La liste des murs construits dans le monde entier afin de se protéger « des autres » s’allonge au fil des ans. Et les résidences fermées où les nantis se réfugient au chaud sont devenues monnaie courante. Mais on n’arrête pas le progrès, comme chacun sait, et cela impose de parer avec des barrières d’un type nouveau aux intrusions indésirables – et potentiellement dangereuses – de la guerre numérique.
Pour se protéger de l’afflux des réfugiés, qui est appelé à se poursuivre et à s’intensifier avec la hausse programmée de la température, les dirigeants européens n’ont pas eu besoin de construire à la frontière mexicaine un mur comme Donald Trump. Ils bénéficient avec la mer Méditerranée d’un obstacle naturel. Seules les ONG offrent aux réfugiés un recours quand elles arrivent à temps.
En dépit des accords passés par l’Union européenne avec les autorités d’Ankara, les réfugiés parviennent en nombre à atteindre les îles grecques si proches de la cote turque. 40.000 d’entre eux sont entassés dans des installations prévues pour 6.200 personnes. La Grèce est devenue la première porte d’entrée en Europe. Afin de limiter cet afflux, il a germé dans la tête du gouvernement grec une idée brillante, la construction et la mise en place en pleine mer d’un « système de protection flottant ». Selon l’appel d’offres qui a été lancé, ce pourraient être des « filets » ou des « barrières » de 2,7 kilomètres de longueur. Le cahier des charges précise qu’elles devront être d’une hauteur de 1,10 m dont cinquante centimètres au-dessus du niveau de la mer, et qu’elles devront être équipées de feux clignotants. Un mur flottant d’un type nouveau.
Que l’on se rassure, les barrières mentales ont déjà été renforcées, la peur ancestrale « des autres » a été réanimée.