Le ver était dans le fruit, car comment expliquer sinon l’enchaînement impressionnant des faits et leur ampleur ? De sanitaire, la crise est devenue économique et nous sommes entrés dans sa dimension socio-politique dont nous n’allons pas sortir de sitôt. Dans tous les domaines, elle agit comme révélateur de lourds dysfonctionnements sous-jacents qui appellent la réévaluation d’un système présenté comme abouti. On voit en effet à quoi il mène !
Son échelle même, la planète entière, est révélatrice. La mondialisation qui a prévalu n’est en rien la panacée prétendue. Le marché n’a pas fait la preuve de son efficience, c’est le moins que l’on puisse dire, tandis que le système – entendez le capitalisme, pour ne pas noyer le poisson – a démontré une grande fragilité qui n’est pas l’apanage de la seule finance. L’organisation capitaliste de la société est ébranlée, tandis qu’en son sein des facteurs de résilience sont apparus afin d’y suppléer.
La hiérarchie de l’essentiel et du superflu a été revue dans la pratique. Ceux qui ont fait tourner dans l’adversité la machine sont reconnus. Tandis qu’une attente exprime le besoin vivement ressenti de fortes mesures environnementales et sociales. Ce ne qui n’empêche pas les intégristes du néolibéralisme, bien que pris à contre-pied, d’exiger sans le moindre discernement le retour à leur conception intéressée du monde, alors que les plus extravagantes visions se propagent, sous forme de complotisme aberrant ou d’intolérance religieuse. Esprits bornés de tous les pays, ne vous unissez surtout pas !
À tous points de vue, la crise en cours est globale. Elle est survenue là où elle n’était pas attendue, voilà au moins une prévision qui s’est révélée exacte ! Elle n’en est pas moins déroutante en raison de ses remises en cause. Et, faute de cette confiance qui fait désormais défaut, la défiance s’étant installée et prévalant, des précautions s’imposent. Les consommateurs sont priés de relancer la machine – le soutien à l’emploi n’est pas altruiste – mais ils ne sont pas au rendez-vous ayant le pressentiment que les mauvais jours vont venir.
Le ver était donc dans le fruit. Le système a exposé sa nature « systémique », fruit de l’allocation spéculative du capital, de la sous-capitalisation des activités économiques et de son corollaire l’endettement. Il s’y est rajouté une division internationale de la production particulièrement nocive quand les « chaînes de valeur » – entendez de production – sont interrompues. Ainsi que l’accroissement irrésistible des inégalités, ce produit d’une « création de la valeur » purement fictive qui n’est qu’une gigantesque traite sur l’avenir au bénéfice des rentiers, dont le coût du remboursement incomberait aux travailleurs.
On n’est pas sorti de l’auberge, eux non plus !
« On n’est pas sorti de l’auberge, eux non plus !»
En effet et c’est probablement la plus grande différence avec le crise de 2008 : ILS sont sortis de l’auberge, encore plus riches et ce grâce à nous.
On voit bien en lisant tes billets combien le capitalisme fait face cette fois-ci à une crise systémique, totale, mondiale et globale.
Le parasite a presque tué l’hôte…
On attendait – enfin certains – la fin 2012 qui selon le calendrier Maya, annonçait la fin d’un monde livré à toutes les déroutes (in)imaginables aux conséquences irrémédiables et dévastatrices. Un monde qui rejaillirait de ses cendres pour renaître à une ère nouvelle, celle éclairée par la conscience éthique. Le cycle sans cesse renouvelé de la mort puis de la renaissance est illustré à travers l’histoire des civilisations successives à l’image de l’histoire de notre planète et de celle de notre système solaire sans cesse en expansion. Aujourd’hui ce cycle gagne une dimension qui nous est humainement commune car elle nous ramène à l’essence même de l’origine de la vie : notre point de départ. Cet instant précis où nous étions « Un » unis à jamais en une seule âme.
À l’heure, la mort est agonisante, longue, cruelle car nous errons entre réalité spéculative et réalité virtuelle conceptualisée là où l’ego règne en maître absolu et fait tant de ravages.
Or de belles consciences s’agitent et s’unissent.