Les règles les plus intangibles ne sont pas faites pour être respectées quand les circonstances deviennent exceptionnelles. Que ce soient celles du « pacte de stabilité » européen ou bien du « déficit zéro » allemand. Angela Merkel l’a signifié hier et cela devient parole d’Évangile. Cela pose toutefois plusieurs questions : quelle va être l’ampleur de ce tournant, combien de temps va-t-il durer et comment pourra-t-il être revenu dessus ?
En attendant, le maître mot de flexibilité s’est imposé. L’ampleur des mesures prises pour tenter d’enrayer la pandémie implique de débloquer d’importants crédits budgétaires dans l’urgence. Le gouvernement italien montre la voie en augmentant la mise à 25 milliards d’euros, dont on connaitra demain l’affectation. Et l’on attend aujourd’hui les décisions du conseil des gouverneurs de la BCE et l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron, pour faire suite aux déclarations de son gouvernement qui ne se fixe « aucune limite budgétaire ». Après le « choc de l’offre », celui des remises en question.
Le modèle adopté va-t-il être celui du Royaume-Uni où sont combinées pour plus d’efficacité les actions de la Banque d’Angleterre et du gouvernement ? C’est ce qu’a laissé entendre Christine Lagarde lors de l’audioconférence européenne de mardi dernier, si l’on en croit les propos dont la fuite a été organisée, son silence devenant intenable. Elle s’est depuis sentie encouragée par un groupe d’éminents économistes allemands qui n’ont pas hésité à déclarer « si nous ne parvenons pas à contenir la propagation des ondes de choc économique et que nous commençons à voir une grande vague d’insolvabilités, l’État devrait considérer en dernier recours une prise de participation dans les entreprises ». Si l’Allemagne devient fiévreuse…
Certes, la nouvelle flexibilité européenne est inscrite dans les textes et ne bouleverse pas les dogmes en tant que telle. La tolérance s’installe mais les audaces restent mesurées. À défaut de mauvaises idées, elles vont donner de mauvaises habitudes après avoir mis en évidence la fragilité des systèmes de santé. La résilience des banques a hier été durement éprouvée et pourrait l’être à nouveau, le tour des hôpitaux soumis à l’austérité est venu.
Tardive, la prise de conscience ne se limite pas à l’Europe. Goldman Sachs tire la sonnette d’alarme en constatant que « l’économie réelle et l’économie financière (sic) montrent des signes aigus de stress » et prédit que la Fed va devoir baisser encore et sans tarder ses taux qui sont déjà à des niveaux historiquement bas. Alors que Donald Trump fait sa cuisine favorite en annonçant une baisse d’impôts aux relents électoraux prononcés. Et que BlackRock tente de calmer le jeu et plaide sa cause en affirmant que « le choc sur l’économie mondiale devrait être violent mais temporaire », suggérant aux investisseurs qui sont ses clients de « prendre une perspective à long terme et de rester investis » …
La stabilité du système financier allant être éprouvée, les banques centrales remontent sur le pont. En élargissant la palette de leurs moyens, en adoptant des mesures économiques et non plus seulement monétaires, elles en font autant de leur mission. Mais, comme cela a été mis en évidence en Chine, seules des mesures extrêmes d’isolement allant au-delà des italiennes peuvent prétendre contenir la pandémie. Leurs effets sur l’activité économique et des pans entiers du système financier seront alors porteurs de remises en question plus prononcées.
L’effondrement boursier qui s’accentue et celui du transport aérien et du tourisme ne sont que des avant-goûts. Le repli que la guerre commerciale avait entamé va s’intensifier, prenant durement une mondialisation irréversible à rebrousse-poil.
Gare à l’effet d’optique : un «flash keynésien» n’est pas un changement de paradigme
https://blogs.mediapart.fr/romaric-godin/blog/110320/gare-leffet-doptique-un-flash-keynesien-nest-pas-un-changement-de-paradigme
Au titre de livrer des arguments pour alimenter les luttes sociales, puisque à ce stade il est dérisoire de parler d’ »une lutte sociale » unique, d’une lutte politique du prolétariat, une lutte révolutionnaire émancipatrice, je veux rebondir sur cette affirmation selon laquelle l’or serait une marchandise comme une autre.
Ce n’est pas vrai.
La marchandise « or », certes est une marchandise, comme n’importe quel objet dans une société humaine de marché, son prix est déterminé par la loi de l’offre et de la demande, mais c’est une marchandise qui a quelque chose de très spécial cependant, elle est fondamentalement politique, elle est le nerf de la guerre.
Sans rentrer dans un long développement scientifique ou historique, je peux affirmer que cette parcelle métal particuliere de la planète Terre est, de par ses caractéristiques immuables et sa rareté, Le placement refuge par excellence dans le temps.
Ces dix derniers jours son cour ne bondit pas comme il le devrait, et nous en tant qu’observateurs marxistes ( ou apparenté ) pour le compte du prolétariat, du devenir de la lutte des classes, il nous faut saisir le pourquoi de la chose.
