Après le SPD, c’est au tour de la CDU de connaître une crise. Elle a été ouverte suite à l’alliance électorale contractée avec l’AfD dans le Land de Thuringe, avant d’être précipitamment dénouée devant le tollé qu’elle a suscité. Puis elle a rebondi, les dirigeants locaux de la CDU locale ayant changé leur fusil d’épaule pour soutenir provisoirement un gouvernement régional minoritaire ayant à sa tête un membre de Die Linke. En résumé, tout sauf de nouvelles élections immédiates, dont ils ne peuvent rien attendre. Coup sur coup, la CDU a été secouée.
Le secrétaire général du parti, Paul Ziemiak, a menacé d’exclusion ceux qui poursuivaient dans cette voie, au nom de la crédibilité de la CDU. Ces deux controverses successives s’inscrivent dans le contexte du départ d’Annegret Kramp-Karrenbauer de la tête de la CDU, qui a immédiatement ouvert la campagne des prétendants à la succession d’Angela Merkel, tandis que celle-ci est pressée de faire ses bagages sans attendre la fin de son mandat de chancelière. Que va-t-il sortir de toute cette confusion ?
Les élections régionales à Hambourg ne l’ont pas dissipé, quand bien même ce Land ancré au centre-gauche n’est pas très représentatif des seize Länder allemands. La CDU y a essuyé un sérieux revers et les Verts ont poursuivi leur ascension spectaculaire, tandis que l’AfD d’extrême-droite et les libéraux du FDP pourraient ne pas atteindre le seuil de 5% des votants et être exclus de ce fait du parlement régional. Le SPD, dont c’est le fief, résiste et reste en tête.
La configuration du prochain gouvernement fédéral se complique, avec comme effet de pérenniser à court terme la coalition CDU-CSU/SPD en place, ses membres n’ayant rien à gagner d’élections anticipées. À l’image de ce qui traverse l’Europe, les partis de gouvernement sont sévèrement touchés et l’éclatement du paysage politique prévaut. Dans ces conditions, résoudre l’équation gouvernementale n’est plus une sinécure, ce qui reflète l’indécision sur la conduite à tenir qui s’est répandue.
Trouver un compromis permettant d’adopter lors de leur sommet extraordinaire le budget pluri-annuel de la Commission n’est pas d’avantage acquis. C’est un grand classique, mais les désaccords prennent cette fois-ci une toute autre proportion, les gouvernements s’opposant en clans antagoniques irréductibles. Il n’y aura pas de bon compromis à l’arrivée, et il est déjà garanti que le futur budget ne préparera pas l’avenir mais sera prioritairement consacré à ce qui pourra être préservé des acquis, chacun défendant son bout de gras.
La paralysie gagne l’Europe à grands pas, si l’on peut dire.
Oui. L’incompréhension continue de s’étendre, et si on écoute les analystes, cela aurait pour cause les réseaux sociaux, ou un pourrissement inexpliqué de l’opinion publique. Une sorte de « génération spontanée » du mécontentement, comme si ça pouvait exister !