La campagne en faveur du renouvellement du mandat d’Emmanuel Macron est lancée, on s’en doutait. Son positionnement a changé depuis la première, et s’il affectionne les envolées ronflantes et creuses, il vient de descendre dans l’arène pour se donner le beau rôle en annonçant des mesures d’assouplissement des contraintes pour le mois de décembre, et peut-être au-delà.
Il n’y a pas de quoi se vanter, vu son bilan en termes de nombre décès, qui résulte de son arbitrage constant en faveur de l’activité économique, ainsi que des multiples retards à l’allumage de son gouvernement
Par calcul électoral, un virage à droite a été engagé, qui s’est déjà traduit par des déclarations douteuses sur l’islamisme, par un renforcement de l’appareil sécuritaire, la couverture des exactions policières et son choix d’une politique de l’offre favorable aux entreprises au détriment d’une politique de la demande. Et, s’il a dû reculer l’application de ses grandes réformes, il en maintient le principe.
Le plus pernicieux porte sur la dette, dont le remboursement, même étalé dans le temps, est affirmé comme étant indiscutable. Cela procède d’une stratégie d’appauvrissement de l’État, dont la protection sociale devra globalement assumer le coût, puisque imposer davantage les hauts revenus est inconcevable. Dans la lignée de l’hypocrisie régnante, ce refus est présenté comme la garantie que les impôts ne seront pas augmentés.
On ne peut s’étonner de ce cours qui repose sur un socle idéologique néolibéral, dont on trouve dans certains médias la farouche illustration défendue par des chroniqueurs rivés à leur pensée sclérosée et conformiste. Les intentions sont donc claires et si la concrétisation de certaines doivent être remises à plus tard, ce n’est que partie remise.
Si elles ne disparaissent pas, les entreprises actuellement sous perfusion, vont devoir baisser leurs coûts car elles ne seront pas au mieux de leur forme, en licenciant ou en pesant sur les salaires. L’opportunité va enfin leur être donnée de réduire le « coût du travail », un scénario qui restait au fond des tiroirs du patronat. Cela de pair avec le reste.
Il y a cependant un hic. Une troisième vague de la pandémie, annoncée pour le début de l’année et l’arrivée du Printemps est lourde d’incertitude et le soulagement créé par les annonces de vaccins ne concluent pas le chapitre. De trop nombreux signaux macro-économiques montrent l’étendue de la mutation qui est intervenue dans le fonctionnement du système économico-financier, impossible de les ignorer. Et la transition écologique n’est pas spécialement bien partie quand on s’en tient aux faits.
Cela fera l’objet d’un prochain papier.
Augmenter l’imposition des hauts revenus suffirait-il à régler le problème de la dette?
https://www.capital.fr/economie-politique/pour-thomas-piketty-il-faut-maintenant-taxer-les-revenus-et-patrimoines-les-plus-eleves-1371139
@François Rossier
Je ne suis pas économiste mais il me semble qu’en soi, dans ce système économique, ce qu’on appelle la dette est une propriété du système qui, à la fois permet son maintien et sert d’instrument de contrôle.
S’il est impossible de s’endetter, on limite sa consommation au maximum. Si on fait cela, Sainte Croissance a des vapeurs. Il faut que le système tourne le plus vite possible pour accumuler le plus de fric possible le plus rapidement possible.
Quand au contrôle… Si vous êtes endetté, vous êtes sous la coupe de votre prêteur, en l’occurrence le système financier.
Cette charge – non-financière – énorme liée à la dette pèse autant sur les individus que sur les institutions privées ou publiques.
Voyez comment les mafias utilisent la dette, au point que de financière, elle devient d’honneur…
cela serait un bon début !
Concernant la prochaine campagne électorale au titre de la présidence il n’y a pas grand chose à attendre: http://www.lacrisedesannees2010.com/2020/11/france-il-n-y-a-pas-grand-chose-a-attendre-de-la-future-election-presidentielle-partie-1.html