Billet invité.
LE GRAND TOURNANT
Les débats en cours à Washington semblent mettre en scène des acteurs dépassés par la situation et incapables de formuler une autre perspective qu’un rééquilibrage global qui les enfonce dans la crise au lieu de les en sortir.
En premier lieu parce qu’ils nient l’évidence en réfutant l’expression « guerre des monnaies » ; ils minorisent et conjurent ainsi l’importance des désaccords et masquent l’incapacité ambiante qui se fait jour à y apporter une solution. En second parce que leurs participants se sont raccrochés d’une manière un peu pathétique au débat sur la composition du conseil d’administration du FMI, sans pour autant avancer sur la question.
Les Américains se drapent dans l’orthodoxie et défendent le non interventionnisme, au nom de la libre fixation du cours des monnaies par le marché, tout en favorisant la poursuite de la dépréciation du dollar dans une sorte de fuite en avant. Ils pointent du doigt la responsabilité des pays émergents pour mieux évacuer la leur.
Les Chinois se refusent à toute réévaluation brutale du yuan et n’envisagent qu’une évolution par étape, dont ils ne fixent ni le rythme ni l’ampleur.
Des deux côtés, ils sont le dos au mur.
Il en résulte une sorte de réédition en blanc des accords du Plaza, qui avaient sanctionné la dépréciation du dollar et l’appréciation du yen, à laquelle ni les Européens, ni les Brésiliens et tous les autres pays qui en souffrent des conséquences ne peuvent s’opposer.
De ces accords résultèrent à l’époque un rebond américain et le début de la crise japonaise dont le pays n’est jamais depuis sorti. La référence n’est donc pas gratuite, à ceci près que le rebond de l’un est rien de moins que garanti et que les conséquences du réajustement monétaire en cours impliquent cette fois-ci le reste du monde.
Au choix, on peut qualifier la situation actuelle comme l’expression d’un parfait fait accompli ou bien faire appel à l’image du bateau à la dérive.
Le seul terrain d’accord qui semble ce weekend se dégager est … qu’il n’y aura pas d’accord. Les uns enjoignent les pays émergents à ne pas intervenir sur le cours de leur monnaie, ce qui revient à leur demander de payer l’addition de la crise américaine. Les autres sont empêtrés dans les contradictions qui s’accentuent au sein des pays développés, ne trouvant d’autre position commune que la mise en cause de la Chine, en termes plus ou moins agressifs.
Après la mise à contribution des finances publiques des pays développés, un second gros morceau est attaqué : les finances des pays émergents. Car les premières ne suffisent pas pour éponger les dettes de la crise du système financier.
Il était déjà impressionnant de constater qu’un profond clivage séparait les Européens d’un côté des Américains et Japonais de l’autre, les uns privilégiant la réduction des déficits et les autres la relance. Transposées au domaine monétaire, les contradictions de vue et d’intérêt se sont élargies à l’ensemble des pays émergents, sans susciter, tout au contraire, une quelconque approche convergente.
La perspective de voir adopter une stratégie commune face à la crise s’éloigne au fur et à mesure que la prochaine échéance institutionnelle du G20 se rapproche. Cela serait un moindre mal, si les éléments d’une politique globale, même lointaine, se dessinaient. Mais, au contraire, l’impression prévaut que les gouvernements maîtrisent de moins en moins une situation qui les dépasse et n’ont plus d’autre souci que de sauver la face, en privilégiant le chacun pour soi.
Sur les marchés monétaires, marqués par le gigantisme des flux financiers qui s’y échangent quotidiennement, les crises peuvent marquer le pas ou bien s’accélérer brutalement.
Le weekend sera consacré aux assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, propices aux rencontres pendant les discours. Le vrai rendez-vous sera lundi matin dans les salles de marché.
Le G20 tente d’éviter un affrontement sur les changes
Reuters – samedi 9 octobre 2010 à 01h03
Les grandes puissances économiques mondiales essayaient vendredi d’empêcher les tensions liées aux changes de compromettre une reprise économique déjà fragile, en soulignant leur volonté de coopérer pour tenter de réduire les déséquilibres.
Les grands argentiers du G20 réunis à Washington ont réaffirmé que les principaux exportateurs de la planète, comme la Chine, devaient favoriser l’essor de leur consommation intérieure afin que les pays industrialisés endettés, à l’instar des Etats-Unis, puissent assainir leurs finances sans mettre en péril la croissance mondiale.
Tous craignent de voir la baisse du dollar américain et l’appréciation d’autres devises conduire certains pays à s’engager dans une nouvelle phase de dévaluations compétitives dans le but de soutenir leurs exportateurs.
Le billet vert a inscrit vendredi un nouveau plus bas de 15 ans face au yen après la publication des statistiques mensuelles de l’emploi aux Etats-Unis, plus mauvaises qu’attendu, qui ont conforté le scénario d’un nouvel assouplissement de la politique monétaire américaine avant la fin de l’année.
La politique de taux d’intérêt quasi-nuls menée depuis le début de la crise par la Réserve fédérale américaine a eu pour effet un transfert massif de capitaux vers les pays émergents, ce qui nourrit les craintes d’une « guerre des monnaies ».
Parallèlement, la Chine est montrée du doigt en raison de la lenteur de l’appréciation du yuan, jugé largement sous-évalué par ses principaux partenaires commerciaux.
« Je ne suis pas dans un état d’esprit ou un climat guerrier, c’est totalement inadéquat, inapproprié et inutile », a déclaré la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde.
QUEL RÔLE POUR LE FMI ?
Les Etats-Unis souhaitent que le Fonds monétaire international (FMI) joue un rôle accru de superviseur mondial sur ce type de dossiers. Les ministres des Finances devaient donc débattre d’une redéfinition du rôle du FMI, qui pourrait être entérinée lors du prochain sommet du G20, en Corée du Sud en novembre.
« Au final, il est de la responsabilité des pays d’agir, mais le FMI doit effectivement s’exprimer sur les défis et apporter son soutien à l’action », a dit le secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner, lors de l’assemblée générale du FMI et de la Banque mondiale.
Il a aussi critiqué les pays qui cherchent à favoriser la sous-évaluation de leur monnaie, en estimant qu’une telle politique constituait une menace pour la reprise mondiale.
La Chine a répliqué en disant qu’elle poursuivrait la réforme de sa politique de change à son propre rythme.
« Nous continuons de penser que la Chine a besoin d’un régime de change fondé sur le marché », a expliqué le gouverneur de la banque centrale chinoise, Zhou Xiaochuan. « Je crois que la différence, c’est que, en Chine, nous considérons qu’il s’agit d’une évolution progressive, graduelle, plutôt que d’une thérapie de choc. »
Les représentants des pays du Groupe des Sept (G7) devaient débattre de la croissance et des monnaies lors d’un dîner vendredi.
Le président de l’Eurogroupe des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a estimé que le problème tenait en partie à l’absence d’un cadre adapté à des négociations sur les changes.
« LE G7 PLUS LA CHINE »
« Dans le cadre du G20, il y a trop de monde et trop d’intérêts pour permettre d’aboutir à un accord sur les monnaies », a-t-il dit dans un entretien à Reuters.
« Le cadre idéal serait le G7 plus la Chine », a-t-il ajouté.
Le G7 réunit l’Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l’Italie et le Japon.
Les autorités japonaises sont intervenues le mois dernier sur les marchés, pour la première fois depuis six ans, dans le but de freiner la hausse du yen, qui pénalise les exportateurs nippons.
Parallèlement, plusieurs pays émergents ont adopté des mesures diverses visant à endiguer l’afflux de capitaux sur leurs marchés respectifs, qui se traduit par une appréciation de leur monnaie.
Le ministre canadien des Finances, Jim Flaherty, a insisté sur la nécessité de résister aux tentations protectionnistes.
Son homologue brésilien, Guido Mantega, qui a doublé lundi la taxe sur les capitaux étrangers investi sur le marché obligataire de son pays, a plaidé pour sa part en faveur d’un nouvel accord multilatéral sur les changes.
« Je crois que, dans les réunions du G20, nous pouvons aboutir à un accord comparable à l’Accord du Plaza », a-t-il dit en référence à l’accord de 1985 conclu entre les grandes puissances commerciales de l’époque destiné à faire baisser le dollar.
