L'actualité de la crise: un test… mais des gouvernements, par François Leclerc

Billet invité.

UN TEST… MAIS DES GOUVERNEMENTS

Comme prévu, il est des secrets que l’on ne peut garder pour soi bien longtemps. Sans attendre la date fatidique du 23 juillet, c’est à qui s’épanchera à propos des stress tests des 91 banques européennes retenues : tout va bien, aucun souci n’est à se faire, est-il partout proclamé de manière précipitée !

Une maladresse de plus, qui accrédite l’idée largement répandue que ces tests sont complaisants. Une constatation confirmée par les informations en provenance de plusieurs établissements bancaires, qui ont procédé à leurs propres estimations, et qui voient moins en rose la vie du système bancaire européen.

Les uns après les autres, les représentants les plus officiels affirment que leurs banques nationales sont bonnes pour le service. Seuls quelques victimes expiatoires pourraient être recalées, tentative un peu dérisoire de crédibiliser des tests qui font penser à ces élections remportées à 99,98% des suffrages que l’on a connu (le vote étant obligatoire).

Réunis plus discrètement, au siège de la BCE à Zürich, les représentants de 40 banques participantes à l’examen bénéficient cet après-midi, en avant-première et 48 heures à l’avance, de la divulgation des résultats. Aucune conférence de presse n’est prévue à l’issue de cette rencontre.

Le temps, remarquent les esprits chagrins, de se concerter sur ce qui va être effectivement rendu public et ce qui sera conservé par devers soi. Car la décision avait été laissée en suspens, lors de la dernière réunion de l’Eurogroup, en raison de désaccords persistants et dans l’attente des résultats péniblement ajustés – à force de modifications successives des paramètres testés – d’un examen dont les résultats étaient redoutés.

Comment, en effet, recapitaliser les banques qui seront déclarées en avoir besoin, si les fonds créés à cet effet (en Allemagne, Espagne et Grèce) ne sont pas suffisants, alors qu’il a été finalement décidé inconvenant de permettre aux banques de puiser directement dans le fonds de stabilité européen, qui n’est d’ailleurs pas opérationnel. Et dont il est espéré que son effet dissuasif suffira, car beaucoup d’incertitudes continuent de régner à son égard.

De nouvelles questions étaient entretemps posées au fil des analyses et des commentaires, accentuant s’il en était besoin le sentiment que le secret avec lequel les modalités détaillées des tests étaient entourées avait comme objectif de masquer leur caractère bénin. Par exemple : quel périmètre des fonds propres allait être utilisé pour mesurer le ratio de 6% finalement retenu  ? Le Tier one ou le Core Tier one, nettement plus restrictif et excluant certaines catégories de quasi fonds propres ?

La question n’est pas innocente, car les banques européennes sont très friandes de ces derniers, à la différence des Américaines qui utilisent d’autres moyens pour satisfaire sans trop de peine aux obligations réglementaires, et ils pourraient ne plus être acceptés dans le cadre de Bâle III, dans un proche avenir. Ce qui reviendra, si l’hypothèse du Tier one a été retenue, à utiliser des critères que l’on sait dépassés pour mesurer ce qui se passera dans l’avenir.

Un autre lièvre a été soulevé – ils sont donc innombrables, à l’image de ce que tente de dissimuler tout édifice de régulation financière, ne pouvant pas tout prévoir par construction. Il est en effet apparu que l’application d’une décote aux obligations souveraines d’un certain nombre de pays à risque, dont la Grèce en premier lieu, ne porterait que sur les titres détenus dans le trading book et exclurait ceux du banking book.

Explication simple de ce nouveau mystère : les premiers sont destinés à être négociés sur le marché, tandis que les seconds sont voués à être conservés jusqu’à ce qu’ils soient parvenus à maturité. On conçoit que ce distinguo peut facilement permettre – le temps des tests – d’améliorer les résultats et de masquer les conséquences que pourraient avoir une décote, dont le taux que l’on croit savoir est par ailleurs très réduit.

Est-ce à cela qu’Angela Merkel faisait implicitement référence, en défendant les tests aujourd’hui comme étant « fidèles à la réalité » ? Elle a en effet expliqué qu’il serait anormal de ne pas tenir compte de l’existence du fonds de stabilité européen dans le choix des paramètres des tests. Car le dispositif a aussi inclus l’engagement des banques à ne pas se délester des obligations souveraines qu’elles détiennent. Elles sont donc supposées être inscrites dans le banking book. Jusqu’à quand ?

