leur fut rétorqué en justice qu’ils avaient été bien payé, raison pour laquelle ils avaient « accepté le job ».

    Moralité:
    « Il y a des principes incontournables », dont celui de croire Bergmann bien plus singulier qu’il paraissait, avant cette affaire pétrolifère.

  24. En réponse à Nicolai,

    Je rajouterai quelques infos:

    En anglais, la colère du gouverneur de Fukushima:
    http://search.japantimes.co.jp/rss/nn20110404a4.html

    Cartographie des zones de plutonium:
    http://www.cartoradiations.fr/Fukushima_zone_values_plutonium_01_04_2011.jpg

    Un site en Français sur la catastrophe:
    http://catastrophe-de-fukushima.fr/

    Vue de la construction de 1970 à 1974 du réacteur Numéro 3 de Fukushima:
    http://www.cartoradiations.fr/images/Japon_Fukushima_Reacteur_REB_Japan_reactor_BWR_1970_1974.jpg

    Un article intéressant:
    Live Japon : s’informer absolument, mais à quelle source ?:
    http://www.clubic.com/humour-informatique-geek/live-japon/actualite-408900-live-japon-informer-absolument-quelle-source.html

  25. Appel à contributions !

    Il serait juste, de viser 4000 Euro pour le mois d’avril, compte tenu du travail exceptionnel que fourni Francois Leclerc !?

    1. Il a bien longtemps que François Leclerc fournit un travail exceptionnel qui mériterait rémunération !

    2. Vous voulez peut être qu’on le paye en pièce d’or ou d’argent, ce qui serait beaucoup plus tendance… .

      Donc 4 000€ équivaut à:
      En Or: 2 Lingotins de 50g et 4 Napoléons environ.
      En argent si vous préférez:
      170 pièces de 50f hercules… . Il existe également des lingots d’argent.

      1. L’Or, c’est bien. On va couvrir François de lingots d’or. Effet secondaire: il sera protégé des rayonnements alpha, beta et gamma (si j’ai bien compris).

      2. Vu le contexte, une rémunération en lingots de plomb ne serait elle pas plus utile ?

    3. Je suis totalement d’accord mais je n’ai pas du tout, mais alors pas du tout envie de paypal.
      Je redemande, pour la xeme fois de bien vouloir nous transmettre:
      -une boite postale
      -un ordre
      Pour envoyer un chèque.

      J’aimerai vraiment participer eu égard à l »inestimable valeur de ce site que j’ai honte d’utiliser sans en lâcher une.
      C’est quand même pas la mère à boire une adresse postale. En fait, l’ordre, je m’en fous.

      1. Encore plus simple et plus rapide:
        mettre un RIB sur le site ; nous sommes nombreux à pouvoir faire un virement par internat, sans frais…

  26. Je reste abasourdi par la folie des néolibéraux.
    Je me demande jusqu’à quand, jusqu’à quel nouvel événement terrible retomberont-ils sur terre et se haïront d’avoir agi ainsi… D’avoir tant défiguré, sali, meurtri tant l’humanité que la Terre, en si peu de temps.
    Quand se rendront-ils compte qu’ils ont poussé leur jeu trop, beaucoup trop loin, et que leur attitude égoïste et immature a condamné une grande partie de l’humanité à vivre dans des conditions de misère, de pauvreté, d’indignité ? Qu’ils hypothèquent sans conscience l’avenir de tous, y compris celui de leurs enfants, et que ce sera aux générations suivantes de payer leurs pots cassés ?
    Quand tomberont-ils de leurs piédestaux ?

    1. Quand ?
      Mais jamais ! :
      C’est une question de vécu, de hard ware, pas de compréhension ou de conscience.
      Ils resteront comme cela, bien féroces, jusqu’à la mort.
      C’est simplement la génération suivante qui pourra être différente, par son vécu différent.

    2. Le problème c’est que nous sommes tous un peu néolib’, même farouchement opposés aux néolib’. Nous devons tous changer, imaginer de nouveaux mythes fondateurs, imaginer un demain encore inimaginable. Imaginer.
      Et combien c’est difficile de le faire tout en continuant à affronter le quotidien tout imprégné de l’imaginaire qui a failli, mais qui est là, encore là, comme un obstacle. Il faut être fou, double, multiple, les yeux ouverts, pour quitter la folie des œillères…
      Prendre le vélo, ne pas arriver en retard, apprendre le monde obsolète d’hier et faire comme s’il allait m’être utile demain. Depuis longtemps la boussole ne sait plus où donner de l’aiguille. On fait quoi? comment? Si nous le savions, nous n’aurions pas besoin de ce blog.
      Le pire est qu’il est en qui croient dur comme fer savoir que faire.

    3. Ben, ils tomberont pas de sitôt des piédestaux!

      Pour cela, il faudrait que les piédestaux s’affinent, deviennent de plus en plus maigres.
      Généralement, c’est ce que démontre l’histoire:
      il n’y a pas d’assaut par qui observent, pour eux il toujours trop tard.

      Alors que les occupants des piédestaux s’élèvent tellement haut ainsi qu’ils se l’imaginent pour preuve, tandis que tellement d’autres les observent, leur piédestal s’amincit et se fragilise.
      C’est le piédestal qui cède finalement, il se brise, ce n’est pas un roseau, et tombe celui qui s’y est installé.

      Pour l’instant, avec les réseaux, les piédestaux du néo-libéralisme sont encore épais, et accueillent beaucoup de personnalités statufiées en réseau.
      Mais soyez patients, chacun d’entre eux ne résistera pas à se différencier, et apparaîtront autant de frêles piédestaux, que de chutes futures….

      Tandis que d’autres neufs et plus solides piédestaux, montant pas très haut mais bien épais, pas seulement constitués des débris de ceux effondrés, s’érigent patiemment, suivant la patience de la jeunesse.

      Pour faire descendre les néo-libéraux de leurs piédestaux il faudrait leur construire une échelle pour la descente, en plus leur proposer un piédestal de substitution bien solide, et une échelle pour y montée.
      De véritables bébés ces anciens….

      Au troisième millénaire, peut-être, on aura inventé la grue!

  27. Déverser l’eau de depuis trois semaines moyennement moins contaminée vue que c’était moins pire que le pire de maintenant ou à venir ou déverser l’eau de maintenant peut-être la pire ou la moins pire du pire à venir.

    De toutes façons il faut déverser l’eau y en a trop et dans 1 semaine cela sera pareille. Il faudra déverser l’eau pire ou pas.

    Comment habituer l’opinion, comment s’habituer à l’apocalypse.

  28. @Francois Leclerc

    Que pensez-vous de ce qui est écrit ici?
    http://www.nytimes.com/2011/04/03/science/03meltdown.html?ref=science
    Bon, ils disent eux-même dans l’article « it’s all about reassurance », ce qui ne donne pas 100% de confiance.
    Ce qui m’inquiète dans la description c’est que rien n’est dit du réacteur 3. Je suis aussi perplexe: c’est le réacteur 1 qui ne me semble pas être le plus problématique (pas d’eau contaminée dans les sous-sols?) qui semble avoir subi la fusion la plus importante. Je suis un peu perdu…

    1. Vous n’êtes pas le seul, on le serait à moins  !

      J’ai lu les slides d’Areva et l’IRSN a fait également état de simulations en cours, sans jamais en donner les résultats. Certaines informations japonaises, comme le relève l’article du NYT, ne pouvaient provenir que de l’utilisation de telles méthodes, les instruments de mesure des réacteurs ne fonctionnant plus faute d’alimentation électrique.

      Par ailleurs, Tepco sera toujours soupçonné de dissimuler de l’information, ou même de la truquer. J’ai pour ma part l’impression qu’ils sont d’abord totalement dépassés par les événements.

  29. Je fais quelques recherches et je vous les fait partager. De nombreuses personnes apportent beaucoup d’infos ici, et de qualités, que cela continue!

    Une intervention d’un expert Japonais sur la crise le 17 mars dernier:

    Liens des 3 vidéos en Japonais (3 x 15′):
    http://www.youtube.com/watch?v=37sStCJjH14&feature=related
    http://www.youtube.com/watch?v=ACa_4AQjPTM&feature=related
    http://www.youtube.com/watch?v=2SjaWC1_dQg&feature=related

    Traduction résumé en pdf:
    En Français:
    http://www.next-up.org/pdf/Alerte_Protection_population_Voir_la_realite_en_face_sur_etat_de_la_situation_par_Takashi_Hirose_28_03_2011.pdf
    Cela confirme ce qui ce dit ici…

  30. NEWS ADVISORY: Radioactive iodine 7.5 mil. times legal limit found in seawater near No. 2 reactor

    1. Sont partis là bas pour aider à limiter les degâts..

      joke..

      Zero risque et aussi zero courage pour les promoteurs de cette daube

      1. Mais pourquoi ce serait mal de donner son avis? C’est à cela que ça sert un Blog non? Votre attitude ressemble un peu à du terrorisme intellectuel. Si on donne son avis sur ce Blog, il est confronté à des avis différents et surtout il n’est pas automatiquement mis en oeuvre par les instances dirigeantes.

        En plus je ne vois pas ce que cela a à voir avec le courage, il est bien évident que si on est pour le nucléaire on se soumet aux mêmes risques que les autres.

      2. @RUTILY,

        Personnellement j’aime bien lorsqu’il y a des critiques à mes dires. Je trouves ça constructif.

        Je n’ai pas eu l’impression que c’était du terrorisme intellectuel, mais bien un fait réel.
        Le nucléaire génération1 n’est-t-il plus défendable? Si c’est le cas c’est un grand pas pour l’homme.

    2. On a parfois l’impression que certains d’entre eux ont fait en quelque sorte leur travail, soit persuader le gros du public susceptible de s’intéresser au sujet qu’il n’y avait pas de danger, pas de catastrophe, pas de questionnement à avoir. Autrement dit, occuper le terrain jusqu’à ce que les médias principaux relèguent Fukushima-Daiichi derrière le premier fait-divers venu, contrer grossièrement l’argumentation de ceux qui tentent de comprendre, afficher un consensus faisant passer toute réflexion et toute anticipation comme déplacées et passer à autre chose…

      1. Mon petit Vendez! Vendez!,

        Vous n’avez probablement pas bien lu mes posts : j’ai juste discuté certaines affirmations criticables d’un point de vue scientifique. Je peux comprendre, vu l’ambiance du blog qui vire à la chasse aux experts (je n’en suis pas un), que cela me rende suspect, mais vous allez un peu vite en besogne lorsque vous dites que je ne doute pas du nucléaire.

        Honnêtement, je me passerais volontiers des 2 réacteurs de 1300 MWe qu’EDF a construit à 40 km de chez moi… Si on fermait ces installations, je dormirais un peu mieux. Mais un peu seulement, car il resterait toujours plusieurs usines seveso dans rayon de 20 km. Certaines ont déjà dégazé des saloperies de manière accidentelle. Je ne vous parle pas non plus des usines sidérurgiques, qui crachent leur CO² et leurs particules fines, et contribuent efficacement à la réduction de mon espérance de vie (de trois ans inférieure à la moyenne nationale). Et tant qu’à faire, puisque je suis dans ma liste de récriminations contre la société industrielle, j’aimerais bien aussi qu’on ferme l’aéroport situé à 15 km au Nord, dont l’utilité sociale me paraît hautement discutable, dès lors qu’il ne sert qu’à transporter (au-dessu de ma baraque) des charters remplis d’européens adipeux en route vers les plages du tiers-monde. Et dans le même ordre d’idées, on pourrait aussi raser les axes autoroutiers qui ceinturent ma ville au Nord, à l’Est et à l’Ouest (celle du Sud est en projet) et qui ne servent qu’à faire rouler des camions pleins de saloperies fabriquées par ces usines chimiques et sidérurgiques avec de l’électricité nucléaire.

        Par ailleurs, tout le monde sur ce blog parle du nucléaire en général, mais la plupart des intervenants ne visent que l’électrogénération nucléaire. On pourrait ouvrir un peu le débat, en parlant aussi de la production d’isotopes à usage médical. Personnellement, cela m’intéresse assez bien, dans la mesure où j’habite à côté d’une usine qui a relâché accidentellement 45 Gbq d’iode radioactif dans la nature (accident de niveau 3 sur l’échelle INES). Ce genre d’accident est récurrent : pour preuve, en 1998, les Espagnols ont réussi à fondre une capsule de cesium 137 à usage médical dans un haut-fourneau, envoyant ainsi balader 1850 Gbq de poussières radioactives.

        Dans tous les cas, c’est infiniment moins qu’à Fukushima ou Tchernobyl, mais compte tenu de l’incertitude sur les faibles doses, ne pensez-vous pas que, par précaution, on devrait aussi bannir ce genre d’activités ? Ou bien le fait que l’usage soit médical justifie-t-il qu’on prenne ces risques ?

        Tout cela pour dire que la question de l’utilisation des technologies nucléaires ne peut pas se réduire à la seule question de savoir s’il faut ou non fermer les centrales nucléaires. Le nucléaire, c’est l’allégorie de la société industrielle et, partant, de la consommation de masse.

        La réflexion doit porter globalement sur la manière dont nous voulons vivre demain, la question cruciale étant « quelles énergies pour quels usages ? ». Croire qu’il suffit de fermer les centrales nucléaires pour résoudre tous les problèmes, c’est naïf.

      2. Sincèrement, malgré ce dernier message, il je pense qu’il est important que vous continuiez de « sévir ».

        Avoir plusieurs tendances, quelque soit ses propres opinions, est toujours intéressant. Et effectivement, votre propos semblent mesurés (surtout ce dernier post que je trouve assez pertinent).

        Bien cordialement « mon petit luxy »….; )

      3. Ce n’est pas un complexe de supériorité, M’sieur… C’est juste que mes parents m’ont fait assez grand…

  31. J’ai une question pour les spécialistes concernant la contamination interne par inhalation de particules radioactives.
    Vu la masse spécifique du plutonium (je crois que c’est le plus nocif, non ?) , une molécule projetée en l’air (comme lors d’une explosion de bombe, par exemple) est-elle susceptible de voyager très loin ou retombe telle au sol très vite ?
    Le plutonium passant dans la chaine alimentaire (poissons…) est-il détectable avec un compteur geiger, ou bien l’ingestion atténue t-elle suffisamment le rayonnement pour le rendre indétectable ?

    1. La masse du plutonium n’a rien à voir.

      Tout objet lancé en l’air sur la terre est soumis à la gravité et retombe à la même vitesse et met le même temps pour rejoindre le sol.
      Pour les poussières en suspension (comme les produits rejetés) c’est un peu plus compliqué car elles sont suffisamment légères pour que des courants d’air ascendants les portent très haut et au grès des vents elles peuvent dériver très loin et faire le tour de la planète jusqu’à retomber.

      Le plutonium est surtout émetteur alpha, nos dosimètres de poche ne le détectent pas.
      Le rayonnement alpha est absorbé (interagit) dès sa rencontre avec le moindre obstacle. Il ne peut pas « fuir » par exemple hors du corps.

      Lorsqu’il est ingéré il va se fixer quelque part (os, tissus) et délivre sa dose qui risque de provoquer un cancer.

      1. « Tout objet lancé en l’air sur la terre est soumis à la gravité et retombe à la même vitesse et met le même temps pour rejoindre le sol. »
        …, en fonction de son aérodynamisme/proportionnalité, de la composition de l’air ambiant, de la gravitation g=9,81XXXXXXX m*s-² (qui varie de manière infime), des vents, … (DSL je chipote mais c’est important d’inclure toutes les variables connues et d’essayer d’en trouver d’autres, les modèles ne seront que plus exactes)

        Le gros problème ici c’est bien entendu les poussières, et pire, les particules à l’échelle moléculaire, qui sans vent, s’élèvent aisément grâce à l’emmagasinage calorifique provenant du rayonnement solaire.

  32. En fin de compte, mais ce n’est qu’un avis personnel, la perspective d’un « scénario noir » semble s’éloigner: la création de « torchères nucléaires » résultant de la reprise de la criticité, du contact entre un corium et de l’eau, de l’assèchement des piscines, etc…avec des successions d’explosions et de rejets radioactifs dans l’atmosphère interdisant toute présence humaine dans un large rayon autour de la centrale…et des conséquences majeures et irréversibles pour le Japon.
    Cela dit, le « scénario gris » qui se profile va durer plusieurs mois, sinon plusieurs années, un travail titanesque: une lente remise sous contrôle effectuée par les « samouraïs du nucléaire », un vaste nomand’s land à cartographier, avec sans doute des zones inhabitables puisque les activités agricoles, la pêche, l’aquaculture, le tourisme, et une vie normale ne pourront reprendre qu’après des décennies.

