Billet invité.
DYNAMIQUES AMÉRICAINES
Tandis que l’Europe s’enlise en se débattant dans sa propre crise, plus discrètement les Etats-Unis connaissent un nouvel épisode de la leur, car inexorablement elle continue de se dérouler.
La fin de l’année fiscale qui se termine aux Etats-Unis au 30 juin va être marquée par un inquiétant constat. Sur les 50 Etats américains, 48 d’entre eux vont être en déficit, en dépit des coupes budgétaires qui ont déjà été effectuées et des aides fédérales qu’elles reçoivent. Or ces dernières doivent être arrêtées après le prochain exercice de 2011, pendant lequel elles vont être déjà fortement diminuées.
Le déficit cumulé des Etats devrait atteindre 300 milliards de dollars en juin 2010 et, selon les prévisions officielles, ne devrait que très progressivement décroître les années suivantes. A condition que la reprise économique soit au rendez-vous, favorisant les rentrées fiscales, une perspective sur laquelle tous les économistes ne s’accordent pas. Ce ne sera pas en tout cas la progression de l’emploi qui sera la cause d’une amélioration de ces rentrées, car elle ne se profile pas à l’horizon. Sur cette question au moins, il y a un consensus d’établi.
Les caisses de retraite des fonctionnaires des Etats fédérés enregistreraient quant à elles un déficit cumulé d’un millier de milliards de dollars.
Sans surprise, ce sont les Etats où sévit la plus forte crise immobilière qui sont les plus atteints. La Californie, mais aussi l’Arizona, la Floride et le Nevada. En Californie, la situation en est toujours à un stade critique, l’Etat le plus riche des Etats-Unis étant au bord de la banqueroute.
Ce n’est toutefois pas l’aspect financier de la situation qui est le plus préoccupant, mais ses conséquences budgétaires. La législation américaine impose en effet que les dépenses de fonctionnement ne peuvent pas être financées par l’emprunt, seuls les investissements étant susceptibles de l’être.
A la baisse constatée des recettes (elle sera globalement de 11% par rapport à l’année fiscale 2009) correspondent donc des coupes claires budgétaires d’un même montant, une fois déduites les aides fédérales. Elles affectent l’emploi en imposant la réduction des postes de fonctionnaires (alourdissant encore plus la charge des caisses de retraite), introduisant de nombreux dysfonctionnements dans les services (éducation, santé, police, etc …), réduisant les programmes sociaux, soit d’aide aux chômeurs, soit de santé publique, tel Medicaid (le programme dédié aux personnes en difficulté).
On parle régulièrement de la poursuite lancinante des faillites des banques régionales américaines, à un rythme double de celui de l’année précédente. Les informations les plus contradictoires sont données au jour le jour à propos du marché immobilier, comme au chevet d’un grand malade. Toujours déçues quand elles annoncent une amélioration. La situation des Etats fédérés est toute aussi alarmante.
Non seulement en raison de leurs lourdes conséquences, dans un pays déjà marqué par de profondes inégalités sociales (ainsi que raciales, qui se recoupent) et la grande pauvreté. Mais aussi à cause de son impact potentiel sur la reprise qui est actuellement enregistré ; car elle a pour origine des financements publics qui ne sont pas destinés à être renouvelés.
Simultanément, une grosse partie se joue à huis-clos à Washington. Depuis jeudi dernier se tient la conférence du Congrès qui a pour mission de réconcilier en un texte unique les lois de régulation financière votées successivement par la Chambre des députés et le Sénat, afin qu’elle soit promulguée par Barack Obama. Avant le 4 juillet prochain, est-il espéré, jour de la fête nationale (Independance Day).
Les travaux de la conférence, qui ne sont pas publics, semblent se tenir dans une grande confusion et incertitude, selon les informations qui en filtrent et les prises de position qu’ils occasionnent. Le sujet qui en est à l’origine n’est pas mince, puisqu’il s’agit rien de moins que du sort qui sera réservé aux produits dérivés.
On avait déjà eu l’occasion, avant de devoir se consacrer presque exclusivement à la crise européenne qui a accaparé l’actualité, de remarquer qu’un vent nouveau en faveur de mesures plus strictes soufflait au Sénat. Il s’est levé alors que s’approche l’échéance – très redoutée par les élus soumis au renouvellement de leurs mandats – des mid terms de novembre prochain. Sortez les sortants semble en effet être l’état d’esprit qui domine chez les électeurs américains, démocrates ou républicains, selon les sondages disponibles.