D’autres responsables ont estimé qu’il fallait laisser le marché déterminer la valeur des monnaies.
« Thérapie de choc » : c’est certain que les dirigeant chinois n’ont pas envie de répéter l’épisode du « passage au marché » brillamment réalisé par la Russie après la chute du mur.
En effet les rapports impérialistes se tendent dangereusement. Mais nous pouvons leur faire confiance, ce week end ils trouveront encore et encore un compromis boiteux qui calmera, au moins qui n’exitera pas les marchés lundi à l’ouverture.
Le capitalisme semble en lévitation au dessus de la tête des peuples, et une seule chose, rien qu’une chose, va faire voler en éclat définitivement l’immense échafaudage financier actuel, c’est l’entrée dans le domaine politique du prolétariat et de la jeunesse.
En france, il faut mesurer à sa juste valeur la décision de l’intersyndicale de faire partir la manifestation parisienne du mardi 12 octobre, de Montparnasse vers la Bastille ??????????
Le même jour les sénateurs bourgeois débattent de la meilleur manière d’étriper la jeunesse et les travailleurs vivant en France. Et l’ensemble des organisations de gôche et d’extréme gôche, syndicales et politiques, toutes sans exception, invitent les manifestants à tourner les talons, à ne pas se diriger vers le Sénat et à aller se dissoudre, très loin d’où notre sort se joue, en direction d’une place de la Bastille, qui toute chargée d’histoire soit-elle, n’est certes plus à prendre, elle !
La neutralisation politique de la jeunesse et des travailleurs doit être patente un peu partout sur les cinq continents. Jusqu’à quand ?
Bonjour,
ne vous inquiètez pas pour les jeunes.
Plus ils sont désoeuvrés, plus la testostérone monte.
Il suffit au bon moment de leur mettre des flingues dans les mains pour qu’ils aillent jouer à « Call of Duty modern warfare ».
Sauf que la ce ne sera pas en réseau.
De toute façon, des choix ont été fait par les humains et ce depuis plusieurs générations.
Il est temps d’assumer.
Vous appelez à marcher sur le Sénat?
Siocnarf el Erbmos
Lutte Ouvrière propose de nationaliser les banques, et c’est à ma connaissance le seul parti qui le propose. On ne peut pas mettre toute la gauche ni l’extrême gauche dans le même sac. Les autres n’en parlent pas.
La neutralisation politique n’est possible que parce que la jeunesse et la masse du salariat n’a plus de culture politique hormis »la consommation ».
Il me semble qu’il serait nécessaire que »tous ensemble » les citoyens réagissent en soutenant les grèvistes et manifestants
Les anciens l’avaient compris en organisant des quêtes sur la voie publique afin de soutenir les salariés en grève.
Je m’étonne que ces méthodes qui ont faut jadis leurs preuves ne soient pas mises en oeuvre aujourd’hui.
Disons qu’une manifestation contenue à un quartier, n’est pas une manifestation, c’est un corso.
une kermesse, rien qui ne fasse trembler les pouvoirs en place.
Ce qui « gène » est ceci :
http://contreinfo.info/breve.php3?id_breve=9916
« L’armée peut engager 10.000 soldats sur le sol français en cas de crise majeure (L’Express) »
Car.. c’est prévu.
@ Lisztfr
Je croisq me souvenir que JL Melenchon a aussi proposé la nationalisation des banques. En fait, son programme de crise ressemblait au projet de Lordon à quelques détails près.
La réforme en cours de la retraite va inexorablement accentuer les déficits des autres branches de la sécu, celle du chömage, de l’assurance maladie …..
Le bilan en sera fatalement une accentuation du déficit global de la sécu ..
(de mon point de vue, c’est voulu, calculé …)
lequel déficit va inexorablement rebondir sur la promo de la TVA-sociale (une entourloupe magistrale pour la majorité des citoyens mais qui se préconise comme la dernière merveille du monde ..
(idem des permis à polluer, de la taxe carbone, et co …)
En bref, je nous trouve vraiment bien mal barré, ….
@ Lisztfr
La nationalisation des banques, comme celle des grands secteurs de l’économie
est explicitement dans le programme et la campagne permanente des organisations de gauche,
PS exclu bien sûr, qui n’est à « gauche » que pour faire élire ses dirigeants.
Sinon, comment mettre l’économie au service de tous et pas de l’accumulation privée ?
quelle bonne idée de nationaliser les banques !
plutot les laisser sombrer ( ah ah le fameux laissez-faire des libéraux )
en nationalisant les banques vous comptez aussi nationaliser tous leurs encourts pourris ?
actuellement je suis 100% ultra-libéral : PAS UN CENTIME POUR RENFLOUER TOUTES CES MAFFIAS ; vive le laissez-faire, le vrai
socialisme ou barbarie
PS : mon ultra libéralisme est ironique, pour ceux qui n’auraient pas compris !
On avait compris, mais il faut comprendre aussi que personne de sérieux
ne propose de reprendre les dettes des banksters…
les bâtiments et les ordinateurs plutôt,
qui serviront justement d’infrastructures pour créer un service publique bancaire!
Les petits épargnants y retrouveront le fruit de leur travail.
Pourquoi « grand tournant », Monsieur Leclerc…??
J’aurais eu tendance à dire que la stratégie de base restait identique avec un simple déplacement de la ligne de front.
En effet, tout est fait pour soutenir les intérêts des minorités face à la majorité. Avec l’arme de la monnaie cette fois.
Grand tournant, parce que la crise a atteint une dimension qui la dirige dans un cul-de-sac.
On pouvait se demander – on n’y a pas manqué ! – sur quoi la crise allait-elle buter un jour ou l’autre. Au choix, un nouveau spasme du crédit hypothécaire, le défaut d’une banque et son effet domino, ou une montée de la crise sociale.
C’est au plan monétaire que c’est en train de se produire, sans préjudice de ce qui peut survenir ailleurs.
Les contradictions d’intérêt aboutissent à une montée du protectionnisme et vont aboutir à approfondir la crise, une solution du type réforme du système monétaire international n’étant pas à portée.
Si j’ai bien compris donc, la crise s’approfondit. Il n’y a donc pas de cul-de-sac.
Elle suit son cours, comme toute bonne crise qui se respecte.
Il ne faut pas vendre la peau de la crise avant de l’avoir tuée.
Hhmm… Rappelez-moi de proscrire du prozac à notre onéreuse Lagarde.
Nuance : elle se dirige dans un cul-de-sac.
.
Et oui, la charmante Christine qui ne sait pas compter sait conter.
La monnaie n’a plus de sens,
L’usage de l’argent est décohérent,
Une guerre des monnaies, sous la dynamique-du-même (catalyseur de non sens )
….
(hors s’il y a un sens, n’est-ce pas justement parce que le non-sens ….)
François a raison. La « guerre des monnaies » est un tournant.
Les bourgeoisies n’ont pas vocation à coopérer pour freiner la crise.
Lors des précédents G20 elles devaient coordonner leurs politiques monétaires et budgétaires.
Elles ont fait le contraire…pour chacune élargir leur part de marché.
Elles avaient promis d’adopter des règles communes de réglementation bancaire.
Ce blog a bien rendu compte de la déroute devant les banques.
Elles se battent maintenant avec l’arme monétaire.
Et il a surtout raison de signaler les risques de guerre commerciale (protectionnistes),
dont les préparatifs sont menées bon train,
sous le regard impuissant de Lamy de l’OMC.
Lors de la dernière grande crise, on sait où elles nous ont conduit:
dévaluations, protections, guerre tout court.
Il faut les arrêter au plus vite.
Le seul moyen, c’est de se rassembler dans la protestation mardi
et surtout d’affirmer avec la grève reconductible,
que sans le travail, elle ne sont rien, tout est paralysé.
Alors chapeau bas aux jeunes qui entrent dans la lutte
avec les travailleurs, pour une grève générale qui doit
paralyser le pays, puis conduire à se débarasser du capital.
Guerre des monnaies et dévaluations.Marche sur le Luxembourg…..Cela me rappelle ….République de Weimar,incendie du Reichstag….Attention au poids des mots. Les dernières sorties de cul de sac, cela donne des choses style 18 Brumaire, Anschluss, quarteron de généraux, Pinochet….