    1. Je ne vois pas ce qui vous permet d’exclure le scénario noir.
      Pour ma part, je pense que le black-out total sur l’info est plus qu’inquiétant. Surtout qu’il ne concerne pas que les médias officiels.
      Quand on y réfléchi, c’est plus qu’inquiétant. En effet, si le scénario n’était que gris, TEPCO et toute la clique se vautrerai dans un luxe de détail sur la « maîtrise » du processus.
      Rien de tel ici. Je trouve que ça ressemble plutôt à une volonté d’éviter une panique mondiale stérile aux conséquences incalculables.
      En terme de probabilité mathématiques, ce sarcophage d’info indique plutôt que le scénario noir est plus crédible que jamais.

      On n’en est plus à la volonté, mais au simple espoir, au dérisoire espoir. Tout est sur une inconnue majeur: le corium, pardon, les trois coriums vont-ils se refroidir avant de rencontrer une grosse masse liquide?

    2. Le « scénario noir » n’est jamais que le « scénario gris » accéléré par une ou des explosions. A long terme, ils ont la même gravité, car celle-ci dépend principalement des quantités initiales de matières radioactives.

      1. Je vais vous faire « rire »…

        http://www.ouest-france.fr/ofdernmin_-Fukushima-de-l%E2%80%99herbe-tres-faiblement-contaminee-detectee-a-Caen_6346-1753415-fils-tous_filDMA.Htm
        « Basée à Hérouville-Saint-Clair (Calvados), l’Association pour le contrôle de la radioactivité dans l’Ouest (Acro, cinq salariés) a trouvé de l’herbe « très faiblement contaminée » par le panache radioactif japonais dans cinq des dix-sept endroits en France où des prélèvements ont été effectués. Soit à quelque 15 000 km du lieu de l’accident nucléaire japonais. »

        Déjà, 15 000 Kms, les gars oublient que la planète ne change pas de sens de rotation tous les jours…
        D’où, je ne vous explique pas aux US…

        Quoique. Entre un ou deux neurones, ils ne verront pas beaucoup la différence.

      2. N.B. : pour les anciens de Mururoa, vous devez le savoir, les gars.

        Le niveau d’intelligence des autochtones a montré une chute importante dont la seule explication est la série d’essais nucléaires réalisés.

        Entre nous, cela est assez logique dans le sens où le développement du cerveau est ce qui le plus facile à perturber dans le développement du foetus.

        Va falloir inventer l’expression : plus con qu’une barrique d’eau chaude irradiée.

      3. Notez, si Accro a trouvé de l’herbe, nous ne serons pas étonnés non plus.

        Sympa comme bled, Hérouville, néanmoins. Comme toute la Normandie, notez.

    3. ce qui m’inquiète, c’est que j’ai du mal à voir à quoi correspond ce scénario gris que de toute évidence on nous vend actuellement la certitude sans vraiment nous en donner les conséquences.

      va-t-on vivre ( le « on » concerne-t-il uniquement les japonais ? ) avec des fuites pendant des semaines ?
      que cela voudrait-il dire au niveau de l’effet cumulatif ?

      le ressenti ( pas la vérité ? ) , c’est qu’on est en train de nous « endormir » : à juste raison ?

      la perte de confiance envers les « experts » est terrible car on ne sait plus qui croire : c’est ce qui est plus angoissant , enfin pour moi.

      car, on ne peut s’empêcher de penser au passé et à la manipulation perpétuelle des peuples pris pour des grands enfants ( de Tchernobyl à l’irak )

      cela me fait penser au serpent du livre de la jungle : ayez confianceeeeeeeeeeee

    4. Si le scénario gris avait la faveur des scientifiques, on entendrait AREVA sur toutes les ondes relayé par notre NS national vanter l’excellence de la filière française, l’excellence de ses ingénieurs qui en 6 mois de rudes labeurs viendront à bout de la catastrophe.
      Avec à la clé des contrats de remise à niveau de toutes les centrales de l’univers.

      Sauf erreur de ma part, les politiques, les scientifiques d’AREVA, son PDG se sont rendus sur place et … silence radio.
      Pour ma part c’est un piètre aveu démontrant combien la problématique est immense et donc le risque majeur.
      Quelle est la différence entre un scénario noir (explosion d’un réacteur) et un scénario  »gris » dans lequel il y a un rejet continu durant plusieurs mois de particules radioactives dont le niveau de radioactivité n’est pas divulgué ?

      Si actuellement en Europe nous dissertons sur la couleur du scénario, je pense que pour les japonais et les pays environnants la situation est grise tendance opacité.

    1. Au MOX d’Areva.
      Les autres le sont peut-être avec celui de TEPCO… ou je me fais des idées…

    1. A mon avis: un bel exemple de très haut degré de contamination incestueuse…Quod erat demonstrandum…

    2. Faut arrêter, ce mec est un ancien du CEA et un actuel d’AREVA. Autant demander à un ancien de l’équipe Bush et actuel d’Halliburton de critiquer la guerre en Irak.

    3. A remarquer: il reconnait que font défaut les informations sur le césium-137, dont la demi-vie est beaucoup plus longue que l’iode-131.

  33. 35 m3 à la journée????
    A mettre en relation avec les 500T à l’heure balancée dans les réacteurs….

  34. une question :

    l’autre centrale de Fukushima est à moins de 20 km de la catastrophe , me semble-t-il ?

    comment est-elle gérée ?

  35. Le 3 qui était en fonctionnement ….et les 4, 5 et 6 qui étaient à l’arrêt mais néanmoins chargés ou partiellement chargés et/ou dont les piscines renferment du Mox !

    (quote)

    Vu la masse spécifique du plutonium (je crois que c’est le plus nocif, non ?) , une molécule projetée en l’air (comme lors d’une explosion de bombe, par exemple) est-elle susceptible de voyager très loin ou retombe telle au sol très vite ?
    Le plutonium passant dans la chaine alimentaire (poissons…) est-il détectable avec un compteur geiger, ou bien l’ingestion atténue t-elle suffisamment le rayonnement pour le rendre indétectable ?

    (/quote)

    Les particules de plutonium retombent dans un rayon de 15 à 30 kms autour du centre de l’explosion puis pénètrent rapidement dans les sols. Elles ne sont pas entraînées dans/par l’atmosphère.
    Idem dans l’eau.
    Elles ne présentent que très peu de danger au plan radioactif. Le plutonium est toxique par ingestion ou inhalation.
    Par contre, elles peuvent être absorbées par les plantes terrestres et aquatiques (particulièrement les algues, les champignons…) ou se déposer sur celles-ci et donc entrer dans la chaîne alimentaire.

    1. Gouwy…
      Elles contaminent les éléments en contact et proches. Et provoquent aussi éventuellement leur mutation.

      Il est clair qu’une molécule aussi lourde ne se promène pas loin. Mais, en dehors des véhicules que tu cites, il faut tenir compte des éléments différents mais voisins de cet isotope.

      La flore et la faune de Tchernobyl devrait nous donner beaucoup d’infos de ce point de vue là. Or, les techos d’Areva hésitent à aller faire des prélèvements dans les cours d’eau proches.

      1. meme si ça ne change pas grand chose,il faut savoir que la densité de l’oxyde de plutonium PO2 du MOX a une densité nettement plus faible 11.5 que le plutonium metal 20

        Certains chlorures d’uranium (reaction avec l’eau de mer?) ont une densité de 5.5
        sans doute certains sels de plutonium ont aussi une densite du meme ordre

      2. Très juste Dupontg.
        Cela expliquerait aussi le fait qu’il ait arrêté l’eau de mer pour les bains bouillonnants des curistes.

        Jusqu’à maintenant, je n’avais vu que l’aspect sel dans le sens du dépôt qui favorise une reprise de criticité par isolation thermique.

        Pour l’histoire du sel qui bloque les vannes, ça, c’est juste bon pour la propagande auprès du « grand » public.

  36. Mise à jour n°147 (mardi 08h52)

    la concentration d’iode-131 est de 7,5 millions de fois le maximum admissible.

    encore une erreur de calcul ? de traduction ?

    il est temps de fermer hermétiquement le sarcophage médiatique !

    1. Et voilà, vous êtes tombé dans le piège du brouillard des informations contradictoires, selon Tepco.

  37. Qui parle des dizaines de tonnes de sel – 45 T ? – qui  » isole »le corium ?

    Qu’en est-il d’une « task force internationale » ?
    Avons-nous peur d’envoyer nos meilleurs cerveaux et techniciens sur site ?

    1. finie l’epoque ou les ingenieurs descendaient les premiers dans les puits lors des eboulements.

      maintenant les « cerveaux » restent à bonne distance

      1. Eh oui .. mon père mineur de fond charbon

        Et moi vers 1975 .. en redoutant le chomage .. entré à Framatome ( Assurance Qualité ) période  » mal vécue » pour moi .. puis .. puis
        Voilà l’histoire de 2 vies .. résumées ainsi !

        Now les chefs restent en arrière
        comme les généraux pendant guerres telles que 1870, 1914

    1. A condition que les techniciens russes qui seront « prêté » avec l’engin acceptent de venir à qq centaines de mètres de la centrale et prendre le risque de repartir bien irradié….

  38. Hum… C’est vrai qu’on ne parle plus des piscines ? Sont-elles stabilisées ? Ou… fondent-elles en corium, et se rajoutent aux coriums des coeurs ?

  39. S’agissant du sel , présent dans les enceintes et les piscines ( à la louche, entre 30 et 45 T ), une partie a du fusionner au contact du corium ( le sel entre en fusion vers 800°C selon mes vieux souvenirs ); quant au reste, source d’inquiétude pour l’IRSN eh ben, ça doit le faire à peu près comme dans la recette du bar en croûte de gros sel: comme son nom l’indique, à thermostat 200°, le sel forme une croûte permettant au poisson d’exhaler tout son fumet…
    @ Kerjéan: je n’exclus pas un scénario noir, mais je pense que la phase la plus critique est passée, vu que la puissance résiduelle des réacteurs diminue; bon ça c’est valable pour les réacteurs, mais pas pour les piscines; et comme l’on ne voit pas bien sur les photos et les communiqués ce qui se passe, j’ai employé l’expression « semble s’éloigner »….

      1. Elle n’a été mise que dans le « dry well » c’est ça ?

        Mais les liens entre « tore de supression », drywell (=cavité sèche)(= enceinte béton ? ) et système de secours restent un peu confus pour moi. D’après vous, l’eau salée serait restée entre drywell et tore ?

      2. Oui… l’eau salée a été injectée à basse pression (celle de la pompe) dans la cavité sèche par la tubulure du circuit de secours et/ou la tubulure passive mais cette eau n’a jamais été à l’état liquide (d’où le nom de cavité sèche).
        Elle est transformée en vapeur à …disons 110 à 160° suivant la pression qu’on parvient à maintenir en fonction du débit et maintient la cavité à la température de cette vapeur …mais pas forcément la cuve qui subit un échange thermique entre la cavité et sa chaleur intérieure.

        Il n’est pas impossible qu’une partie des minéraux tombe en fond d’enceinte pendant le processus de vaporisation mais la grande majorité est éjectée dans l’atmosphère avec la vapeur.

        Par contre, les endroits où l’eau est à des pressions ou des températures moindres (+-100°) comme à l’entrée ou à la sortie, vannes etc… le sel s’accumule, empêchant le fonctionnement et/ou réduisant le débit.
        C’est aussi le cas au dessus du couvercle de protection de la cuve avec les arrosages aériens et les camions, créant une « croûte » qui réduit la dissipation thermique.

      3. @ Gouwy: remarque exacte; j’aurais du écrire fusion du sel du fait de la chaleur dégagée par le corium et pas « au contact »
        Cela dit, pour le nucléaire, je suis du niveau CM2, mais à l’occasion d’un exercice PPI, j’ai pris un cours avec un technicien de la centrale en question…

      4. J’ai un doute, Gouwy.

        Le sel recristallise avec une baisse de température, ok. Mais l’ébullition sur les éléments crée une séparation qui doit le faire cristalliser surtout sur eux.
        Je ne serais pas surpris de réactions proches de la cristallisation style électrolyse.

    1. ???
      La réaction ne diminue pas. Elle augmente : ça s’appelle reprise de criticité.

      Même en l’absence de reprise de criticité, elle ne diminuerait pas. Il faut entre 3 et 4 ans dans une piscine refroidie pour abaisser suffisamment la température de barres en bon état mécanique mais complètement « usées » pour espérer pouvoir les contenir !

    2. Na Cl ça doit former des chlorures de U, de Pu etc d’americium etc ( cf classification Mendeleieff)

      mais qui se décomposent aussi peut être ou qui s’oxydent en chlorates*
      en perchlorates ( là c’est explosif ..

      Malgré ma lointaine formation d’ingénieur chimiste, le fait que j’ai dû m’adapter fait que ce que je savais je l’ai pas mal oublié ..
      That’s life

  40. Les américains pensent qu’ il faut élaborer un plan d’évacuation pour New York
    (mais n’ont aucune idée quant à sa réalisation. En cas de catastrophe nucléaire, la centrale de « Indian Point », à 40km de NYC, exigerait l’évacuation de quelques 20 millions de personnes, alors que déjà en temps normal, la ville permet pas vraiment de circulation fluide..
    New York braucht Evakuierungsplan
    104 Atomkraftwerke stehen in den USA und liefern gut 20 Prozent der Elektrizität. Eine Anlage bereitet den Verantwortlichen nicht erst seit der Katastrophe in Japan Kopfzerbrechen: Das Kernkraftwerk Indian Point im Westchester County – gut 40 Kilometer nördlich von New York City. Im Ernstfall müßte die Millionenmetropole komplett evakuiert werden.

    1. 104 centrales nucléaires se trouvent aux USA et fournissent bien 20 % de l’électricité etc ..

      = et donc bien sûr pays qui est 1er .; heureux pour lui avec des grandes superficies .;

      Indian Point je sais pas sui c’est BWR ou PWR ça doit se trouver
      En effet, ont intéreêt à vérifier leur plan d’évacuation .. sinon
      WALL STREET en caleçon … la Nass cacq

      Europe  » notre microcosme  » ce serait différent si un pb ..

    1. C’est une usine de retraitement :
      Pour dire les choses simplement : elle évapore l’eau, retient les éléments et les particules (dont ceux radioactifs) et les solidifient avant de les « emballer ».
      Ca ne diminue en rien le « potentiel radioactif » des rejets ni ne résout le problème de son stockage. Ca évite juste des rejets incontrôlés.
      Qui va récupérer ces containers et les traiter « définitivement » par la suite ?
      De plus, il est difficile de savoir l’efficacité que va avoir cette usine.
      Elle est capable de compacter 30/35 m3 par 24 heures mais elle est prévue pour récupérer les « fonds de cuves » et les circuits des réacteurs de sous-marins….c’est sans commune mesure avec les rejets de 6 réacteurs + piscines d’une centrale !

      1. Merci Gouwy!

        Cela me rassure que de savoir que l’on peut « déradioactiver » l’eau par évaporation ou autre distillation 🙂 . On va ressortir les alambiques !

        Il n’y a donc pas de possibilité de pollution atmosphérique par évapotranspiration des sites contaminés ainsi que de l’océan?

  41. Quid de l’acide borique ? Qui le fabrique ? En a-t-on des stocks suffisants pour 4 (et plus) accidents simultanés au point de transporter en urgence 100 T par avion plusieurs jours après le 11 mars ? pas/plus de stock au Japon ? Qui en a ? Etats-Unis d’amérique, Russie, France (on en avait un peu..).Quel est la capacité de production ? et pour ceux qui comme moi voudraient revoir l’ensemble du processus quelques liens vers Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Accidents_nucl%C3%A9aires_de_Fukushima
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_des_accidents_de_la_centrale_nucl%C3%A9aire_de_Fukushima
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Centrale_nucl%C3%A9aire_de_Fukushima_Daiichi
    A jour au 1er avril et assez complet.

    1. Merci, Shima, pour le lien Wiki.

      Pour ceux qui auraient des questions sur l’avenir du Japon, voilà la phrase qui tue :
      « Le 28 mars, le Ministère de la Santé demande aux usines et distributeurs fournissant en eau potable le Japon tout entier de ne plus recueillir l’eau de pluie[194] et de stopper le puisement des rivières à la suite d’éventuelles précipitations. Depuis le 27 mars, les réservoirs à l’air libre doivent en outre être recouverts d’une bâche. »

  42. L’acide borique..??
    BASF doit en produire un paquet. Vu la consommation de BF3 des raffineries pour l’huile synthétique.