La manifestation la plus surprenante de cette nouvelle donne a été l’intégration par le Sénat dans la loi – au grand dam des mégabanques qui ont ferraillé contre elle comme cela ne s’est paraît-il jamais vu – d’un amendement d’une sénatrice de l’Arkansas, présidente de la commission des affaires agricoles, Blanche Lincoln. L’adoption de ce qui est devenu la section 716 de la loi, qui a depuis acquis le statut de célébrité, représente une importante correction à la fois au total laissez-faire qui prévalait jusqu’à maintenant sur ce marché, ainsi qu’aux nouvelles réglementations très lâches et pleines de trous adoptées par les représentants et en passe de l’être par les sénateurs.
Pour les mégabanques, il est estimé, sans pouvoir exactement le chiffrer, que cela représenterait une perte potentielle de plusieurs milliards de dollars de profits annuels.
Dans les grandes lignes, ces dispositions interdisent purement et simplement aux banques de poursuivre pour leur propre compte leurs activités de trading sur le marché des produits dérivés, sauf si elles agissent afin de couvrir leur portefeuille de prêts ou les opérations de leurs clients. Les obligeant pour le reste à agir via des filiales isolant cette activité. Un très substantiel renforcement des mesures déjà adoptées dans le cadre de ce que Barack Obama a lui-même appelé la Volcker’s rule (la réglementation Volcker, du nom d’un de ses conseillers, ancien président de la Fed). Qui étaient elles-même une pâle copie du Glass-Steagall Act de 1933 instituant une stricte séparation entre banques de dépôts et d’affaires.
Depuis, la sénatrice Blanche Lincoln, à qui peu de chances étaient données d’être désignée par les primaires démocrates de l’Arkansas pour les prochaines élections, opposée à un démocrate plus radical, l’a été de justesse. Ce qui a donné raison à tous ceux qui interprétaient sa nouvelle détermination au Sénat par des considérations électoralistes, et est par ailleurs très susceptible de donner des idées à tous les sénateurs placés devant la même échéance.
Nous devrions savoir d’ici au 24 juin prochain – date fixée pour la fin de la conférence – si les mégabanques parviendront ou non à avoir gain de cause et obtiendront qu’il soit revenu sur le vote du Sénat, dans le cadre d’un compromis à leur avantage. A noter qu’à l’inverse, certains sénateurs voudraient encore assouplir les dispositions interdisant aux banques d’avoir des hedge funds comme filiales.
Un autre aspect de la sanglante bataille en cours, qui se déroule plus à coup de millions de dollars que de tapis de bombes ou de charges de blindés, n’en est pas moins remarquable. Quelle que soient ses motivations, Blanche Lincoln a manifesté, et continue de le faire son cap électoral passé, une grande résolution, ainsi semble-t-il que ses collègues qui l’appuient. Elle a même reçu le renfort de deux gouverneurs de la Fed, alors que le président de celle-ci, ainsi que l’administration Obama et la Maison Blanche tentaient sans succès de faire barrage à ce qui était encore son amendement. L’un des arguments – non sans fondement – qui lui était opposé, principalement par Sheila Bair, en charge de la FDIC, était que cette mesure allait avoir pour conséquence de faire basculer tout ce secteur de l’activité financière dans la shadow economy, l’économie de l’ombre. Celle-ci présentée, si ce n’est comme un mal nécessaire mais tout du moins une réalité contre laquelle on ne peut lutter et qu’il ne faut pas renforcer. Justifiant paradoxalement de laisser les mégabanques jouer au casino, au prétexte qu’elles pourront au moins être un peu contrôlées. On en est là…
En réalité, les mesures préconisées par la sénatrice, et pour l’instant adoptées, prévoient également que quasiment tous les produits dérivés devraient passer par des chambres de compensation, ce qui n’était pas le cas dans les projets de la Chambre des représentants et du Sénat, avant son intervention. Le lobbying des mégabanques avait abouti à multiplier les exceptions à une règle qui de fait devenait marginale, attribuant au régulateur (la Fed), le pouvoir de désigner ceux de ces produits qui devraient utiliser les services de ces chambres de compensation et ceux qui ne seraient pas dans l’obligation de le faire. Un régime susceptible de tous les discrets accommodements.