Les motivations du G20 sont mensongéres, langue de bois:
Exemple; Geither:
« Il a aussi critiqué les pays qui cherchent à favoriser la sous-évaluation de leur monnaie, en estimant qu’une telle politique constituait une menace pour la reprise mondiale. »
Cherchez pas, ça ne veut rien dire, et cela ne donne aucune explication.
J’ai trouvé ceci dans un bouquin de François Chatelet sur Marx:
« A mesure qu’il développe les pouvoirs productifs du travail, le système capitaliste développe aussi les moyens de tirer plus de travail du salarié, soit en prolongeant sa journée, soit en rendant son travail plus intense, ou encore d’augmenter en apparence le nombre des travailleurs employés en remplaçant une force supérieure et plus chère par plusieurs forces inférieures et à bon marché, l’homme par la femme, l’adulte par l’adolescent et l’enfant,un Yankee pour trois Chinois. Voila autant de méthodes pour diminuer la demande de travail et en rendre l’offre surabondante. »
C’est exactement ce qui c’est passé avec la Chine, son yuan faible et ses travailleurs bon marchés. Marx étaient encore loin du compte. C’est plutot un Yankee pour 20 Chinois…
Désormais le capital trouve le yuan trop faible, et pourquoi donc que diable aprés en avoir tant profité?
Si vous etes capitaliste c’est pourtant simple: Vous avez investit de gros capitaux en Chine, et désormais vous voulez vous désengager pour diverses raisons.Peut-etre pour faire face à un nouvel épisode de la crise financière.
Ce sont ces raisons qui pour nous seraient les plus interessantes à analyser. Mais surtout ne comptez par sur Geithner, ni sur Trichet, ni sur DSK pour vous en informer! Sur le fond, les capitalistes mentent.
En fait si le dollar baisse on retire moins de capitaux comparés au yen ou à l’euro. Si le yuan se réévalue on a bien sur plus de dollars. Cela compense.
L’analyse est la meme pour la zone euro, en bien pire.
On peut dire qu’avec la baisse du dollar les actifs des trusts occidentaux en Chine perdent de leur valeur. Et avec le « mark to market » pourtant toujours la malgrés Bale III, le résultat risque d’etre trés négatif d’ou « menace pour la reprise mondiale ».
Bien sur avec le yuan plus cher, la marchandise produite en Chine serait plus chère. D’ou inflation en occident.
Il s’agit donc pour Geithner de proteger les actifs des trusts banquaires et industriels, mais aussi il s’agit d’une stratégie inflationniste.
Les consommateurs occidentaux, n’ont plus le choix, il vont donc payer et se faisant, consolider le patrimoine des capitalistes.
L’inflation permettra ainsi aussi, enfin de hausser les taux d’interets de la dette future américaine et la rendre attractive, car en ce moment avec des taux quasiment négatifs si on ajoute l’inflation résiduelle, les USA vont dans le trou….
Il en est de meme si les pays émergents dévaluent leur monnaie, non pas pour suivre le dollar, mais pour rester à niveau de la Chine!
Ici aussi les avoir des trusts occidentaux dans ces pays perdent de leurs valeurs, selon le meme principe de la loi d’airain completement débile du « mark to market », ils sont donc condamnables par Geithner.
Quand son patrimoine baisse, Geithner proteste.
Ce qui est incroyable, c’est que ces gens n’envisagent pas du tout de mettre à la poubelle toute la dérégulation qu’ils ont instituée depuis Clinton…
C’est pourtant cette politique qui est la cause de la crise financiere, sans n’avoir jamais résolu la crise économique qui a débutée ou s’est révélée au grand jour lors de la bulle des dot-com.
Très bonne analyse. Ca vaut du Leclerc.
Ceci dit, les Américains, dans leur grande sagesse, ne pouvaient que changer les règles du jeu le plus souvent possible pour sauver leurs « plumes »…
Et cela rejoint aussi exactement le fait qu’un puissant veuille être au-dessus des lois.
Cohérent, tout ça.
Il existe un modèle très simple de l’économie dans sa phase moderne :
1. Produire là où la main d’oeuvre est la moins chère et les contraintes environnementales les plus faibles.
2. Vendre les produits dans des pays où le pouvoir d’achat est beaucoup plus élevé que dans les pays où les dites marchandises sont produites, y compris en utilisant le levier crédit bien au delà du raisonnable.
3. Faire passer les bénéfices par les pays où les impôts sur le capital accumulé sont les plus faibles.
4. Espérer que tout va dures ainsi jusqu’à la fin des temps.
5. Appeler tout dysfonctionnement du système « crise » et demander une ou deux réformes quitte à accuser certains acteurs de la supercherie d’être des tricheurs en ayant une monnaie sous évaluée.
6. Prier un dieu ou un autre pour que tous ces problèmes soient magiquement réglées.
7. Mettre en place police et armée pour mettre au pas les contestataires et dans le même mouvement trouver des boucs émissaires.
8. En cas d’échec, s’en remettre à un sauveur suprême et…
Oui analyse bonne aussi, mais où est le réel de tout cela, j’ai plutôt l’impression qu’ils ne savent plus ce qu’ils font. Si on réévalue le yuan, de combien de milliards supplémentaires disposent alors les chinois pour investir à l’étranger ? Allez encore quelques années et on va redevenir l’atelier du monde, le Yuan roi va investir comme avant lui le dollar puis l’euro.
Et je rejoins Marlow, c’est exactement cela. combien de milliards pour Waltmar sur le dos des chinois ?
La Belgique un des pays les plus riches du monde et pourtant certains veulents la détruire ….
L’épargne belge a atteint un nouveau record : 209 milliards d’euros, soit largement de quoi racheter toutes les actions belges cotées en Bourse de Bruxelles.
http://www.lesoir.be/actualite/economie/2010-10-09/l-epargne-pourrait-racheter-la-bourse-797332.php
… est-ce le grand tournant de l’humanité annoncé par Paul Jorion ?
va-t’on encore et toujours contourner la question essentielle ?
bon week !
Mettez vous ça dans le crâne, il n’y aura jamaios de reprise.
Comme toujours, les élites préfèreront aller à la guerre que de se mettre ensemble pour un monde meilleur.
On voudrait bien changer les candidats electoraux qui se ressemblent à chaque fois car financés dans leur campagne électorale par les lobbyes, mais le système est bloqué, rien ne ne peut émerger autre que la pensée fiancière.
Les Usa penseront toujours à la relance car leur dette est payée par les autres.
L’Europe fera une politique de rigueur car non seulement elle ne peut pas faire comme les USA, mais en plus nos élites politiques ont été financés par les USA par des fonds ou sociétés écran.
La seule chose qui pourrait sauver le monde, serait de réguler tout, d’interdire aux états d’emprunter aux banques privées (merci Pompidou), et lancer un grand plan d’évolution humaine.
Peut-être bien, peut-être pas, je ne sais pas, ll y a bien autre chose qui pourrait ralentir le monde de la noyade du contrôle total, c’est de laisser d’abord souffler l’esprit de paix et non de peur en soi, le vent dans les arbres comme dans les villes.
Nous sommes tant déjà conditionnés par ces choses. Pour l’homme les choses ne changent jamais assez vite, ils arrivent même parfois que tout ce qu’il recherche encore à mettre en place, pour paraître plus habile que le concurrent n’apporte pas mieux le changement dans les choses.
Et si nous avions parfois un peu besoin du vent pour mieux parfois balayer les vieilles choses anciennes et qui nous embarassent tant l’esprit.
Personne ne peut empêcher bien longtemps le vent de souffler où il veut. Tu entends déjà son bruit venir au loin et pourtant tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va, ni à quoi cela ressemblera !
Sommes nous bien réellement inspirés par l’esprit du changement, de l’homme à venir, du lointain avenir ? Pourquoi voulons toujours agir ainsi retarder surtout le changement de l’histoire humaine.
Réguler tout ne veut pas dire revenir à un système communiste, je voulais juste exprimer le fait que depuis plusieurs on dérégule tout et tout est dans les mains des mêmes.