A trop vouloir prouver, on finit par démontrer le contraire. C’est bien ce qui risque de se passer avec ce test, qui ne va plus être celui des banques, mais celui des Etats qui l’ont si mal organisé. Mieux que toute analyse fouillée, les conditions pratiques dans lesquelles il est tenu donnent la meilleure des images de la confusion dans laquelle baigne la situation actuelle. Où se trouvent aussi bien les gouvernements que les banques centrales, l’Europe que les Etats-Unis ou le Japon. Un seul mot finalement la résume : impasse.

L’habillage qui sera retenu réservera-t-il des surprises de dernière heure ? Elles seront minimes, car les marges de manoeuvre sont des plus réduites. A se demander qui ces tests sont-ils destinés à convaincre : les marchés ou bien les opinions publiques ? Les vieux crabes financiers vont-ils faire semblant d’y croire, en attendant de reprendre leur Kriegspiel, leur attention plus consacrée aux nouvelles provenant des Etats-Unis ?

60 réponses sur “L'actualité de la crise: un test… mais des gouvernements, par François Leclerc”

    1. Oooops, si ! Dans ma propre précipitation, j’ai confondu les gnomes de Zürich avec les gardiens du Temple de Francfort. Cela prêterait-il à confusion ?

  1. Dernière minute : dans son rapport sur la zone Europe, le FMI écrit « Une incertitude concernant le caractère rigoureux ou non des tests de résistance va probablement persister ». S’il le dit…

  2. Marc Fiorentino : «Le public doit savoir que les marchés sont manipulés !»

    Fortis ? «On a fait paniquer les gens pour qu’elle puisse être ‘ramassée à la casse’.» La Grèce ? «C’est un test avant la ‘mère des batailles’ sur la dette américaine.» Qu’est-ce qui arrêtera les spéculateurs ? Morceaux choisis de Marc Fiorentino, l’un des gourous les plus courus de la place financière parisienne, qui prédit l’implosion prochaine de l’économie chinoise.

    http://levif.rnews.be/fr/news/actualite/economie/marc-fiorentino-le-public-doit-savoir-que-les-marches-sont-manipules/article-1194734790073.htm

    1. Son analyse de la situation américaine et européenne est intéressante mais quand il donne son avis sur l’effet positif GEOPOLITIQUE que l’implosion de l’économie chinoise entrainerait, je me marre : cela signifierait qu’une fois débarrassés des Chinois, on pourrait enfin aller péter la g… des régimes étiquettés comme « mauvais » par les US ? Qu’il reste dans son domaine. C’est déjà assez.

    2. Un signe: il n’est pas le seul à prêcher la guerre…

      Trichet a annoncé il y a déjà des semaines que la situation du monde était la « plus difficile » depuis le deuxième guerre mondiale, sinon la première.
      En général, les economistes se contentent de comparer avec la Grande Dépression.
      Là, il s’agit de guerre.

      Les médias de la classe dominante chauffent la piste de la guerre comme issue à la crise :

      – Edito du Monde du 3 juillet
      «Dans un monde qui s’arme, l’Europe désarme.
      Sous le choc de la crise et la nécessité d’assainir leurs finances publiques,
      les pays européens taillent dans les budgets de la défense. C’est dangereux. »

      – Article de T. Delpech (CERI) dans le Figaro du 24 Juin
      « L’avenir de la puissance militaire européenne,
      à un moment de coupes sombres dans les budgets de la défense,
      n’est pas une raison pour célébrer la paix européenne ou ‘la puissance soft’.
      Au contraire, c’est potentiellement inquiétant. »
      L’article envisage une guerre mondiale de l’Occident contre la Chine.
      La France interviendrait pour stopper l’approvisionnement chinois en énergie du Moyen-Orient…

      Il va falloir aller à la racine, cad éradiquer le capital toujours à la recherche de terrains d’accumulation.