Ces deux facettes de la crise vue des Etats-Unis ont d’étroits rapports entre eux. De quoi la dynamique de celle-ci, qui n’a pas fini de produire ses effets, va-t-elle être porteuse ? Une même inconnue prévaut en Europe, notamment au plan politique. D’un côté s’exprime la menace du Tea Party Movement, qui brouille les pistes du jeu politique traditionnel et est générateur d’aventures ; de l’autre de premiers résultats électoraux inquiétants témoignent de l’impasse qui est ressentie. Il n’y a pas que les marchés qui font preuve d’une grande volatilité.
Si j’ai bien compris, cette « section 716 » pourrait aussi permettre aux banques américaines de laisser ces filliales faire faillite et donc faire payer la note de leurs erreurs aux autres qui seront, n’en doutons pas, en grande partie les banques européennes qui se retrouveront ainsi entrainées dans la chute.
Le fait que les pertes seraient identifiées et isolées pourrait plus facilement permettre de les faire supporter par les maisons mères. C’est en tout cas ce que craignent les mégabanques.
Si elles étaient dissimulées dans la shadow economy, elles ne pourraient plus prétendre, par définition, à un soutien public.
La possibilité de laisser faire faillite à un quasi hedge-fund. N’est-ce pas une excellente chose pour calmer l’ardeur des « spéculateurs » ?
Lundi 14 juin 2010 :
Dette publique des Etats-Unis :
13 085 milliards de dollars, soit environ 91 % du PIB.
http://www.usdebtclock.org/
« Non seulement en raison de leurs lourdes conséquences, dans un pays déjà marqué par de profondes inégalités sociales (ainsi que raciales, qui se recoupent) et la grande pauvreté. »
L’indice d’inégalité mesuré par le coefficient de GINI http://fr.wikipedia.org/wiki/Coefficient_de_Gini
est en effet de plus de 40 pour les USA, à comparer aux 24 à 36 en Europe, zone la mieux lotie pour le moment:
source PNUD 2009: http://hdrstats.undp.org/en/indicators/161.html
@ François
La section 716 est-elle en mesure de mettre un terme au délit d’initié charactérisé, dès lors que la Banque passe les ordres de ses clients, et spécule elle-même?
Je me demande d’ailleurs si en Europe nos régulateurs entendent mettre un terme à ce vol quotidien par les banques…
Seulement histoire de rire devant les gesticulations, car je n’ai plus aucune illusion sur la possibilité de dresser le monstre. Il faudra l’abattre. Ou en périr nous même. Au vu de la passivité des grands partis dits progressistes, illustré encore en Belgique, le pire est à venir…
Merci pour cette chronique détaillée et leste. N’ayant aucune illusion, cette chronique me ravit, autant que qu’un bon Vaudeville.
L’histoire a amplement démontré que les murs pouvaient tous être, un jour ou l’autre, abattu, escaladé, creusé ou contourné (au choix).
Le délit d’initié est l’essence même de la spéculation financière. Une fiction a été montée qui en fait un délit.
Goldman Sachs semble avoir fait pire que cela, pouvant avoir participé au montage de l’opération financière du fonds de Paulson. Avant de tromper ses clients. L’enquête de la SEC est en cours.
Ah depuis le temps je savais bien qu’on reparlerait tôt ou tard du nouveau poids supplémentaire de l’Amérique, pourvu que l’Amérique n’entraîne pas trop le monde dans sa chute.
Mais nous sommes déjà en train de chuter
Oui,
A vrai dire je ne sais plus quoi dire ni penser par rapport à tout cela, vous vous rendez compte tellement de choses ont déjà été écrites sur cette multi-crise et pas seulement sur le blog.
Nous avons beau crier :
Au feu, au feu, au feu,
Attention, Attention, Attention,
Ca sent déjà le roussi et le brulé,
Les dirigeants du monde ne veulent toujours rien entendre ni rien voir de trop d’incommandant de part leur position, c’est peut-être aussi cela qui m’effraye le plus …
A propos de délits d’initié, je me demande quel est le bilan d’application de la loi… Pas grande idée… Y-a-t-il un juriste espiègle dans le fil?
