Manger son chapeau étant indigeste, rien d’étonnant à ce qu’il soit grignoté par petits bouts. Mais cela ne progresse pas sans mal. L’émission de corona-obligations reste bloquée au sein de la zone euro, bien que ce ne soit pas une panacée. Tandis qu’au Royaume-Uni un débat émerge à propos de l’étape d’après, la monétisation en grand des plans de sauvetage par la Banque d’Angleterre (BoE).
Après l’Italien Giuseppe Conte, l’Espagnol Pedro Sánchez tente à son tour de persuader dans la presse l’opinion allemande que « le temps est venu de mutualiser la dette ». Les deux trouvent des relais, et non des moindres, dans les colonnes de Der Spiegel et du Süddeutsche Zeitung. L’hebdomadaire titre « l’Allemagne manque de solidarité, se montre mesquine et lâche », et enchaîne « il n’y a pas d’alternative aux coronabonds dans la crise ». Le quotidien voit quant à lui le danger : « si le veto allemand (aux coronabonds) l’emporte, la grave crise en Italie pourrait faire exploser l’euro ».
À Bruxelles et à Francfort, par téléconférence pour l’Eurogroupe, tout ce qui peut être fait hormis l’émission de corona-obligations est mis sur la table. Et Ursula von der Leyen reprend à son compte l’idée d’un « plan Marshall » pour justifier l’adoption d’un « budget robuste » de la Commission, cherchant à dépasser les controverses autour de son budget pluri-annuel en panne.
Tous les plans mis en œuvre à l’échelle européenne pèchent par un même défaut : ils distribuent des crédits qu’il faudra un jour rembourser. Et leurs enveloppes financières sont calibrées pour une crise rapide, comme si elle n’allait être qu’une parenthèse. Il se précise pourtant que l’économie ne pourra repartir que progressivement, et que les besoins de financement seront en conséquence. Seule la BCE sera en mesure d’y faire face commence-t-on à lire, alors comment y parvenir ?
Les britanniques en sont déjà à discuter de cette étape. D’un côté le nouveau gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, s’oppose catégoriquement à toute monétisation de la dette publique. De l’autre, les avis contraires se multiplient. Ils ne proviennent plus seulement d’Adair Turner, cet ancien régulateur financier du Financial Services Authority qui a depuis longtemps jeté sa gourme, mais aussi de Mervyn King, l’ancien gouverneur respecté de la Banque d’Angleterre du temps de la précédente crise, et de Charlie Bean, qui est toujours membre de l’Office for Budget Responsability, un organisme public indépendant d’étude et de conseil au gouvernement.
À Andrew Bailey qui brandit le spectre de l’hyperinflation, il est opposé que la taille de l’enveloppe de la création monétaire permettant d’éponger la dette publique pourrait être limitée. Il lui est aussi rétorqué, devant son opposition de principe, que les achats actuels de titres de la dette de la BoE, tout indirects qu’ils soient via les banques, n’en sont pas moins une monétisation non avouée, la faiblesse de l’inflation n’étant qu’un prétexte. Un argument qui vaut aussi bien pour la BCE…
Lors de la précédente crise, les banques centrales ont déjà innové avec leurs outils « non conventionnels », ne vont-elles pas devoir recommencer, en suivant l’exemple donné par leur collègue japonaise qui monétise à tour de bras sans se soucier de la taille de son bilan. Qu’est-ce qui est le plus insoutenable à terme, l’endettement des États ou l’hypertrophie du bilan des Banques centrales ?
À différents moments de l’histoire, celles-ci ont été créées au Royaume Uni et en France dans le but de financer des efforts de guerre, ou bien pour réparer les dégâts de la spéculation dans le cas des États-Unis. La BCE a eu comme modèle la Bundesbank, qui a succédé en 1957 à la Bank Deutscher Länder créée en 1948. C’était la condition mise à l’acceptation de l’euro. Ce nœud peut-il être dénoué devant le danger d’éclatement de la zone euro ?