  3. Merci pour votre article.
    Si j’ai bien compris, le système bancaire n’est pas capitaliste mais bien démocrate populaire … 😉

    Concernant d’autres stress tests qui seraient nécessaires, je propose le secteur de l’immobilier en France, qui se porte aussi très bien :
    http://www.lesechos.fr/patrimoine/immobilier/020679535577.htm?xtor=RSS-2066
    Des taux proches du plancher historique (3,36% en 2005).
    Le montant des crédits immobiliers en croissance de 17% par rapport à 2009.
    Des mensualités de remboursement en baisse de 10% par rapport à 2008.
    On se demande bien pourquoi Les Echos sont inquiets …

    De fait, les français ‘boudent’ le ‘marché’. Car le coût estimé en durée de pouvoir d’achat est remonté au niveau de celui de 2008 (environ 4 ans).

    La bulle est prête : elle vient de regonfler, notamment à Paris. Car tandis que la demande stagne, avec des taux de crédit des plus bas et des aides encore disponibles, l’avenir est plus qu’à l’explosion : les dispositifs d’aides financière à l’acquisition devront être revus à la baisse, … ‘rigueur’ oblige !!
    Et les freins que sont le chômage et le pouvoir d’achat continueront à être serrés.

    On comprend mieux alors la ‘guerre’ que se livrent actuellement les banques sur les taux et les prêts immobiliers : mieux vaut tenir que courir, surtout en ces périodes de stress tests.
    Car l’immobilier reste quand même la vache nourricière de la banque de crédit classique.
    Si le ‘marché immobilier’ s’effondre, il faudra alors revoir sérieusement les stress tests, pour injecter des liquidités dans les fondations.
    Car si les défauts de paiements s’enchaînent et si le ‘marché immobilier’ s’effondre de nouveau, un paquet d’actifs des banques devront être ‘dévalorisés’, entrainant, de nouveau, un risque systémique.

    On the road again !!

    1. Hhmm..

      L’Europe ne s’est jamais mieux construite par obligation lorsque les vents étaient défavorables. Mais quand on voit avec quelle facilité les anglo-saxons réussissent à diviser pour mieux régner, on peut comprendre.

      Un truc me gène néanmoins.
      Si, depuis deux ans que les banquiers sont au courant du mouvement, ceux de l’Europe n’ont pas rectifié le tir, laquelle des deux hypothèses est la moins conne :

      – ils doivent faire aussi truands que les anglo-saxons pour plaire aux « zinvestisseurs »..??

      – ils se foutent du déluge à venir, ils ont déjà prévu de se réfugier dans des lieux protégés..??

    2. @ Yvan

      C’est la première alternative

      – ils doivent faire aussi truands que les anglo-saxons pour plaire aux « zinvestisseurs »..??

      Une précision toutefois, je mettrai compétitifs à la place de truands.
      En fait, il faut arrêter de vouloir moraliser en parlant de truands ou banksters.
      Je fais partie de ceux qui emploient ce type d’adjectif, en écrivant vite, donc sous l’émotion.
      Mea culpa.

      Les professionnels de la banque sont tenus vis à vis de leurs actionnaires d’être compétitifs, sinon, la banque perd des marchés et finit par se faire absorber…

      Et c’est comme cela dans les autres secteurs.
      Le meilleur père de famille devient ainsi « patron voyou » car la pression du marché et des
      actionnaires.

      J’ai eu pour camarade d’étude des gens charmants que je préfère ne plus rencontrer.
      Leurs salariés (actifs ou licenciés) les considèrent comme des salauds, des « truands ».
      Moi je les vois comme aussi des victimes de la logique du capitalisme.
      Un chilien m’a même confié que Pinochet pouvait être charmant.

      Le capital est un monstre sans aucune autre fin que l’accumulation.
      Il n’est jamais plus dangereux que quand il rencontre ses limites et sent son agonie.

  4. Il est désormais IMPOSSIBLE d’attendre, d’organes officiels ou de leurs suppôts médiatiques, des nouvelles qui ne soient pas clairement positives (le vrai ou le faux n’ont plus d’importance).

    Totalement IMPOSSIBLE et INCONCEVABLE ! Commet pouvez-vous imaginer qu’une puissance publique quelle qu’elle soit, puisse annoncer aujourd’hui officiellement tout de go : « Toutes nos banques sont à la ramasse, leur survie est une question de quelques mois. »

    TOTALEMENT IMPOSSIBLE ET INCONCEVABLE. Il va falloir nous contenter des contes de fées à la ministre Lagarde… ou de nos propres analyses. Celles de l’ami Leclerc en sont un exemple probant.

  5. M.Leclerc

    Comme d’habitude, un bon billet de l’atmosphère de la crise.