Il faut à un moment remettre ce systeme à un conseil de sages, pour éviter que quelqu’un profite d’un systeme par délit d’initiés, copinage par confréries ou par potes d’universités, sans oublier le principal, la connivence entre les familles d’élites. (Windsor…)
Bonjour,
Nous sommes a un grand tournant dans le sens ou l’Europe et les Usa vont devoir passer la main.
d’autres pays sont amenés a diriger le monde.
c’est ce qui est en train de se faire et c’est a ce passage qu’on assiste.
les Usa et l’Europe vont perdre leur position de dominant, de grands régulateurs de la planète.
ils vont être des pays quelconques sans importance.
tout à fait d’accord avec vous Renard, d’ailleurs c’était fort bien expliqué dans le numéro spécial du monde diplo qui s’appelle « le basculement du monde » :
http://www.monde-diplomatique.fr/mav/107/
passionnant et édifiant … l’Europe : on est quasi mort !
Pas tout-à-fait encore !
Car dans le potage actuel, rien ne parait vraiment évident …Il y a beaucoup de bluff, et beaucoup d’inconnues .
Que dire des zones Turquie-Iran-Amérique du Sud ? n’ont-elles pas quelques tours dans leur sac ?
Un monde multipolaire, enfin ?
Turquie : elle est en train de tourner le dos à l’occident et elle se rapproche de l’Iran, lequel est déjà un membre reconnu de l’Organisation de Coopération de Shangaî , ce que les USA n’ont toujours pas réussi à obtenir .
L’Amérique du Sud : le Brésil, est un des 4 membres du BRIC ; ils se réunissent tous les ans en attendant de recevoir l’Afrique du Sud pour former l’ABRIC.
Dans tous ces cas de figures, et sans préjuger des alliances futures qui peuvent se nouer entre tels et tels, le scénario se dirige manifestement vers un cas de figure Occident versus les autres.
Et l’occident n’est certainement plus le plus fort..
Merci .
Quoiqu’il en soit, rééquilibrage quand-même …
Après, si c’est seul contre tous, évidemment …
» Que vouliez-vous qu’il fit
Qu’il mourut
ou qu’un grand désespoir alors le secouru « …
2/3 des petites entreprises craignent la faillite dans un futur proche en Irlande
http://www.independent.ie/business/irish/twothirds-of-smes-fear-for-their-future-2371924.html
La lecture de votre billet, m’a amenée tout naturellement à ré ouvrir « Chine-USA la guerre programmée ».
JF Susbielle écrit dans son introduction :
-> « la 4ème guerre mondiale a peut-être débuté en 1999 avec le bombardement de l’ambassade de Chine à Belgrade.
-> Elle ne durera pas quarante-cinq ans comme la guerre froide, car c’est avant la fin de la décennie que Chine et Etats-Unis ont rendez-vous avec l’histoire. »
Les culs de sac ou les points de non retour sont toujours dangereux.
http://www.youtube.com/watch?v=kYWH_dZpEZ0
Le Marchand, le Gentilhomme, le Pâtre et le Fils du roi.
Quatre chercheurs de nouveaux mondes,
Presque nus échappés à la fureur des ondes,
Un trafiquant, un noble, un pâtre, un fils de roi,
Réduits au sort de Bélisaire,
Demandaient aux passants de quoi
Pouvoir soulager leur misère.
De raconter quel sort les avait assemblés,
Quoique sous divers points tous quatre ils fussent nés,
C’est un récit de longue haleine.
Ils s’assirent enfin au bord d’une fontaine :
Là le conseil se teint entre les pauvres gens.
Le prince s’étendit sur le malheur des grands.
Le pâtre fut d’avis qu’éloignant la pensée
De leur aventure passée,
Chacun fît de son mieux, et s’appliquât au soin
De pouvoir au commun besoin.
« La plainte, ajouta-t-il, guérit-elle son homme?
Travaillons : c’est de quoi nous mener jusqu’à Rome. »
Un pâtre ainsi parler! Ainsi parler; croit-on
Que le Ciel n’ait donné qu’aux têtes couronnées
De l’esprit et de la raison;
Et que de tout berger, comme de tout mouton,
Les connaissances soient bornées?
L’avis de celui-ci fut d’abord trouvé bon
Par les trois échoués aux bords de l’Amérique.
L’un (c’était le marchand) savait l’arithmétique
« A tant par mois, dit-il, j’en donnerai leçon.
– J’enseignerai la politique, »
Reprit le fils de roi. Le noble poursuivit :
« Moi, je sais le blason; j’en veux tenir école. »
Comme si, devers l’Inde, on eût eu dans l’esprit
La sotte vanité de ce jargon frivole!
Le pâtre dit : « Amis, vous parlez bien; mais quoi?
Le mois a trente jours : jusqu’à cette échéance
Jeûnerons-nous, par votre foi?
Vous me donnez une espérance
Belle, mais éloignée; et cependant j’ai faim.
Qui pourvoira de nous au dîner de demain?
Ou plutôt sur quelle assurance
Fondez-vous, dites-moi, le souper d’aujourd’hui?
Avant tout autre, c’est celui
Dont il s’agit. Votre science
Est courte là-dessus : ma main y suppléera. »
A ces mots, le pâtre s’en va
Dans un bois : il y fit des fagots, dont la vente
Pendant cette journée et pendant la suivante,
Empêcha qu’un long jeûne à la fin ne fît tant
Qu’ils allassent là-bas exercer leur talent.
Je conclus de cette aventure
Qu’il ne faut tant d’art pour conserver ses jours;
Et grâce aux dons de la nature,
La main est le plus sûr et le plus prompt secours. »
Jean de la Fontaine,
dont j’aime toujours autant ses Chinoiseries.
Il y a également des contradictions énormes dans les visées des US et de la Chine :
– les US veulent une réévaluation importante du Yuan, ou plus exactement une Yuan flottant, tout en maintenant leur suprématie monétaire, alors dès que ça arrivera la Chine aura intérêt à la refonte du SMI
– la Chine veut une réforme du SMI tout en maintenant la parité Yuan-Dollar alors que la fin de cette parité en est le préalable
D’un autre côté :
– si les US abandonnent leur suprématie monétaire, ils perdent les avantages associés et donc non content d’être relégués ils voient leur situation économique s’aggraver
– si la Chine accepte la réévaluation du Yuan, elle met en péril ses exportations donc sa croissance et par voie de conséquence sa stabilité interne.
– le maintien du statu quo n’est pas viable même à moyen terme.
Mais :
– la réédition des accords du Plazza implique que la Chine s’incline en jouant le rôle du Japon de l’époque, sauf que la Chine n’est pas une puissance appartenant à la sphère d’influence des US et qu’elle n’a pas besoin de leur protection militaire et n’a donc aucune raison de s’incliner
– la Chine est devenue entre temps l’usine du monde et qu’on ne peut pas la secouer sans effets collatéraux sur le reste du monde
– la Chine contrôle sur et hors de son territoire des ressources essentielles pour l’activité économique
– la Chine est un des principaux bailleurs de fonds de US
– le temps joue en faveur de la Chine, car avec le statu-quo celle-ci continue son expansion alors que dans le même temps le US s’enfoncent
Donc la statu-quo durera jusqu’à ce que :
– les US soient complètement étranglés au point de ne même plus pouvoir acheter chinois ou du moins suffisamment
– ou alors qu’ils mettent en place des mesures de rétorsion douanières ou commerciales c’est à dire mettent fin de fait à une certaine forme de mondialisation tout étant obligés de s’engager vers la répudiation de leur dette
Autant dire quand les avantages du changement seront devenus supérieurs à leurs inconvénients pour la Chine ou que les US auront renoncés de fait à leur suprématie ce qui n’est pas encore le cas.
Mais en tout état de cause, il faut la résoudre la quadrature du cercle suivante :
– fin de la suprématie américaine tout en évitant son effondrement économique
– conversion rapide du modèle chinois vers la consommation interne afin d’éviter la déstabilisation de la Chine
Autant dire que c’est loin d’être gagné et qu’il faudra encore échapper à plusieurs reprises à des situations d’abîme comme en 2008.
à chacun leur tour pour le Nobel de la paix et de la suprématie économique !
le prix Nobel de la Paix ???
avec d’un côté, pour les uns, la consécration du pouvoir en place : Obama, Al Gore, Kissinger, Rabin, Perez, Begin
et de l’autre, pour les autres, la concécration des dissidents : ….
Je partage votre analyse dans ses grandes lignes. Moralité: c’est parti pour durer, sauf accident. Une longue transition négociée va demander beaucoup de doigté !