    1. Ouais..
      C’est du triflorure de bore, pour les non connaisseurs. Un produit sympa qui s’éclate à devenir de l’acide borique au contact de l’eau.
      Soit, il vaut mieux éviter de le respirer.

      1. En gros, en raffinerie, en cas de pépin, le mot d’ordre est de regarder la manche à air au-dessus de l’installation, et de courir à 90° par rapport au sens du vent.
        Au début, ça fait drôle, mais on s’habitue très vite.

      2. de courir à 90° par rapport au sens du vent

        le b-a-ba de toute information donnée par les services HSE des sites chimiques

  43. L’Ukraine avait projeté de fêter les 25 ans de Tchernobyl (le 26 avril prochain) en annonçant un ambitieux projet de décontamination par la culture du colza, sous le contrôle scientifique d’ingénieurs japonais. (source : Courrier International).

    Le programme des festivités et leurs invités risquent d’être perturbués …

    1. Oui! En effet, je suis retombee sur l’article par hasard hier: je cherchais des vieux journaux pour ranger mes pompes. No du 22 decembre au 5 janvier 2011, p. 38. On avait encore de l’espoir a l’epoque! Un autre monde, maintenant…

  44. Tiens, grâce à ce dessin du NYT, je viens d’apprendre qu’ils déversent de l’eau « faiblement contaminée » dans 2 endroits différents vers la mer . Il y a donc la fuite qui provient du réacteur n°2 , mais aussi une autre autour des réacteurs 5 et 6 dont les générateurs diesels risquent d’être noyés.
    Mais cette dernière fuite elle vient d’où ?

    http://www.nytimes.com/interactive/2011/04/05/world/asia/20110405-japan-leak.html?ref=asia

    1. Ils sont attendrissant avec leur « eau faiblement contaminé »(cent fois la dose maxi quand même). Élément type de langage sorti des services de com du lobby nucléaire et repris tel quel, sans guillemet par tous les medias.
      Sur Libé, le blog de la « spécialiste scientifique » ( experte dirait « les pieds dans le plat ») S. Huet est consternante. Hier, dans son papier elle a dit deux fois cet élément de langage et même « eau très faiblement contaminée. Sans jamais donner un chiffre.
      Aujourd’hui, cette « experte » s’émerveille (sans rire) de la « transparence totale » de l’IRNS et allume la méchante CRIIRAD.
      Et c’est ça des journalistes?

      1. Kerjean,
        Sur mon interrogation réponse plus bas.
        Sinon Sylvestre je pense que c’est un prénom masculin et qu’il s’agit d’un homme … très soucieux de ne pas affoler la population.

  45. Je copie/colle un mail (global) assez intéressant et que je viens de viens de lire :

    Mail ouvert à :

    Monsieur le Président de la République,
    Monsieur le Premier Ministre,
    Monsieur le Ministre de l’Energie,
    Madame Le Ministre de l’Environnement,
    Messieurs les Députés,
    Messieurs les Présidents de l’ASN, de l’IRSN, de l’HTCISN, du CEA, d’AREVA, d’EDF…
    et quelques citoyens…

    Ville-sur-Terre
    le 1er Avril 2011

    La fin de l’Humanité ! Un poisson d’avril ? Non ce n’est pas un poisson d’avril.
    Compte tenu de la situation au Japon, nous n’avons peut-être jamais été aussi proche de la fin de l’Humanité.
    Vous me direz : l’Humanité disparaîtra, bon Débarras ! Comme l’écrit Yves Paccalet…

    http://www.amazon.fr/LHumanité-disparaîtra-débarras-Yves-Paccalet/dp/2700396650

    Certes, mais je n’en peux plus de voir inlassablement dans les journaux écrits et télévisés, ce titre : Japon : la situation est imprévisible !

    Non, c’est un mensonge !
    La situation est prévisible.
    Il existe différents scenarii, pire l’un, pire l’autre.

    Quelques spécialistes n’hésitent pas a décrire la réalité, à dire la vérité comme on le fait avec un malade atteint d’un cancer.
    Si on croit connaître en temps réel, en direct, la situation et l’état des lieux à Fukushima,
    on constate qu’on ne nous communique pas tous les chiffres des mesures ?
    La CRIIRAD s’en plaint d’ailleurs !

    On a aussi oublié de nous dire quelle est la quantité de barres usées et de barres neuves de combustibles stockées dans les piscines implantées dans les mêmes bâtiments que les réacteurs…
    La quantité totale représenterait non pas 6 réacteurs, mais l’équivalent de 40 réacteurs !
    Alors quel serait donc “l’accident majeur” ?
    Saviez-vous qu’en un an, un réacteur accumule autant de produits radioactifs que 1 000 bombes d’Hiroshima ?

    Le premier accident majeur pourrait être un accident de criticité :

    1 – L’accident de criticité !

    Un physicien nucléaire m’écrit : pas besoin de comprimer une masse de plutonium pour qu’elle explose.
    Une masse critique de 6 kg peut exploser quand bon lui semble.
    La différence critique (6 kg non comprimés) et surcritique (6 kg comprimés) c’est que la première explose quand elle le veut (éventuellement n’explose pas) la seconde, elle, explose quand on le veux.
    Bref une situation atomique incontrôlable versus une situation atomique controlée.

    Les charges nucléaires sont toutes conservées en masse sous-critique.
    Personne n’a dans son “stock” 6 kg de plutonium d’un seul tenant (en tout cas sous forme de “boule”).
    Effectivement les missiles sont constitués de deux demi-sphères séparées.
    C’est juste une fraction de seconde avant l’heure de l’explosion qu’on rassemble les deux masses qui constituent alors la masse critique…

    A Fukushima, un accident de criticité, une explosion atomique de ce type enverrait dans l’atmosphère une quantité de radionucléides telle que l’Humanité n’y survivrait pas.

    2 – “L’explosion vapeur” !

    C’est la conséquence de ce qu’on appelle “le syndrome chinois” : les spécialistes s’accordent à dire que le coeur en fusion, à une température de l’ordre de 3 000°C, constitue une sorte de magma, appelé corium, qui traverse l’enveloppe d’acier du réacteur, puis le radier en béton, et s’enfoncerait dans la terre, on ne sait absolument pas jusqu’où. Mais si cette masse rencontre un volume d’eau, c’est l’explosion vapeur.
    Le corium entrant en contact avec de l’eau se disperse en gouttes et provoque une vaporisation de l’eau.
    Par le passage d’une onde de pression, le film de vapeur qui entoure les gouttes peut être déstabilisé, ce qui provoquerait une interaction thermique avec fragmentation des gouttes en très fines particules, générant un échange thermique violent avec l’eau et la propagation d’une onde de pression qui peut avoir des conséquences mécaniques néfastes…

    Extrait de Titre II – chapitre II – III du rapport OPECST :

    http://www.senat.fr/rap/o97-4841/o97-4841_mono.html#toc36

    Hirose Takashi, éminent expert nucléaire japonais, voir :

    http://www.spiritsoleil.com/nonaunucleaire/sud-est/index.php?post/2011/03/29/Santé-%3A-L-inhalation-de-la-plus-infime-particule-radioactive%2C-est-dangereuse

    déclare que, si un seul des réacteurs de Daiichi s’enfonce, pour les cinq autres cela ne sera qu’une question de temps. Nous ne pouvons pas savoir dans quel ordre cela risque de se produire mais ils suivront tous le même chemin. Et si cela arrive, le site de Daini n’est pas si loin, donc probablement ses réacteurs eux aussi s’enfonceront !

    Une explosion de ce type pour la cuve du réacteur n°3 de Fukushima qui contient du MOX, donc 300 kg de plutonium enverrait dans l’atmosphère une quantité de radionucléides telle
    que l’Humanité n’y survivrait pas, puisqu’un gramme de plutonium représente 10 millions de cancers mortels potentiels par inhalation.

    3 – L’incendie !

    Impossible nous dit-on…
    Oui mais si il un incendie non maîtrisable se déclarait ?
    Si il représentait 5 ou 10 ou 20 ou 40 Tchernobyl ?
    Puisqu’il y a équivalence de 40 réacteurs.
    Un tel incendie enverrait dans l’atmosphère une quantité de radionucléides telle que l’Humanité n’y survivrait pas.

    4 – La contamination de la mer !

    La dispersion dans la mer de tous les radioéléments conduirait à un lent empoisonnement radiologique de l’Humanité.

    5 – La situation actuelle !

    En ce 1° avril, il s’échappe encore (et cela fait 3 semaines) continuellement des radionucléides dans l’atmosphère, dans la mer, dans la nappe phréatique, à des taux incroyablement élevés.
    A 40 km de Fukushima on relève déjà une contamination au cesium 137 de 3 260 000 Bq/m2,
    ce qui à cette distance semble supérieur à Tchernobyl,
    au vu des relevés publiés par la CRiiRAD dans l’ Atlas de André PARIS.

    Et il y a peut-être d’autres scenarii..

    La communauté scientifique nucléaire dont la toute puissante et arrogante AIEA
    est bien incapable de mettre en place aujourd’hui une solution pérenne.
    J’ai l’impression qu’on bricole !

    Bref, la situation actuelle c’est le rejet ininterrompu de radioéléments.
    Jusqu’à quand ?
    A partir de quand Fukushima aura un impact sur l’Europe, équivalent à celui reconnu aujourd’hui de Tchernobyl ?
    A partir de quand Fukushima aura un impact sur l’Europe, 2 fois supérieur à celui de Tchernobyl ?
    A partir de quand Fukushima aura un impact sur l’Europe, 10 fois supérieur à celui de Tchernobyl ?
    Messieurs, on fait quoi ?
    Gouverner, c’est prévoir !
    Merci de vite expliquer que tous ces scenarii sont fantaisistes.
    Merci de vite publier les vôtres, les vrais !

    Bonne journée quand même..
    Colèrement

    Michel GUERITTE

    1. Ben voilà. Là , le pire est expliqué sans euphémisme.
      Je crois que si j’étais gouvernant je répondrai:
      « je fais ce que je peux, je prie à chaque instant et je suis d’accord avec vous d’ailleurs on en est tous conscients. Maintenant vous voulez quoi? Qu’on annonce au monde entier qu’à tout moment ce peut-être la fin de l’humanité? Quel serait l’intérêt de lancer un tel message? Quel serait le seul intérêt comparé au risque de le lancer et de se retrouver avec une décomposition totale de la civilisation qui vaudrait le pire scénario.
      Non cher Monsieur, en bon gouvernant, je prévois. Aussi, comme lors d’une retraite, on met un rideau défensif pour faire croire à l’ennemi qu’on ne bouge pas, on continue le bizness as usual mais, dans la plus grande discrétion, on prépare quand même les abris atomiques prévus pour les guerres nucléaires, on réactualise les victuailles, on selectionne et organise l’éventuelle venue des heureux gagnants, dont, évidemment, moi, le gouvernant. Votre gueule à vous? c’est regrettable mais elle compte moins que la mienne. Vous voyez bien que je suis prevoyant. »

  46. il s’agit d’un commentaire attirbué à Michel FERNEX (
    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2011/04/fukushima-les-shadoks-et-leau-radioactive.html)
    Michel Fernex est professeur émérite de la Faculté de Médecine de l’Université de Bâle. Il est membre des Physiciens pour une responsabilité sociale et de l’Association internationale des médecins pour la prévention de la guerre nucléaire. Il était membre du comité directeur sur les maladies tropicales au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé. Il est aussi président de l’organisation « Les enfants de Tchernobyl Belarus »[1].
    Sa femme, Solange Fernex, était une femme politique du parti des Verts français.
    Il a dirigé la campagne pour l’indépendance de l’OMS par rapport à l’Agence internationale de l’énergie atomique.

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    VERS L’EXTINCTION DES ESPECES ANIMALES À TCHERNOBYL

    Le rôle de la radiophobie et le film d’Arte
    INTRODUCTION

    Pour que le nucléaire prenne un nouvel essor, il faut effacer Tchernobyl. Déjà en 1958, un groupe d’étude de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS Série Rapport Technique 151) prônait l’ignorance pour permettre à l’industrie nucléaire de proliférer sans rencontrer d’opposition dans la population. Pourtant, cette démarche était fond
    amentalement contraire à la Constitution de l’OMS, qui impose à cette organisation » d’aider à former, parmi les peuples, une opinion publique éclairée » (Documents Fondamentaux OMS Genève).

    En 1956, les cinq puissances nucléaires installaient l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA) au sommet de la hiérarchie de l’ONU, sous leur surveillance directe. En 1959, l’OMS signait l’Accord (WHA 12/40) qui la soumettait dans le domaine du nucléaire à l’AIEA dont le premier objectif statutaire est « d’accélérer et d’accroître la contribution de l’énergie nucléaire à la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier ».

    Après l’explosion du réacteur, les isotopes radioactifs ont été propulsés en hauteur par la chaleur de l’incendie. Les vents les ont dispersés sous forme de poussières ou nanoparticules dans les fumées ou de gaz pouvant s’élever très haut. Certains nuages ont fait le tour de l’hémisphère Nord de notre planète en guère plus d’une semaine, laissant sur les pays des empreintes radioactives. La majorité des retombées ont atteint l’URSS, l’Europe centrale et la Turquie; 50% restent sur les trois nouvelles républiques voisines du réacteur: le sud-ouest de la Fédération de Russie, l’Ukraine et le Belarus, qui est le plus contaminé.

    Contrairement au Bélarus et à la Fédération de Russie qui ignorent ou minimisent les dommages sanitaires engendrés par l’explosion du réacteur, l’Ukraine informe périodiquement la presse sur l’état de santé de ses populations. Son ambassade à Paris a fourni le 26 avril 2005 les chiffres suivants: 3,5 millions d’Ukrainiens ont été fortement irradiés, parmi eux, 1,3 millions d’enfants. 160.999 citoyens ont été évacués; et on compte dans leurs rangs 84,7% de malades. Le gouvernement indique qu’il y a 89,85% de malades dans les familles qui demeurent dans les zones contaminées. Le suivi médical de ces populations, montre que chaque année la proportion de malades s’accroît (1).

    LA « RADIOPHOBIE »

    La « radiophobie » est le terme réinventé il y a dix ans, pour tenter de supprimer de la mémoire des peuples toute les anomalies ou pathologies qu’entraîne Tchernobyl. Chacun devrait faire pénétrer dans son cerveau que ces maux sont le fruit de la peur des rayonnements et du stress causé par les informations alarmantes propagées par les médias. Tous doivent s’efforcer de croire que les invalides qui coûtent si cher à l’Ukraine sont dus à la « radiophobie ». La « radiophobie » causerait le vieillissement précoce, les cancers et les leucémies, les décompensations cardiaques chez les hommes jeunes, les maladies neuropsychiques, endocriniennes, ophtalmologiques, infectieuses ou autoimmunes comme le diabète grave du petit enfant et la maladie de Hashimoto, de même que l’augmentation des malformations congénitales et de la mortalité prénatale que les médecins sur le terrain attribuent aux radionucléides artificiels du réacteur de Tchernobyl. C’est ce que tente de nous enseigner l’AIEA.

    Comme il est peu vraisemblable que la « radiophobie » soit transmissible aux animaux sauvages, il semble judicieux de profiter des recherches scientifiques entreprises autour de Tchernobyl pour mesurer l’impact des radiations sur la faune. En effet, ces animaux sauvages dans un rayon d 30 km autour de Tchernobyl souffrent moins du stress qu’ailleurs, du fait de l’interdiction totale de la chasse depuis 25 ans dans cet espace. Les médias n’ont pas de prise sur les espèces sauvages et les humains ont déserté les 2 044 km carrés entourant le réacteur détruit. Dans ce vaste espace protégé, les animaux sont à l’abri des hommes et ne risquent pas de succomber à des accidents de la circulation. Ils ont rapidement appris que la chasse n’y était jamais pratiquée.

    Cette zone d’exclusion fait l’objet d’études dont on parle peu. Ce silence permet à l’AIEA et l’UNSCEAR de rassurer les Nations Unie, suite au Forum 2006, en rapportant des anecdotes et négligeant ces travaux scientifiques réalisés sur place. Ainsi les gouvernements réunis par l’ONU apprennent que cet espace est devenu un paradis naturel pour les bêtes qui s’y reproduisent allègrement. Les gouvernements semblent ignorer les publications en anglais que les chercheurs sur le terrain à Tchernobyl publient régulièrement dans de bonnes revues anglo-saxonnes. Les pays représentés à New York envisagent de créer une zone touristique qui deviendrait un Parc National sur le territoire qui entoure le réacteur. Au centre de ce Parc d’Attraction, on construira un monument géant, comparable aux pyramides d’Egypte. Beaucoup d’experts considèrent ce deuxième sarcophage comme totalement inutile, mais il coûtera 700 millions de dollars et le duo Bouygues-Vinci bénéficiera de cette somme payée par les nations.

