Tout faire quoi qu’il en coûte ! La promesse est devenue unanime ou presque, la volte-face est spectaculaire. D’abord prises de court, et pour certaines ne voulant pas se rendre à l’évidence, les autorités annoncent dans le monde entier qu’elles vont faire face. Comment ne pas les croire, sauf à leur faire un procès d’intention au risque d’être heureusement démenti ?
Rien ne sera plus comme avant, est-il déjà prédit devant la durée
prévisible des mesures exceptionnelles de confinement et de l’ampleur des ressources financières qu’il va falloir mobiliser. La dette gouvernementale s’envole aux États-Unis et le « pacte de stabilité » vole en éclats en Europe. Là, ce que ni les grévistes, ni les manifestants, ni les électeurs n’ont obtenu, la pandémie du coronavirus y est parvenue.
Mais cela sera au prix de combien de morts ?
Les autorités ont cru d’abord pouvoir préserver les activités
économiques, mais elles ont dû vite admettre qu’elles ne pouvaient pas conjuguer leur maintien avec l’endiguement de la pandémie. Ce n’est plus seulement le système financier qui menace de s’effondrer, comme en 2008, la chute de la croissance s’annonce bien plus forte cette fois-ci, et les moyens qu’il va falloir mettre en œuvre dépassent de loin ce qui est déjà mis sur la table par les uns et les autres.
Mais il ne s’agit pas seulement de cela. Une autre vie en société va
devoir être improvisée, pour laquelle les survivalistes, dépassés par les évènements, ne donnent pas la recette. L’occasion va être forte pour qu’au contraire les gestes d’entraide, de solidarité et de voisinage se manifestent. Hier c’étaient les pompiers, et même la police, qui étaient applaudis, aujourd’hui ce sont les soignants. De belles occasions de concrétiser l’exigence d’une rupture vont pouvoir être trouvées, transformant le rejet qui grondait en reprenant l’initiative. À moins que le parti de la peur ne remporte une nouvelle victoire dans les esprits.
Au pire, cela aura été au moins tenté, à chacun de jouer !