Là, je crois que, pour le compte, vous êtes optimiste !
J’aurai du écrire : demandera beaucoup de doigté, dans le meilleur des cas !
@ Epapel et François Leclerc :
Si l’on peut aussi penser comme vous que les inconciliables à concilier sont bien ceux là , on cherche quelles voies et supports devraient prendre » le reste du monde » ( soit quand même les deux tiers de la planète ) , pour faire entendre une musique originale et dont la vision de l’humanité ne se limite pas à son expression comptable .
On a souvent parlé de monde multipôlaire ces dix dernières années . On attend une actualisation du concept .
Le PS met au point ces jours ci sa position en matière de politique étrangère , en vue de la présidentielle de 2012 . Je vais regarder de près ce qu’on y raconte relativement à l’Europe , la Russie , l’Afrique et l’Amérique du sud .
Pour l’Europe , une ambition « de l’Atlantique à l’Oural » me semble la bonne dimension .
La géographie , les ressources énergètiques et en matières premières , l’agriculture , la démographie , l’éducation et la recherche , la puissance militaire terrestre , navale , spatiale … sont des paramètres non neutres dans la guerre des monnaies .
Il faudra bien que La city choississe son camp un jour ainsi que les capitalistes européens .
Et quid des autres hiatus politico-géographique de cette Europe de L’Atlantique à l’Oural ???
@Cécile : je vous le demande .
Les fonds de pension gagneraient d’être gérés par répartition …
(plutôt que de spéculer sur la bouffe, le logement et co … des braves petites gens .. dont l’épargne en est gérée …)
Tout à fait d’accord avec cette analyse, bien sûr!
C’est le désarroi qui prévaut.
Il me semble aussi évident qu’une seule réévaluation du Yuan règlerait grand’chose, pas davantage que la glissade du dollar qui devrait se poursuivre. sans parler des inextricables distorsions in,traeuropéennes avec un euro toujours trop bon marché au regard de l’Allemagne, mais trop cher pour les autres pays, etc…
Plus fondamentalement, la monnaie circule mal, elle sert à des coups spéculatifs, et souvent, elle ne sert à rien en ne circualnt plus guère (seuls 10% de la monnaie liquide circule effectivement).
Et si le désarroi venait de là?
Comment une monnaie qui circule si mal peut-elle générer des revenus en « ne revenant pas »?
De nos jours, la monnaie accumulée a un fort caractère d’illusion.
Une illusion a une valeur tant qu’elle est partagée.
qui de nos élites à l’échelle du monde , s’intéresse de l’usage de l’argent, dans le sens qui pourrait être celui de l’humanité ??
Bonjour,
D’une manière générale, je trouve intéressante cette démarche de comparaison des différentes « prévisions » (prédictions ?) faites au cours des trimestres passés sur les développements de la crise à court terme. On peut ainsi identifier les évènements qui viennent les confirmer ou infirmer. Toutefois, personnellement, et même si je souscris volontiers à quasi toutes les analyses de ce blog, je pense que l’on va vers un pourrissement, une chronicisation de la crise et pas vers un effondrement net du système. Si risque insurrectionnel réel il devait y avoir, la réponse serait simple : le pourrissement précité aurait eu comme conséquence de diviser les masses (pauvres/moins pauvres, fonctionnaires/salariés/indépendants, allocataires sociaux/travailleurs, surendettés/épargnants, etc…) qui s’opposeraient entre elles au lieu de s’unir contre un ennemi commun. Enfin, ce n’est que mon avis. Bon dimanche.
Mais de quel monde venu d’ailleurs,
Pour vous changer les idées et un peu la vie,
C’était comment dire la même chose pressentie,
Tant tout cela doit forcément vous désespérer à l’usure,
Je ne sais quel fut le sort de mes camarades de la chaloupe,
Ni de ceux qui se sauvèrent sur le roc, ou qui restèrent dans le vaisseau;
mais je crois qu’ils périrent tous; pour moi, je nageai à l’aventure, et fus poussé, vers la terre par le vent et la marée.
Je laissai souvent tomber mes jambes, mais sans toucher le fond. Enfin, étant près de m’abandonner, je trouvai pied dans l’eau, et alors la tempête était bien diminuée.
Comme la pente était presque insensible, je marchai une demi-lieue dans la mer avant que j’eusse pris terre.
Je fis environ un quart de lieue sans découvrir aucune maison ni aucun vestige d’habitants, quoique ce pays fût très peuplé.
La fatigue, la chaleur et une demi-pinte d’eau-de-vie que j’avais bue en abandonnant le vaisseau, tout cela m’excita à dormir.
Je me couchai sur l’herbe, qui était très fine, où je fus bientôt enseveli dans un profond sommeil, qui dura neuf heures.
Au bout de ce temps-là, m’étant éveillé, j’essayai de me lever; mais ce fut en vain. Je m’étais couché sur le dos; je trouvai mes bras et mes jambes attachés à la terre de l’un et de l’autre côté, et mes cheveux attachés de la même manière.
Je trouvai même plusieurs ligatures très minces qui entouraient mon corps, depuis mes aisselles jusqu’à mes cuisses. Je ne pouvais que regarder en haut; le soleil commençait à être fort chaud, et sa grande clarté blessait mes yeux.
J’entendis un bruit confus autour de moi, mais, dans la posture où j’étais, je ne pouvais rien voir que le soleil. Bientôt je sentis remuer quelque chose sur ma jambe gauche, et cette chose, avançant doucement sur ma poitrine, monter presque jusqu’à mon menton.
Quel fut mon étonnement lorsque j’aperçus une petite figure de créature humaine haute tout au plus de trois pouces, un arc et une flèche à la main, avec un carquois sur le dos! J’en vis en même temps au moins quarante autres de la même espèce.
Je me mis soudain à jeter des cris si horribles, que tous ces petits animaux se retirèrent transis de peur; et il y en eut même quelques-uns, comme je l’ai appris ensuite, qui furent dangereusement blessés par les chutes précipitées qu’ils firent en sautant de dessus mon corps à terre.
Néanmoins ils revinrent bientôt, et l’un d’eux, qui eut la hardiesse de s’avancer si près qu’il fut en état de voir entièrement mon visage, levant les mains et les yeux par une espèce d’admiration, s’écria d’une voix aigre, mais distincte: Hekinah Degul.
Les autres répétèrent plusieurs fois les mêmes mots; mais alors je n’en compris pas le sens. J’étais, pendant ce temps-là, étonné, inquiet, troublé, et tel que serait le lecteur en pareille situation. Enfin, faisant des efforts pour me mettre en liberté, j’eus le bonheur de rompre les cordons ou fils, et d’arracher les chevilles qui attachaient mon bras droit à la terre; car, en le haussant un peu, j’avais découvert ce qui me tenait en fait véritablement attaché et captif.
En même temps, par une secousse violente qui me causa une douleur extrême, je lâchai un peu les cordons qui attachaient mes cheveux du côté droit (cordons plus fins que mes cheveux mêmes), en sorte que je me trouvai en état de procurer à ma tête un petit mouvement libre.
Alors ces insectes humains se mirent en fuite et poussèrent des cris très aigus.
Ce bruit cessant, j’entendis un d’eux s’écrier: Tolgo Phonac, et aussitôt je me sentis percé à la main de plus de cent flèches qui me piquaient comme autant d’aiguilles. Ils firent ensuite une autre décharge en l’air, comme nous tirons des bombes en Europe, dont plusieurs, je crois, tombaient paraboliquement sur mon corps, quoique je ne les aperçusse pas, et d’autres sur mon visage, que je tâchai de découvrir avec ma main droite.
Quand cette grêle de flèches fut passée, je m’efforçai encore de me détacher; mais on fit alors une autre décharge plus grande que la première, et quelques-uns tâchaient de me percer de leurs lances; mais, par bonheur, je portais une veste impénétrable de peau de buffle. Je crus donc que le meilleur parti était de me tenir en repos et de rester comme j’étais jusqu’à la nuit; qu’alors, dégageant mon bras gauche, je pourrais me mettre tout à fait en liberté, et, à l’égard dos habitants, c’était avec raison que je me croyais d’une force égale aux plus puissantes armées qu’ils pourraient mettre sur pied pour m’attaquer, s’ils étaient tous de la même taille que ceux que j’avais vus jusque-là. Mais la fortune me réservait un autre sort.