    Le marché interbancaire n’existe plus, il a été remplacé par les banques et maman banque centrale.

    Banque centrale qui fournit les liquidités (voir aujourd’hui avec les banques commerciales espagnoles).

    Dans ce cas là, les banques sont devenus des sortes de « filiales » des banques centrales.

    Bien sûr, elle font payer leurs dîmes aux clients mais elles ne risquent plus rien sous le « parapluie systémique » (ou atomique) des banques centrales.

    Contrairement aux européens ,aujourd’hui, la Banque centrale américaine demande que les banques

    lui rendent service. Service qu’elles ne refuseront pas vu quelques se « sucreront » aux passages.

    Ainsi, vous avez mentionné dans un billet, les « muni-bonds », bons des collectivités américaines, représentant 2500 milliards de dollars et illiquide (donc invendable).

    Des rumeurs font état d’un rachat via les banques commerciales puis revendus à la FED.

    On peut parler de monétisation de la dettes.

    Qu’est ce qui empêche la BCE de faire de même ? Le fait que l’euro ne soit pas une monnaie de réserve bien qu’il représente un quart des réserves mondiales ?

    Source http://www.la-chronique-agora.com/articles/20100721-2912.html

    1. Les banques centrales ne font pas la pluie et le beau temps. Leurs moyens – conventionnels ou non – permettent de contenir la crise, mais pas de la régler. Prises dans des impératifs contradictoires, elles tergiversent et illustrent ce vieux principe suivant lequel puisque ce mystère nous dépasse, feignons de l’organiser.

      Suite au prochain épisode !

  6. La France intègre le grupetto des « pays en voie de sous-développement » . Pour rester dans les délais et ne pas être mis hors course , nos politiques , nos grands patrons et leurs éminences grises nous font dégringoler à tombeau ouvert le mondialement célèbre col de la pauvreté . Attention , la dégringolade a aussi un point de non-retour au-dessous duquel les freins ne répondent plus , le dérailleur saute , et les crevaisons s’enchainent : alors on baisse les bras et on n’a plus la force de remonter la pente . Il n’y a qu’à voir de nombreux pays sous-développés : leurs habitants parlent continuellement de se révolter contre leur pauvreté , souvent leur extrême pauvreté , mais ces palabres interminables n’empêchent pas leurs dictateurs de rouler carrosse ostensiblement en les éclaboussant au passage , voire en les écrasant s’ils ne se rangent pas du bon coté . Pas de révolution , pas de guerre , nul besoin de stress tests aux pays des forçats de la pauvreté : 2 $ par jour pour se nourrir avec sa famille et le tour est joué . ( Demain sera un autre jour pour Schleck et Contador) .
    Il y a des fois mon z’ami où moi y en avoir envie qu’on se mette à plusieurs pour secouer le cocotier* . Pas pour voir d’en bas les singes qui tombent de haut , ni pour ramasser les noix et boire le petit lait : pour pouvoir les remplacer par des gens honnêtes et compétents , avec lesquels on modifiera ensuite le rendement du cocotier ou on en plantera un autre .
    *Un cocotier , c’est comme qui dirait un paradigme, mais qui rend mieux sur les photos .

    1. Les plus dynamiques quittent leur pays quand ils estiment être dans l’impasse à long terme.
      Ils aboutissent parfois en France lorsqu’ils sont francophones…
      Et nous, où irons-nous?
      En Côte d’Ivoire,à Madagascar ou à Saïgon?

  7. Pas la peine de secouer le cocotier pour faire tomber des gens « malhonnêtes ».
    C’est le capital qui remettra des gens à diriger les entreprises comme les institutions publiques.
    Pas moyen de lui imposer un critère d’honnêteté, il ne connait que celui de la compétitivité.
    Voir mon post plus haut: 22 juillet 2010 à 00:00

    Faire tomber Woerth ou Sarko, ça fera plaisir, mais si ce n’est pas une mise en jambe pour exproprier le capital, c’est infantile.

    1. Vous avez raison Charles c’est infantile.
      Mais…les révolutionnaires commencent en général par faire des « exemples » afin de stopper les velléités corruptrices des anciens maitres.
      Et ainsi dans les périodes de terreur se comportent plus mal encore que les dirigeants déchus.
      C’est le cycle infernal.
      Comment changer de « paradigme » sans violence?

