Lèveront-ils un jour le nez hors de leur bréviaire ? Le gouvernement italien vient de lancer un débat sur le traitement de la dette Covid-19 mais il lui a été immédiatement rétorqué qu’une dette d’État doit être remboursée, comme un prêt aux particuliers a-t-il été démagogiquement déclaré, tandis que Bruno Le Maire ressortait les vieilles recettes.
Peut-on croire au retour d’une croissance après les épreuves qu’a connu l’économie, et à celui du retour de l’inflation à des échéances prévisibles ? La première est promise en « L » et la seconde ne donne aucun signe de vouloir se manifester. Il faut donc la foi du charbonnier pour y croire et en convaincre autrui. D’autant qu’un remboursement de la dette Covid-19 pèsera sur les investissements publics, et donc sur la croissance.
La Banque de France, qui détient aujourd’hui 450 milliards d’euros de dette française tonne : « Quand on a créé l’euro, on a mis en place un pacte de confiance qui ne permet pas l’annulation », avait déjà défendu François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, en ajoutant : « dans l’Histoire, quand la Banque centrale commence à financer les États définitivement, ça se termine toujours mal », selon le gouverneur. Quitte à oublier que l’histoire de la dette publique est remplie d’annulations. La pauvreté de l’argumentation en dit long sur le conformisme de leurs auteurs. La confiance dans la monnaie est érigée au firmament.
Que nous vaut ce tir de barrage ? Riccardo Fraccaro, un assistant clé de Giuseppe Conte a mis les pieds dans le plat : le gouvernement italien envisage une restructuration de la dette en la transformant en obligations perpétuelles, provoquant un tollé. Certes la mission de la BCE proscrit le financement des déficits publics mais rien en soit n’interdit de l’élargir. Ce n’est pas parole d’Évangile si une volonté politique partagée en décide. Mais la rencontre du néolibéralisme et de l’ordolibéralisme représente un sérieux obstacle.
N’y aurait-il pas des intentions cachées derrière tout cela ? La poursuite de l’affaiblissement de l’État et de ses moyens budgétaires, conduisant à des coupes dans les programmes sociaux par exemple ? Ils avancent masqués sur un sujet épineux.
La question Que faire ? est posée sur un blog ami. La réponse est évidente, instaurer la démocratie en ayant un contrôle total et continu sur le gouvernement et le Parlement.
Mais il conviendra également de déradicaliser la haute fonction publique :
Banque de France: un collectif d’économistes contre la nomination Villeroy de Galhau