Quand ces gens durent remarqué que j’étais tranquille, ils cessèrent de me décocher des flèches; mais, par le bruit que j’entendis, je connus que leur nombre s’augmentait considérablement, et, environ à deux toises loin de moi, vis-à-vis de mon oreille gauche, j’entendis un bruit pendant plus d’une heure comme des gens qui travaillaient.
Enfin, tournant un peu ma tête de ce côté-là, autant que les chevilles et les cordons me le permettaient, je vis un échafaud élevé de terre d’un pied et demi, où quatre de ces petits hommes pouvaient se placer, et une échelle pour y monter; d’où un d’entre eux, qui me semblait être une personne de condition, me fit une harangue assez longue, dont je ne compris pas un mot.
Avant que de commencer, il s’écria trois fois: Langro Dehul san. Ces mots furent répétés ensuite, et expliqués par des signes pour me les faire entendre. Aussitôt cinquante hommes s’avancèrent, et coupèrent les cordons qui attachaient le côté gauche de ma tête; ce qui me donna la liberté de la tourner à droite et d’observer la mine et l’action de celui qui devait parler.
Il me parut être de moyen âge, et d’une taille plus grande que les trois autres qui l’accompagnaient, dont l’un, qui avait l’air d’un page, tenait la queue de sa robe, et les deux autres étaient debout de chaque côté pour le soutenir. Il me sembla bon orateur, et je conjecturai que, selon les règles de l’art, il mêlait dans son discours des périodes pleines de menaces et de promesses.
Je fis la réponse en peu de mots, c’est-à-dire par un petit nombre de signes, mais d’une manière pleine de soumission et d’humilité, levant ma main gauche et les deux yeux au soleil, comme pour le prendre à témoin que je mourais de faim, n’ayant rien mangé depuis longtemps. Mon appétit était, en effet, si pressant que je ne pus m’empêcher de faire voir mon impatience (peut-être contre les règles de l’honnêteté) en portant mon doigt très souvent à ma bouche, pour faire connaître que j’avais besoin de nourriture.
L’Hurgo (c’est ainsi que, parmi eux, on appelle un grand seigneur, comme je l’ai ensuite appris) m’entendit fort bien. Il descendit de l’échafaud, et ordonna que plusieurs échelles fussent appliquées à mes côtés, sur lesquelles montèrent bientôt plus de cent hommes qui se mirent en marche vers ma bouche, chargés de paniers pleins de viandes.
J’observai qu’il y avait de la chair de différents animaux, mais je ne les pus distinguer par le goûter. Il y avait des épaules et des éclanches en forme de celles de mouton, et fort bien accommodées, mais plus petites que les ailes d’une alouette; j’en avalai deux ou trois d’une bouchée avec six pains. Ils me fournirent tout cela, témoignant de grandes marques d’étonnement et d’admiration à cause de ma taille et de mon prodigieux appétit.
Ayant fait un autre signe pour leur faire savoir qu’il me manquait à boire, ils conjecturèrent, par la façon dont je mangeais, qu’une petite quantité de boisson ne me suffirait pas; et, étant un peuple d’esprit, ils levèrent avec beaucoup d’adresse un des plus grands tonneaux de vin qu’ils eussent, le roulèrent vers ma main et le défoncèrent. Je le bus d’un seul coup avec un grand plaisir. On m’en apporta un autre muid, que je bus de même, et je fis plusieurs signes pour avertir de me voiturer encore quelques autres muids.
Après m’avoir vu faire toutes ces merveilles, ils poussèrent des cris de joie et se mirent à danser, répétant plusieurs fois, comme ils avaient fait d’abord: Hehinah Degul. Bientôt après, j’entendis une acclamation universelle, avec de fréquentes répétitions de ces mots: Peplom Selan, et j’aperçus un grand nombre de peuple sur mon côté gauche, relâchant les cordons à un tel point que je me trouvai en état de me tourner, et d’avoir le soulagement d’uriner, fonction dont je m’acquittai au grand étonnement du peuple, lequel, devinant ce que j’allais faire, s’ouvrit impétueusement à droite et à gauche pour éviter le déluge promis.
Etait-ce encore pour mieux leur exprimer mon soutien envers toutes les belles choses promises pour le G20.
Quelque temps auparavant, on m’avait frotté charitablement le visage et les mains d’une espèce d’onguent d’une odeur agréable, qui, dans très peu de temps, me guérit de la piqûre des flèches. Ces circonstances, jointes aux rafraîchissements que j’avais reçus, me disposèrent à dormir; et mon sommeil fut environ de huit heures, sans me réveiller, les médecins, par ordre de l’empereur, ayant frelaté le vin et y ayant mêlé des drogues soporifiques.
Et le géant se mit de nouveau à ronfler, et son ronflement était tel que le monde des lilliputiens
s’en offusqua auprès même des instances les plus aptes à remettre le géant dans le bon droit chemin de la morale.
LES VOYAGES DE GULLIVER
http://www.gutenberg.org/cache/epub/17640/pg17640.html
Bref c’était comment dire le beau spectacle du monde du moment et en pleine action, chacun y
jouait même parfaitement son rôle jusqu’au bout.
De grands tournants en grands tournants, on finit par tourner en rond.
« je tourne en rons et je me dis
ce sont les fous qui tournent ainsi
.. »
Accrochez vous bien…
Les députés casseurs de retraite viennent de refuser un amendement
qui alignait leurs retraites sur le régime commun.
C’est cela la bourgeoisie, le déni permanent des principes des droits pour tous
http://www.assemblee-nationale.fr/13/amendements/2770/277000249.asp
Ils ont bien raison de se servir …
N’oublions pas que, je ne sais plus qui s’est auto-augmenté de 1,7 %.
Pardon de 170 %.
Ce fut la première chose qu’il a faite alors pensez-bien, nos autres »représentants » seront les derniers à renoncer à leurs privilèges.
harles A.
C’était prévu dans les politiques d’ajustement de l’OCDE / 1996, pour les pays en dvpt …maintenant
c’est notre tour /à la manoeuvre : nos zélites, au gouvernail : les USA
…l’idée : favoriser une partie des populations, et défavoriser l’autre …pour éviter une union des revendications….
Nota Bene : l’Assemblée est trés nettement à droite …et certains sont,en plus, avocat d’affaires en même temps, de peur de « manquer »( c’est dire que leur boussole est l’argent : zont des euro dans les yeux, ressemblent à Onc’Picsous …
Au Sénat, la vraie gauche joue son rôle, mais elle est bien seule .
Réunion du Tiers Etat :
Idée (désespérée) : adoption – plénière, il va de soi – d’un ou d’une député(e) au choix : les députés adoptés auront l’obligation d’entretenir la population fauchée en pleine jeunesse ou pleine maturité par le chômage …
Il faut supprimer l’OCDE, l’OMC, le FMI , la Banque mondiale ( je me demande si sont pas légèrement « gauchistes » / FMI et OMC !? )…refonder l’ONU sur des valeurs sûres [ développement
humain ]
Selon Patrick Artus – évoquant les travaux les plus sérieux de la Banque Mondiale et du FMI -, le Yuan est très peu sous-évalué – 10% au maximum – et ne serait pas notre problème.
http://www.franceculture.com/emission-l-economie-en-questions-l-economie-en-questions-l-economie-en-questions-2010-10-09.html
Paul Krugan et Robin Wells ont récemment publié une longue analyse de la situation en deux parties:
1. The slump goes on: why ?
Partie 1 `disponible en espagnol Porque seguimos caynedo ?
2. The way out of the slump
Paul Jorion a dit qu’il s’inquiétait de la sortie de l’Histoire de l’Occident. Pas moi, car personne ne remplacera l’Occident : Les asiatiques, avec ou sans nous, souffriont de la même économie capitaliste qui est sans issue. Il n’y aura rien de nouveau à l’Est.
Du point de vue économique, c’est foutu partout.
Du point de vue culturel, l’on peut avoir des craintes. Le danger peut venir de choses que l’on croit négligeables au départ. Par exemple, l’internet, le fait que l’internet ne permet peut-être plus d’éduquer les enfants : perte de temps, impossibilité de se concentrer… perte de l’écriture manuelle, perte de la réflexion puisque toutes les réponses sont déjà sur internet. Qui séchera encore 5 heures sur un devoir de math, comme moi je l’ai fait alors qu’il suffit de poser la bonne question à Google ?