La question n’est plus académique, il faudrait qu’un miracle intervienne pour ne pas avoir à sauter le pas.
Une question avec pour enjeu beaucoup de centaines de millions de morts .
La loi de la valeur découverte par Marx est implacable dans sa dure réalité logique :
Le profit capitaliste ne supporte pas l’abondance !
C’est à l’aune de ce postulat qu’il nous faut juger l’agitation des gouvernements bourgeois européens du sud faisant le forcing pour que le gouvernement bourgeois allemand accepte à l’avenir de cautionner leurs faux frais … à crédit.
Qui sont ils ces gouvernements au sud de l’Europe ?
La Gréce ayant en pourcentage le budget militaire le plus lourd en Europe !
L’Italie des bunga bunga de Berlusconi !
L’Espagne là où il y a plus de promoteurs immobiliers que d’habitants !
Le Portugal offrant aux retraités français une douce fin de vie sans impôts !
La France enfin, championne toute catégorie dans son genre, à créer les condition optimales, afin d’attirer chez elle toutes les crapules capitalistes du monde !
Ces pays crient famine ! Ces pays veulent que rien ne change, ils veulent pouvoir aller sur les marchés et d’endetter, s’endetter à la hauteur de l’endettement US s’ils le peuvent.
Pour cela les gouvernements de ces pays ont besoin d’une caution, il faut rassurer les préteurs, ils n’ont pas le dollar, ils veulent des marks. Ils menacent :
« … le temps est venu de mutualiser la dette » (…) l’Allemagne manque de solidarité, se montre mesquine et lâche ( … ) il n’y a pas d’alternative aux coronabonds dans la crise ( … ) « si le veto allemand l’emporte, la grave crise en Italie pourrait faire exploser l’euro ! … »
La main sur le cœur et baignant dans la démagogie, ces gouvernements assurent que cet argent, ils veulent le consacrer à construire des hôpitaux et acheter des pyjamas aux malades.
Mensonge !
Les gouvernements socialistes au Portugal et en Espagne, sont-ils en ce moment même, entrain d’augmenter les salaires des ouvriers ?
Non !
Ces gouvernements, comme l’ensemble des gouvernements du monde, enrichissent le Capital et lamine le Travail.
En clair, on demande aux travailleurs du nord, avec de l’argent public, demain à gonfler les profits des banques du sud.
Ils appellent cette mutualisation, du progrès et du socialisme.
Moi j’appelle cela du culot et de l’inconscience !
Inconscience parce qu’au bout ce sera la guerre et des millions de morts en Europe.
Il faudra un jour bien comprendre une chose : si les gouvernements du sud faisaient de chacun de leurs citoyens des producteurs de fraises ( avec la caution de leurs amis allemands ), il y aurait une telle abondance de fruits sur le marché, que ces marchandises ne pourraient être vendus faute de prix.
Les producteurs feraient faillites, avec ou sans épidémie.
La question n’est donc pas de donner des liquidités aux capitalistes, mais de leur garantir un profit.
Pour cela il faut que la demande dépasse l’offre.
Augmenter le pouvoir d’achat des masses et contrôler, voir raréfier la production.
Pas un seul gouvernement en Europe ne se lancera dans une telle politique utopiste !
Que Berlin cède … et il permettra à ses amis européens de se lancer dans une politique d’armement ou de réarmement gigantesque !
Le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage !
Votre vision des pays du sud, st réductrice et frôle le délit de sale gueule. C’est aussi parce que ces pays achètent massivement les bien produits par le nord que ce dernier se porte bien ( si c’est véritablement le cas, car rien n’est moins sur). Et puis lorsque l’Europe a été construite, ils savaient quelles étaient les conditions. Elles n’ont pas changé, c’est les circonstances qui ont changé. Avoir le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la crémière relève de la pensée magique, pas plus.
Je crains un léger contresens me concernant !