    2. Infantile…
      Là, Charles, nous n’allons plus être d’accord.

      Quand j’ai commencé ma carrière, il y avait des LOIS beaucoup plus strictes dont chacune des clauses des contrats que je rédigeai étaient imprégnées.
      Et les articles où vous ne respectiez pas le « réputé non-écrit » vous rendez tout un contrat caduque.
      Un paquet de ces articles venaient du Code Napoléon qui, lorsqu’on l’a étudié un minimum, était là pour défendre le quidam de se faire trop avoir.

      Sous prétexte de « rénovation », TOUT l’esprit du Code a été changé et la protection qu’un non-professionnel pouvait avoir a disparu.

      Alors, merci, Charles, de ne pas trop insister sur les « enfantillages » d’un changement GRAVE qui est un mouvement évident de vouloir fonctionner comme les Anglo-saxons.
      Et voyez d’ailleurs ce que ça donne avec la situation actuelle.

    3. Tartar : « Comment changer de « paradigme » sans violence? » – c’est du lourd ! Encore un commentaire anxiogène.

      Yvan : suis pas sûr de comprendre ! Peut-être auriez vous préférer puéril (naïf, enfantin dit le Larousse) à infantile ? Suis un peu paumé là.

    4. @ Yvan

      Effectivement, ni Didier, ni moi ni un autre ne comprenons,
      car je ne parle pas des lois ni du code, mais du fait que c’est le capitalisme, un mode de production,
      qui produit les institutions (Etat) et les hommes pour le servir, pas l’inverse.

      Donc virons les serviteurs actuels du capital, mais comme mobilisation pour aller à la racine, exproprier le capital.
      En rester à « secouer le cocotier » est infantile au sens de jeu d’enfant: facile et sans objet.

      @ Didier

      Révolution sociale sans violence ? Nous sommes tous preneurs. La classe dirigeante n’a jamais dissout elle-même ses forces de répression. Mais tout le monde vous appuie. Faites un supplique.

    5. Didier.
      Si vous n’avez pas compris que la contagion du néolibéralisme nous avait donné cette crise, vous ne pourrez jamais plus le comprendre.
      Sans faire de passéisme, il faut tout de même remarquer que de vieilles nations, qui avaient souffert de guerres, de révolutions, et autres fariboles avaient construit des systèmes qui fonctionnaient à peu près bien. Et aussi avec du colonialisme, d’ailleurs. Histoire d’aller voler chez les autres.
      Mais lorsque l’on veut changer un peuple trop rapidement de mentalité, vu le passé, à un moment, ça bloque.

  8. L’immobilier? Ne pas oublier le crédit à la consommation! Pourquoi? Le ratio fonds « propres » / engagements est seulement de 2%, alors qu’il DOIT être de 12% (sauf légère erreur de ma part), pour les crédits à plus long terme. J’ai tout de suite réagi en entendant il y a quelques jours à la radio qu’une « des grandes banques françaises » (BNP-Paribas, pour ne pas la nommer) allait s’orienter vers le crédit à la consommation! Le signe, comme d’habitude, en particulier en France, que « tout va très bien, Madame la Marquise… ». Ce type d’information est typique d’un message que l’on peut voir sous deux angles différents: l’un optimiste -pour celui qui n’a pas l’information ci-dessus-, et l’autre bien pessimiste, pour celui qui en dispose! L’information? L’élément cruciale de toute guerre, et cela vaut vraiment mieux quand on l’a avant les autres. A ce sujet, le concept de REALITE me paraît tout simplement sublimer celui de VERITE.

    1. Vi!
      Ou se situe le « délit d’initié » entre détenteurs de réalité versus vérité?
      Le « pouvoir » vient en général de l’initiation, si on peut oser cette nouvelle acception du mot.

  9. M Leclerc, j’ai le regret de vous dire que vous faites à nouveau la preuve de votre mauvais esprit, doublé d’un esprit fort, et triplé d’une mauvaise fois renouvelée!

    Quand donc ferez vous enfin crédit à nos dévoués gouvernants de leurs louables et désespérés efforts pour nous tirer de ce fâââcheux guêpier?

    Comment osez vous ces saillies qui se voudraient humoristiques et qui ne sont que sarcastiques, quant il s’agit de la sauvegarde de l’épargne populaire (et accessoirement de mes quelques biens liquides ou mobiliers encore localisés sur le sol national bien-aimé)?