La réflexion est inutile, toujours Google souffle la réponse. Donc où est l’effort, de trouver et d’imaginer ?
Points positifs : moins besoin de psychiatres, moins de sentiment d’isolement aussi. Chacun a maintenant une vie réelle, et une vie sur internet, les 2 cheminant côte-à-côte et en ce qui me concerne, parfois ce que j’écris ici et là est plus important que ce que raconte dans la réalité. Mon amie ne comprendra jamais ce que j’écris ici, et réciproquement :).
Avant, chacun était seul avec son imaginaire au moment de l’adolescence et après, périodes difficiles, une solitude qui .. que l’on n’imagine plus. Je suis peut-être le dernier Werther, Tristan, etc, le dernier chagrin d’amour mortel, c’est peut-être moi qui l’ai vécu … ?? qui sait. Qui sait si ces choses-là sont encore possibles dans le monde actuel.. Une souffrance terrible et non partageable. D’authentiques Md Bovary. Emma aurait pu draguer sur internet maintenant.
L’internet modifie notre Dasein… il n’y a plus de questions sans réponses. Le monde entier est toujours là, pire que la bibliothèque de Borges. TOUT est là. Sauf ce que nous avons vu avant qu’internet n’existe, une sorte de RDA généralisée, dont nous ressortons.
C’est une sorte de drogue du divertissement atténuant les passions, émoussant la pointe acérée du tragique, ou de la passion …
Perte de certains savoirs : les jeunes chinois, apprenant à écrire sur clavier, ne savent plus écrire les caractères …=) + perte de la Calligraphie, en tant qu’Art , plein – vide, passage du souffle, de l’énergie vitale. (les anciens sont inquiets, et réfléchissent au problème)
Intéressante votre réflexion.
On parle moins de cet aspect des choses sur le blog mais cela vaudrait la peine d’approfondir ce sujet qui fut abordé lorsqu’il fut question de l’individuation.
Il y a quelques années le sociologue Jean-Claude Kaufmann s’était fendu d’un papier dans la page débat du Monde pour dire que nous assistions à une rupture anthropologique — rien de moins ! — avec l’arrivée de la télé-réalité (en l’occurrence il appuyait sa démonstration en parlant du « Loft », première émission du genre en France.) A l’époque j’avais trouvé ses propos exagérés et cela m’irritait aussi car il semblait en prendre son parti, de cet état de fait. Avec le recul il avait vu assez juste, même si le même aujourd’hui est devenu beaucoup plus critique du monde comme il va dans sa globalité économique.
Je ne sais pas exactement de quelle génération vous êtes, mais je me retrouve assez dans la description que vous faites du passage d’une société où l’intériorité se vivait sur le mode héroïque d’une histoire personnelle à faire et à assumer, à une société où toute la subjectivité est comme aspirée, vidée de sa substance par les boucles instantanées des actes réflexes, du jeu vidéo aux cotations continues des cours de bourse.
Comment la jeunesse va-t-elle aborder et surtout vers quoi, vers où ira-t-elle lorsque les artefacts ludiques du monde actuel subiront les contrecoups de la crise ? Menaçant de faire apparaître en pleine lumière le lien organique existant entre système économique et transparence du spectaculaire ?
Qui sait, peut-être emploiera-t-elle toute son adresse acquise dans les liens instantanés pour embrasser le nouveau monde à naître.
@Lisztfr
« Il n’y a plus de questions sans réponses »
Salut, moi virtuel Lisztfr…
Comment dire…Ce que tu dis m’inspire mais alors, comment dire…Je me lance mais je tire plus le fil d’une pelote à peine devinée que je n’expose une pensée maîtrisée.
Je ne pense pas qu’il n’y ait plus, avec internet, de questions sans réponses.
Et je ne pense pas que sur le net, ce soit différent par rapport à tout autre lieu.
C’est un monde qui, me semble-t-il, est banalement borné par nos propres limites; nous ne trouvons pas toutes les réponses parce que nous ne sommes pas capables de toutes les questions, ni capables de lire toute réponse aux questions que nous parviendrions à poser. Il faut savoir chercher, et combien même, puisque en plus nous induisons sans cesse les réponses dans les questions que nous posons, les termes que nous utilisons, qui sont conditions de l’état de nos connaissances, de notre mentalité et de nos préoccupations, sans compter que les réponses que nous pouvons trouver ne font réponse que si nous sommes en mesure de les appréhender, et sans compter que nous trouvons des réponses qui ne peuvent pas faire réponse car nous n’y avons aménagé la place d’aucune question, et sans compter qu’il y a des réponses dont nous ne voulons pas qui sont pourtant des réponses aux questions que nous posons et dont ne comprenons pas nous-même le sens donc a plus forte raison, pas plus celui de la réponse. Ouf c’est long! (Ca marche aussi sans la fin de la phrase)
En conséquence, nous pouvons avoir l’illusion de trouver toutes les réponses, mais alors ce ne sont que les réponse de notre propre monde borné. Et puisque ce monde est borné, que borne-t-il à l’extérieur de lui? Quel monde au-delà du limes, c’est-à-dire au-delà de nos propres limites, dans ce monde inconnu par nous, qui forme peut-être un tout infini et en expansion dans la mesure où précisément il est au-delà de ce que nous pouvons en saisir? A partir de là, toutes les questions ne peuvent être posées, ni toutes les réponses ne peuvent être épuisées ni embrassées.
Ca me rappelle quelque chose à propos d’une visite dans un musée qui proposait une exposition sur le thème des écritures religieuses. Pardon pour l’imprécision de ce que je vais dire, sans doute quelque érudit sur la question pourra rectifier les approximations, mais il me semble me souvenir que le guide attirait notre attention sur les vides qui se trouvent entre les lettres, entre les mots pour dire que c’était là que se trouvait le divin.
Je précise ne pas avoir de croyance religieuse, mais j’y vois l’expression de ça justement, de ce qui ne peux être embrassé, et en même temps du fait que nous tendons sans cesse vers ça, ce désir de combler le vide, d’y trouver notre part de connu, et notamment ou bien peut-être spécifiquement en tant qu’humain, par le langage. En Saintes-Écritures, en forêts de symboles numériques, en parole et discours où nos voix créent recréent un monde jamais totalement épuisé.
Arrivée là, j’ai le sentiment d’avoir un peu coupé les cheveux en quatre..Et peut-être de m’être un peu égarée.
Plus concrètement, ça pose la question je trouve de la pratique qu’on peut avoir d’internet en matière de rapport à l’autre, qui constitue cette part d’inconnu, de soi et de l’autre et en matière de rapport à la connaissance, au savoir.
Ce que je trouve touchant dans le rapport aux autres sur internet, c’est qu’on y accède autrement que communément. Par exemple, peut-être suis-je en pyjama et ne donnerais-je pas le même sentiment que je donne dans l’écriture…Je ne suis pas en pyjama…voilà qui est dit de toute façon personne ne pourra le vérifier héhé Mais combien même me verrait-on que je n’en deviendrais pas transparente pour autant. Il y a tout autant d’inconnu(es) sur le net que dans la réalité physique (d’ailleurs là je ne sais pas si tu dors avec un bonnet de nuit à pompon, en chemise de nuit pour homme du siècle dernier, où si tu veilles à la fenêtre, sous la Lune qui apparaît derrière le carreau, dans la lumière de l’écran d’ordinateur. Il me semble qu’en matière de connaissances disons scientifiques, c’est aussi le cas, la transparence, l’exhaustivité, l’épuisement de savoirs est un leurre.
J’essaie d’avoir une démarche active sur le web, de construire mon propre objet de savoir en fonction de tout un tas de critères, d’attentes de préoccupations d’ambitions, mais combien suis-je limitée par ma méconnaissance des moteurs de recherche, limitée mais aussi aidée, par l’état de mes connaissances, de ma culture personnelle, de ma forme de pensée, et puis aussi par l’ignorance que j’ai de tout un tas de lieux qui, quand je parviens à les découvrir sans savoir a priori si de tels lieux existent, me donnent le sentiment d’avoir découvert l’Amérique (et là je me dis, c’est peut-être le moment de faire marche arrière…trop tard! damned) et me ramènent au sentiment de mes propres bornes quand quelqu’un me dit, ah ouais tel site, ben ouais ça fait longtemps que j’connais (en fait c’était juste une île dans les Caraïbes occupée par des touristes en goguette…Dans ces moments-là je voudrais pouvoir potentialiser mes recherches dans le temps et l’espace internautique).