    Pour défendre l’idée de l’exploitation commerciale de ces paysages idylliques, de ce « paradis onusien pour les bêtes sauvages autour de Tchernobyl », un film a été diffusé par la chaine binationale ARTE :

    « TCHERNOBYL, UNE HISTOIRE NATURELLE? »

    Le titre contient une interrogation qui devrait inciter les spectateurs à élucider l’énigme que ce reportage pourrait révéler. Cependant les images de divers animaux filmés près de Tchernobyl permettent momentanément d’oublier les quelques 9 millions de victimes humaines des retombées radioactives qu’évoquait en 2001 Kofi Annan, Secrétaire Général des Nations Unies. Il prévoyait que ce chiffre pourrait augmenter (2).

    Ce documentaire sur la faune sauvage de Tchernobyl aurait permis d’illustrer les problèmes de survie des espèces animales, car les travaux résumés ci-dessous montrent que toutes souffrent, au même titre que les centaines de milliers d’humains qui habitent encore sur de vastes territoires contaminés. En effet, les familles des communautés rurales demeurent en permanence soumises à des faibles doses de rayonnements ionisants, surtout internes, suite à la consommation d’aliments contaminés. Les habitants des villages sont les principales victimes car ils récoltent les petits fruits et les champignons très abondants, partout gratuitement disponibles dans la nature. Ils produisent eux-mêmes leurs légumes et leur lait produit au village. Ces aliments sont encore chargés de radionucléides artificiels comme le radiocésium (Cs-137), le strontium (Sr-90) ou des dérivés de l’uranium.

    Fallait-il que ce documentaire occulte en grande partie les difficultés que rencontrent depuis 25 ans les animaux chroniquement irradiés pour se reproduire? Le film a montré certains obstacles que rencontrent les hirondelles, oiseaux qui ne passent guère plus de la moitié de l’années à Tchernobyl, le reste de leur temps étant consacré aux migrations et à l’hivernage en Afrique. Cette séquence a donné l’impression aux spectateurs que les hirondelles constituent une exception pour la faune et non la règle sur ce territoire.

    Le film a été encore plus superficiel, quand il a été question des petits rongeurs forestiers. En effet, l’image s’attarde à plusieurs reprise sur un homme qui piège des campagnols et des mulots et prétend que ces animaux abondent et se portent bien dans ce milieu fortement contaminé. Puis cet homme se vautre pour sa sieste sur un sol forestier dont on nous laisse entendre qu’il est très radioactif. Cette provocation est complétée par l’image d’un vieux monsieur, le seul sujet qui vive illégalement dans cette zone particulièrement contaminée, en train de consommer des produits de son potager. Il aurait été instructif de rappeler aux spectateurs que cinq cent milles enfants sont encore contraints de consommer des aliments contaminés par les radionucléides de Tchernobyl, et que 80% d’entre eux sont malades.

    Dans ce contexte, des images de chevaux des steppes de Mongolie lâchés à Tchernobyl, contribuent à la désinformation.

    Revenons aux rongeurs des forêts de cette région que des chercheurs russes et biélorusses ont étudiés dès 1986. Exposés aux radiation des premiers jours après l’explosion, une partie des rongeurs sont morts des suites du choc radiologique initial. On parle de choc d’iode, du fait de la très haute proportion d’iode-132 les premiers jours, suivi par l’iode-131 qui reste dominant pendant quelques semaines, accompagné dès le début par cent autres radionucléides. Irina Pelevina note que les rongeurs survivants sont devenus hypersensibles aux rayonnements artificiels, même à très faibles doses. Pelevina montre que c’est aussi le cas aussi pour les enfants. Elle trouve chez les rongeurs, comme chez les enfants un faible pourcentage de sujets résistants (3). Dans la nature, la mort des sujets les plus sensibles, peut faire émerger des lignées de rongeurs résistants. L’administration soviétique sélectionnait pour le travail dans l’industrie nucléaire, un personnel relativement résistant aux rayonnements ionisants.

    L’arrêt du financement des recherches a obligé d’interrompre ces études à Tchernobyl car ce sujet ne convenaient ni aux autorités ni à l’AIEA, la principale source de financement dans ce domaine au Belarus. Bien des publications ont été censurées, même les actes de la conférence sur les accidents nucléaires, conviée à Genève par l’OMS, du 24 au 27 novembre 1995. Ce congrès avait réuni trois ministres de la Santé et 700 médecins et experts. Les participants ont été surpris que les actes qui rassemblaient plus de cent travaux, promis pour mars 1996, ne leur parviennent jamais. Le Dr Hiroshi Nakajima, ancien Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui avait organisé cette conférence, explique en direct à la Télévision Suisse Italienne, en 2001, que la non-publication des actes est due aux textes juridiques qui lient l’OMS à l’AIEA (4).

    Les équipes du laboratoire de génétique du Prof. Rose Goncharova ont suivi les rongeurs de Tchernobyl sur 22 générations, soit de 1986 à 1996. Pour mettre en évidence une augmentation des mutations chez les foetus il faut disséquer les femelles, et comparer leur génome avec celui des foetus. C’est ainsi que l’augmentation de la fragilité du génome, de génération en génération, a été démontrée. Les animaux et leurs descendants sont ainsi génétiquement fragilisés (5). Ce n’est qu’au bout de 20 générations, qu’une sélection naturelle des lignées de campagnols plus résistants au stress oxydatif induit par les rayonnements, débouche sur un certain équilibre dans cette population de campagnols. Cependant après 10 à 15 générations, les généticiens constatent de plus en plus de foetus morts dans l’utérus maternel. Cette augmentation est statistiquement hautement significative (6). Parler de la bonne santé de ces rongeurs, après en avoir saisi un avec deux doigts, comme cela a été montré dans le film, n’apporte au spectateur qu’une information inexacte : sans autopsies des rongeurs, cette forte mortalité passe inaperçue.

    Goncharova montre que les zones les plus contaminées par Tchernobyl, ne sont pas les seules qui constituent un danger pour la faune. Jusqu’à 330 km du réacteur, les campagnols présentent encore, mais plus progressivement pendant les dix années d’étude, une augmentation des mutations de génération en génération. Cette augmentation est due à l’instabilité génomique probablement initiée par le choc d’iode, puis entretenue et aggravée par une très faible irradiation persistante. Transposé chez les humains, 20 générations correspondent à 3 ou 4 siècles.

    À 200km de Tchernobyl, dans une zone où les retombées radioactives ont rapidement baissé à la surface des sols, Goncharova avec Sloukvine, un biologiste spécialisé dans l’élevage industriel des carpes, étudient la reproduction de ces poissons dans des étangs alimentés par une eau impeccable. On retrouvait une activité spécifique de Cs-137 d’à peine un curie par km carré, uniquement dans la vase du fond des étangs. Pourtant 70% des oeufs fécondés des carpes donnaient naissance à des larves informes, dont les cellules présentaient beaucoup d’anomalies et le développement cessait. Chez les alevins qui ont survécu, Sloukvine trouve en automne de multiples malformations de la bouche, des nageoires, du squelette ; les opercules peuvent manquer. Il faut aller à 400 km de Tchernobyl pour trouver des jeunes poissons normaux dans les élevages (7).

    BON SUJET POUR UN REPORTAGE CINEMATOGRAPHIQUE

    Grâce à la présence de A.P. Møller, du CNRS à l’Université Paris Sud et de T.A. Mousseau de l’Université de South Carolina, Columbia, USA, qui travaillent autour de Tchernobyl depuis plus de dix ans, un réalisateur indépendant aurait eu la possibilité de choisir des sujets à filmer sur la base des travaux réalisés ou en cours. Ces travaux concernent les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les batraciens, ainsi que des invertébrés, comme les insectes et les araignées.

    Dans leur réponse à des critiques de personnes sans expérience propre dans ces domaines, l’équipe de Møller et Mousseau est amenée à les éclairer en leur expliquant la portée de leurs travaux. Ils expriment leur surprise que d’autres recensements de la faune avec un suivi de quelques années manquent partout ailleurs. Ils notent que cette carence touche aussi le suivi des populations humaines (8).

    Pour les trois pays voisins de Tchernobyl, l’Ukraine constitue dans une certaine mesure une exception en ce qui concerne le suivi médical des populations. Pour des cohortes de victimes des bombes atomiques au Japon, le suivi avait débuté peu après le départ des Américains, et a duré plus de 60 ans. Il est enfin question de commencer ce type de suivi à Tchernobyl, avec un retard de 25 ans…

    Déclin de la faune sauvage.

    Avec des collaborateurs venus de nombreux pays, Møller et Mousseau réalisent des inventaires quantitatifs pour des vertébrés et pour des arthropodes, insectes pollinisateurs, papillons et bourdons, végétariens, sauterelles, et prédateurs, taons et araignées. Sur la base de protocoles clairs, ils répètent les comptages pendant quelques années consécutives, pour valider les résultats. En outre des spécialistes étudient les mécanismes qui réduisent la survie des animaux irradiés et multiplient les échecs lors de la reproduction. Ils montrent en particulier que les bêta carotènes, la vitamines A et E sont des antioxydants protecteurs, mais que les radicaux libres ou peroxydes que génèrent les rayonnements épuisent la capacité des bêta carotènes de prévenir ou rapidement réparer les dommages dans les cellules. La perte des bêta carotènes passe aussi par la mue annuelle du plumage dont la couleur vive repose sur ces caroténoïdes. À cette perte s’ajoute celle consécutive à l’effort et au stress qu’impose la migration. En outre, les femelles enrichissent leurs oeufs en bêta carotènes (9).

    Les recensements des équipes de Møller et Mousseau ont lieu prioritairement sur les 2 044 km carrés évacués par les humains en 1986, mais ouverts sur l’extérieur pour toute la faune. Cet espace constitue leur laboratoire de recherche. Au début, H. Ellegren venu de Suède, avait déjà défini une zone de contrôle sur un territoire demeuré relativement peu touché par les retombées radioactives de 1986, situé à Kanev au centre de l’Ukraine (10). Kanev fournit la possibilité de comparer statistiquement les données collectées dans la zone d’exclusion dont les sols sont très variablement mais parfois très fortement contaminés avec cette zone de contrôle remarquablement épargnée. Ces comparaisons renforcent la valeur scientifique des recherches.

    Pour collecter sur le terrain des données exploitables, il faut connaître la biologie des espèces étudiées. Par exemple, pour les araignées on compte, par unité de surface, les toiles qui sont renouvelées la nuit. Tôt le matin, les fils sont mis en évidence par les gouttelettes de rosée. Pour tous les arthropodes l’augmentation de la radioactivité des sols entraine une réduction significative des populations (11). Pour les mammifères, on compte les traces dans la neige qui couvre cette région trois mois par an. Pour dénombrer les passereaux, il faut savoir reconnaître avec certitude une centaine d’espèces à leurs cris et surtout à leurs chants.

    Indépendamment des recensements réalisées par les biologistes, des techniciens mesurent sur le sol les rayonnements artificiels alpha, bêta et gamma, là où les décomptes ont lieu. Les biologistes n’ont pas connaissance des mesures de la radioactivité artificielle. Ultérieurement, des statisticiens confronteront les inventaires et l’activité spécifique des radionucléides. Ces dernières mesures sont comparées à celles d’experts gouvernementaux ; elles coïncident.

    L’absence d’autres inventaires est surprenante et explique le fait que les diplomates réunis à New York considèrent le périmètre du réacteur comme un paradis pour la faune. On raconte, à titre de preuve, l’arrivée dans ce site de l’élan, de l’ours et du loup qui n’étaient pas présents avant l’explosion. Le film montre ces espèces de grande taille (très peu d’images de loups, mis à part des passages flous pris la nuit avec l’éclairage infra-rouge), qui ont trouvé un refuge dans ces 2 044 km carrés abandonnés par les humains. Il n’y a pas de véhicules qui circulent, pas de chiens ni autres animaux domestiques et avant tout pas de chasse sur ce territoire. Se réfugier dans un tel espace protégé est un comportement qu’on observe dans toutes les réserves intégrales.

    Pour les oiseaux, les chiffres fournis par les ornithologues comportent deux dimensions : d’abord le nombre d’espèces (biodiversité), puis pour chaque espèce le nombre d’individus ou de mâles chanteurs, dans des milieux donnés. Pour la corrélation statistique la radioactivité du milieu est exprimée en logarithme des µgray/h (12, 13). Pour toutes les espèces, l’augmentation de la radioactivité au sol va de pair avec une fonte des l’effectifs. Les différences entre les relevés réalisés à Tchernobyl et ceux réalisés à Kanev sont hautement significs différentes : l’hirondelle de cheminée, le rougequeue noir, le moineau domestique ; la première espèce hiverne au sud de l’équateur, la seconde autour de la Méditerranées et le moineau est sédentaire (16).

    Des résultats ont été diffusés par la BBC par Matt Walker sous le titre de « Les oiseaux de Tchernobyl ont un petit cerveau », il est question de « harmful legacy » : l’héritage, c’est un volume crânien réduit chez 550 oiseaux répartis sur 48 espèces, qui sont nés l’année précédente à Tchernobyl dans un environnement hautement radioactif. Ces oiseaux nés dans un milieu hautement contaminé ont un cerveau d’un volume de 5% plus petit que ce le cerveau des adultes. Ces handicapés cérébraux courent le risque de ne pas surmonter des difficultés, d’avoir des difficultés d’adaptation dans un environnement hostile, ou des problèmes d’orientation pendant les migrations. La différence est statistiquement significative (http//dx.plos.org/10-1371/journal.pone.0016882).

    La raréfaction des prédateurs (17).

    Pour mesurer quantitativement la population des oiseaux prédateurs, on utilise selon l’espèce, des méthodes différentes. Par exemple, pour estimer le nombre des prédateurs d’hirondelles comme les faucon hobereaux et les éperviers, on compte les attaques de ces deux rapaces le matin où l’on réalise le baguage de la colonie d’hirondelles. Le dérangement des couples chargés du nourrissage des petits, fait tourbillonner et crier toutes les hirondelles au dessus de la colonie. La fréquence des attaques des rapaces dans différentes colonies est comparée. On constate qu’il y a moins d’attaques de prédateurs au dessus des colonies implantées sur des terres hautement contaminées, qu’autour de colonies d’importance égale, mais dans un environnement avec moins de radionucléides sur le sol. Le territoire contrôle de Kanev fournit des chiffres normaux pour des colonies dans un milieu radiologiquement propre. On peut interpréter ces résultats, comme étant la conséquence de la stérilité des rapaces qui consomment des proies radioactives et n’ont donc pas de progéniture à nourrir au printemps.

    Pour les prédateurs des petits rongeurs, on parcourt à plusieurs reprises des trajets routiers déterminés en comptant les rapaces proches de ces axes ou les franchissant dans un sens. Les secteurs fortement radioactifs ne retiennent guère les buses variables et les faucons crécerelles, alors que les effectifs augmentent dans les régions peu contaminées. Ces différences, liées à la radioactivité des milieux, sont statistiquement significatives. Tant que les proies, campagnols et mulots n’ont pas été comptés, on serait tenté de rapporter la rareté des prédateurs à un nombre réduit de proies, ce qui est la règle en biologie. Cependant, à Tchernobyl une autre explication reste possible : les proies excessivement radioactives sont devenues toxiques pour les prédateurs qui n’ont, en conséquence, pas de progéniture à nourrir, comme ce fut le cas dans les années 60 avec le DDT qui fit presque disparaître le faucon pellerin d’Europe.

    En 2011, Møller et Mousseau rassemblent les données qu’ils ont accumulées durant 15 ans sur l’ensemble du territoire étudié, et cela pour tous les taxons. Il s’avère que des mammifères aux insectes on retrouve sans exception que plus la radioactivité artificielle du sol est élevée, moins l’espèce est représentée (18). Dans un milieu naturel ouvert, l’arrivée d’animaux venant des territoires voisins évite l’extinction définitive des espèces.

    CONCLUSION ET COMMENTAIRE SUR LE FILM.