    Vous sapez par vos billets fielleux réitérés la nécessaire confiance populaire en nos robustes et avisés établissements financiers, malmenés, il est vrai, par la main de l’étranger.

    Monsieur vous êtes un ingrat et un misérable nihiliste. Un terroriste en puissance!:)

    1. Drôle de nihiliste, je laisse au système financier le soin d’essayer désamorcer les bombes à retardement qu’il a lui-même posé. Il est son meilleur ennemi et n’a pas fini d’en voir, et hélas de nous en faire voir par la même occasion.

    2. Dites Vigneron, vos remarques acerbes au 5° degré envers François Leclerc sont j’espère d’un titre alcoolique inférieur à vos productions?
      (Ma remarque est au 7° degré Yvanienne ou Piotrique et à prendre avec modération).

    3. Et si on remplaçait Ben Bernanke par François Leclerc?
      Ce qui m’amuserait.
      Que serait-il différent?
      Quand on veut éradiquer le capitalisme sous toutes ses formes, il faut prouver qu’il n’y a jamais d’issues.
      Nihiliste?
      Non simplement boudeur de ne pas être à la place de Ben, peut-être.
      🙂

    4. Décidément, le pastiche est un art difficile… j’ai peur qu’un simple deuxième degré soit déjà sujet de polémique.

    5. @Yvan

      C’est limpide (comme de l’eau de source!) que le pastiche d’une heure du mat chez Jorion ne vaudra jamais le Pernault d’une heure de l’aprém chez Bouigues-tv!
      Désolé, pas pu n’empêcher…

  10. Je serais tres favorable a un boycot complet de la part de la presse vis a vis de ces stress tests.
    Apres tout, en quoi cela nous concerne t il ? Il ne s’agit que d’un exercice de com’ pour retablir la confiance des banques entre elles et aupres du publique. Jongler avec les chiffres, les rentrer dans des models plus theoriques les uns que les autres en y choisissant a priori les parametres qui nous conviennent ….

    Ce que montre surtout cet exercice (qui releve presque de la propagande), c’est ce lien de dependance sournois que les banques entretiennent aupres du citoyen lambda: le sort de ce dernier apparait etroitement lie au bons resultats de ces tests. Ce qui implique que dans le cas contraire, il faudra bien aider nos cheres banques pour nous sauver nous meme (du moins en theorie).

    A quand une separation nette des instituts de depot de ceux d’investissements ?? Les etats-unis viennent de rater le coche en retirant sur le fil cette proposition de leur reforme financiere. Et nous ? Qu’est ce qui empeche BNP (pour prendre un exemple) de creer une filiale distincte (ou autre forme juridique) pour effectuer ces propres investissements ? Pourquoi les banques a travers le monde ne peuvent s’empecher de jouer au casino avec l’argent du citoyen lambda ? Il y a peut etre la un facteur de rentabilite qui m’echappe. A moins que le systeme ne puisse fonctionner et perdurer qu’ainsi, en prenant et gardant en otages l’ensemble de la population.

    1. Romain,
      Le problème n’est pas le boycot de la presse ou non, le problème, c’est d’expliquer dans le détail mais en résumé, ce que sont les références des mots que l’on utilise.
      Quand je lis « Le Tier one ou le Core Tier one », je me demande pour qui on prend les lecteurs, tous des économistes en herbe?
      Etre économiste, ce n’est pas une science exacte. Elle se pratique avec de nombreux tests, beaucoup d’évolutions. Les marchés évoluent comme le reste. Rien d’immuable.
      Pour juger de tout, il faut les cartes, toutes les cartes, en main.
      Bien sûr, ceux qui étaient à la tête, même s’ils ont senti une petite d’odeur d’oignon, n’ont pas cru à l’ampleur possible.

      Je suis sur beaucoup de forums.
      Qu’y vois-je?
      Dénoncer n’importe quoi. Chahuter. Ruer dans les brancards.
      Les politiques, tous pourris. Alors, les financiers, comment est-ce possible qu’ils soient autrement?
      Bizarre, qu’on aime tuer, mais qu’on a peu d’idées pour reconstruire.
      Nous sommes ici, pour avoir des idées neuves. Pas pour se voir enterrer vivants.