Les Terra Incognita ne sont plus les espaces géographiques d’hier, espaces ayant une matérialité physique (encore que ce n’est pas parce que nous en avons la connaissance sur un planisphère que nous la connaissons, ni que nous la voyons de la même façon, et encore que nous avons à explorer les abysses marins qui nous sont encore en grande partie inconnus).
Mais les Terra Incognita existeront à mes yeux aussi longtemps que nous seront des êtres bornés par notre impuissance à embrasser le monde, combien même nous nous donnerions l’illusion que cela est possible dans des modèles économiques à tendance mégalomaniaque du style la vérité est tout entière contenue dans la loi de l’offre et de la demande ainsi soit le Monde.
Amen.
Bon, mais avec ça, j’ai toujours du mal à appréhender Aristote.
Voilà, j’ai des nœuds dans le cerveau maintenant.
Enfin si nous n’avons pas toutes les réponses à toutes les questions alors c’est qu’il y a encore des lieux du possible.
Bonne nuit Lisztfr que j’imagine en Pierrot la Lune et sa plume en do do do ré mi ré…
Oui Pierre-Yves D.
(et peut être pas, Lisztfr).
B Stiegler (que Pierre-Yves a lu je crois) suggère que chaque introduction d’un nouveau support de mémoire a déclenché en son temps ces phénomènes de saturation et de « perte de l’utilité et la beauté » du « support » précédent (hypomnémata, pas toujours matériel). Un peu de désublimation … qu’on a surmonté.
Le coup zéro est l’écriture, pour mémoriser les Moutons de Untel et les Poule de tel autres, j’ai nommé la Propriété, et son aspect étendu dans le temps. L’écriture servira rapidement à prolonger les reconnaissances de dettes sur plusieurs vie d’Esclave. Youpi.
Le premier coup est un revers-volée rapide avec les penseurs du miracle grec qui sortent d’une pensée sinon « magique » du moins pas universelle du tout, ce qu’on pense dans un « dème » n’est pas ce qu’on pense dans l’autre (vérité en déça de l’Hymète, (du Parnasse, du Taygete, je vous laisse le choix) erreur au-delà), et hop Socrate Platon nous mettent de l’universel, tout le monde se « remémore » les Idées etc., le support est dans ce cas le langage grec qui comme Jorion l’explique est asymétrique. La volée est envoyée aussi sec par les sophistes, qui disent que même avec un langage logique on peut trouver n’importe quoi. Face à quoi Aristote établira des gradations et des degrés d’adhésion du locuteur (analytique/dialectique…) pour s’orienter
Deuxième coup, le livre. Les Bibles s’impriment, youpi; puis d’autres récits censés être instructifs (Lire America de S Zweig sur Vespucci , c’est drôle) . Puis les rendements décroissent, les pamphlets et libelles devienne la nourriture d’une éditinop forcée à l’état de charognarde.
3e, 4e, 5e coups : Journaux Quotidiens, Radio, et not last but not least la Télé. Depuis Orson Welles et depuis bien avant Le Lay, on sait ce qu’il en est du rôle « instructif » de ces supports.
Donc Internet est le 6e coup. Comme tous les coups, le balancier part, mais il va se calmer : rien ne « matche » le pouvoir de synthèse et la « volonté de singularité » des cerveaux humains. La lassitude de Google arrivera (son auto-étouffement par les sites de référencement des gens a déjà commencé), ou autrement dit le savoir va se renormaliser en tant qu’exercice de la mémoire complexe sur cette nouvelle base.
Ce qui en naitra est très incertain (Même le Grand Prédicteur Graphomane Attali.com n’est pas sûr de l’avoir nommé), et certes la solitude seule y aura perdu des plumes. La solitude multiple en aura gagné (FarceBouc).
Disons que la course à l’échalote de la complexité dans le vivant, qui a donné l’écosystème que nous connaissons, surgi après quelques météorites récurrentes pour casser presque tout de temps en temps, ce système, donc, est en train de connaitre un parallèle sous nos yeux dans le « noo-systèmes » (noos) le domaine de l’esprit.
Le seul (gros) risque est que la « désublimation » qui accompagne l’actuel 6e coup ne déclenche un monde si « pulsionnel » (celui de la TéléRéalité au carré si vous voulez) que les boues nous en engloutissent.
Ironie du sort à deux sous pour l’oreille d’un français : le village de Kolontar victime de la coulée de boues rouges caustiques (pourquoi aucun média ne dit ce mot qui explique bien la toxicité immédiate, claire pour un niveau seconde ?(*)), ressemble au nom de « Koh-Lanta », un des après ou avant « Loft ».
(*)Broyage et attaque de la bauxite (sur http://lycees.ac-rouen.fr/galilee/bauxite.html) : Le broyage initialement réalisé à sec, est maintenant réalisé au sein de la liqueur d’aluminate. A titre d’exemple, l’attaque peut être réalisée par une solution de soude ( 200 à 250 g de Na2O par litre) à une température de 250 °C et sous pression de 32 bar. La liqueur se concentre en aluminate de sodium tandis que les insolubles précipitent sous forme de boues rouges et de tartres qui sont évacués par filtration ou décantation après lavage afin de récupérer et de recycler une partie de la soude absorbée.
NdLA : Les métaux lourds tuent plus lentement, c’est bien connu, les Hongrois ont versé surtout du plâtre dans les fleuves à sauver, pour neutraliser le pH je pense.
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http://www.mediapart.fr/journal/france/081010/retrouver-le-sens-de-la-gauche
Après la gauche, ou plutôt après la défaite de la gauche, que se passe-t-il? «Après la gauche», le film, dont Mediapart est partenaire, ne répond pas tout à fait à la question. Au contraire. Douze hommes (dont Edwy Plenel) et une femme (Susan George), spectateurs ou acteurs de l’effondrement idéologique et électoral des trente dernières années, racontent. Constatent l’expansion, de Pékin à Tokyo en passant par Washington et Moscou, des idées néolibérales. Et laissent les spectateurs avec une seule question: est-ce rattrapable? Entretien avec les trois auteurs, Jérémy Forni, Geoffroy Fauquier et Gaël Bizien.
Le meilleur manuel de lutte contre le néolibéralisme : « La dissociété » de Jacques Généreux.
Ce film est-il sorti en salle ?
Merci .
L’expression » guerre des monnaies » frappe davantage que guerre des changes ou guerre des devises . D’abord parceque , nul besoin d’explication , tout le monde l’entend de cette oreille . Et puis , quand on tend un peu l’autre , on croit vaguement distinguer comme qui dirait un bruit de bottes , mais c’est pas sûr . Entre « monnaies » et « mondes » , il y a d’ailleurs pas mal de lettres communes , surtout au commencement .
» Guerre de l’argent » serait trop compréhensible et trop effrayant .
juste une question comme ça :
tous ces experts économiques qui glosent sur la crise et les moyens d’en sortir , ce sont bien les mêmes qui depuis trente ans nous ont vendu les bienfaits du libéralisme exacerbé et ont défendu le TINA de Tatcher ?
parce que je vois pas bien ce que l’on peut attendre de ces « experts » ?
plutôt que d’attendre ce qui n’adviendra pas , nous pourrions s’atteler aux luttes sociales et à la création d’alternatives : arrêter de croire et mettre les mains dans le cambouis ; enfin pour ceux qui pensent que le capitalisme est dépassable
sinon laissons les faire et tout cela finira par une gigantesque boucherie ; les possédants, de tout temps , ont préféré jeter les peuples dans les affres de la guerre que de ceder un pouce de leurs immenses richesses et pouvoirs.
socialisme ou barbarie
(…) »socialisme ou barbarie »…Spiritualité ou barbarie serait plus approprié à la situation…L’homme ne peut échappé à sa métaphysique…Qu’il le veuille ou non…Ce qu’il refuse de faire par ignorance, il le fera par nécessité.
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