    L’histoire naturelle de Tchernobyl aurait dû être ce qui se déroule dans la nature dans la zone d’exclusion de 30 km de rayon autour du réacteur atomique détruit en 1986. Des chercheurs encore sur place ont consacré des années à l’étude de la faune et au suivi de différentes espèces. En réalisant un bon documentaire, un cinéaste indépendant aurait pu faire profiter les spectateurs de découvertes importantes faites dans ce laboratoire à ciel ouvert. Il pouvait faire appel au naturaliste du CNRS de Paris Sud, qui travaille sur le terrain depuis plus de dix ans. Avec la collaboration de spécialistes de nombreux pays, Møller & Mousseau décrivent l’impact des rayonnements ionisants sur l’ensemble de la faune. S’en tenir à deux rongeurs médiocrement étudiés sur le terrain et présenter de façon assez confuse ce qui se passe chez les hirondelles, comme si cette espèce était l’exception et non la règle, c’est insuffisant. Volontairement insuffisant.

    Pour le monde végétal, le film nous apprend que les pins sont vulnérables, et les bouleaux moins, ce qui permet à cette espèce pionnière d’envahir de nombreux espaces, y compris la ville abandonnée de Prypiat. Les fourrés de bouleaux sont d’une grande pauvreté à côté des forêts qui accompagnent les rivières et les fleuves du Bélarus et de l’Ukraine. Il faudra des siècles pour qu’une forêt digne de ce nom renaisse autour de Tchernobyl.

    Les spectateurs auront résolu l’énigme proposée par le titre du film. Ils auront découvert la cause de la médiocrité de l’information livrée. À quoi sert cette permanente accumulation de mensonges par omission dont est composé le scénario? À qui rapporte le crime? Certes, le réalisateur n’est pas le premier bénéficiaire.

    Retenons que le principal objectif statutaire de la puissante agence de l’ONU, l’AIEA, c’est « l’accélération de l’augmentation de la contribution de l’énergie atomique pour la paix, la santé et la prospérité dans le monde entier ». De toute évidence, ses membre comme tous ceux qui touchent indemnités ou salaires de cette institution ne peuvent être que juge et parti face aux problèmes que soulèvent les victimes des accidents nucléaires, principalement quand il s’agit d’humains. Mais l’AIEA est à nouveau contrainte par ses statuts d’étendre la propagande pro-nucléaire dont elle a la charge, en masquant la souffrance de la faune et en inventant des slogans comme « les animaux se sont rapidement remis du choc radiologique qui a suivi l’explosion de 1986. Ils prospèrent magnifiquement ». L’AIEA ne peut plus se servir de la « radiophobie » dont elle a déjà tellement abusé. Les biologistes constatent que de vastes espaces demeurent impropres à la survie de nombreuses espèces; seule la permanente recolonisation par des animaux venant de l’extérieur, comme chaque printemps les oiseaux migrateurs ou erratiques, permettent le maintien d’une vie maladive dans ce milieu contaminé.

    L’AIEA, l’agence la plus haut placée dans la hiérarchie de l’ONU, dépendant directement du Conseil de Sécurité, soutient le lobby de l’atome qui pour accélérer son accroissement, doit à tout prix nier la vérité sur les conséquences de Tchernobyl pour la santé de la faune comme pour celle des humains.

    REFERENCES

    1) L’Ambassade d’Ukraine à Paris fournit le 26 avril 2005 aux autorités et à la presse les chiffres suivants; L’accident de Tchernobyl a sévèrement irradié 3,5 millions d’habitants dont 1,3 millions d’enfants. 169.999 Ukrainiens ont été évacués et 89,85% d’entre eux sont malades. Chez ceux qui vivent encore dans les zones contaminées, 84,7% sont malades. Le suivi médical montre que la proportion des malades augmente, année après année. En 2004, 94,2% des liquidateurs étaient malades. L’Ukraine considère que 2.646.106 citoyens ukrainiens sont des victimes de l’accident.
    2) Kofi Annan, Secretary General of the United Nations, Foreword of Chernobyl a Continuous catastrophe. The OCHA report to the United Nations, 2000. Zupka D. OCHA-representative at the international Conference co-organized by the WHO, in Kiev, 14, 08, 2001.
    3) Pelevina Irina & Titov L. Témoignage et rapport illustré, in Tribunal Permanent des Peuples; TCHERNOBYL, Conséquences sur l’environnement, la santé et les droits de la personne. Vienne, 12-15 avril 1996. Tribunal Permanent des Peuples. Paris Ecodif, ISBN 3-00-001534-5, 1996
    4) Hiroshi Nakajima en direct à la Télévision Suisse Italienne, déclare que la non-publication des actes des Conférences Internationales de l’OMS en novembre 1995, est due aux liens juridiques qui lient l’OMS à l’AIEA, Film de Tchertkoff W. & Andreoli E. : Mensonges nucléaires. 2001
    5) Goncharova R.I et al. Transgenerational accumulation of radiation dammage in small mammals chronically exposed in Chernobyl fallout. Radiat Environ Biophys 45: 167-177, 2006 / Ryabokon N.I. & Goncharova R.I. Transgenerational accumulation of radiation damage in small mammals chronically exposed to Chernobyl fallout Genetic processes in chronically irradiated populations of small mammals. Environmental Management and Health. no5,11: 443-446 , 2000
    6) Ryabokon N.I., Smolich I.I., Kudryakov V.P. & Goncharova R.I. Long-term development of the radionuclide exposure of murine population in Belarus after the Chernobyl accident. Radiat Environ Biophys 44: 169-181, 2005
    7) Goncharova R.I. & Sloukvine A.M. Study on mutations and modification variability in young fishes of Cyprinus carpio from regions contaminated by the Chernobyl radioactive fallout. In Russian-Norwegian Satellite Symposium on Nuclear accidents, Radioecology and Health , Abstract p. 27-28 October, 1994
    8) Møller A.P., Mousseau T.A. & de Koe F. Anecdotal and empirical research in Chernobyl Invited Reply Biology Letters do:10.1098/rsbl.2007.0528 p 1-2.
    9) Møller A.P., Karada T.A. & Mousseau A. Antioxydants in eggs of great tit, Parus major, of Chernobyl and hatching success. Journal of Comparative Physiology B178, p735-743, 2008
    10) Ellegren H., Lindgren G., Primmer C.R. & Møller A.P. Fitness loss and germeline mutations in barn swallows breeding in Chernobyl. NATURE Vol. 389: 593-595. 9. October, 1997
    11) Møller A.P., Mousseau T.A. Reduced abundance of insects and spiders linked to radiation at Chernobyl 20 years after the accident Biol. Lett. of Royal Society 5(3): 356-359 , 18 March 2009 12) Møller A.P., Mousseau T.A. Species richness and abundance of forest birds in relation to radiation at Chernobyl. J Ornithol 130:239-246 , 2009
    13) Møller A.P. & Mousseau T.A. Determinant interspecific variation in population declines of birds after exposure to radiation at Chernobyl. Journal of Applied Ecology 44:909-919, 2007
    14) Møller A.P., Mousseau R.E., Milinevsky G., Peklo A., Pysanets E. & Szép T. Condition, reproduction and survival of barn swallows from Chernobyl. Journal of Animal Ecology 74 : 1102-1111, 2005
    15) Møller A.P., Mousseau R.E., Lynnm C., Ostermille S., Rudolfsen G. Impaired swimming behavior and morphology of sperm from barn-swallows, Hirundo rustica, in Chernobyl. Medicine Research 650: 210-216, 2008
    16) Møller A.P. & Mousseau T.A. Biological consequences of Chernobyl: 20 years on. Réf. Trends in Ecology and Evolution, 2008
    17) Møller A.P. & Mousseau T.A. Reduced abundance of raptors in radioactively contaminated areas near Tchernobyl. J. of Ornithology, 150: 245-239, 2009
    18) Møller A.P. & Mousseau A. Efficiency of bio-indicators for low-level radiation under field conditions. Ecological Indications 11: 424-430, 2011

    ——————————————————————————–

    1. Je dois avoué que moi aussi je me suis fait avoir par la propagande.
      Et dire qu’on parle avec dédain de l’URSS….

  47. @GouwyElles ne présentent que très peu de danger au plan radioactif. Le plutonium est toxique par ingestion ou inhalation.
    Par contre, elles peuvent être absorbées par les plantes terrestres et aquatiques (particulièrement les algues, les champignons…) ou se déposer sur celles-ci et donc entrer dans la chaîne alimentaire.

    Faux le principal danger est radiologique.

    En témoigne la fiche IRSN

    http://www.irsn.fr/FR/Larecherche/publications-documentation/fiches-radionucleides/Documents/sante/Fiche-Radionucleide-Pu.pdf

    On retiendra les organes de prédilections : poumons, foie, os.

    Période biologique pour l’homme 40 à 100 ans. Autant dire pas d’élimination possible par les voies naturelles comme pour d’autres radioéléments.

    1. Yvan

      Faux le principal danger est radiologique.

      Oui bon, en même temps, le monsieur a dit que le plutonium ne dépassait pas un rayon de
      30 km de la centrale, ce qui fait que le danger radioactif sera limité à cette zone … qui a été évacuée.

      1. Oui sauf qu’une telle info est elle aussi forcément fausse.

        Si l’on admet que ces particules peuvent faire 30 km, on est obligé d’admettre qu’elles peuvent aller beaucoup plus loin.

        Pour faire 30 km il faut qu’elles soient véhiculées par des masses d’air qui elles ne s’arrêtent pas en route.

      2. Heeeuu…
        Edith, j’ignore pourquoi tu me cites, mais pour une fois, je n’ai rien écrit…

        Par contre, je n’ignore pas non plus que même si le plutonium voyage « peu » par voie aérienne, il peut se faire trimbaler par des organismes vivants (mais pas longtemps) ainsi que tout moyen de transport.

        Sans parler des éléments qu’il transmute dans son environnement, bien sûr…

      3. Pas de souci, Edith.
        L’important n’est pas la personne dans notre « monde » propagantisque actuel.

        Vois tous ceux qui se sont immolés en Tunisie.

    2. Non pas faux…c’est vous qui n’avez pas compris la fiche et vous ignorez tout de ce radioélément (sûrement des autres aussi)
      Le plutonium est radioactif …ça ….mais c’est très essentiellement un émetteur de rayonnement alpha et donc avec une énergie cinétique faible (< 10 MeV) et donc non relativiste.
      De plus, les particules émises ont un nombre de masse diminué de 4 et un numéro atomique diminué de 2, chargées (Z=2) ce qui induit une pénétration très faible.
      Le rayonnement alpha issu du plutonium est arrêté par quelques centimètres d'air ou une simple feuille de papier.

      Par contre, le plutonium est un metal lourd très toxique par ingestion ou inhalation (plus rare en raison de sa masse élevée).
      Suivant les isotopes, il est toxique entre 1 micogramme et 10 milligrammes.
      Une absorption de cette dose correspond à une irradiation de 5 à 7 Sv/H !

      Il faut retenir, avec le plutonium en tant qu'élement délétère, non pas la notion de radioactivité qui est peu "éloquente" mais de radiotoxicité, qui elle est très élevée.

      Il existe cependant un isotope, le PU241 qui lui est plus délétère au plan radioactif car émetteur béta mais c'est un isotope intermédiaire formé "temporairement" pendant la capture neutronique (comme le PU239 militaire …) et donc, statistiquement, peu présent dans le combustible des centrales (ou pas longtemps).

      1. La discussion est excellente car vous elle permet effectivement de lever une ambiguïté.

        Cette discussion je l’ai eu avec un autre blogueur.

        Vous parlez de dose létale, en une ingestion, moi je parle, et c’est quand même ce qui intéresse les gens de risque pour la santé et notamment de risque de développer un cancer accru par rayonnement ionisant.

        Ce risque est très élevé pour le Plutonium.

        Quand à l’effet plus prépondérant des particules relativistes sur l’ADN, c’est faux, les derniers résultats de la recherche actuelle contredisent cette vieille croyance populaire des physiciens purs.

      2. hervé: « Faux le principal danger est radiologique. »

        Je suis de l’avis de Gouwy, le problème n’est pas vraiment radiologique puisque la demi-vie du PU est de 24000 ans …(or 1 microgramme = combien d’atomes de PU?)

      3. Extrait Wikipedia :
        http://fr.wikipedia.org/wiki/Plutonium

        Le plutonium est un métal très radioactif (selon la composition isotopique, les isotopes 238 et 241 étant de très loin les plus radioactifs).

        Il se désintègre principalement par radioactivité α, avec une intensité suffisante pour produire une chaleur sensible : avec une demi-vie de 24 000 ans pour le 239Pu dit « de qualité militaire », un coeur typique d’arme nucléaire de 5 kg contient 12,5×1024 atomes et se désintègre au rythme de 11,5×1012 désintégrations par secondes (becquerels) en émettant des particules alpha de 11,5×1012 en moyenne ; ce qui correspond globalement à une puissance de 9,68 watt

        Donc si je compte bien, il y a 2 500 000 000 000 000 atomes dans un microgramme…

      4. Les essais d’armes atomiques ont dispersé jusque dans les années 1980 environ 10 tonnes de plutonium dans l’atmosphère. cf .http://www.laradioactivite.com
        c ‘est très rassurant ! et il doit y en avoir moins à Fukushima ? mais cette citation m’interpelle, si on la rapproche des démonstrations que l’on voit parfois : 1 microgramme = 1 mort , 1Kg = 1 milliard de mort etc . (avec 10 mg pour un mort on a aussi le miiliard pour 10 tonnes ).; où est le truc ? la dilution ? est ce vraiment 10 tonnes ? 1000 essais ? le plutonium n’est t il pas transformé ?

      5. Vous êtes en train de dire que plus la période est grande moins l’effet est grave.

        Non cela veut seulement dire que l’effet néfaste se fait sentir plus longtemps.

        Un peu comme un marteau qui s’arrêterait de taper dans 24 000 ans.

        C’est sûr vous serait mort avant.

        Mon cher monsieur c’est le contraire et l’héritage que l’on laisse à nos enfants en témoigne.

      6. Merci encore Gouwy.

        Toujours attention aux débit de dose et dose : Sv/H à vérifier, je regarde un peu (je soupçonne pas de Sv/H ! des Sv !)

        2.5 E15 atoms = 1 microgramme de Pu, j’achète.

        Le Pu 239 est donné à 2,3 GBq/gramme, soit 2300 Bq/microgramme.
        Si je divise 2.5 E15 par 2.3E3, j’obtiens bien 1E12 secondes, ce qui fait à peu près les 24000 ans dont on parle pour Pu239. (3E7 seconde/ans).

        Maintenant, le corps humain a une auto-radioactivité de 130 Bq/kg, soit 10 000 Bq pour vous et moi.
        Donc 1 microgramme dispersé dans tout le corps n’a guère d’effet (+20% du fond naturel du K40).
        En revanche, une particule d’un microgramme (5x100x100 µm, limite visible) à un endroit précis, ca fait une dose très locale.

        Si c’est sur la peau, alors les rayonnements alpha ne vont pratiquement pas atteindre de cellules vivantes.
        Si c’est ingéré, faut voir.

        Si on repasse à du dilué, il faut atteindre 10 à 100 microgrammes pour être nettement plus élevé que l’autoradioactivité (x2 à x20) (le « DARI » cher à Charpak), on entre dans les radioactivités très faibles, comme celles invoquées pour les cigarettes, les rejets de charbon etc. ou les voyages en avion (rayons cosmiques).

        Cela modère en effet les risques :
        Soit le voyage du Pu se fait sous forme de particule, là planquez vous pour ne pas prendre les particules au vol, ni les ingérer sur la nourriture, mais elles retomberont forcément assez vite (si denses, et pas encore soumises au moindre mvmt brownien à ces tailles/masses)

        Soit cela voyage sous forme atomique (eau ?) et la dose admissble remonte disons d’un facteur 100.
        Si c’est dilué dans l’air ou dans l’eau, eh bien le potentiel létal de 1 kg, par exemple, sera atténué par la probabilité d’aller dans un poumon humain plutôt que n’importe où ailleurs. On est rapidement à 1E-4 ou 1E-5 (les humains ne respirent pas toute l’atmosphère, ou seulement en 100000 mois …), donc cela correspond à 100 mg dans des humains / » kg évaporé », c’est encore au niveau toxique (mais pas létal, compter un facteur 10) pour 10 000 personnes sur le long terme, par « kg évaporé ».
        1Tonne évaporée « comme il faut » touche 10 000 000 de personnes (niveau toxique). Là on peut penser à 1 million de mort.
        Ces chiffres seraient à comparer à Nagasaki, où bien sûr les victimes japonaises ont été mises en contact très direct avec Pu.

