La marée monte, descend et puis remonte. Pareil pour la pandémie ? L’OMS, chiffres à l’appui, alerte sur son accélération mondiale sans pouvoir rien y changer. Parmi les « émergents », le Brésil, le Mexique et l’Inde enregistrent le plus grand nombre de nouveaux décès. Aux États-Unis, les autorités sanitaires s’inquiètent devant la forte dynamique de la vague n’arrachant à Donald Trump qu’un « nous sommes en train de nous en sortir ». En Europe, à ce jour la région la plus touchée par le nombre des décès, une seconde vague est annoncée comme probable par les épidémiologistes. Partout domine le sentiment que l’on n’en a pas fini avec le coronavirus. Pour combien de temps ? on ne sait pas.
Le luxe d’un nouveau confinement et du ralentissement brutal de l’économie qui s’en suit est nous dit-on hors de portée, une nouvelle stratégie est tentée en Europe. Elle consiste à détecter les foyers d’infection au plus vite afin de les circonscrire. L’Allemagne, le Portugal et l’Espagne ont déjà décidé des reconfinements, créant une sorte de peau de léopard. Le Royaume-Uni en donne également une autre illustration, l’Écosse, l’Irlande du Nord et le Pays de Galle se refusant à suivre le déconfinement anglais.
L’arbitrage entre redémarrage de l’économie et précautions sanitaires est maintenu, l’avenir dira ce qu’il vaudra. La maitrise de la situation est affichée dans l’immédiat afin de rassurer plutôt que d’alerter. En France, l’agence de santé appelle à « s’inscrire collectivement dans une logique de réduction des risques », jolie formule soigneusement pesée…
Les commentaires sont contradictoires, les uns prédisent une relance plus rapide que prévue, les autres qu’elle va laisser sur le flanc les secteurs les plus touchés. Pour certains le retour de l’inflation s’annonce, pour d’autres elle va rester durablement basse. En tout état de cause, il ne va pas tarder à se manifester que les temps vont être durs. La crise est devenue globale et le restera.
Christine Lagarde de la BCE exprime sa conviction que l’Europe est en « excellente position » dans le cadre du changement « profond » qui va intervenir. Sa conviction repose notamment sur l’intensification de « la robotisation dans les industries », une augmentation de l’ordre de 70 à 75% dont elle ne donne pas le calcul. C’est l’un des aspects saillants de la « réinitialisation » du capitalisme préconisé par Klaus Schwab du Forum de Davos, qui s’appuie sur les gains de productivité attendus de l’économie numérique, cette planche de salut.
Les robots, au moins, ne sont pas soumis aux règles de « distanciation sociale », mais à part de l’énergie ils ne consomment pas grand-chose. Encore une contradiction du capitalisme à résoudre…