Pour retourner aux Etats-Unis, la Brookings Institution (soi-même…) a mis en évidence la permanence des « neocons » parmi les acteurs de la pièce montée Obama in Maison Blanche. Le décor reste, le livret aussi, mais on change la vedette américaine:
http://rawstory.com/rs/2010/0609/tank-neocons-influential-obama-years/
Moody’s abaisse la note grecque à Ba1, en catégorie spéculative.
Moody’soient les agences de notation!
Ah les standards! Et pourquoi fiche?
Je comprends mieux qu’on stigmatise ces collégiens tranquilles et travailleurs qui sautent au cou du prof à la première mauvaise note!
Trrrrrrès mauvais exemple…
« La législation américaine impose en effet que les dépenses de fonctionnement ne peuvent pas être financées par l’emprunt, seuls les investissements étant susceptibles de l’être. »
Voilà une bonne règle que les Européens feraient bien de suivre. Politiques, partenaires sociaux, foncent dans le décor depuis des années en laissant allé les surenchères. La puissance française? une rigolade aujourd’hui. La puissance Européenne assurément.
Merci encore M. Leclerc.
En France, de la même manière les Collectivités Locales ne peuvent pas contracter des crédits pour financer les dépenses de fonctionnement, seuls les intérêts sont intégrés aux dépenses de fonctionnement
C’est déjà le cas, depuis toujours, en tout cas en France pour les collectivités locales! On se calme…
j’essaye de bien comprendre fonctionnement , investissement ?
est-ce que je me trompe en disant
par exemple
si l’armée française investit de dépenser de l’argent pour « se payer » des drônes, -c’est très très cher…. – c’est un investissement
si l’armée française fonctionne de dépenser de l’argent pour « payer » les soldats …., c’est du fonctionnement
Effet positif induit par la faillite des États US, pour la première fois depuis 40 ans, le nombre de prisonniers dans leurs prisons a baissé (oh, juste -0,4%)!
Les états redécouvrent les vertus, au moins économiques, des mesures alternatives et du suivi approprié de la réinsertion!
Eh! Sans rire, je crois que c’est la première bonne nouvelle chiffrée de cette Sacrée Crise!
Si l’on considère le postulat tragique, que dénonce si souvent Badinter, et qui veut que les conditions d’existence d’un individu emprisonné ne doivent jamais être préférables à celles du plus pauvre des individus libres, alors soit cela signifie que c’est pire aujourd’hui dehors, soit que l’amélioration va toucher de proche en proche les plus démunis du dehors…
Bon en même temps l’État fédéral a augmenté le nombre de ses prisonniers (+3,4% à 208 000, Merci la FED! chantent les prisonniers fédéraux). Et le chiffre total avoisine toujours les 2 300 000, soit 1% de la population adulte totale des USA et 25% des 9 200 000 prisonniers recensés dans le monde (le pourcentage pour la population adulte, jeune, mâle et noire, je vous dis pas!)
http://www.prnewswire.com/news-releases/pew-survey-shows-state-prison-population-dropped-in-2009-88170882.html
»Les caisses de retraite des fonctionnaires des Etats fédérés enregistreraient quant à elles un déficit cumulé d’un millier de milliards de dollars. »
Face à ce déficit gigantesque et afin de réduire le »spread » entre les OAT allemandes et américaines, le conseiller du président Obama le dénommé Franchesco Del Filli vient d’annoncer le recul de l’âge légal de la retraite à 95 ans. (voir http:www.radiodeldelire.us)
Déjà aux Etats-Unis de nombreux salariés travaillent jusqu’à un âge avancé et le recul de cet âge légal pourrait n’être qu’un premier pas dans le long chemin menant à la modernisation de ce régime de retraite aux finances durablement déséquilibrées.
Car, en effet, c’est sans compter sur les progrès de la médecine.
Le secrétaire d’état américain du travail Mrs Works Always a en effet défendu l’idée selon laquelle l’espérance de vie augmentant il convenait de consacrer un temps plus long de sa vie au travail.
En Europe et plus particulièrement en France des annonces sont prochainement attendues.