      Grr…

    2. « Pourquoi les banques à travers le monde ne peuvent s’empecher de jouer au casino avec l’argent du citoyen lambda? »: je crains que ce soit pire, et ce que vous dites serait même vertueux comparée à la réalité. Quelle est-elle? Les banques ont la « qualité » de créer de la monnaie -une exception, avec les banques centrales (et, peut-être, les délais de paiement entre entreprises, particulièrement élevés en France par rapport à ce qui se fait en Allemagne, par exemple: l’entreprise acheteuse emprunte directement à sa banque, si elle en éprouve le besoin financier, et ne se finance pas en « délais de paiement » auprès de l’entreprise vendeuse)-, en prêtant, « strictement » encadrée dans le cadre de certaines rêgles du jeux (en particulier, taux de fonds propres suffisants / encourt de leurs prêts, mais pas seulement). Si « l’argent du citoyen » est utilisé, c’est en prenant des mesures en catastrophe, pour sauver certains « canards boiteux », qui ont utilisé des artifices qui ont « fonctionnés » pendant un temps certains, mais qui se révèlent un jour, par définition, une véritable bombe à retardement. La « consanguinité » existante entre les mondes politique et financier (« je te tiens, tu me tiens par la barbichette… »), entraîne forcément, dans certains pays -la France en particulier, où ladite « consiguinité » est plus que visible-, le sauvetage par l’Etat des banques en situation de (quasi-)banqueroute coûtant à court terme, moins cher (en fait, essentiellement à court-terme pour le système politique en place, face à « l’opinion publique »: nationalisation des pertes + privatisation des dettes, nouvel artifice permettant de reporter dans le temps le coût du problème, mais pas de le rêgler). A plus long terme, c’est une autre histoire! Je rappelle le fait de reporter pour certaines banques (la BNP, mais pas seulement: il suffit d’aller d’en un bureau de Poste, en France, pour voir la promotion que la Banque Postale fait actuellement pour voir la nouvelle politique favorisant « un nouveau système de crédit à la consommation »: je n’ai même pas tendu le bras pour prendre le prospectus…). Je rappelle ce que j’ai dis dans un précédent post: l’intérêt dans la situation actuelle des banques pour le crédit à la consommation? Besoin de seulemnt 2% de fonds par rapport à l’encourt de crédit, contre 12% pour les crédits à plus long terme: certes, une mesure de court-terme forcément « populaire », mais pas rassurant du tout d’un point de vue financier: en reporte à demain ce qu’on devrait rêgler, certes, avec quelques larmes (…), à court terme, pour en être débarasser le plus vite possible… Comme le soulignait Paul Jorion dans une vidéo récente, seule l’Allemagne adopte actuellement une politique financière vertueuse -et dans l’intérêt à long terme du pays-, en refusant d’être exagérement dépendant de la finance. Si cette politique se matérialise -ce que je ne doute pas-, elle va, à nouveau, prendre quelques années d’avance sur d’autres pays, restant empétrés dans ce bourbier, passant de situation artificielle en situation artificielle…. Moralité? Ne pas confondre apparences et réalité: avec les artifices, le Roi se retrouve, comme dans la fable, forcément un jour, nu… Cordialement

    3. Romain : je ne suis pas là pour faire de la pub mais pas mal de réponses à vos questions sont dans le livre « L’argent, mode d’emploi » signé par le maître de ces lieux ! Vous y découvrirez un Grand Duché sympathique et pourrez écouter Offenbach à fond.

      L’enfoiré : moi je suis d’accord avec vous mais quand vous dites « Pour juger de tout, il faut les cartes, toutes les cartes, en main. », encore faut-il que les cartes ne soient pas faussées non ? Or ce que nous présente la presse, ce sont des cartes faussées si je comprends bien François Leclerc.

    4. Didier,

      « faut-il que les cartes ne soient pas faussées non ? Or ce que nous présente la presse, ce sont des cartes faussées »

      Je crois que l’on vient de naître, ou quoi. Les cartes ont toujours été faussées, forcées et cela ne date pas d’hier.
      Il faudrait que vous lisiez quelques romans historiques comme j’aime le faire.
      Je vous propose deux briques. L’une qui continue l’autre.
      J’ai lu le premier, il y a déjà quelques années.
      Le second je suis encore occupé.
      A chaque chapitre, vous vous rebellez. Vous vous dites « mais, ils sont cons ou quoi? »
      J’oubliais de dire de quel bouquins, je veux parler.
      Il s’agit de « Les Piliers de la Terre » pour le premier.
      De « Un monde sans fin » pour le second.
      Gros, mais très facile à lire.
      Il n’y pas de pub évidemment dans mes propos.
      Faut pas rêvé. Je n’ai aucun intérêts.
      Alors, oui, comprendre tous les François Leclerc de la Terre, mais c’est bien sûr.
      Je vous dit, je suis un vieux routier des forums.
      Je peux vous dire que j’en ai vu.
      Comme je le dit souvent, nous ne sommes plus à l’époque des « Droits de l’Homme », mais des « Droits de l’Ohm ». Vous savez cette unité qui parle de résistance électrique dans le système international

