Les cris de victoire démesurés que l’on entend sont à la mesure du soulagement qui est intervenu chez ceux qui craignaient ne pas parvenir à un accord. La palme revient sans doute au ministre français des Finances Bruno Le Maire qui annonce ce matin « la naissance d’une nouvelle Europe ». Sur ce mode triomphaliste, ils se déconsidèrent, car si le pire n’est pas intervenu le meilleur va attendre.
En guise d’une nouvelle Europe, son éclatement est évité. Les subventions vont permettre un rafistolage au prétexte de répondre à de nouvelles exigences. Quand on observe dans le détail le tournant ambigu que les banques européennes prétendent prendre vis-à-vis des entreprises impliquées dans la filière charbon, responsable au plus haut point de la hausse des températures, ou quand on constate que la PAC sort indemne des coupes budgétaires, alors que l’agriculture telle qu’elle est pratiquée a sa part incontestable de responsabilité dans l’affaire, on est fondé à émettre quelques doutes. Ils ont eu chaud et nous n’allons pas avoir froid.
La Commission va se fonder sur des critères valorisant la croissance, la création d’emplois et la résilience sociale, tout en favorisant les actions en faveur de la transition énergétique et du numérique. 30 % des dépenses engagées dans le cadre du plan devront cibler le changement climatique. Comment cela va-t-il effectivement se concrétiser ? Les priorités s’additionnent mais les urgences qui se présentent ne les respectent pas nécessairement. On sait déjà que le taux de défaut des entreprises est en train de grimper et que leur soutien passera avant.
Si l’on cherche un indice significatif des anticipations des « marchés », la croissance des titres obligataires affichant un rendement négatif est toute trouvée. Elle est repartie à la hausse et témoigne de l’absence « d’appétit pour le risque » des investisseurs. On en est à 14.000 milliards de dollars, un tel montant exprimant une confiance pour le moins limitée dans le rebond de l’économie mondiale.
En Europe, l’Italie se finance à deux ans en dessous de 0 %. La France bénéficie de rendements négatifs jusqu’à 15 ans, et l’Allemagne pour toutes ses maturités. La dette souveraine américaine n’est pas loin de succomber au même phénomène, les titres souverains à un mois offrant une rémunération de 0,11 %, contre 2,11 % il y a un an. En empruntant, les États gagnent de l’argent et leur club s’élargit, un véritable pousse-au-crime qui en dit long ! Cela commence comme cela et entraîne aussi le marché des obligations d’entreprise, la dette a de beaux jours devant elle.
Quitte à passer pour un rabat-joie, il n’est pas inconvenant de penser que l’histoire n’est pas finie…
La dette a de beaux jours elles, mais pas à n’importe quel prix !
Mais soyons fair-play, ces gouvernements européens capitalistes avec l’énergie du désespoir ont réussi in fine à s’entendre.
Ce n’était pas fait, et franchement ils peuvent tous se féliciter, un exemple qui devrait être suivi par nous.
La dette a de beaux jours devant elle, vu le capital en manque de rentabilité sur la planète. Mais il serait illusoire de croire que cela peut de manière perpétuelle se faire à des taux négatifs.
C’est la négation du capitalisme !
De toute façon si les taux sont négatifs c’est grâce à l’intervention des banques centrales, qui lorsque nécessaire font pencher la balance de l’offre et de la demande du côté de la demande.
Elles rachètent de la dette avec la planche à billet, elles maintiennent les taux au plancher.
Et maintenant ?
Les grands principes sont admis, reste à les faire rentrer dans les faits, et comme toujours le diable sera dans les détails de l’application de l’accord.
A chaque pas il y aura des tensions.
Je ne crois pas que le blocage viendra des » frugaux « , ils ont largement obtenu ce qu’ils voulaient, le blocage viendra plus des satellites de l’ Allemagne , à savoir les bourgeoisies polonaises, hongroises, tchèques…
Eux ils se vendent au plus offrant.
( à ce titre mesurons bien quand même le décalage existant entres les déclarations d’intentions de ces fossoyeurs du pacte de Varsovie, et leurs comportements aujourd’hui )
Ils sont à cheval, écartelés, entre les USA et la Russie, et assurément ils ne vont pas manquer une occasion de relativiser cette grande avancée européenne, à partir du moment où une Europe viendrait contrarier la manière de voir du côté de Washington ou de Moscou.
Bon ! L’argent va couler à flot en Europe, c’est un sursis pour les bourgeoisies européennes.
Macron revient de loin !