Les banques centrales ne peuvent plus ignorer l’apparition et le développement des cryptomonnaies et s’y préparent chacune dans leur coin pour s’adapter à l’ère numérique et éviter le risque d’être dépassées. La BCE vient à ce sujet de publier un rapport destiné à entamer une large consultation, car l’émission d’euros digitaux ne sera pas sans conséquences si elle intervient au terme de celle-ci.
Le déclin des paiements en liquide des particuliers n’est pas une nouveauté, liée à l’utilisation grandissante des cartes bancaires. Un phénomène qui n’a pas la même amplitude en France et en Allemagne, où les espèces sont plus couramment utilisées. Mais, comme leur nom l’indique, l’émission des cartes bancaires est du ressort des banques commerciales, la création d’un euro digital serait de celui de la BCE et cela ouvre des horizons.
La principale question qui est posée concerne l’accès et l’utilisation de cette nouvelle forme de monnaie. Sera-t-elle réservée aux transactions interbancaires ou les particuliers pourront-ils l’utiliser ? Dans ce dernier cas, ce ne serait pas sans conséquence pour la stabilité des banques si ceux-ci devaient pour la circonstance vider leurs comptes de dépôt pour se munir d’euros digitaux. Le sujet est donc scabreux, mais comment éviter ce glissement des usages, une fois la nouvelle monnaie créée ? La division du travail actuelle entre les banques commerciales et leur banque centrale n’est pas immuable, par quel bout la faire évoluer ?
À l’échelle internationale, cette véritable mutation ne serait pas non plus sans effets potentiels. Les rapports de force entre le dollar, le yuan et l’euro en ressentiraient les effets, sans que l’on puisse exclure une diminution du rôle du dollar dans les règlements commerciaux, une atteinte à sa suprématie que manifeste déjà sa faiblesse persistante sur les marchés. Le système monétaire international n’est pas figé une fois pour toute, même si son évolution prend du temps. Les monnaies digitales émises par les banques centrales vont l’accélérer.
La prudence reste partout de rigueur, de premières expérimentations sont en cours, mais les banques centrales se dépêchent avec lenteur, impressionnées par les conséquences potentielles de leur nouvelle intervention.
« Dans son rapport, l’institut monétaire passe en revue les scénarios dans lesquels cet euro numérique pourrait devenir indispensable : en cas de déclin plus marqué encore des paiements en liquide, par exemple, ou « si d’autres méthodes de paiement électronique devenaient indisponibles en raison d’événements extrêmes », comme une catastrophe naturelle ou une cyberattaque massive sur les établissements financiers. »
Je rêve, ou bien bien on commence réellement à s’inquiéter dans les hautes sphères du fait que le système financier privé puisse s’effondrer ? On ne parle pas dans l’article ci-dessous d’une cause endogène au système, systémique, mais c’est peut-être parce que c’est le genre de chose à ne pas dire.
Qu’en pensez-vous ?
https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/10/02/la-bce-envisage-de-lancer-un-euro-numerique_6054549_3234.html
Il est important de distinguer la crypto-monnaie qui est un instrument de spéculation et de fraude et la crypto-monnaie qui pourrait devenir un instrument de lutte contre la finance. Celle imaginée par les banques centrales me parait être un entre-deux. La crypto-monnaie nationale chinoise est une affaire à suivre.
http://www.lacrisedesannees2010.com/2020/09/une-crypto-monnaie-souveraine-pour-la-france.html