Les regards se tournent du côté de la Maison Blanche avec envie.
La France ne peut pas rester à l’écart du reste du monde a encore dit le député Mr C …
Nous risquons de perdre notre triple A renchéri le Ministre M.B.
Selon les projections, et compte tenu du fait d’une part que Mme Jeanne Calmant a vécu jusqu’à 120 ans et que les français semblent être immunisés contre une prochaine épidémie de H1N1, l’âge légal de départ en retraite pourrait être porté dans un premier temps à …
m’enfin il y a un parramettre qui n’est pas pris en compte, beaucoup de personnes n’auront pas la chance de travailler suffisement d’heures pour toucher une retraites. En plus de cela il est faux de penser que dans une socièté moderne ou les nuissance en tout genre nous gettent, (micro ondes, produit chimique en augmentation dans l’alimentation, stress exct). Beaucoup de personne d’avant guerre ont survecu car la mortalité y était assez élevé est ces survivant avais une autre igyéne de vie, il était solide et robuste. Conbien de nous sont effraiyer a l’idée de devoir monter 5 étages a pied ?
Jeanne-) 122 ans, 5 mois et 14 jours…
Soyons précis!
@Piort
122 ans, 5 mois et 14 jours !!
Alors dans ce cas c’est encore pire que ce que je pensais.
Ils vont nous reculer la retraite d’autant plus !!
Déjà que son notaire n’a jamais pu bénéficier de son viager …
Et dire qu’il y des rêveurs utopistes qui envisagent d’autre solutions.
Le Monde du 15/06 « Réforme des retraites : l’autre solution – Il faut réorienter les politiques économiques ».
C’est quoi ces dissidents qui ne souhaitent pas que les salariés et les retraités passent à la caisse ?
Ils veulent JUSTE organiser une répartition des richesses, la réduction des inégalités, le partage du travail et une redéfinition des finalités de l’activité économique »
N’importe quoi, pourvu que ça mousse, ils sont pénibles ces travailleurs !
http://lemonde.fr/idees/article/2010/06/14/reforme-des-retraites-l-autre-solution_1372438_3232.html
Ils n’ont sans doute pas pris connaissance du document du COR qui n’engagerait que son secrétariat selon une brève du Nouvel Obs de la semaine dernière « polémique autour du COR » en complément de l’article « Ballon d’essai et main tendue »
« Age légal » et « durée de cotisation » ne suffisent pas à combler le trou. C’est d’ailleurs de notoriété publique.
http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/economie/098510/ballon-d-essai-et-main-tendue.html
Le Monde économique du 1er juin : « Imposer les riches, mais lesquels ? »
Qui s’r’est ?
En 2007 1% des ménages qui disposent d’un revenu mensuel par unité de consommation de 7.000 euros soit un couple de cadres gagnant chacun 5.300 euros nets par mois (imposition moyenne modérée : 20%)
Ces données sont factuelles et étayées par un rapport de l’INSEE de 2010 « Les salaires en France »
On apprend aussi que la salaire moyen net d’un cadre en 2007 est de 4.000 euros et non 5.000 comme l’avance un député UMP. L’article du Monde étant du 1er juin n’est accessible qu’aux abonnés.
http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2010/05/31/imposer-les-riches-mais-lesquels-par-thibault-gajdos_1365304_3234.html
J’en reste là, il y aurait encore tant d’injustices et de contre-vérités à dénoncer.
Dommage, encore une réforme menée au pas de charge alors que l’on aurait pu l’initialiser il y a bien 2 ans plutot que d’autres moins urgentes.
Video contre le vol du salaire différé (retraite) que prétendent mettre en oeuvre les serviteurs des banksters:
http://www.npa2009.org/content/nparguments-retraites-60-ans-taux-plein-1500-euros
Quand même, on a beau dire pique et pendre des US! Et moi le premier!
Même si, en tant que maitres du monde, ils ont une toute petite obligation de moyens, et même si la corruption institutionnalisée y tend à faire sécher ses ulcères cloaqueux en unes des grands journaux, ya pas à dire, ils les font trimer leurs sénateurs et leurs représentants!
