Aux États-Unis, cela va de mal en pis, ce dont témoigne l’entrée du pays en récession, le moment qui a été choisi pour mettre fin à l’allocation hebdomadaire de 600 dollars aux chômeurs, les laissant sans ressources faute d’un accord entre les démocrates et les républicains au Congrès. L’adoption d’un nouveau plan de soutien à l’économie a achoppé sur cette question, ainsi que sur sa conception et son montant global.
La reprise économique est un souvenir et la pandémie demeure incontrôlée. La situation économique est bien pire qu’après la crise financière de 2008, le PIB a connu une chute historique de 32,9% en rythme annualisé, c’est-à-dire si l’économie se maintient au même niveau jusqu’à la fin de l’année. La barre des 150.000 morts du virus dans le pays a été franchie cette semaine.
L’arrêt des aides, si aucun accord ne finit par intervenir, accentuera la précarité dans laquelle des millions d’américains sont réduits et ne sera pas sans conséquences sur le payement de leurs loyers ou le remboursement de leurs prêts hypothécaires, ainsi que de leurs autres crédits. Mais les républicains, avec leur intransigeance doctrinaire bornée, entendent en diminuer le montant au prétexte que son niveau de 600 dollars représentait une incitation à ne pas chercher du travail et rester à la maison, alors que les perspectives d’emploi, déjà faibles, se dégradent encore et que rester à la maison n’est pas une si mauvaise idée afin de se protéger.
Ils jouent la politique du pire, sur les traces de Donald Trump et de ses envois provocateurs de troupes fédérales dans des villes administrées par des démocrates. Portland a symbolisé le feu qu’il attise. La crise américaine a trois dimensions, économique, sanitaire et politique, à 100 jours des présidentielles.
Donald Trump, mal parti dans les sondages, demande un report de l’élection en sachant qu’il ne l’obtiendra pas, car cela supposerait l’assentiment des élus démocrates qui s’y refusent. Mais il a depuis longtemps préparé ses arrières en contestant le vote par correspondance quand il n’est pas réservé aux militaires et aux électeurs dans l’incapacité certifiée de se déplacer. Il dénonce par avance les manipulations qu’il permettrait et se prépare à contester par tous les moyens le résultat défavorable que les sondages prédisent.
Il ne peut ni accomplir sa promesse d’embellie économique, ni s’empêcher de tenir des propos délirants à propos des « démons » qui seraient à l’œuvre avec le coronavirus afin de se dédouaner. On touche le fond.
Les États-Unis partagent le redoutable privilège d’être sur la liste des pays les plus touchés par la pandémie avec le Mexique, le Brésil, et l’Inde. Une illustration de la société américaine qui détruit son image longtemps projetée par Hollywood et l’assimile aux pays émergents. Le bateau est ivre.
Un titre provocateur …. Une démonstration imparable … Un texte redoutable !!