        JE n’ai plus le courage de trancher sur les Sv/H et les Sv…

      7. Hervé qui dit: »Vous êtes en train de dire que plus la période est grande moins l’effet est grave. »

        La dangerosité d’un élément radio-actif à demi-vie très longue est logiquement plus faible qu’une courte! Demi-vie longue signifiant qu’il faut attendre très longtemps pour qu’un des noyaux manifeste une activité; evidemment raisonnement à nombre de noyaux égal (l’activité en nombre de désintégrations par seconde , ou Becquerels, est alors bien plus faible pour des demi-vie plus grandes).
        Donc tout dépend de la quantité absorbée et du type de particule rayonnée

        Ex: Iode 131-> demi-vie 8 jours -> 4,6 millions de milliards de Bq/g
        Uranium 238 demi-vie 4,5 milliards d’années -> 12 300 Bq/g

      8. Oui, CHR, c’est pour ça que en vérifiant bien, avec le Pu239 à 24000 ans, on est dans le danger à quelques microgrammes localisés (pour l’organe exposé), mais pas sur quelques microgrammes répartis en solution dans le sang par exemple.

      9. Pour les effets sur l’homme c’est la période biologique qui compte.
        Ou la période dans la chaîne alimentaire.

        Ces raisonnements sur les doses sont des raisonnements de physiciens pas des raisonnement de radiobiologistes.

        La biologie est pragmatique dans les effets, mêmes si c’est génant que beaucoup soient inexpliquées.

        Les études modernes actuelles de radiobiologie ont démontré que ce sont les phénomènes les moins probables qui sont les plus prépondérants sur l’homme.
        Et ceci contre toute logique purement scientifique.

        Un phénomène très peu fréquent mais qui a une incidence de réussite de 100 % est plus grave qu’un phénomène fréquent mais qui rate à chaque fois.

  48. @gouwy

    Un des cancers professionnels les mieux connus est le cancer des peintres de cadrans lumineux dans les années 30.
    Peinture à base de radium 226.

    Le radium est émetteur alpha.

  49. @F. Leclerc-San

    Aujourd’hui, ce n’est plus un sarcophage, c’est carrément une pyramide de plomb sur l’info.

    Ne trouvez vous pas ceci particulièrement inquiétant.

    Quoique, je note qu’hier soir, l’armée Française a totalement illégalement, pris parti pour des agresseurs dans une guerre civile sous pretexte d’une résolution de l’ONU interprétée fallacieusement et a bombardé la parti assiégé, donnant un coup de main à des milices qui venaient de se rendre coupables de crimes massifs à Douaké et qui assassinent, rançonnent, pillent, violent, tuent la populaition d’Abidjan.
    Presque pas un mot dans la presse. Aucune réaction des zéditocrates, aucune réaction des politiques. Rien, le silence.
    ça devient Orwellien ce monde.

  50. >Hervé

    Votre argument est incorrect.

    Le radium était ingéré par les peintres qui avaient la mauvaise habitude de lisser avec leur bouche leur pinceau: vous retombez donc dans la situation qu’évoque Gouwy, qui ne se trompe donc pas.

    Je partage donc son opinion: vous n’avez pas compris ce que vous avez lu.

    1. Sauf qu’ils sont morts de cancer.

      Bien après.

      Ils n’avaient pas atteint la dose létale, forcément.

      L’exemple c’était surtout par rapport au rayonnement alpha, pas cancérigène ?

      Cela n’enlève rien aux extraordinaires connaissances en centrales nucléaires de Gouwy.

      A lui de s’intéresser vraiment aux méfaits du nucléaire sur la santé, s’il veut aider son prochain,il en a les capacités, en allant au delà de la science convenue et rabâchée.

      Un peu comme Jorion qui serait reconnu comme un grand spécialiste des mécanismes néfastes de la finance et s’empêcherait d’en tirer les conséquences sociales.

      1. >hervé

        Ce que vous dite, c’est exactement ce que dit Gouwy: le plutonium n’est pas dangereux « immédiatement  » par contact direct: il l’est lors de son ingestion. Tout comme le radium. Et c’est exactement ce que prouve votre argument.

    2. Mais ce qui est le plus important dans l’affaire : qu’avez-vous vous compris ?

      Arrêtez de donner procuration de votre cerveau à quelqu’un d’autre.

      Il ne s’agit pas de donner tort ou raison.

      L’inventeur de la bombe H avait forcément raison vis à vis de sa connaissance.

      Il avait forcément tort au regard du monde.

      Et c’est le monde qui avait raison pas le savant. Combien de morts avec des arcs et des flèches combien avec une bombe H ?

      Et les grands savants de l’époque l’avaient bien compris (A Einstein) sans le comprendre scientifiquement. Car ce n’est plus de la science !!!

      Ils savaient avoir tort d’avoir eu raison sur la connaissance de leur science.

      Quand on ouvre la boite de pandore, même si l’on a fabriqué les charnières, cela n’aide pas à pouvoir la refermer.

      1. On n’a pas le droit de comprendre qu’on peut vivre dans un peu de alpha, mais pas trop, et pas en l’avalant sous forme de particules ?

        La radioactivité avec l’électronique d’aujourd’hui se détecte fort bien, quelle que soient les conneries que Tepco sort.

        On vit dedans et on ne s’en rend pas compte sans instrument,
        Avec instrument, je vous confirme qu’ on est déjà pas mal dans la boite de Pandore (radon, réacteur naturel d’Oklo, aquifère au thorium de Jordanie, rayons cosmiques en avion, rejets de centrale charbon…). Avant on ne savait pas, puis pas de chance, on sait mesurer.
        C’est la pomme de la connaissance, oui.
        Ce qui est invivable est l’idée qu’une radioactivité puisse monter soudainement ou lentement à des taux toxiques/mortels pour énormément de gens à la fois, pas l’idée que un peu de alpha sur la peau sèche (protection par la kératine) n’a presque pas d’effet.

  51. Mr Leclerc, merci pour vos infos.

    Le coup de la couverture, c’est finement joué, ce sera donc pour l’été… indien!

    Cachez moi ce foutoir, et surtout circulez, il n’y a rien à voir!

    Je me demande quand est ce que les japonais vont réagir?
    quel est leur résistance face à ce mensonge d’état?
    Ils doivent, pour une partie, consulter les sites étrangers et faire leur propre opinion, je me trompe?

    1. Malheureusement oui, Julien. La plupart des Japonais ne lisent ou ne comprennent rien d’autre que leur propre langue et n’ont pas tendance à donner plus de crédit à ce qui vient de l’étranger qu’à leur presse nationale. L’opinion qui domine dans le centre et le sud de Honshu (je suppose que c’est pareil sur les autres îles du sud) c’est « circulez, y a (plus) rien à voir » ! Juste des morts… Les gens ont été abasourdis par les images du tsunami et de ses effroyables dégâts mais ils ont aussi été gavés d’infos tantôt larmoyantes tantôt triomphalistes sur le travail (difficile, j’en conviens) des secouristes. Le « problème » nucléaire, on se cache les yeux pour ne pas le voir : que TEPCO s’en charge, après tout. C’est leur job, non ? Les Japonais ne demandent qu’une chose : retourner à leur vie de consommateurs, pépères dans leur petite bulle proprette protégée de tout. J’ai bien peur que la population ne demandera des comptes à ses « zélites » que lorsqu’elle sera acculée. Bien trop tard, en somme. Pourtant, bon dieu, ils ont été capables de se mobiliser et de s’opposer à la force publique inique, à une époque !!! Souvenez-vous des bastons homériques entre étudiants, paysans d’un côté et policiers de l’autre, à l’époque de la construction des pistes de l’aéroport de Narita, au début des années 70 !!! Ces Japonais-là n’étaient pas, c’est vrai, les clients avides, robotisés, des grands magasins Matsuzakaya, Mitsukoshi, Marui, amateurs de Vuitton et Prada, d’aujourd’hui. C’était le « Japon d’en bas ». Quel bonheur çà serait pour moi de voir naitre un brin de contestation (ailleurs qu’à Tokyo et non piloté par des Gaijin,). L’espoir fait vivre… ganbarre, Nippon ! Tu te relèveras mais avant, il faudra que tu te réveilles…

      1. Et les yankees d’aujourd’hui sont-ils les mêmes qui mettaient les campus à feu et à sang pour lutter contre la guerre au vietnam?
        Et les Français, sont-ils les mêmes que ceux qui étaient capable de faire une grève générale en 68 et d’arracher des avancées sociales capitales.?

        Ce ne sont pas que les Japonnais qui ont changé et sont devenus des consommateurs lobotomisés.

  52. @François Leclerc
    Selon Kyodo la perspective selon Kyodo de l’histoire des « feuilles anti-radiations » s’éloigne jusque septembre au plus tôt …
    http://english.kyodonews.jp/news/2011/04/83374.html

    Sinon sur le blog de S. Huet je viens de lire un témoignage qui passe sur le site de la NHK :

    Tuesday, April 05, 2011 19:51 +0900 (JST)
    Le contrôleur qui mesure les radiations de l’usine de Fukishima indique que les niveaux sont incommensurables.
    Un appareil de mesure des radiations à la centrale de Fukushima indique que les ouvriers sont exposés à des niveaux de radiation d’une grandeur telle que l’on ne peut les mesurer.
    Le contrôleur a indiqué à NHK que personne ne peut entrer dans les bâtiments n° 1 et 3 du fait que les niveaux de radiation soont si élevés que les systèmes de contrôle ont été rendus inopérants. Il a indiqué que même les niveaux de radiations à l’extérieur des bâtiments dépasse 100 millisieverts à certains endroits.
    Les piscines et les flots d’eaux contaminées par un niveau élevé de radiation ont été détectés partout sur le site.
    Le contrôleur a indiqué qu’il prend des mesures dès qu’il trouve de l’eau, parce qu’il ne peut déterminer si l’eau est contaminée simplement en la regardant. Il a dit qu’il est très préoccupé par la sécurité des ouvriers qui se trouvent là
    L’eau contaminée et les efforts pour l’extraire ont ralenti le travail bien plus nécessaire de refroidissement du réacteur.
    Le contrôleur a exprimé de la frustration, comparant la situation à une personne qui regarderait une montagne à escalader, sans même s’en être approché.

    1. Si l’on prend en compte le témoignage du contrôleur, le combat risque bien de s’arrêter rapidement….faute de combattants, non ?

      1. Oui à mon avis c’est ce qu’il y a de plus inquiétant.
        Ces pauvres gars passent leur temps à courir après des problèmes qui s’accumulent , situés à différentes endroits, souvent assez distants, presque insolubles à régler en temps normal. Et pour cela ils ne disposent chacun que de 5 mn , vu le niveau des radiations, pour effectuer chaque tâche.
        C’est dingue !

    1. Gorban, on voit sur la photo que la fumée noire vient d’un coin du bâtiment. Là où est la piscine ?
      Le reacteur se trouve au milieu du bâtiment, non?

      1. plutôt le réacteur

        mais pour les spécialistes eux ils ont tout de suite compris ………………………..

        nous on en reste à chercher, comprendre pour ne pas trop se faire avoir par la propagande

        ayant eu à participer à des expertises sur des incidents ( pas dans le nucléaire ! ) je peux vous dire que les personnes bien au fait des technologies, des configurations géographiques savent à peu près la situation.

        en particuliers, les photos du batiment réacteur n°3 doivent sacrément leur parler ( pour moi la piscine est très fortement abimé , mais il faut faire attention aux déformations de perspectives des photos )

  53. TEPCO a offert des indemnités de consolation aux habitants des villes évacuées du fait de la radioactivité; une commune de 20 000 habitants a décliné le « cadeau » vu que cela représentait 9 euros par tête de pipe….

    1. refus, « ce qui nous laisse libres de critiquer la société », a déclaré une porte-parole de la ville de Namie.

  54. http://www3.nhk.or.jp/daily/english/05_34.html

    High level of cesium detected in sand lances.
    Small fish caught in waters off the coast of Ibaraki have been found to contain radioactive cesium above the legal limit. Ibaraki is south of Fukushima prefecture, where the crippled Fukushima Daiichi nuclear power plant is located. Ibaraki Prefecture says 526 becquerels of radioactive cesium was detected in one kilogram of sand lances. The acceptable limit is 500 becquerels. It is the first time that higher-than-permitted levels of radioactive cesium have been found in fish.
    All local fishery cooperatives in the prefecture have agreed to suspend sand lance fishing at the request of the prefectural government.

  55. Une image me vient.
    Tous les jours je râle parce que la société créer des objets de durée de vie de plus en plus courte.

    Avant un frigidaire, désolé, un réfrigérateur durait 20, 30 ans.

    Maintenant tout est fait pour durer 4, 5 ans maximum.

    Sauf une chose les radionucléides : on sait qu’il durent 24 000 ans et sans signes de faiblesse.

    Tel un marteau qui vous taperez sur la tête (peut-être pas au point de vous tuer mais de vous créer un peu de lésions puis qui recommence) accroché à vous (rayonnement alpha incapable de sortir de votre corps car il interagit au plus prêt) et dont vous savez que le manche a une chance de casser dans 24 000 ans.

    Belle perspective !!!

    ps : pour rappel le mécanisme du cancer : il y a cancer quand il y a dommage à l’ADN de la cellule. Mais pas n’importe quel dommage. Fort dommage (fort tel, particule relativiste, on l’appele comme on veut, surtout comme les physiciens nucléaires le veulent) probabilité de mort de la cellule plus grande ( on dit apoptose) alors sauvé pas de cancer. Dommage entre deux (non relativiste cad énergie cinétique plus faible plus bas tel) alors dommages plus compliqués, réparation de l’ADN envisagée, incertaine, avec erreur, mutation, après plusieurs générations de cellules apparition de défauts céllules cancer.
    La faute à pas de chance d’après les physiciens et les autres. 20 ou 30 ans après on a pas une mémoire d’éléphant, les radionucéides si, ils cognent toujours ils ne s’arrêtent pas (ils n’ont pas changés de place pour ceux qui rayonnent alpha) .

    Pour moi juste un problème d’acceptation d’occurrence probabilité non nulle comme pour la conception des centrales.
    Finalement ces scientifiques ils recyclent toujours les mêmes calculs et les politiques entérinent toujours les mêmes décisions.

    1. L’arrondissement d’Amsterdam Centrum, dans la lettre bimensuelle aux habitants a fait une liste de nos déchets, avec le temps qu’il faut pour qu’ils soient dégradés.
      — serviette en papier: de quelques jours à 6 mois

      — gobelet en carton: au moins 6 mois

      — peau de banane: de 1 à 3 ans

      — mégot de cigarette (plein de produits chimiques): 5 à 10 ans

      — bouteille en plastique: 5 à 10 ans

      — cornet de frites en plastique: 10 à 20 ans

      — boîte de conserve: 15 à 50 ans

      — chewing gum: 20 à 25 ans

      — canette en aluminium: de 80 à des millions d’années

      — bouteille de verre: un million d’années

      — gobelet en polystyrène: jamais

      1. « cornet de frites en plastique »
        Je m’insurge.

        Un BON cornet de frites DOIT être en papier. Car il est indispensable qu’il commence à fuir à cause de la mayonnaise, du ketchup et du picalili (utilisés pour dégraisser les frites).

        En effet, s’il fuit, ce que vous n’avez pas mangé vos frites assez vite. Et une frite se mange CHAUDE.

      2. — bouteille en plastique: 5 à 10 ans

        pour redevenir des billes microscopiques de plastique ?

        des scientifiques s’alarment de remonter de leurs filets à plancton autant sinon plus de billes de plastiques dans certains endroits.

        mais tout va bien

        pas vu pas vrai …… comme les radiations

    2. Il y a pourtant une chose dont notre société tend à rallonger la durée de vie : c’est les centrales électronucléaire 30 ans => 40 ans, 50 ans ? , çà devrait nous satisfaire d’autant que ça permet un peu de procrastination pour le démantèlement, d’ici là on saura (mieux) le faire.

  56. Pour ne rien arranger, nous avons un problème d’appréhension des distances. Jusqu’à 1000, les japonais comptent comme nous. Ensuite, le chiffrement diffère et ça ne nous permet pas aujourd’hui d’exploiter correctement les données que nous transmet la Nisa (Autorité de sûreté nucléaire japonaise).

    Propos de Bertrand Barré, ancien directeur des réacteurs nucléaires au CEA et conseiller scientifique auprès d’Areva, recueillis par Guillaume Malaurie – Nouvelobs.com

  57. U.S. Sees Array of New Threats at Japan’s Nuclear Plant according to a confidential assessment prepared by the Nuclear Regulatory Commission.
    “Even the best juggler in the world can get too many balls up in the air,” Mr. Lochbaum said of the multiplicity of problems at the plant. “They’ve got a lot of nasty things to negotiate in the future, and one missed step could make the situation much, much worse.”
    The assessment provides graphic new detail on the conditions of the damaged cores in reactors 1, 2 and 3. Because slumping fuel and salt from seawater that had been used as a coolant is probably blocking circulation pathways, the water flow in No. 1 “is severely restricted and likely blocked.” Inside the core itself, “there is likely no water level,” the assessment says, adding that as a result, “it is difficult to determine how much cooling is getting to the fuel.” Similar problems exist in No. 2 and No. 3, although the blockage is probably less severe, the assessment says.