Il y a en fait deux marchés de l’or.
Le marché physique et le marché papier.
Le marché physique est la détention réelle de cette matière, un marché ridiculement étroit, au regard de cet autre marché qui est le marché papier, à savoir des titres garantissant la possession de cette matière, voir promettant de livrer de l’or à terme.
L’or est le nerf de la guerre comme dit précédemment, c’est aussi pour les gouvernements le principal ennemi à surveiller de prés En effet, l’or est la négation de la valeur de leur monnaie émise à tord et à travers, de leur fausse monnaie, Que le cour de l’or s’emballe, qu’ils devienne une forte tentation pour tous, et il en est fini de leur puissance politique.
Que les travailleurs salariés demandent via leurs syndicats à se faire payer en pièces d’or, et immédiatement le capitalisme contemporain s’effondre.
Les gouvernements interviennent donc régulièrement sur le marché de l’or, et faute d’être en possession de la matière ( ou ne voulant surtout pas s’en défaire … en cas de guerres ), ces gouvernements via des pressions politiques sur les banques, manipulent le cour.
C’est en ce sens que je dis que le cour de l’or est le pouls de la bonne marche du capitalisme.
Pour l’instant nous vivons une correction sur les marchés boursiers, pas un krach.
Si il y avait krach et panique comme certains le disent, les particuliers, les fonds de pension, les conseils d’administration des banques, braderaient tous leurs papiers, et se précipiteraient avec une telle ampleur sur ce marché de l’or, que les gouvernements ne pourraient y faire face. Le cour bondirait fortement de manière exponentielle.
Tels gouvernements d’ailleurs, qui n’étant absolument pas sur la même longueur d’onde, ne se généreraient pas, en cas de panique, à vendre les bonds des pays voisins ayant des devises fortes, en cela précipiteraient un krach monétaire général.
Nous n’en sommes pas là.
Les communistes chinois coopèrent, les mafieux russes ont repris langue avec les mafieux turcs.
Cela dit, nous sommes entrain de vivre un épisode historique unique, et il est indiscutable que la secousse est extrêmement forte pour la bourgeoisie mondiale.
La paralysie générale de l’économie et des échanges mondiaux poussent même les capitalistes allemands à renoncer à leur sacro-sainte doctrine de l’orthodoxie monétaire !
De deux choses l’une. Ou les gouvernements bourgeois disciplinent les patrons et les contraignent à payer les salaires, ou eux gouvernements le font à leur place avec de la monnaies de singes.
Dans le deuxième cas et si la plaisanterie se prolonge :
En avant vers le pire des pires des krachs, un krach sur les monnaies !
il y a bel et bien un krach sur les places boursières, c’est une évidence. Pour le retour aux assignats, nous n’en sommes pas encore là, c’est d’ailleurs préférable…
@ Eninel
J’suis pas compétent pour apprécier pleinement votre placard. Sauf un truc: avez-vous entendu parler de délit d’initiés? ou d’entente, ou cartel, visant à fixer les prix, surtout dans les matières premières? Il s’agit ici non d’individus, mais de coalitions de banques ou organisme financiers ad’hoc ou informels.
Par ailleurs, je m’élève avec véhémence contre l’usurpation implicite contenue dans cet extrait:
« […] nous en tant qu’observateurs marxistes ( ou apparenté ) pour le compte du prolétariat »
Je suis du prolétariat et vous ne nous représentez pas . Plutôt crever, pour ma part. Vous ne faites rien pour notre compte. Les groupuscules marxistes sont isolés, à la côte, sans représentativité. Leur outil unique relève de la monomanie. Vieux et déphasé.
Parlez en votre nom seul, ça sera plus conforme au réel. Et n’abusez pas d’un prolétariat qui ne vous demande rien.
Délit d’initié ?
Comme vous y aller !
Maintenant plutôt que nous livrer votre avis et votre opinion entendue sur le marxisme, vous devriez pour gagner en crédit, vous ériger contre l’idée du président des riches, à appeler une fois de plus le peuple des travailleurs ( via les cotisations ouvrières de l’UNEDIC ) a passer à la caisse.
La bourgeoisie n’est elle pas la classe dominante dans le capitalisme ?
N’est ce pas aux patrons de payer les salaires, même lorsque l’activité est bloquée ?
C’est quand même trop facile pour eux :
Quand ça rigole la bourgeoisie se gave sans partage.
Et quand son système rencontre des difficultés, elle pleure et appelle à la solidarité nationale.
Et bien depuis les gilets jaunes et la grève historique SNCF RATP cet hiver, ça marche plus ce type d’injustice sociale.
On veut faire payer le proletariat ?
Que la bourgeoisie parte alors et qu’elle laisse le proletariat diriger le pays et le monde !
En creux, vous ne voulez pas qu’un parti avant-gardiste, un parti communiste révolutionnaire, parle au nom du prolétariat, indirectement en votre nom ?
Libre à vous, mais reconnaissez quand même que dans les période historiques où c’était le cas, on était un peu moins seul, un peu moins con.