L’inconstance ne pourra pas être reprochée à Emmanuel Macron, les mesures qu’il vient d’annoncer continuant de privilégier la poursuite du travail tout en affirmant rejeter l’opposition entre sécurité sanitaire et activité économique. Des mots.
Le confinement partiel qui va entrer en vigueur est à nouveau une demi-mesure tardive. Les écoles, collèges et lycées resteront ouverts pour que les parents qui ne peuvent travailler à domicile n’interrompent pas leur activité. D’ores et déjà, il est fort probablement trop tard pour éviter la saturation des hôpitaux, en raison du délai entre le constat de l’infection et l’hospitalisation des cas graves.
Tandis qu’Emmanuel Macron évacue ses responsabilités, les déclarations du Medef et de la CGPME donnent la mesure des pressions qui se sont exercées. La chronique édifiante de Jean-Francis Pécresse dans Les Échos titrée « Épargner l’économie pour sauver des vies » les qualifie « d’œuvre de salut public », met en cause « des médecins paniqués appelant à enfermer la population » et fait valoir que « Lorsque l’on mène une guerre, il faut bien accepter des pertes, si c’est pour ne pas tout perdre » car « l’économie a survécu une fois au confinement, elle n’y survivrait pas une deuxième fois ». La chute est à l’unisson : il se joue « l’avenir d’une société de progrès dans laquelle la richesse produite dans l’entreprise est à la source du bien-être collectif, de moyens financiers pour l’Éducation, pour les Hôpitaux, pour la Culture… À la source d’une vie sociale, de vies humaines aujourd’hui à sauver. »
La Fédération hospitalière de France (FHF) – qui regroupe la plupart des établissements publics de santé – n’avait aucune chance d’être entendue en réclamant « un confinement total ». Le pire est que les nouvelles restrictions, qui prétendent faussement prendre le taureau par les cornes risquent non seulement d’être à nouveau tardives mais également insuffisantes. Passons sur l’hypocrisie qui a imprégné tout le discours présidentiel.
« Vivre avec le virus » est dans ces conditions une formule creuse. La stratégie « dépister, tracer, isoler » s’est révélée inopérante, celle du couvre-feu également. Au pied du mur, un changement stratégique en faveur d’un « confinement » usurpant son nom est opéré. Le nombre des infections – symptomatiques ou non – des entrées en réanimation et des décès s’envole irrésistiblement. Les affirmations non fondées foisonnent selon lesquelles le couvre-feu aurait permis de freiner l’épidémie ou que sa propagation résulterait principalement des fêtes familiales ou entre amis sans pouvoir s’appuyer sur des données établies (les autres cas de contagions escamotés).
Avancer à reculons est irresponsable.
Un grand merci François pour cette analyse implacable de l’allocution de Macron.
Tout est dit !
Il suffit de garder une conscience politique clairement à gauche : ça permet de ne pas se faire gruger par des mots … d’un histrion hypocrite, dépassé et incapable.
Bonsoir,
Jupiter fidèle à lui-même, montre sa réelle nature. Paroles, Paroles rien que des paroles comme le chantait Dalida. Le « en même temps » ayant fait long feu.
Le Medef est dans son »rôle » préparant l’après Covid – s’il survient – et les réformes indispensables qu’il faudra mettre en œuvre pour remettre notre pays sur pied, tout en épargnant d’impôts les créateurs de richesse sans qui la France d’en bas n’existerait pas.
En fait tout dépend de l’arrivée ou non d’un vaccin efficace voire d’un traitement.
Et dans cette attente, c’est la guerre : « Lorsque l’on mène une guerre, il faut bien accepter des pertes, si c’est pour ne pas tout perdre ». Quelques personnes âgées décédant en plus, quel est le problème ? Quelques jeunes adultes de plus ? Quel est le problème ?
Surtout si cela concerne des classes sociales défavorisées.
Avec cependant une réserve : quel sera le seuil de tolérance de notre société face à cette mortalité croissante certaine ? Nous faudra t’il atteindre 100.000 morts pour que, sous l’effet de la sidération, la population prenne enfin son destin en main et suive les conseils avisés des médecins ?
L’hiver approchant, la dissémination du virus ira croissante. Sa virulence pourrait être accrue, sans compter une mutation toujours possible. Réponse dans quelques mois.
Quant au Père Noel, au vu de son grand âge et des risques sanitaires encourus, il est probable qu’il reporte sa tournée à l’année prochaine.