  58. One analysis estimated that roughly 20% of the I-131 and up to 50% of the Cs-137 released in the Chernobyl accident was released from Fukushima to the atmosphere within the first few days of the accident.
    Very high radiation levels are being detected at some points many kilometers away from Fukushima, outside of the evacuation zone, although there is no clear picture at this point because the locations of the readings are not publicly available and there has not been a systematic survey.
    http://allthingsnuclear.org/

  59. Tepco annonce que la fissure est colmatée.
    http://english.kyodonews.jp/news/2011/04/83402.html
    Quand les médias nous parlent de cette fissure on nous montre un trou rectangulaire dans lequel on a déversé d’abord de grandes quantités de béton ensuite des couches culottes, etc., donnant l’impression d’une poubelle.
    Perso j’ai un doute…

  60. A vous lire et en croisant les sources ( le dernier papier de Dominique Leglu dans le Nouvel Obs ), une bonne nouvelle, le colmatage de la fuite d’eau « très radioactive » provenant du réacteur 2, mais aussi d’autres bien inquiétantes: la présence avérée de « bouffées neutroniques » détectées par la présence de Chlore 38 ( ne m’en demandez pas plus…), ce qui signifierait la reprise spontanée, mais sporadique de la criticité ( en gros le ou les réacteurs ou les piscines redémarrent tout seuls, comme un feu qui couve puis repart ), un taux de radioactivité interdisant toute présence humaine à l’intérieur des bâtiments des réacteurs 1 à 3 ( et comment on fait alors, pour remettre en état des circuits de refroidissement ? )
    bref, on est encore loin de la reprise sous contrôle et de la phase post accident, plutôt sur le fil du rasoir…le point de bascule étant la survenue de « torchères nucléaires » ou de nouvelles explosions dues à l’accumulation d’hydrogène….violent franchissement de seuil dans la dynamique propre de l’évènement.

  61. Merci M Leclerc pour ces compte rendus quotidiens.
    Cela nous est aussi utile que vos articles traitant de l’economie.

    J’ai lu le rapport de l’INRS auquel vous faites allusion dans votre mise a jour n°150 et une chose me chiffonne: pourquoi les experts/autorites ne mesurent que la concentration des elements radioactifs ayant une duree de vie relativement courte (qqes jours/semaines a qqes annees), a l’exception du cesium 137. Quid des radionucleides a duree de vie extremement longue, type uranium et plutonium ?? Serait ce un probleme pratique (elements difficiles a quantifier) ?

    1. Cesium 137 : il accompagne sûrement l’iode 131, mieux vaut communiquer sur l’iode, car sa demi-vie eatomique est de 8 jours et il a quasiment disparu en 3 mois (mangez des conserves ou des surgelés), celà permet de rappeler aussitôt cette disparition rapide, qui sera reprise, insister sur l’absence de conséquences sanitaires, et passer bien vite sur le césium pour lequel on ne peut tenir les mêmes propos, Le ratio entre les divers radionucléides est-il au départ connu ? voire dépendant seulement du type de phénomène (fonctionnement normal, accident, fusion .) alors la mesure du plus facile ou du plus acceptable est suffisante. Si le ratio des divers radio nucléides donne des infos sur sur le type de phénomène à l’origine, il est peut être opportun de ne pas communiquer sur tous. Par ailleurs la demi-vie biologique est sans doute différente suivant les produits en cause, pour le plutonium c’est de l’ordre de 50 ans soit quasiment sans effet, pour le césium quelques mois permettant à plusieurs individus d’en profiter des effets successivement.

      1. L’iode est particulier pour l’homme.
        Il rentre dans son métabolisme général.
        La tyroïde qui est le chef d’orchestre hormonal a besoin d’iode pour fabriquer les hormones, substances ayant pour fonction d’envoyer des signaux aux différents organes du corps.
        L’iode circule donc en permanence dans le corps sauf à un seul endroit où elle est doit résider le temps de la synthèse hormonale : la tyroïde.
        On comprend que si de l’iode radioactif est rentrée dans le corps beaucoup des désintégrations ont donc lieu à la tyroïde avec des risques accrus de lésions pour cet organe.

      2. iode , césium : gamma efficacité biologique de 1 : soit 1 Gy équivaut 1 Sievert
        Pu : alpha efficacité biologique (échelle de dégats) : 20 soit 1 Gy équivaut 20 Sievert

      3. @ hervé

        Le chef d’orchestre du système hormonal c’est l’hypophyse bien à l’abri dans son repère osseux à la base du crane, qui dirige une petite formation de glandes diverses !

        La thyroïde reçoit ses ordres par la sécrétion de TSH de l’hypophyse .

      4. La tyroïde qui est le chef d’orchestre hormonal

        Héhé. Et Hervé le chef d’orchestre rêvé de la mésinformation.
        Incorrigible.

      5. @vigneron

        Vous serez certainement content un jour de me trouver là pour vous sauvez la mise.

        La mésinformation.

        Il est sûr qu’il m’arrive parfois d’employer un mot pour un autre, de sembler être confus.

        Je suis construit comme cela.

        Mais je sais ce que je dis.

        Je pense que c’est un point commun avec Paul, si j’avais été moins timide, plus sûr de moi je n’aurais pas les problèmes que j’ai.

        Allez au diable et soyez heureux dans votre suffisance.

  62. Parce que les éléments lourds ne concernent, en pratique, que le Japon et dans un rayon relativement limité autour du point d’émission.

  63. Bonjour,

    J’avais voici quelques jours posé la question suivante:
    Pourquoi ne pas introduire des gaz liquides pour refroidir les réacteurs?
    J’avais reçu une réponse du style:c’est pas possible car il faut refroidir en continue…
    Voilà qu’aujourd’hui à la radio j’entends qu’ils ( TEPCO) envisagent d’injecter de l’azote? liquide ou pas je n’ai pas l’info.
    Sur le site de l’IRSN la réponse à ma question fut :
    On pourrait mais le risque de combinaisons chimiques avec les gaz injectés est trop important ( produits volatils de Pu ou autres éléments radioactifs de très longues périodes!
    à suivre…

  64. Qu’est ce que vous appelez un « gaz liquide » ?
    Un corps est gazeux OU liquide …

    L’azote qu’il est envisagé d’injecter n’a pas pour fonction de refroidir mais « d’isoler » l’hydrogène de l’oxygène qui est un comburant et donc facilite l’explosion.
    L’azote est un gaz inerte qui a une masse volumique inférieure à celle de l’oxygène (0,97 environ contre 1,1 pour l’Oxygène à 20°).
    On peut donc espérer que, dans une certaine mesure, il vienne « s’intercaler » entre l’hydrogène (très léger qui se confinera en surface) et l’Oxygène.

    Dans ce cas, l’hydrogène ne devrait, normalement pas, pourvoir exploser ou brûler mais c’est utopique.
    Au mieux, on peut, peut-être, introduire de l’azote pour tenter de retarder une explosion ou en réduire son ampleur mais il est impossible même avec le plus grand des optimismes, espérer une « isolation » complète et surtout définitive ….d’autant que les volumes H2 et O2, grimpent en permanence !

    C’est un « pis aller »…une solution envisagée parmi d’autres…au mieux, temporaire qui permettrait de gagner du temps.

    1. Azote gaz liquide ? Je pense qu’il s’agit d’un raccourci pour désigner ce qui habituellement GAZ à la température ambiante habituelle devient liquide à basse température. En l’occurence il ne semble pas s’agir de liquide pour refroidir, même si le produit est peut être approvisionné sur place sous cette forme initiale. L’azote est un gaz inerte, mais il me semble très miscible avec l’oxygène, ça s’appelle de l’air, je ne pense pas que l’azote puisse « isoler » l’hydrogène de l’oxygène, mais abaisser la pression partielle d’oxygène en maintenant la pression totale par des lachers du mélange gazeux afin de se mette dans un domaine de proportion non explosif.

    2. Je vais finir par croire que la science est une question de confiance, pour ne pas dire de foi !
      (mais bon, y a pas beaucoup de choix)

      1. La « loi » de Newton peut en effet, amha, être vue comme la « foi » de Newton. Il le dit d’ailleurs lui-même: hypotheses non fingo. On y croit jusqu’au moment (Einstein) où l’on n’y croit plus, ça marche jusqu’au moment où ça ne marche plus.
        A-t-on, par exemple, assez foi en la loi de Newton pour mettre en orbite des déchets nucléaires?

        Dans nos mythes, on a interdit à Adam l’accès à l’arbre de la connaissance, comme fut cloué sur son rocher Prométhée, le Titan dispensateur du feu…

        Il est peut-être temps, en effet, de s’interroger sur l’opportunité de refermer la coupure (la parenthèse?) galiléenne.
        Newton et Descartes ont eu une influence considérable sur la pensée occidentale récente. Peut-être nous ont-ils emmenés dans une mauvaise direction, pas dans « le bon sens »?

        Merci à Roma d’avoir signalé sur ce blog l’ ouvrage de A. Damasio: « L’erreur de Descartes » et son hommage à Spinoza.

    3. le problème de l’hydrogène est simple :

      compris entre 5% et 75% dans un mélange gazeux, il devient inflammable

      Limites d’inflammabilité dans l’air (conditions normales TPN) : 4,0-75 %vol

      voilà voili

      FDS Hydrogène : http://encyclopedia.airliquide.com/encyclopedia.asp?GasID=36&LanguageID=2&CountryID=19
      merci à l’air liquide ( pour une fois que je remercie une multinationale ! lol )

      et un autre pour la route Acier inox Satisfaisant mais risque de fragilisation par l’hydrogène

      les cuves des réacteurs sont en acier inox ( info wikipedia )

      1. oubli : pour que l’ H2 s’enflamme quand il est en proportion de 4 à 75% dans un mélange gazeux, il faut lui donner une faible dose d’énergie ( point chaud, étincelle, …. )

        de mémoire actionné un intérupteur suffit ………………..

      2. Merci pour ces précisions sur l’inflammmabilité de l’hydrogène, la NHK avait donné hier des proportions de 4% d’hydrogène et 5% d’oxygène à ne pas dépasser.

  65. L’introduction d’azote afin de modifier la concentration d’oxygène et d’hydrogène dans des proportions moins explosives, s ‘accompagnera de l’ouverture de valve à commande électrique, on (NHK) nous prévient aimablement que celà peut initier une explosion.
    On nous prévient également que la fuite étant bouchée, l’eau pourra s’échapper ailleurs ….
    Les 50000 m3 d’eau radioactive ne rentrent pas dans les capacités 34600 m3 disponibles, 27000 m3 de réservoirs supplémentaires sont attendus sous 1 mois (il y a de l’espoir).

  66. La civilisation de l’hydrogène est arrivée ! pourquoi ne pas brancher directement la valve sur un petit groupe électrogène essence adapté et dégazer en permanence l’enceinte en béton ?
    afin qu’elle n’explose pas (PM la NHK a évoqué ce risque aux conséquences fort dommageables).
    nouveau site http://www3.nhk.or.jp/nhkworld/

      1. En tout cas on aura eu le temps de se faire à l’idée …
        Mais y a encore moins d’nfos qu’avant, ou alors je pêche du mauvais coté…
        Peut-être que tous le savaient déjà et que c’est devenu une chose banale…grâce à tepco.
        Et maintenant? L’effet domino? J’espère qu’ils ont un plan b,,,

      2. enigma: à l’avenir nous allons essayer de lire ce qui est en dessous du titre… tout en restant calme….
        Nous nous sommes bien fait avoir, en tout cas! Et cette fois, on a vraiment rien contre…

  67. N’est il apparu à personne qu’au niveau communication, ou plutôt manque de communication, en fait, nous faisions leur boulot.

    Je m’explique; la vérité est inavouable officiellement sous peine de perte totale de contrôle de la population, or l’information est libre. On laisse donc les dizaines de milliers de gens comme nous à travers le monde servir de vecteurs d’information officieuse. Immédiatement et systématiquement démentis officiellement mais qui habituent la plus grande masse à l’idée et quand le stade supplémentaire arrive, ce n’est plus une surprise, plus un choc. Plutôt que de créer de la panique et de la révolte, on induit ainsi une sorte de résignation fataliste.

    Je suis les analyses de Gouwy et de Leclerc-san et je répercute autour de moi. Et en fait, la manière d’empirer que j’annonce ainsi, se passe effectivement. Mais comme en douceur.

    Il y a deux semaines vous parliez de corium vous faisiez sourire, vous disiez qu’ils ne remettrai jamais le système de refroidissement en route, vous faisiez sourire,vous parliez de masses d’eau qui s’accumulait vous faisiez sourire, vous parliez de possibilité d’explosions toutes plus cataclysmique les unes que les autres, vous faisiez sourire. Plus aujourd’hui, mais dans l’émotion, cette prise de conscience aurai créé un vent de colère. Aujourd’hui, c’est plutôt une moue triste.

    1. Kerjean, même si le 3 saute en l’air, je préfère sourire que de chialer. Si nous suivons la chose de près c’est parce qu’on pense aussi au gens là bas. Il faut traquer l’information, elle ne vient pas toujours quand elle doit venir.
      D’ailleurs je me demande si c’était pas du faux…Tant mieux alors!

    2. Le problème Kerjean,

      C’est que ne suis pas sûre que toutes ces informations parviennent à la grande masse. Pour ceux qui suivent , qui s’intéressent au sujet ou qui s’inquiète au point de se renseigner ailleurs sur le net, oui. Mais au final on constate que dans les grands médias cela provoque assez peu de réactions, par rapport à d’autres sujets.

      Je pense que si la situation venait à s’aggraver au point de ne pouvoir cacher les répercussions, nous on ne serait pas étonné, mais pour la grande majorité des gens, cela risque quand même d’être un choc.

      1. « mais pour la grande majorité des gens, cela risque quand même d’être un choc. »
        D’accord avec vous mais avec toutes les possibilités d’information alternatives disponibles sur le net, j’ai de moins en moins de patience vis-à-vis de mes ignorants contemporains. En tentant de les mettre au courant, on passe au mieux pour un catastrophiste givré, au pire pour un membre de quelque secte millénariste. S’ils ne veulent pas savoir, tant pis pour eux. Je ne les aiderai pas à faire leur baluchon le moment venu. Non mais…

  68. A propos de l’attitude des dirigeants sur Fukushima.

    Vous rappelez vous qu’il y a quelques mois, Paul JORION nous contait sa période américaine.

    Rappelez vous, il disait qu’il prêchait dans le désert au milieu de cette euphorie orgiaque de la finance casino. Puis un jour, ses patrons lui ont demandé de démontrer ces prévisions de crises.
    Ceci fut fait scrupuleusement.
    Paul n’eut pas d’information par la suite. Ou plutôt si, il apprit que ses patrons avaient soldé toutes leur position…. Avant la crise.

    De la même manière, Cavanna , dans « Les Russkofs », raconte, dans son errance de mai 45 dans une Allemagne en plein désastre, que de pauvres civiles étaient hâtivement armés par les SS et envoyés se faire tuer par les pros de l’Armée Rouge. Ces SS, parlant de devoir et de patrie, n’hésitait pas à exécuter les récalcitrants.
    Quand il arriva à la frontière de l’Elbe, qui marquait la frontière « américaine », il vit une queue de plusieurs Km fuyant de ce coté là « et tout ça immatriculé officier SS sur des km ».

    Peut-on, si la situation est vraiment catastrophique, attendre des dirigeants qu’ils jouent franc-jeu?

  69. C’est ce que j’appelle « effet d’annonce » :
    On commence à en parler, souvent au travers de personnes crédibles par leur position mais étrangères au secteur : ici un politique US sans rapport direct avec le nucléaire ou TEPCO ni même le Japon…
    …on dément dans la foulée (ça coupe un éventuel début de « brise de panique ») ou on fait planer un doute : « j’ai mal compris… », « on est pas sûr….. »
    … on en reparle un peu plus le lendemain au travers de la bouche de quelqu’un d’un peu plus proche du domaine ….

    Ca habitue les opinions et les marchés !

