Faisant suite à l’ouverture en grand des vannes de la Fed et à la reprise de ses achats de titres, l’administration Trump annonce un faramineux plan de plus de 800 milliards de dollars dont les modalités ne sont pas encore connues. Un chèque pourrait être envoyé à chaque américain. Les deux voient en très grand après avoir pris la mesure de la dépression économique qui va s’approfondir. Aux États-Unis, et dans le monde entier.
La division du travail entre les banques centrales et les gouvernements est dépassée dans une telle situation. La Fed a franchi le Rubicon devant les fortes tensions affectant le marché de la dette à court terme des entreprises et ceux du crédit hypothécaire et automobile. Elle va accorder des facilités de crédit aux entreprises et aux particuliers, un succédané à la distribution de liquidités sous la forme de « l’helicopter money ».
La réaction européenne fait contraste, chaque gouvernement montant seul au feu comme il le peut et la BCE restant dans le conventionnel.
Les taux obligataires nominaux à trente ans de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni étant inférieurs 1%, le crédit est plus abordable que jamais sous l’action des banques centrales. En dépit de la masse de la dette déjà existante, il n’y a pas d’autre choix que de l’accroître. Les gouvernements européens n’ont pas d’autre choix que de financer des plans de soutien par ce moyen, isolément puisqu’ils n’y parviennent pas ensemble. Et ceux qui, comme l’Italie, subiront des surcoûts devront être aidés sous peine de catastrophe.
Seuls les États peuvent en effet remédier à l’insolvabilité des entreprises et assurer à tous un revenu afin de maintenir la consommation (si l’on s’en tient à un raisonnement étroitement économique). L’alternative serait de suivre les préconisations de la théorie monétaire moderne et de faire financer cet effort par la création monétaire des banques centrales, comme la gauche démocrate américaine l’a proposé.
Dans l’immédiat, c’est la dette privée qui est menaçante, plus particulièrement celle des entreprises non financières. Cela ne fait pas un pli, plus la récession s’approfondira, plus les défauts augmenteront, au détriment des banques et plus généralement des détenteurs de leurs obligations. L’interaction entre les crises économiques et financières jouera alors à plein. Et la crise globale qui en résultera n’aura rien à envier par son ampleur à celle de 2008 si elle n’est pas entre temps conjurée. Ceux qui joueront petit seront les plus grands perdants.
Côté US c’est le grand n’importe quoi , et la condamnation à court terme du dollar unique, par ricochet de la FED, sans doute aussi de l’unité du pays .
Pas sur que les gros défendeurs de T bons US ( Japon Chine Arabie ) apprécient cette vaste et malveillante utilisation du $ pour des affaires domestiques.
Côté Europe, il y a l’Allemagne avec ses excédents budgétaires et commerciaux, et les autres.
L’Allemagne garde la main sur la planche à billet BCE . En retour elle laisse ses compères repartir dans les déficits, certainement du gros, du très gros déficit .
Quelle autre choix a-t-elle de toute façon ?
Si Berlin n’avait pas plié et accepter le laxisme budgétaire , partout chaque seigneur aurait repris son indépendance et frappé sa propre monnaie.
Il en était fini de l’euro.
Pour éviter un krach boursier mondial, pour sauver la monnaie unique, l’Allemagne doit manger son chapeau.
Pour combien de temps ?
Le monde précipite l’Allemagne dans son pire cauchemar, celui des années 20 !
Oui…
C’est là qu’on se dit : « j’aurais du m’y prendre plus tôt ! »
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