Dans quels pétrins se sont-ils encore fourrés, comme si l’adoption du plan de relance européen ne suffisait pas ? En France, la question de la dette Covid-19 est désormais sur le tapis et va y rester
À toutes fins utiles, une commission d’experts est en passe d’être créée afin d’éloigner le moment où il faudra décider qu’en faire. La méthode est éprouvée et mise à toutes les sauces. On attend la lettre de mission de Jean Castex, le Premier ministre. Les déclarations convergent sur la nécessité de ne pas laisser se propager l’idée « aberrante » que l’on pourrait ne pas rembourser cette dette, alors comment procéder ?
L’idée initiale de créer une structure de défaisance ne fait pas l’unanimité, devant le risque que Bercy puise dans celle destinée à rembourser la dette de la sécurité sociale qui ne cesse d’enfler elle aussi. Les experts sont appelés à trouver des pistes pour contenir le déficit primaire, qui ne cesse d’augmenter. Et le gouvernement a les yeux fixés sur le taux de 120% de la dette par rapport au PIB qu’il voulait à tout prix contenir en dessous de cette valeur. L’exécutif est placé devant des impératifs contradictoires : casser la reprise ou stabiliser la dépense publique… Mais les grands esprits ne manquent jamais de rappeler qu’il existe une possibilité : l’activation des « réformes structurelles » portant sur les retraites et l’assurance chômage, qui n’ont été que repoussées. Tandis que le rapporteur général du Budget, Laurent Saint-Martin vise 8 % de croissance l’an prochain en utilisant les leviers de l’investissement et de l’innovation, un objectif qui semble d’un optimisme forcé. Il admet toutefois que l’endettement ne pourra descendre en dessous du seuil de 100% du PIB comme le prévoit un Traité de Maastricht suspendu durant la décennie à venir.
Sur le sujet récurent du plan de relance européen, le blocage persiste plus que jamais. Les Premiers ministres hongrois et polonais ont affiché leur unité comme stipulé dans leur déclaration commune : « la Hongrie n’acceptera pas une proposition qui serait inacceptable pour la Pologne et vice versa ». Ils proposent de résoudre le blocage en deux temps. D’abord « mettre à disposition les fonds nécessaires dès que possible » et ensuite dissocier l’État de droit des mesures financières de l’Union, ce qui leur permettrait d’espérer gagner sur les deux tableaux.
Le quotidien Publico a cité une source de la délégation allemande pour confirmer que les Portugais étaient très critiques à l’égard du mécanisme de sauvegarde de l’État de droit de l’UE lié à son budget. Comme l’a souligné Transparency International, le respect de l’État de droit aurait pu être adopté à la majorité qualifiée. Au lieu de cela, les États membres l’ont lié au reste, ce qui a soumis le paquet à la règle de l’unanimité. Un exemple de la façon dont la culture de l’unanimité mine les capacités des autorités européennes.
L’ineffable Bruno Le Maire l’a dit : « il faut laisser les français travailler plus, travailler plus longtemps ».
Qui paiera la dette du coronavirus ?
Traduit en langage courant : « les chômeurs et les stagiaires devront travailler plus longtemps pour ne pas avoir de retraite »
Étonnant non ?
Monsieur Le Maire serait-il la réincarnation de Monsieur Cyclopède ?
La dette est une composante indispensable du Dogme.