    La prochaine étape c’est une confirmation du percement de la cuve (ce qu’on sait déjà depuis une bonne semaine) puis la banalisation du percement des 2 autres (ce que l’on sait également, pour le 3 en tout cas, depuis au moins 10/12 jours) !
    Ensuite et en conséquence on étendra la zone (ce qui aurait du être fait depuis au moins 2 semaines) et enfin, on évacuera la centrale !

    1. merci pour toutes vos explications.
      Et ensuite que se passe t il au niveau de la centrale ?

    2. C’est exact, créer une situation de « déjà vu » pour « préparer le terrain » puisque d’ailleurs ils sont déjà en train de repenser la zone d’exclusion.
      C’est quand même bizarre que reuters utilise autre chose en gros intitulé que dans le peu de texte qu’il accompagne…

      1. @quelqu’un

        Il y a bien eu 2 communiqués via Reuters.
        1/ un député démocrate à déclaré devant la chambre des représentants que le CNRC lui avait dit que le cœur du réacteur 2 avait fondu à travers la cuve.
        2/ suivi peu après par le « semi-démenti » du CNRC qui dit il s’est trompé on n’est pas sûr.

      2. à enigma: vraiment une énigme…peut-être que reuters prépare ses nouvelles à l’avance…et qu’ils ont du démentir parce qu’ils l’ont donnée trop tôt.
        En tout cas Stephan Pflugbeil (Gesellschaft für Strahlenschutz) le dit depuis le 25 mars qu’il y a lieu de parler de « SuperGau » (meltdown) et aujourd’hui au congrès de Tchernobyl à Berlin , il répète que les dangers sont minimisés et accuse ouvertement les grands comité internationaux, tels (IAEA), (UNSCEAR) et (ICRP). Pflugbeil pense que Fukushima fera 40 fois plus de victimes que Tschernobyl, entre autres a cause de la densité de population.

      3. @quelqu’un
        il y 2 hypothèses :
        1/ la dépêche a commencée à se répandre à la vitesse de la lumière sur les réseaux sociaux, ce qui a obligé l’organisme à démentir, sans vraiment le faire, puisqu’ils ont dit, euh c’est pas vraiment ça, on n’est pas sûr, c’est pas clair pour nous…
        2/ c’est prémédité, pour lâcher petit à petit des infos, selon la thèse de Gouwy.
        Dans les 2 cas c’est guère rassurant.

      4. Tout ça c’est de la com’ classique. Gouwy a raison. Ils nous annoncent toujours les mauvaises nouvelles progressivement et avec quelques jours de retard pour préparer les opinions publiques sans créer de panique.
        Depuis le début Tepco et le gouvernement japonais se foutent de notre gu… Mais bon, on va pas leur jeter la pierre, la panique n’aurait pas arrangé les choses. Les marchés et l’économie japonaise se porteront mieux si on crève de manière ordonnée et calme.
        Tiens, pourquoi j’ai envie de pleurer de rage tout à coup?

    3. ça fait chaud au coeur de voir qu’il existe un modèle de ce que j’essaye de décrire maladroitement.
      Je me sens un peu moins seul et surtout moins parano.

      J’imagine si le 17 mars, TEPCO avait fait l’annonce suivante:
       » trois réacteurs sont entrés en fusion et l’état des installations nous permettent d’affirmer que nous ne pourrons pas reprendre le contrôle du refroidissement. En attendant, nous allons arroser massivement les réacteurs pour permettre aux personnels d’installer des systèmes pilotables à distance dans la perspective inévitable de l’évacuation définitive du site. Nos prévisions nous indiquent que c’est de l’ordre de 100 000T d’eau hautement radioactive qu’il faudra rejeter dans le Pacifique.
      La zone d’évacuation des populations doit être étendue à 40km dés aujourd’hui et nous recommandons au monde entier de prier pour qu’un des coriums ne rencontre pas une masse d’eau significative et surtout une masse d’eau confinée.
      A ce jour, nous ne pouvons compter que sur le refroidissement progressif des coriums dans le puits qu’ils vont creuser en suppliant lac providence qu’elle fasse qu’ils restent au sec.
      Dans quelques mois, nous serons à même d’enfouir le site et alors nous ferons le point sur la contamination définitive des régions touchées.
      Dans moins de 1 mois, cette société s’auto-détruira car ses actionnaires se seront fait la malle avant d’avoir à payer les colossaux dédommagement que le contribuable Japonnais acquitera avec son sens légendaire de l’honneur et de la discipline.
      Banzaï.  »

      ça aurai eu de la gueule, non?

      1. Kerjean

        « chaud au coeur », « chaud au coeur », va falloir trouver autre chose, comme image, celle là ne vaut rien en ce moment !

    4. Ce qui m’étonne, Gouwy, est qu’il n’aient pas mis en place un système de brumisation pour faire tomber les effluents au plus proche de la « centrale »…

      Parce que là, s’ils arrivent, avec peu de vents contraire, à arroser jusqu’en Corée, je ne t’explique pas si une reprise de criticité importante arrive…

  70. Ensuite et en conséquence on étendra la zone (ce qui aurait du être fait depuis au moins 2 semaines) et enfin, on évacuera la centrale !

    Bonsoir,

    Merci à ce blog et aux différents intervenants (notamment Gouwy) d’être une source d’analyse (et d’information pour les lecteurs) inestimable.

    Si je comprends bien votre analyse, il s’agit donc d’attendre une explosion dès lors que le corium, qui aura percé la cuve en béton, rencontrera une nappe d’eau dans le sous sol.

    Est-il possible d’estimer la puissance de cette éventuelle explosion et ses conséquences? Une zone d’évacuation de 40km de rayon est-elle suffisante?

    1. Le souci est que ce n’est que « sur le terrain » que nous aurons le résultat.

      Il est par contre clair que les 20 Kms sont trop peu mais jusqu’où faut-il aller pour considérer une dose « raisonnable » de contamination…

      Horrible, non..??

      1. J’aimerais le croire, crapaud rouge, mais: « exige… », c’est vraiment pas nouveau…
        Quant à Fessenheim, c’est vraiment la première centrale qui va de toutes façon devoir fermer . (Ce sera donc le « bonbon électoral » de la prochaine présidentielle…)
        Concernant le nucléaire français: De Gaulle a imprégné la mentalité française de l’idée que l’énergie atomique française pouvait être synonyme d’indépendance autant civile que militaire et politique et donc l’ équivalant de sécurité …
        L’idée que la France puisse être un monde pour soi existe toujours…plus on va vers la droite, plus cette idée folle circule.

    1. Merci pour ce lien Edith, pour ce qui est de la guerre sous-marine menée par nos illustres cela ne me paraît pas tout à fait impossible, mais restons prudentes nous risquons de créer des « polémiques » et de nous faire abattre.

    1. @ quelqu’un

      J’espère que les US et la Chine ne se font pas une guéguerre sous marine 😀

    2. @quelqu’un : http://www.iris.edu/seismon/
      Si vous ne le connaissez pas déjà, ce lien propose une animation « en temps réel » pour se rendre compte au quotidien des derniers séismes (localisation et échelle). Je m’intéresse à ce moniteur depuis deux, trois ans, de manière irrégulière certes… Mais depuis quelques semaines, je ne l’ai jamais vu autant clignoter… L’impressionnante liste des tremblements de terre ces 30 derniers jours (disponible sous la carte) qui concernent le Japon fait aussi réfléchir autrement sur la pertinence de placer des centrales sur une faille sismique…

      1. Merci LG, on voit que le « vivant » est partout…et qu’il faut en prendre compte, c’est à dire le respecter.

    3. « L’idée que la France puisse être un monde pour soi existe toujours…plus on va vers la droite, plus cette idée folle circule. »
      Je ne suis pas tout a fait d’accord avec vous sur ce point, quelqu’un :
      Au contraire, l’atlantisme forcene qui caracterise la plupart des elites francaises est encore plus marque a droite. On le voit bien avec la reintegration ds l’OTAN, la servilite face aux USA et a l’UE (qui a bon dos). La droite d’aujourd’hui ne cherche plus du tout a defendre l’independande de la France, et le declinisme qui les hante est leur 1ere trahison.
      L’ere Sarkozy n’a plus rien a voir avec le gaullisme de la grande epoque…

    4. Merci pour ce lien, tiens tiens nouveau service, y aurait-il un accroissement subit des tremblements de terre ? Le lien apparenté http://outbreaks.globalincidentmap.com/home.php est intéressant aussi (si l’on ne veut pas faire une parano de Fukushima), la grippe A H1 N1 revient cette année en commençant par le Venezuala de Chavez, … , signalé aussi sur CCTV, espérons que nos stocks de vaccins ne sont pas périmés, n’ont pas été revendus ..ou détruits.

  71. Aux actualités de TF1, des animations en image d’hélicoptères arrosant le coeur d’un réacteur.
    Toute l’eau tombe dedans, et recouvre entièrement le combustible…
    Tout va bien, ma bonne dame, la situation est sous contrôle et le noyau est en train de refroidir.
    Raaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhhhh…………………………

    1. sûr que l’analyse de Mr Leclerc, sereine et pondérée, commence à me (nous ?) manquer très fort.

  72. Chaque jour Deutschlandfunk (la radio qui avait interviewée Paul) propose un reportage sur la situation au Japon. Ce matin le sujet était NHK :
    Dés que le tremblement de terre dépasse la magnitude 6, les journalistes ont 1 mn environ pour basculer le programme sur alerte. Des hélicoptères à différents endroits qui peuvent décoller à tout moment.
    Par respect pour les familles, ils ne montrent jamais les morts ou agonisants.
    De gros titres comme chez nous, genre « Le nuage radioactif se dirige sur Tokyo », NHK ne les passerait pas dans les conditions actuelles pour éviter la panique.

  73. Nucléaire: écoles coréennes fermées
    Avec Reuters
    07/04/2011 | Mise à jour : 06:36
    Des écoles sont restées fermées ce matin en Corée du Sud par crainte de retombées radioactives en raison de la pluie tombant sur une grande partie du pays, le plus proche voisin du Japon, où la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi est fortement endommagée.

    Face aux craintes exprimées par de nombreux parents d’élèves, les directeurs d’établissement avaient la possibilité de supprimer toutes les activités extérieures.
    Certaines écoles de la province de Gyeonggi, près de Séoul, ont même choisi de fermer complètement leurs portes, a rapporté l’agence de presse Yonhap.

    L’agence sud-coréenne de sûreté nucléaire a déclaré qu’une faible quantité de particules d’iode radioactive et de césium avait été décelée dans la pluie tombée sur l’île de Jeju, au sud de la péninsule, mais qu’elle ne constituait pas un danger pour la santé humaine.

  74. Apparemment, même l’IRSN a décidé de faire circuler l’info.
    Seul « problème » : pour l’institut, c’est le réacteur 3 qui est concerné !

    Je relève :

    Thierry Charles, directeur de la sûreté à l’IRSN et spécialiste des questions de criticité, a confirmé hier que le cœur du réacteur 3 a fondu ainsi que le fond de la cuve : le corium se trouve sur le béton du bas de l’enceinte.
    L’IRSN s’efforce d’évaluer jusqu’où il pourrait plonger.

  75. Le(s) réacteur(s) où on mets de l’azote ne sont probablement pas percé(s), les autres ? il suffit de voir ce que l’on fait …

    1. Plutôt l’inverse :
      Pour que de l’H2 se retrouve dans les enceintes de confinement, c’est que la vapeur est, soit irradiée fortement (hypothèse des ingénieurs US) soit portée à très haute température (au moins 650°, début de la thermolyse).
      Dans les 2 cas, il n’y a que la proximité du corium qui peut expliquer ça.

      1. J’ai un peu confondu l’enceinte réacteur (« pressure vessel ») et l’enceinte de confinement en béton (« containment vessel »), et peut être mal compris l’exposé (traduit en simultané) du Pr Kamoto hier sur NHK : Ils craignent l’explosion d’hydrogène dans l’enceinte de confinement, non pas parce qu’elle risquerait d’éclater, mais plutôt parce que celà déteriorerait les conduites (entre le coeur et l’extérieur ?) avec des conséquences radiologiques graves (ils pensent donc que le réacteur (pressure vessel) est encore étanche). L’origine de l’hydrogène proviendrait de la radiolyse de l’eau (l’oxydation du zirconium suite à l’exposition des barres de combustibles dans le coeur étant réservé comme élément explicatif à à la première série initiale d’explosion du bâtiment extérieur) dans le coeur, généré en faible quantité (hydrogène + oxygène par ce mécanisme) mais cumulée au long d’un mois.. Il me semblait désigner alors l’enceinte réacteur l’exposé étant ambigu dans l’usage du terme enceinte et dans la présentation graphique. L’injection d’azote se ferait dans une enceinte où la pression de 2 Mpascal (i.e. 20 atm ?) ne devrait pas être accrue afin de limiter les fuites d’eau radioactive. De plus le volume d’azote (et la pression) dans l’enceinte devrait être limité pour éviter de découvrir le coeur, ce qui limiterait son refroidissement et pourrait le destabiliser.
        J’en avais peut être un peu vite pensé que l’injection d’azote se faisait dans le « pressure vessel ».
        L’enceinte de confinement en béton est-elle à 2 MPascal ?
        6000 m3 d’azote ça remplit quoi ?
        peut-être fait on les 2 ?
        Cumulée depuis un mois, depuis le dégazage ayant permis la première explosion, ou depuis que l’on pense que le coeur est de nouveau recouvert et que l’on ne dégaze plus ?
        .

  76. Si l’on compare Fukushima à Tchernobyl, en terme de gestion de crise, quelques petites différences:
    – Lors de l’accident de Tchernobyl, il a fallu attendre que le nuage radioactif touche l’occident, en l’occurrence la Suède, qui a rendu public la nature des radios éléments présents dans le nuage, notamment le saturnium,ou neptunium si je me souviens bien, pour que l’on puisse en déduire que le coeur du réacteur était entré en fusion….accident majeur « hors cadre », alors que les autorités de l’époque -l’URSS – parlaient d’un simple incendie et verrouillaient la communication.
    – Ce n’est que bien plus tard que nous avons su ce à quoi nous avions échappé de peu ( une bonne partie de l’Europe rendue inhabitable) grâce au sacrifice de dizaine de milliers de liquidateurs qui n’avaient sans doute pas réellement conscience des risques qu’ils prenaient.
    – La communication de crise à l’époque, parfaitement lénifiante ( circulez, il n’y rien à voir…) a caramellisé la crédibilité des autorités et institutions en responsabilité, la découverte progressive du pot aux roses étant le fait d’organismes indépendants ( CRIIRAD )

    S’agissant de Fukushima, la situation se présente différemment:
    – La contre – information est possible ( multiples lanceurs d’alerte ) et instantanée du fait d’internet
    – Les opérateurs sur site savent désormais à quoi s’attendre du fait du précédent de Tchernobyl
    – La nature de la communication de crise, le contenu, les éléments de langage ont évolué; on passe du « tout est sous contrôle » à un descriptif de ce que l’on est en train de faire, occupant ainsi le terrain médiatique, y compris avec une pincée de Story Telling tout en occultant les questions qui fâchent du genre  » et si ça m….quelles conséquences? »

    En bref, un travail millimétré, une information progressive visant à rendre acceptable l’insupportable.

  77. Les niveaux d’iode 131 sont 7.5 millions de fois plus élevés que les standards de régulation dans l’eau à la prise d’eau de refroidissement du réacteur 2 (300 000 Bq/cm3). Bien plus alarmante est la concentration très haute de césium 137, 1.1 million de fois au-dessus des limites légales, l’isotope ayant une demi-vie de 30 ans.
    L’eau continue de s’écouler vers l’océan.
    La quantité totale d’eau contaminée sur le site de Fukushima/Daiichi est estimé à 60 000 tonnes, à peu près 20 000 tonnes pour chaque réacteurs 1 à 3, selon le METI, le ministère japonais de l’économie, du commerce et de l’industrie.
    Le Ministre des Affaires Étrangères japonais a annoncé que les rejets ne violent pas la Convention sur la notification rapide d’un accident nucléaire de 1986.

    Selon le Président Shunsuke Kondo, la crise actuelle contredit les arguments conventionnels selon lesquels le nucléaire est sûr :

    « Nous devons admettre qu’il y a eu une erreur sur les critères de choix de promotion de la politique d’énergie nucléaire du pays. »

    Selon l’ECCR, la contamination de Fukushima pourrait causer 200 000 cancers parmi les 3 millions de personnes vivant dans les 100 km autour de la centrale et 200 000 cancers de plus chez les 7 millions de personnes vivant dans les 100 à 200 km, dans les 50 prochaines années.

    source : greenpeace canada

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