Billet invité
Billy Taylor était, parmi plus de trois cent titres, l’auteur de « I wish I knew how it would feel to be free » (J’aimerais ressentir ce qu’être libre veut dire), devenu l’hymne officieux du mouvement pour les libertés civiles des années 60. En 1965, il avait fondé « Jazzmobile », pour lequel ont joué de nombreux grands musiciens dans les rues des quartiers pauvres de New York.
Mort à New York, le 28 décembre 2010.
Du rythme, du blues (en Si bémol) et du contrepoint, et beaucoup de la liberté…Parfait
Billy Taylor n’est plus, mais cette musique est une langue vivante.
RIP
« Improvisation never got the credit it desserved » Keith Jarret
Oui le Koln Concert c’est très bien…mais d’une certaine manière Jarrett et d’autres improvisateurs de ce niveau réalise ce genre de prouesse constamment.
C’est la grande très force de cette musique, la liberté, et l’idée de composition instantanée.
Il faudrait pouvoir disséquer ce qui est en jeu (enjeu ?) quand des musiciens de ce calibre dialoguent , la liberté s’obtient par une grande contrainte…
Cette musique ( et toute création) est probalement le modèle idéologique pour moi le plus convaincant finalement,….des Miles, Bird, Trane, Duke sont les Lumières du 20 ème siècle.
A quand une révolution sociétale à la hauteur de cette musique ?
Il avait 89 ans.
I Wish I Knew How It Would Feel To Be Free
http://www.youtube.com/watch?v=brBtTluod_w
Billy Taylor’s Favorite Month in Paris
http://www.youtube.com/watch?v=KYivTp7Aznk
Panem & circenses !
Tiens, le pisse-froid de service aujourd’hui…
Merci pour cette découverte 🙂
Vous avez bien raison Monsieur Jorion. Aujourd’hui encore, pour nous jeunesse…
http://www.youtube.com/watch?v=ciJUJDWmjQs
Cool, ça fait penser à du Fela joyeux… juste dommage que ça soit présenté par American express
Je parlais de « jazz mobile » bien sûr
…Meilleurs voeux pour 2011…
http://www.youtube.com/watch?v=-TarrSrx4v0&feature=player_embedded#!
I wish I knew how it would feel to be free
Dans une version plus « air du temps », au « pathos » exacerbé, expurgée des dissonances et ornementations jazzy jusqu’à en perdre l’âme « Billy Taylor », mais néanmoins très écoutable
http://www.youtube.com/watch?v=TeCAkrg4fNE
La nouvelle du jour Bonney M
http://www.youtube.com/watch?v=VyZ3HWSv0Tg…feature=related
Le jazz c’est la liberté de créer tout en suivant des règles musicales très élaborées, immuables et pourtant en permanente évolution, interprétables en fonction des contextes de jeu. Un summum de démocratie en quelque sorte. Paix à son âme. Peace for soul.
Eh oui, sans Forme pas de liberté en art. Comme Bach l’a prouvé de façon définitive et le jazz nous le rappelle tous les jours, plus la Forme est complexe et rigide et plus les variation sont possibles.
Ce que les tenants de la « musique concrète » n’ont toujours pas compris – d’où la monotonie insupportable de leurs « oeuvres » et le chemin qui suivent toutes depuis presque un siècle: de la création confidentielle (dans le meilleur des cas) à l’oubli définitif sans passer par le public.
A la fin des années 70, donnant un coup de main aux organisateurs du festival d’Asilah, au Maroc, nous avions eu un mal fou à nous procurer chez des particuliers un piano à queue, et en plus de bonne qualité, entre Rabat, Casa et Tanger . Les importateurs de Casa se limitaient alors au matériel Hi-Fi. Un professeur de piano de Casa nous avait gentiment dépannés et le transport du piano à queue jusqu’au festival, sur un terrain de camping d’Asilah, n’avait pas été une mince affaire. L »accordeur avait fait son travail . D’autres artistes internationaux avaient compris le mal que nous nous étions donné et pris les choses avec humour, mais pas Keith Jarrett, qui joua les monarques offensés, refusant pendant plusieurs heures de jouer sur ce piano, toujours d’une humeur de chien, arrogant et insultant.
Pour moi, une personne sans aucune empathie et aussi imbue d’elle-même ne peut être un véritable artiste. Excellent technicien sans doute, mais c’est tout.
Les grands artistes sont souvent de piètres humains Mianne. C’est le cas de Keith Jarrett. Si je devais l’inviter à la maison, ce serait pour jouer sur mon piano pendant le dîner, pas pour l’avoir à table.
@Julien: m’étonnerait qu’il vienne jouer pendant que tu dînes. Il aime pas les odeurs de cuisine.
@ Mianne et Julien
Pas sûr qu’il s’agisse d’arrogance. Jarrett est un type complexe, avec de gros problèmes psychologiques (il s’est arrêté de jouer pendant quelques années à cause d’une maladie pas très claire, s’isolant chez lui sans voir personne).
Comme dans le cas de Benedeti-Michelangeli, il a un tel niveau d’exigence envers lui-même, il est tellement perfectionniste, que dès que quelque chose ne va pas comme il le souhaite, il est déséquilibré. À Paris en 2006 il s’est arrêté de jouer parce que les gens toussaient dans la salle (ce que je comprends très bien, tellement on a envie d’étrangler sur le champ les hystériques qui font tout pour se faire remarquer en faisant du bruit pendant les concerts – surtout s’ils sont enregistrés par la radio ou la tv et comme par hasard toujours dans les moments les plus beaux).
