Au jeu des bons et des méchants

Quel va-t-il ressortir de cette crise ? Elle remet beaucoup en cause, dans la vie de tous les jours aujourd’hui et sur le papier pour demain. Mais ce sont des vagues promesses que rien n’étaye dans la conduite actuelle des affaires !

On entend des appels qui ne manquent pas de naïveté à un renouveau du capitalisme afin qu’il acquière une dimension morale. Et ceux qui ont du bien – beaucoup de bien – s’en servent parfois pour la bonne cause. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps ! Les présages les plus sombres n’en sont pas dissipés.

Des mécanismes plus ou moins ingénieux sont inventoriés afin de résoudre la question d’après : qui va payer et comment ? D’autres plus urgentes sont à régler, afin d’aider les pays pauvres à financer la lutte contre une pandémie annonciatrice de catastrophes inimaginables si elles interviennent. Les grands créanciers du Club de Paris ont pris la décision de geler le service de la dette pour un groupe de 76 pays, dont quarante pays africains, afin qu’ils puissent consacrer leurs ressources budgétaires à soutenir l’économie. En vérité un petit geste, car les remboursements ne représentent que 32 milliards de dollars cette année. Seul un moratoire sur leurs dettes a été décidé, le pas de son annulation n’étant pas franchi au prétexte qu’il ne faut pas donner de prime aux mauvais élèves, au nom d’une morale à sens unique.

Au passage, deux professeurs de Harvard coutumiers des tribunes dans la presse, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, ont même proposé d’étendre cette suspension aux pays développés, sans écho jusqu’à maintenant. Cela renforcerait l’effet de l’étalement de la dette, la solution qui va tenir la corde.

Gavyn Davis, l’un des chroniqueurs du Financial Times sur les questions monétaires, rejoint Dominique Strauss-Kahn et Joseph Stiglitz qui ont appelé le FMI à émettre des droits de tirage spéciaux (les DTS). Kristalina Georgieva, la directrice générale du FMI, a de son côté envisagé leur utilisation quand la dette d’un pays devient insoutenable, un cas de figure qui prohibe normalement son intervention sous sa forme habituelle de prêts.

Cette monnaie très particulière propre au FMI repose sur un panier de devises, sa création ayant d’ailleurs été la première pierre du Bancor proposé par Keynes qui n’a jamais vu le jour. De nouvelles allocations de DTS seraient pour le FMI un acte de création monétaire. Ceux-ci seraient à disposition de ses membres, sans condition, au prorata de leur poids économique. Une telle émission avait eu lieu en 2009, décidée par le G20 sous les auspices de Gordon Brown alors Premier ministre du Royaume-Uni, et ce dispositif pourrait être renouvelé. Sauf que le gouvernement américain, qui dispose d’un droit de veto de fait au sein du Fonds, s’y oppose au prétexte que cela bénéficierait à la Chine.

Les meilleures intentions du monde ont du mal à se concrétiser. Est-ce que cela préfigure le nouveau désordre mondial qui se dessine ?

5 réponses sur “Au jeu des bons et des méchants”

  1. Beaucoup plus prosaïque et je m’en excuse par avance de commenter en si bas terrain mais c’est pour montrer que personne n’y échappe, donc, mon chat ne tournait pas rond depuis quelques jours, si, plutôt il ne cessait de tourner en rond pour finalement passer par la trappe de la baignoire, s’y engouffrer et s’y confiner jusqu’au fond au point de ne plus pouvoir en sortir.
    Il y est toujours et miaule.
    Je m’apprête à casser l’entourage avec un marteau et un burin.
    Rien ne va plus chez les chats.

    La France d’EN MARCHE est à l’arrêt.

    1. Oula ! Je viens d’en parler au chat qui a la bonté de m’héberger chez lui et il est formel : il ne faut surtout pas y aller au marteau et au burin ce qui terroriserait encore plus son collègue (les chats ont une ouïe extrêmement fine et les coups de marteau dans un endroit confiné raisonnent encore plus fort).

      Pas d’autre solution que de lui parler régulièrement gentiment (en récitant l’annuaire, peu importe les chats ne comprennent pas le français, juste le ton de la voix humaine), et de lui laisser de la nourriture et de l’eau à portée de moustaches (très important l’eau pour éviter que le matou n’attrape une infection urinaire)

      Bon, maintenant si ça dure des jours, il faudra sans doute songer à le sortir de force de son trou, mais en essayant d’être le moins brutal et bruyant possible.

      Parole et expérience de serviteur.

      1. Un grand merci Roberto Boulant, mais j’ai du employer les grands moyens, le burin remplacé par un ciseau à bois de petite largeur pour découper sous le revêtement une brique de triple épaisseur. Un bombardement pour mon pauvre ami le chat coincé dans des épaisseurs de laine de verre et ne connaissant pas la marche arrière (n’a pas fait l’ENA).
        Enfin, j’ai pu le sortir de ce mauvais pas. Mission accomplie.
        Pour les soins psychologiques on se débrouillera.

        Pour le serviteur Alien, je réserve mon jugement.
        (;-))

  2. Pour les soins psychologiques on se débrouillera
    @Hervey:
    Une balade hors confinement dans un champ remplit de souris, musaraignes, taupes devrait faciliter la guérison du traumatisme subi.
    Attention toutefois à ce que votre chat n’y trouve pas un intérêt certain à recommencer.

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