      Bonne réflexion et bonne journée

      Bonne journée

    5. Didier,

      J’oubliais. Vous parliez de presse. Ca on en parle beaucoup aussi sur les forums français.
      Je vais vous dire une révélation de la logique « on a la presse qui va avec ce que l’on est et que l’on veut ».
      La presse n’ira jamais dans le sens contraire de ce que le lecteur, le téléspectateur désire.
      N’avez-vous pas encore remarqué que donner des idées positives n’est pas porteur.
      Je ne suis pas un idéaliste. Faut pas rêver.
      Mais je suis un testeur logique né.
      Les erreurs j’ai toujours revendiqué de pouvoir y tomber.
      Pas les récidives. Ca c’est la limite à ne pas dépasser.

  11. Bonjour,

    ébouriffé ce matin !
    c’est le stress test ou le sex test pour les banquiers en ce moment ? vous pourriez me confirmer ce monde d’ether m’innonde et me rend fou ?

    cordialement

  12. Ce qui est curieux pour un observateur extérieur éclairé par les billets de François Leclerc, c’est que personne ne semble dupe du petit jeu. « Les marchés » doivent bien savoir que les tests sont truqués et qu’ils n’ont pas beaucoup d’importance. Idem pour les banques entre elles. François Leclerc nous dit même que les quelques victimes expiatoires ne pourront pas faire appel au pompier européen de service qui est encore virtuel. Quant au citoyen lambda, il voit passer cela largement au dessus de sa tête.

    Alors, je me demande bien à quoi, à qui, sert tout ce cirque ?

    1. Bonjour, la réponse est dans votre question, n’est-ce pas? Mais attention, tout au moins en France, n’importe quelle « écurie politique » se comporterait semblablement. Ce qui n’est pas rassurant.

    2. Bruno,

      Bien vu.
      Nous avons en occident (je ne limite même pas à la France), des tendances à la morbidité.
      On se fait « branler » par l’Orient, la Chine, l’Inde, la Thaïlande, bientôt l’Indonésie.
      Croyez-vous sincèrement qu’ils moulinent avec les mêmes intentions?
      Certains sont dans le peloton des démocraties, d’autres pas.
      Mais tout cela est plus ou moins fictif.
      Qui a ouvert et voulu la mondialisation au départ?

  13. Pourquoi parle t-on de « test » et pas « d’audit » ?
    Il serait souhaitable de demander une enquête parlementaire pour obtenir un audit rigoureux et exhaustif des banques françaises, et de leurs autorités de contrôle.

    1. Bien vu, Jyves! Malheureusement, je crains que cela n’arrivera jamais, étant données les conséquences prévisibles que cela aurait. Le « politique », enfin bon, je dirais même le « politicien » domine la réalité…

  14. Cette actualité de la crise porte bien son nom. Les stress tests sont une réponse au discrédit des réglementations financières en vigueur. Les marchés interbancaires sont gelés du fait de la disparition de critères objectifs de la solvabilité bancaire. Les fonds propres bancaires ne sont pas propres parce que leur définition est opaque et parce que le marché qui doit permettre de les calculer n’existe pas. Les risques bancaires ont disparu des radars financiers par la liquidité illimitée des banques centrales.

    Les stress tests sont faits pour parler d’une sûreté financière invisible. Le résultat est que le mot « stress » accentue le stress des financiers qui n’ont pas de marché transparent pour négocier leur risque. Et les gouvernements s’essaient à fabriquer de la liquidité avec des mots dont le sens ne peut pas être testé en l’absence de règles de responsabilité financière.

  15. Heuu dites ces « tresses tests » c’est pour montrer que les politiques ont couper les cheveux en 4 pour ne pas avoir à nous dire que les banques vont encore nous donner du file à retordre ?

    ;o)

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