Pour improviser comme il le fait, Jarrett a besoin d’une concentration absolue, difficile à obtenir parfois, surtout dans les pays latins. C’est pour ça qu’il joue souvent au Japon, où il y a le meilleur public au monde (« c’est au Japon, racontent les solistes qui courent le monde, qu’on trouve la meilleure qualité de silence dans les salles de concert. » Massin. Journal en désordre) et très rarement en France, en Italie ou en Espagne.
Sur son avant-dernier disque, « Paris/London – Testament » (2008):
« Seul, face à son piano, sans partition, sans filet, Keith Jarrett, 64 ans, compose son testament. Magistral. […] C’est le récit bouleversant d’un homme abandonné par sa femme, en proie au vertige, miné par la douleur physique. Lors de deux concerts enregistrés en 2008, à Paris et Londres, le pianiste livre 2 h 30 de lignes brisées, mélodies éclatées où l’explosion menace à chaque seconde. Expérimental, limpide, habité par la folie rythmique du jazz, Keith Jarrett va jusqu’au bout de son art. » (Paola Genone)
Un entretien avec lui:
http://www.lexpress.fr/culture/musique/keith-jarrett-comme-un-pinceau-sur-une-toile-blanche_901883.html
Deux extraits de concerts au Japon:
http://www.youtube.com/watch?v=TTIMvQP4KnI&feature=related
http://www.youtube.com/watch?v=YM2cdtU2qTg&feature=related
Ah mais je n’ai pas dit que Jarrett était arrogant. Non, non, il est juste timbré, cachet de la poste faisant foi ! Et j’aimerais avoir ce timbre de collection là lorsque je me pose devant mon piano.
@julien
Espérons juste que tu ne l’aies jamais, ce timbre, quand tu te poses devant ton clavier de modérateur… 😉
« Tonton, pourquoi tu tousses ?«
Question subsidiaire: est-ce qu’il faut être timbré pour être génial? À mon avis, oui. Tout se paye dans cette vie, et surtout le génie, qui ne peut être que le produit d’une exigence folle, d’un perfectionnisme délirant, d’une intolérance totale envers la médiocrité – toujours mal compris, pour ne pas dire combattus.
@ Pablo
Grands dieux ! Vous m’avez l’air si convaincu que vous dûtes sans doute être exposé à de grandes brimades…
@ Vigneron
Il faut que je rigole de ta blague maintenant ou je peux cumuler plusieurs de ce niveau pour rire à toutes d’un seul coup?
@JA
Le plus intelligent serait alors de ne pas l’inviter du tout, vous y gagneriez et lui aussi .
Et le devenir standard, médiocre diriez-vous Mister Ceylan Black BOP, de toute enveloppe timbrée, de toute éternité, c’est bien de se faire tamponner…
@ Vigneron
Dommage que mon dernier message pour toi, hier, ne soit pas passé (à propos de ton « Dieu comme marchepied »). Il est trop prudent comme arbitre notre ami Julien. Et il n’aime vraiment pas la boxe – qui pourtant donne un peu de piment à ce blog si sérieux…
Hmmm, messieurs. Ceci ne ressemble pas vraiment à de la boxe. Il s’agit plutôt dune bagarre à la récré sous le préau. Flashnews : je ne suis pas surveillant d’école, mais il me sera loisible de vous communiquer vos adresses respectives pour que vous puissiez continuer à agiter vos petits poings en privé 😉
Oulala ! Mon bon pablito, si tu savais… Notre cher Modo t’as préservé, dans sa très sainte et tutélaire commisération (loué soit-il !), de bien des ko techniques, et… mais cessons là ces enfantillages, le veilleur veille, je ne peux (ni ne veux) poursuivre.
@ Julien Alexandre
Vous avez vu beaucoup de bagarres d’idées « à la récré sous le préau »? On se tape sur la figure sur le thème de Dieu, quand même… Et ça ne va jamais jusqu’au sang, on reste toujours polis… 😉
C’est de la « boxe métaphysique » entre un provocateur né qui aime trop le vin et donner des leçons sur des thèmes qu’il connaît mal et un « riposteur » qui attaque rarement le premier et jamais sur les domaines qu’il connaît mal mais qui est un adepte de la vielle tactique footballistique qui résume la phrase: « pas de meilleure défense qu’une bonne attaque ».
Et en plus, Mr. le Modérateur, c’est lui qui a commencé le premier !! 😉
@ Vigneron
Tu es vraiment incorrigible, François. Tu écris « cessons là ces enfantillages […] je ne peux (ni ne veux) poursuivre » et c’est pour nous le prouver que tu écris juste avant « mon bon pablito ».
D’ailleurs, tu es un très mauvais « riposteur »: quand tu chancelles, suite à un coup, la seule chose que tu trouves comme réplique c’est de transformer en diminutif le pseudo du « coupable », ce que « à mí me la trae floja » (intraduisible).
Allez, pour finir en beauté la petite échauffourée, une belle chanson rien que pour toi:
Rubin Steiner – Que bonita es la vida
http://www.youtube.com/watch?v=TDhELf0nUYg
@ pablo
……….(silence banal)…………………………. (çui là il est de Mozart)
À propos de Mozart, et pour finir l’année en beauté, l’adagio miraculeux de son concerto pour violon nº 3 (écrit à 19 ans), par Szeryng (difficile de faire plus beau).
http://www.youtube.com/watch?v=nwP9a9nIXnc