Les prochaines élections législatives allemandes devraient se tenir en septembre 2021, suscitant l’espoir que les Verts, qui s’y préparent activement, entrent dans une coalition avec la CDU au niveau national. Que peut-il en être attendu ?
Leurs dirigeants placent la réalisation d’une union budgétaire européenne au premier plan. Elle pourrait s’inscrire dans le cadre d’une coopération renforcée et ne nécessiterait aucune révision des traités. La Hongrie, la Pologne et les pays « frugaux », dont les Pays-Bas pourraient n’y participer qu’à condition d’adopter la perspective de l’instauration d’un prolongement permanent du plan de relance qui n’est toujours pas validé. Cela consisterait à faire la part du feu afin de préserver le noyau de la zone euro, mais représenterait une étape de plus dans son démantèlement.
Les dirigeants allemands devraient accepter de privilégier l’Union à 27 et adopter une modification de la géométrie européenne. Une mandature suffira-t-elle si les Verts arrivent au pouvoir, alors qu’une partie de la CDU est tentée par un virage à droite en profitant de la baisse de l’AfD d’extrême droite dans les sondages ? On en est donc aux spéculations.
Ce ne seront pas les premières, la thèse du retour au monde d’avant n’ayant jamais été totalement abandonnée, confortée par l’arrivée de vaccins. Mais l’économie a été trop atteinte, notamment certains secteurs, pour qu’un nouveau départ ressemble au rebond qui a suivi le premier confinement. Les moratoires accordés aux entreprises inquiètent l’Autorité bancaire européenne (EBA), car ils représentent 871 milliards d’euros pour les pays de l’Union. La France est en tête du palmarès avec 255 milliards d’euros.
L’EBA s’inquiète d’un « effet de falaise » lorsque tous ces moratoires arriveront à expiration. Combiné à un redémarrage plus lent que prévu de l’économie, cela pourrait faire « grimper rapidement et significativement le taux de prêts non-performants dans les bilans des banques ». Rien n’étant simple dans cette conjoncture, la BCE a mis en garde contre un arrêt prématuré des soutiens budgétaires en zone euro.
Le suspens continue.