En représentation permanente, les professionnels de la politique gouvernementale sapent une crédibilité déjà bien atteinte. Ils participent à l’érosion de la démocratie qu’ils prétendent défendre au gré de leurs calculs, démonétisant leurs propres paroles.
Le premier d’entre eux, à la présidence de la République, s’adonne à la pêche aux voix réactionnaires afin de conforter sa réélection. Au nom de la lutte contre les fanatiques se réclamant de l’islam, il cultive l’ambiguïté vis à vis de cette religion et s’attire un profond ressentiment dans les pays musulmans. Ce qui l’oblige à trop tard rétropédaler sans formellement se désavouer, laissant entendre qu’il désapprouve à titre personnel ce qu’il approuve au nom de la liberté d’expression dans son rôle de président. Il n’en sort pas grandi.
La règle du jeu est simple, ils ont toujours raison jusqu’au moment où ils ont tort, tout en ne le reconnaissant jamais. Les déclarations du ministre des Finances sur la relance sont à conduire au cimetière des affirmations au mieux volontaristes et au pire mensongères.
Le ministre délégué aux Affaires européennes, le transfuge du parti socialiste Olivier Dussopt, apporte sa pierre. « Nous acceptons de dégrader massivement nos finances publiques, mais en veillant à ce que ce soit temporaire : les mesures d’urgence et de relance ne seront pas pérennes ». Réitérant la promesse de ne pas augmenter les impôts, il assure que « Le remboursement [de la dette publique] se fera dans la durée, sur plusieurs années, grâce aux réformes, à la croissance et une maîtrise de la dépense publique ». Puis il ajoute, « nous tenons bon parce que l’État français est capable d’emprunter dans des conditions favorables. Ensuite, nous nous donnons les moyens pour que la relance soit au rendez-vous ». Le rideau se baisse sous les applaudissements.
Ces gens-là ne sèment pas la confiance mais la défiance, portant eux-aussi un masque, ceux de la tragédie et de la comédie du théâtre grec. Ils ne dispensent pas une leçon de démocratie, se réfugiant dans la dissimulation ils génèrent des rejets irrépressibles, à moins que ce ne soient des mises en cause constructives reposant sur des pratiques sociales inventives ne leur devant rien.
On ne saurait dire mieux.
C’est effectivement tragique.
L’expression « bêtise systématique » que l’on doit à feu Bernard Stiegler, n’a jamais été autant d’actualité.
Salut Pierre-Yves,
« Systémique » même si elle est effectivement systématique chez eux…
Vous souhaitant une bonne journée, à défaut de briser la glace 😉