Et des conférences du Congrès à la queue-leu-leu, et des commissions d’enquête sur commissions d’enquête, et en prime-time, et des rapports sur rapports, et des lois et des réformes avec débats et contre débats à n’en plus finir, et des lobbys de tous bords qui s’expriment ouvertement partout, et des recadrages publics de la maison blanches, et des chroniqueurs vedettes qui s’écharpent à qui mieux mieux…
Malgré tout mon peu de foi dans leur bazar, et sa fatale pesanteur, c’est comme au cinéma: l’industrie hollywoodienne, ça le fait plus que le CNC, et Avatar plus que les sous-produits des sous-ersatz de Sautet.
Et en plus, bientôt, en Full HD et 3D on pourra compter les comédons sur le nez du rapporteur des lois de finance, et estimer précisément le nombre de biftons de cent $ au renflement de sa poche poitrine!
Chez nous, en France, nos représentants politiques cumulent les postes : Sénateur-Maire, Député-Maire, Député-conseiller général, -conseiller régional etc, etc…..on cumule aussi les prébendes qui y sont liés bien sûr; ils n’auraient donc pas le temps de suivre toutes ces conférences, réunions etc….comme les parlementaires Américains.
« Il n’y a pas que les marchés qui font preuve d’une grande volatilité ».
Oh combien François! A se demander s’il ne va pas falloir vous adjoindre un analyste politique, tant le temps se couvre partout! Même et y compris sur ce blog!
Avant un analyste géo-stratégique, car là aussi, l’actualité est débordante et je n’arrive plus à suivre ce bouleversement permanent; cette bousculade de faits saillants comme de micro-faits lourds de conséquence.
Craignons le temps où l’économie politique, malgré tout du coté de la vie et de la paix, viendra au second plan…
Aaaargh!
Lundi 14 juin :
– Si les Etats-Unis avaient dû lancer un emprunt à 10 ans, ils auraient dû payer un taux d’intérêt de 3,27 %.
C’est pas cher payé. C’est un taux d’intérêt raisonnable pour un pays qui est pourtant surendetté (la dette publique des Etats-Unis est d’environ 91 % du PIB aujourd’hui 14 juin 2010).
Nous pouvons comparer avec les pays d’Europe du sud et l’Irlande.
– Si l’Espagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 4,68 %.
Le graphique des taux d’intérêt des obligations espagnoles est incroyable : les taux d’intérêt espagnols sont en train d’exploser.
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPG10YR%3AIND
– Si le Portugal avait dû lancer un emprunt à 10 ans, il aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,226 %.
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GSPT10YR%3AIND
– Si l’Irlande avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 5,274 %.
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GIGB10YR%3AIND
– Si la Grèce avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt de 8,339 %.
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GGGB10YR%3AIND
Le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne voient leurs taux d’intérêt qui explosent : ces quatre pays foncent vers le défaut de paiement.
Au contraire, les taux d’intérêt de l’Allemagne restent très bas.
– Si l’Allemagne avait dû lancer un emprunt à 10 ans, elle aurait dû payer un taux d’intérêt très faible : seulement 2,638 %.
http://www.bloomberg.com/apps/cbuilder?ticker1=GDBR10%3AIND
B.A : je suis allergique aux copiés collés utilisés trop souvent : il faudrait que tu réactualises tes données de temps en temps et présentes les choses différemment .
Ou alors un simple lien suffit .
BA : vous meritez la palme du blogueur le plus concret et le plus assidu.
En quelques paragraphes vous nous en apprenez une tonne !
Continuez !
