Dépenser sans compter, c’est le nouveau mantra qui vaut aussi bien pour les banques centrales que pour les gouvernements. Mais comment procéder, sur qui peut-on compter pour le coup ? Chez les économistes, le débat est engagé. Ils privilégient l’implication des unes ou des autres, à moins que ce ne soit les deux à la fois. Mais ce n’est pas sans poser de sérieux problèmes, car chaque option a de fortes conséquences négatives.
La monétisation des dépenses a ses partisans qui pensent leur moment enfin venu. En dernier ressort, les banques centrales peuvent non seulement stabiliser le système financier mais aussi venir au secours des gouvernements dont les budgets ne sont pas à la hauteur de l’événement.
Ils balayent d’un revers de main la classique objection de la relance incontrôlable de l’inflation qui en découlerait, faisant remarquer que celle-ci, désormais recherchée, ne serait pas totalement malvenue ! Mais ils ignorent la menace pernicieuse que représente l’accroissement démesuré de la masse des actifs financiers qui en résulte et fragilise en le déséquilibrant le système financier à force de brusques et massifs déplacements des investisseurs.
Quelle serait alors l’alternative, si le Rubicon de la monétisation des déficits publics ne devait pas être franchi ? Pourquoi ne pas profiter des taux obligataires très faibles – grâce aux achats des banques centrales – pour s’endetter à long terme à peu de frais ? En les combinant, chacun jouerait sa partie dans son domaine d’élection. Mais jusqu’où l’accroissement de la dette est-il soutenable ? les estimations rassurantes vont à ce propos bon train.
Si ce n’était pas le cas, un autre déséquilibre du système financier, tout aussi dévastateur, surviendrait d’une restructuration de la dette publique, même la mieux ordonnée. Car les titres de la dette ont deux fonctions déterminantes : garantir les transactions financières et durcir les fonds propres des banques destinés à amortir les chocs. Or ils sont disséminés dans tout le système financier, rendant périlleux de procéder à une remise de peine. À tout le moins, des compensations devraient être dans certains cas offertes, et il faudrait à leur tour les financer.
Il n’y a donc pas de bonne solution, chacune a ses inconvénients, ce qui incite à penser qu’un point de non-retour a été atteint et que le système est condamné à poursuivre sa fuite en avant. La seule issue, bien connue des dirigeants politiques, consiste alors à gagner du temps quand on ne sait pas quoi faire, ce qui n’est pas sans rappeler ce qu’ils espèrent dans un autre domaine, celui de la propagation de la pandémie du coronavirus. La course de vitesse se pratique avec lenteur…
Ici où là, des hurluberlus s’en tiennent mordicus à leurs croyances. Ils préconisent d’assouplir les règles qui régissent nos activités et déplorent les rigidités du type baux de location et contrats de travail. À moins qu’ils ne nous enjoignent de ne pas nous laisser « guider par nos émotions et notre propre imagination au mépris de la réalité statistique », car « les biais cognitifs inscrits dans notre structure biologique nous rendent absolument incapables de traiter l’information de manière statistique ». Il a été dit que la philosophie mène à tout à condition d’en sortir, les adeptes du libéralisme qui se proclament philosophes gagneraient à le méditer afin de justifier leurs galons.
Quel monde merveilleux que nous sommes où l’impôt est aboli !
Surtout l’impôt des riches.
Déjà la guerre du Vietnam avait été financé à crédit.
Mais là on dépasse simplement l’entendement !!!
La chute sera aussi soudaine que brutale.
Tant qu’il n’existera pas un franc germinal, un solidius, la société humaine va aller à la petite semaine au plus profond de la lie.
La seule issue, bien connue des dirigeants politiques, consiste alors à gagner du temps quand on ne sait pas quoi faire, ce qui n’est pas sans rappeler ce qu’ils espèrent dans un autre domaine, celui de la propagation de la pandémie du coronavirus. La course de vitesse se pratique avec lenteur… »
Gagner du temps va être difficile!
Aujourd’hui, le 20 mars 2020, a lieu cet après midi un débat au Sénat sur le correctif budgétaire 2020 (petit avant-gout du cauchemar que sera le vote du budget 2021 s’il reste un Parlement ?)
https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/coronavirus-suivez-en-direct-l-examen-du-correctif-budgetaire-181456
J’arrive à imaginer qu’une forme d’Union Européenne puisse survivre au coronavirus en réduisant ses ambitions à un plus petit dénominateur commun entre les 28 – 1 États qui la composent tout en fermant les yeux sur ce qui se passerait aux frontières intérieures et extérieures. Je peux aussi imaginer que certains européens se réunissent pour concevoir une Union Européenne différente pour l’après coronavirus (en fait, même s’ils sont très peu nombreux, il y en a déjà depuis la crise précédente.)
Je n’arrive absolument pas à imaginer comment l’euro, la BCE et les autres institutions financières européennes aux sigles mystérieux (même, je le parierai, pour nos députés, nos sénateurs et la quasi totalité des ministres) pourrait survivre à la crise.
On aurait dépassé le bord de la falaise sans s’en apercevoir?
« Il n’y a donc pas de bonne solution, chacune a ses inconvénients, ce qui incite à penser qu’un point de non-retour a été atteint et que le système est condamné à poursuivre sa fuite en avant »
Le carburant bien connu de toute bulle est une conviction : « pourvu que ça dure ! »
Mais toutes les bulles finissent par exploser. Car « ça » ne peut pas durer toujours.