Les tabous les mieux établis ne résistent pas quand le système marche sur la tête. Quand il est question d’accorder une prime à ceux qui travaillent, tournant le dos à la diminution du « coût du travail » ; quand la valeur refuge de l’or baisse au lieu de monter, ou quand Boeing décide de ne plus verser de dividendes ; ou encore lorsque il est demandé aux grandes entreprises de ne pas se ruer sur les liquidités des banques centrales comme si c’étaient de vulgaires supermarchés.
Quand tout marche en crabe, il faut s’attendre à ce que les idées traitées hier par le mépris ne le soient plus. « Nous sommes en guerre ! », la métaphore vise à susciter la mobilisation mais elle signifie aussi qu’il n’y a plus de limites à l’action. À la récession va succéder la dépression économique. De combien le PIB va-t-il chuter et pour combien de temps. Qui aurait pu imaginer cela il y a quelques semaines ? Nous entrons dans une logique d’économie de guerre, les déficits budgétaires deviennent subsidiaires.
Ce qui était hier rejeté comme impensable est aujourd’hui considéré comme mesure timide. Le soutien au système économique et financier enfle au fil des jours, tant des gouvernements que des banques centrales. Les approches les plus hétérodoxes acquièrent droit de cité, comme « l’helicopter money » – la distribution directe de cash aux particuliers par les banques centrales – qui refait parler de lui, et pas n’importe où mais aux États-Unis. Donald Trump et son secrétaire au Trésor Steven Mnuchin proposent au Congrès de distribuer un chèque de 1.200 dollars à chaque américain !
Les audaces européennes apparaissent par comparaison bien timorées, mais, dans leur contexte, elles ne sont pas moins radicales. Que ce soit l’émission de « corona-obligations », à propos de laquelle une discussion est au moins engagée, ou de l’activation des prêts aux États du Mécanisme européen de stabilité, dont les contreparties seraient oubliées. Sans oublier surtout la suspension des règles du Pacte de stabilité proposé par la Commission au Conseil européen, une mesure temporaire qui risque de s’éterniser une fois adoptée…
Devant la dépression de l’économie, l’apocalyptique déclenchement de l’hyperinflation n’est plus de saison et les banques centrales ainsi que les gouvernements peuvent s’en donner à cœur joie. C’est d’autant plus justifié que la résilience du système financier ne doit pas être par trop éprouvée, ses craquements justifiant la prudence. Adair Turner, l’ancien régulateur en chef de la finance britannique, peut à nouveau tenir des propos hétérodoxes en proclamant qu’il « ne doit plus y avoir de limites à la disponibilité de l’argent ».
Les banques centrales avaient déjà de facto monétisé les déficits, BCE comprise, en achetant massivement des obligations d’État. En élargissant leurs achats aux obligations d’entreprise, elles se sont engagées dans une voie – raisonnable ou pas – qui pourrait conduire au décollage de « l’helicopter money ». Il y a certes deux manières de financer une telle distribution monétaire aux particuliers, par les gouvernements ou par leurs bons soins. Mais ce sont les achats de dette publique par les banques centrales qui en dernière instance permettront ces largesses si les gouvernements montaient en première ligne. Après tout, la Banque du Japon montre l’exemple en achetant chaque année des obligations de l’État japonais pour un montant équivalent au déficit budgétaire…
Un avis de recherche doit être lancé pour retrouver l’aléa moral, cette incitation à la dépense incontrôlée et irresponsable qui a disparu !
Un « avis »…
http://cadtm.org/Le-plan-de-sauvetage-bancaire-massif-qui-se-cache-derriere-les-mesures-contre
Les connards qui nous gouvernent
https://blog.mondediplo.net/les-connards-qui-nous-gouvernent
Connards ? Hum, je n’en suis pas sûr. Les dirigeants d’un pays qui alignent un policier pour chaque manifestant mais une infirmière pour 50 lits devraient plutôt être appelés des criminels, non ?
Ils sont la dictature même ,seules existent leurs priorités…..Ici la priorité est de défendre la bourgeoisie, donc beaucoup de flics pour le maintien de leur ordre disons de leurs privilèges et non pour protéger les citoyens……Une infirmière pour 50 lits,ce ne sont pas leurs soucis puisqu’ils s’emploient à détruire les services publics,y compris le service de santé…..Ils envisagent même le tri des patients prioritaires……4eugénisme pas loin!!!!)
… » » Ils envisagent même le tri des patients prioritaires…… » « …
Pire , ces « responsables » politiques , cachés derrière la porte de leur bureau , porteurs , eux , d’un masque… , « ils » vont seulement écrire un texte d’une hypocrisie totale qui fera responsabilité aux soignants d’effectuer ces choix cruels et moralement dévastateurs particulièrement pour le « petit personnel »…
Quant à la suite inévitablement « terminus » généralement longue et horrible qui attend les nombreux « recalés » … les lois « Léonetti&Co » veilleront à « conserver » les patients en « confort d’agonie » qu’on peut imaginer éthiquement « utile »..! Au fou! .
Couardement avortée par la pléthore-Macron la seule mesure vraiment acceptée d’avance par « la grande majorité des français » qui ne demandait qu’un peu de courage…