Et pendant ce temps, les casinos ouvrent une nouvelle salle, et non des moindres…
http://www.nytimes.com/2010/06/15/business/media/15futures.html?hp
Je recommande vivement l’analyse de « 716 »postée sur le blog « Baseline scenario »
Why 716 is the indispensable reform , amendement qui rencontre l’opposition de l’administration
elle-meme, et qui sera, comme l’amendement Merkley-Levin, l’objet de la bataille de la réconciliation
Some late night words of caution from one of the UK’s best journalists. In a report obtained by Ambrose Evans-Pritchard, French financial firm AXA is quoted as essentially saying that the chance of the Eurozone’s survival is nil. Why a European bank would issue it own suicide note is unclear, although the firm’s logic is sound: « The markets are very nervous because they can see that there is a fatal flaw in the system and no clear way out. We are in a very major crisis that has even broader implications than the credit crisis two years ago. The politicians have not yet twigged to this. » Ms Zemek said the rescue had bought a « maximum » of 18 months respite before deeper structural damage hits home, with a « probable » default by Greece setting off a chain reaction across Southern Europe. « It would be the end of the euro as we know it. The long-term implications are at best a split in the eurozone, at worst the destruction of the euro. It is not going to end happily however you slice it. »
http://www.telegraph.co.uk/finance/financetopics/financialcrisis/7827867/AXA-fears-fatal-flaw-will-destroy-eurozone.html
http://www.zerohedge.com/article/61-underfunded-illinois-teachers-pension-fund-goes-broke-becomes-next-aig-waiting-selling-bi
http://www.zerohedge.com/article/guest-post-banking-crisis-europe-banks-next-fail-en-masse
Cool, une nouvelle salle de jeu au casino ! 🙂
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USA: le régulateur approuve les produits dérivés sur le box-office
Le régulateur américain des marchés dérivés, la CFTC, a approuvé sur le fil lundi le lancement de produits indexés sur le succès d’un film au box-office, malgré la farouche opposition des producteurs hollywoodiens, a indiqué lundi la Commission.
La suite :
http://www.lepoint.fr/bourse/2010-06-15/usa-le-regulateur-approuve-les-produits-derives-sur-le-box-office/2037/0/466701
il y avait les brokers et les books makers, maintenant il y a les bbm (brokers books maker) 🙂
Ils sont graves, tout et n’importe quoi, tout est bon à vendre, dans quel monde vivons nous ?
Mes sources, c’est aussi une question que je me pose, gêné de ne pas plus en faire état…
Il y a deux raisons pratiques à cela. Soit je m’appuie sur des sources qui ne sont pas en accès libre, soit je cherche à gagner du temps de travail (en créant des liens hyper textes) ou à ne pas encore rallonger des papiers déjà longs.
Je vais tenir compte de votre remarque.
Rétrospective hier sur F Inter, chez Daniel Mermet, sur l’affaire Kerviel.
Le professeur Frédéric Lordon a t’il des visions ou est il plus simplement un chercheur avisé ?
Il nous rappelle les faits et ses avis donnés le **25/01/2008**
Pourquoi 5 + 2 milliards ? S’agirait il d’un conte édifiant pour enfants ?
5 Ma s’est énorme comparé aux 170 Mo de £ de Vilkinson.
A t’on trouvé un lampiste pour sauver le système ?
Et on débouche sur le 3° temps, la récession incontournable, sévère, et miracle, acceptée.
La bourse dévisse, les actionnaires perdent et aux USA plus qu’en Europe, nombreux sont les actionnaires salariés ou retraités.
Cadeau si vous êtes câblés : voir le spectacle boursier diffusé sur CNBC, insupportable, la cupidité donne « dans un registre métaphysique existentiel », ciel, il va nous tomber sur la tête.
Ma réaction lorsque j’avais appris que le procès démarrait était : ça tombe à pic avec les mesures disciplinaires d’économies, on flaire le bouc émissaire, le feu de bengale.
N’étant pas un pro de la finance ni de la bourse il faudra que je réécoute ce moment radio particulier qui devrait ravir François s’il a un peu de temps à perdre pour se détendre.
Je reconnais que ce n’est pas très factuel mais la vision de 2008 nous interroge.
Quelques éclairages sur l’affaire Kerviel et son ex employeur :
(à partir du 2/12 vers 3’30) :
http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=1958
je me suis demandée si à chaque crise, … -> un escroc
(donc pour pister les crises … surveiller les escrocs …
par ex avant la crise de 29, est-ce que Raspoutine ???? ….
En première semaine de la tenue de la conférence chargée de réunifier les lois de régulation financière votées par la Chambre des représentants et le Sénat, la section 716 concernant les produits dérivés tenait la corde.
Elle enregistrait de nouveaux soutiens, dont celui de Christopher Dodd, le président du comité des affaires bancaires du Sénat, qui a été le maître d’oeuvre de la loi.
Il est prévu que la conférence boucle ses travaux le 24 juin prochain, mais deux jours supplémentaires ont été dégagés, si nécessaires.
en note peut-être